Demian

Quelle jolie performance cet ouvrage. Où comment encore une fois, avoir un peu de tronche à l'adolescence est plus préjudiciable qu'autre chose.
En tout cas c'est un régal de suivre la réflexion qu'a ce Sinclair sur lui même, sur les autres, l'importance de son entourage auquel il va s'accrocher parfois maigres lui. Malgré quelques envolées mystiques qui viennent ternir cette introspection (après tout on croit bien aux monstres pendant longtemps) je le conseille vivement

Non décidément, je n'ai vraiment rien ressenti en lisant ce roman. Et pourtant j'ai essayé et je suis meme allée jusqu'au bout sur les conseils d'une amie, mais non, rien n'y a fait. Cette histoire m'a laissée de marbre.

Un style moyen et une relation entre les personnages pas vraiment convaincante. Désolée par rapport aux autres commentaires, mais décidément j'ai vraiment eu hate de le finir et de le remettre dans ma bibliothèque...

Demian, C'est le parcours initiatique d'un jeune homme, Emile Sinclair, dans la quête de son Moi intérieur. Sur la route qui mène de l'enfance à la vie d'adulte, il fera des rencontres grâce auxquelles il apprendra à mieux se connaître, à assumer sa part d'ombre. C'est le chemin que doit accomplir le Surhomme de Nietzsche, dont l'auteur se revendique ouvertement.

Les références abondent dans ce roman d'initiation que je regrette de ne pas avoir lu plus jeune. On sent chez Hermann Hesse une attirance pour le mysticisme et les diverses doctrines philosophiques et religieuses, notamment la Kabbale, cette interprétation obscure et ésotérique de la Bible. L'exégèse de Caïn et Abel par Demian est d'ailleurs tout à fait blasphématoire, glorifiant une certaine noirceur, par antagonisme au côté lumineux de Dieu et de sa Bonté. Sinclair se trouvera un nouveau Dieu : Abraxas, divinité ancienne et méconnue que les orthodoxes tiennent pour un démon ...

Si il y a un livre à mettre entre les mains des adolescent-e-s, de celles et ceux qui le seront, qui le sont et de celles et ceux qui le furent c'est ce livre d'Hermann Hesse : Demian. Intelligent, beau et fascinant. Ni dieu , ni diable, ce sont nos choix et notre vérité qui porteront l'esprit de notre destinée. Je rapprocherai Demian du « Jeu des perles de verre » qui reste pour moi l'un des chefs d'oeuvre de la littérature. le signe de Caïn. Cette singularité que nous portons tous. L'ignorer par confort ou la connaître pour s'élever…On ne peut pas résumer Demian, il faut l'entendre le laisser cheminer, le laisser nous traverser, marcher à ses côtés.
On en ressort un peu étonné, métamorphosé. Un peu moins seul, un peu plus fort. Si il y a une raison, un but au génie de l'écriture c'est dans les livres d'Hermann Hesse qu'il faut la trouver. Une amitié, un fraternité, une voie.
« Chacun de nous est un essai de la nature, dont le but est l'homme. J'étais un essai de la nature ;, un essai dans l'incertain, essai qui aboutirait peut être à quelque chose de nouveau, peut être à rien, et laisser se réaliser cet essai, du sein de l'Inconscient, subir cette volonté obscure, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission ».
«  Je ne voulais qu'essayer de vivre ce qui voulait spontanément surgir de moi. Pourquoi était-ce si difficile ? »

Astrid Shriqui Garain

« Il est si bon de savoir qu'en nous il est quelqu'un qui sait tout. »
Certes, mais la route sur le chemin de lui-même que fait prendre Herman Hesse à son jeune personnage est fort ardue, et d'une de ces ambitions intellectuelles et spirituelles qui est autant la signature de l'auteur de Siddharta que la marque de temps troublés, ce roman initiatique ayant été publié au sortir de la première guerre mondiale. Une quête de soi qui tient plus de celle de Nietzsche que du socratique « connais-toi toi-même », adressée à ceux des hommes encore debout après la guerre et capables de reconstruire l'Europe moribonde ?

Emile Sinclair a à peine dix ans quand il rencontre Demian, le premier de ses guides qui l'aidera à s'affranchir en lui révélant la marque de puissance, celle de Cain, qu'il porte au front. D'autres suivront, avec lesquels Emile construira sa route personnelle à travers des apprentissages teintés d'onirisme et de philosophie.

Un texte d'une grande puissance, dont la plume exigeante me rappelle, allez savoir pourquoi, celle de Stefan Zweig, et dont le message sur la nécessité d'affronter sa propre singularité face à la masse moutonnière résonne encore aujourd'hui.

Je connaissais déjà Hermann Hesse pour avoir lu il y a fort fort longtemps ses Maerchen (Contes) dans le cadre des cours d'allemand du Gymnase ( Lycée) ; je n'en avais pas gardé un souvenir bien précis et surtout je n'avais jamais eu envie de le lire en français. Grâce au forum de vendredi Lecture je découvre de nouveaux livres, j'aime me laisser surprendre par d'autres sortes de livres découverts sur le forum ou sur hellocoton. Cet automne j'ai reçu une pile de bouquins d'un autre forumeur passé au numérique et qui se défait peu à peu de sa bibliothèque papier. La pile comprenait 3 romans d'Hermann Hesse, entre autres.

J'ai commencé par Demian et je n'ai pas été déçue. le sous-titre est Histoire de la jeunesse d'Emile Sinclair.

Dans ce livre, le narrateur, Sinclair, nous raconte son adolescence. le roman se situe au début du 20ième siècle. Il est né dans une famille de la bourgeoisie protestante en Allemagne. le monde de sa famille n'est que lumière, piété, amour et ordre. Mais dès l'âge de 8 ou 10 ans, Sinclair devine qu'il existe un autre monde qui est tout le contraire, un monde somnbre qui menace le sien et dont ses parents font comme s'il n'existait pas.

Une première rupture de son monde parfait survient quand Sinclair âgé de 8 ou 10 ans se fait racketter par Frantz Kromer, un plus grand que lui, issu du monde sombre qui l'oblige à voler de l'argent. Max Demian, un élève de la même école que Sinclair lui vient en aide.

Il fait réfléchir Sinclair sur le sens de la vie et lui apprend à s'ouvrir à la fois au divin et au démoniaque pour embrasser la totalité des sens possibles. Au cours de l'adolescence de Sinclair, les deux garçons se croisent souvent. Demian guide son ami. Parfois Sinclair le fuit, mais il est toujours fasciné par ce jeune homme si différents des autres. Il connaît d'autres expériences et d'autres guides, mais Demian le retrouve toujours quand Sinclair a besoin de lui.

Finalement lors de ses études universitaires, ils se retrouvent une fois de plus et Demian parachève son oeuvre dans la formation de son jeune ami. Ils parlent souvent d'un monde nouveau qui va naître et balayer les anciennes certitudes. L'ancien monde s'effondre effectivement lors de la première guerre mondiale. Les 2 amis sont séparés une fois de plus avant de se retrouver une dernière fois sur le front pour un passage de flambeau.

Le grand secret de Demian consiste en ce que la seule voie possible est le chemin vers soi-même, vers une totalité par delà le bien et le mal, qui englobe l'univers tout entier. Il faut oser sortir du troupeau, cheminer vers soi même et créer ses propres valeurs. Pris dans son éducation protestante, Sinclair mettra beaucoup de temps avant d'oser suivre Demian, il est parfois obsédé par la faute, en bon protestant, parfois il mène une vie de débauche, par désespoir plus que par conviction. En bon prof, Demian prend son ami là où il est sur son chemin de vie pour l'amener plus loin.

La fin du roman est très belle.

Le nom du héros Demian, vient du grec « daïmon ». Il s'agit de celui- de Socrate, le Génie personnel qui nous guide. Ce sens éclate dans la dernière scène du livre, mais on peut penser que Hesse jour aussi sur le jeu de mot avec » Daemon » notre démon au sens maléfique du terme, vu qu'il y a de nombreuses références au dieu Abraxas qui englobe à la fois le bien et le mal au sens courant. Mais Hesse veut dépasser ces notions. Même remarques sur les références au philosophe Nietschze.

Ce roman pourrait n'être que le récit de la vie d'un adolescent d'il y a un siècle, mais son principal intérêt réside dans sa modernité. A travers Sinclair, c'est nous que Demian interroge, car le chemin vers soi ne s'arrête pas à la fin de l'adolescence. Bien au contraire il dure toute la vie, avec ses éclipses, ses hauts et ses bas.

Et nous avons plusieurs « daïmones » au cours de nos vie.

Je dédie cet article aux personnes qui ont éclairé ma route à différents moments de ma vie, certaines se reconnaîtront peut être.


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« Demian ». Hermann Hesse (220 pages, Points Seuil).
Roman d'initiation, selon la formule consacrée, roman des étapes de vie du narrateur, enfant puis adolescent et jeune adulte particulièrement tourmenté de la petite bourgeoisie allemande juste avant la première guerre mondiale. Le jeune Sinclair est à la recherche du sens de sa vie, il s'interroge sur qui il est, qui il veut devenir, à quoi lui faut-il croire, qu'en est-il du bien et du mal dans une société bien installée dans une vision chrétienne du monde et de la morale. C'est le chemin compliqué qui l'éloigne du père et de l'image qu'il représente, ce sont ses interrogations sur les désirs qui naissent et qu'il repousse tant il lui est difficile de les porter, de les assumer. Pour résoudre ses conflits intérieurs -comment s'accrocher à l'idéal de soi, tout en reconnaissant sa part sombre-, le jeune Sinclair va suivre les pistes proposées par Demian, un de ses amis de lycée beaucoup plus mature que lui, qui lui parle d'Abraxas, Dieu de la mythologie antique, qui recouvrerait à la fois le Bien et le Mal. Puis on s'enfonce avec Sinclair, Demian, et la mère (très belle) de ce dernier, et dont Sinclair tombe éperdument amoureux, dans un ésotérisme quasi illuminé, entre quêtes philosophique et psychanalytique qui m'ont parfois égaré ou lassé. On est plongé, durant tout le roman, dans le paysage mental assez bien vu d'un adolescent torturé, si peu sûr de lui, replié sur lui-même, combattant ses désirs comme impurs. (« -Je commençai ma journée par des lavages froids qui, au début, exigèrent de ma part un grand effort de volonté »). Certes, l'écriture est particulièrement datée, marquée des ellipses d'un vingtième siècle engoncé et puritain : on n'appelle pas un chat un chat, et encore moins un sexe un sexe (à croire qu'un jeune ado de l'époque ne salissait pas ses draps). Mais la trame de ce roman accroche néanmoins, même si par moment on a envie de secouer un peu le jeune homme introverti si coincé, si perdu, prêt à s'agripper à n'importe quel bras qui voudra bien le guider.

Je commençai à le lire avec enthousiasme et le finit avec enthousiasme toujours. Je ne dis pas adoration à la place d'enthousiasme car ce n'était pas un COUP DE COeUR. C'était un très beau roman qui ne s'oublie pas mais je n'ai pas aimé la trop grande part que prenait la religion dans ce roman. J'aurais aimé entendre des pensées parfois moins religieuses et plus universelles. J'ai quand même pu m'identifier à Emile Sinclair et à toutes ces interrogations car je pense que chacun à le même raisonnement que ce garçon à l'adolescence. C'est cela que j'ai beaucoup apprécié et qui rend ce roman si spécial et magique. Je me demande encore comment Hermann Hesse a pu créer un personnage avec autant de personnalité et de caractère que Demian. C'est bien évidemment le personnage qui m'a le plus touché car c'est lui qui “provoque” toute l'histoire, c'est grâce à ce personnage que Emile Sinclair a évolué ainsi car sans sa découverte du signe sur le front de Sinclair, l'histoire n'aurait jamais eu lieu et je ne serai pas ici à vous parler de ce roman. Ne regardez la prochaine page seulement si vous avez lu ou que vous n'avez pas l'intention de lire ce roman. Je ne serai pas vexée si vous ne corrigez pas les fautes d'orthographes car de toute manière ce n'est pas cette page qui est la plus intéressante.


ATTENTION SPOILER !!!!!!!!



J'ai fait très attention et été prudente pour que vous ne lisiez pas cette page mais si à cette seconde vous lisez ces mots cela veut dire que vous avez été trop curieux et que vous n'avez pas pu résister à la tentation de tourner la page. Je vais comme vous vous en doutez sans doute vous parler de la fin. Cette fin si décevante à mon goût... Ce roman, j'avais envie qu'il reste un mystère, qu'on ne sache pas si Emile allait enfin voir la figure de son rêve. Je l'aurais alors relu en cherchant des indices et puis j'aurai cherché sur Babelio ce qu'en pensaient les autres lecteurs. Mais cette fin… Je ne vais donc peut-être jamais relire ce roman et je suis très déçue. Je vous concède que c'était très étonnant de découvrir que la figure magique, Abraxas dans le rêve d'Emile était en fait la mère de Demian mais au plus profond de moi-même je m'attendais à découvrir que Emile était amoureux de Demian mais qu'ils n'allaient jamais se revoir. Cette fin a en quelque sorte gâché le charme de ce roman.

Je critique beaucoup ce roman mais c'était malgré tout une très belle lecture que je recommande à tous les fans de lecture tout simplement. Que vous aimiez la science-fiction ou le polar, le fantasy ou le thriller, vous prendrez toujours du plaisir à vous replonger dans vos années passées et à vous reposer toutes ces questions sans réponses (enfin ça dépend des personnes).

Conseil lecture :
Si vous avez aimé ce roman je vous conseille La vie devant soi de Romain Gary qui dans un style complètement différent nous raconte l'histoire de Momo, et répond une fois encore à nos questionnements sans réponse.

Demian est un de ces livres qui constitue mon squelette intellectuel et spirituel. J'ai eu la chance de le lire pendant mon adolescence et il ne m'a plus quitté depuis. Il s'agit d'une livre d'apprentissage, c'est à dire un de ceux qui apprenne et apprenne encore quel que soit votre âge ou votre expérience. Hermann Hesse est pour moi un guide et un maitre de vie. Je le salue respectueusement.

Lalala