AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'Art de l'oisiveté (57)

Les nuits de veille sont précieuses. Elles seules en effet offrent l'occasion à l'âme de s'exprimer librement, sans que cela n'entraîne de bouleversements extérieurs violents. L'âme peut alors manifester son étonnement ou sa frayeur, sa désapprobation ou son affliction. Pendant la journée, notre vie émotive n'est jamais aussi clairement saisissable. Nos sens jouent un rôle très actif et notre raison cherche à s'imposer en mêlant aux sentiments qui nous agitent la voix de son jugement, le charme délicat de la comparaison, de l'esprit raffiné et subtil. L'âme à demi assoupie laisse les choses se faire. [...]
Ainsi notre vie n'est-elle pas simplement superficielle. Notre être recèle un pouvoir que rien d'extérieur ne peut atteindre ni influencer. Au fond de nous-mêmes s'expriment des voix que nous ne maîtrisons pas, et il nous est salutaire d'en prendre conscience de temps à autre.

NUITS D'INSOMNIE ( 1905 )
Commenter  J’apprécie          460
Ce jour-là, je vis et je sentis dès le midi que la soirée serait propice à la peinture. Pendant quelque temps, le vent avait soufflé. Chaque soir, le ciel semblait d'une pureté cristalline, et chaque matin, il se couvrait à nouveau, mais à présent régnait une atmosphère douce, un peu brumeuse, formant un voile léger qui enveloppait les choses comme dans un rêve. Ah, ce voile léger, il m'était familier ; je savais que vers la fin de la journée, lorsque la lumière deviendrait oblique, le spectacle serait admirable.

AQUARELLE
Commenter  J’apprécie          291
J’appris qu’être aimé n’est rien et qu’aimer est tout ; je compris également de plus en plus clairement que seule notre capacité à sentir les choses, à éprouver des sentiments rendait notre existence précieuse et gaie. Quel que fût l’endroit sur terre où j’apercevais ce qu’on nomme « le bonheur », je constatais que celui-ci naissait de la richesse de nos impressions. L’argent n’était rien, le pouvoir n’était rien ; on rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et demeuraient pauvres. La beauté n’était rien ; certains hommes et certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat. La santé, elle non plus, n’avait pas beaucoup de poids ; la forme de chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades heureux de vivre prospéraient jusqu’à la veille de leur mort, et bien des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait toujours le bonheur. De même, la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l’aimer, de la vénérer.
Commenter  J’apprécie          270
Michel-Ange et Fra Angelico n'ont songé ni à moi ni à personne en travaillant. Ils ont créé pour eux-mêmes, chacun d'eux en pensant uniquement à soi, cela les a rendus en partie malheureux, ils ont dû lutter amèrement contre le découragement et la lassitude. L'un comme l'autre, ils étaient également insatisfaits au plus haut point de ce qu'ils produisaient. Ghirlandaio rêvait de peintures plus gaies. Michel-Ange d'édifices et de monuments plus imposants. Aujourd'hui, il ne nous reste que ce qui a échappé à la destruction, cependant, il nous semble malgré tout que leurs efforts n'ont pas été vains, et cela nous donne à nous aussi le courage de poursuivre notre tâche. (Livre de poche, 2007, p.72)
Commenter  J’apprécie          262
Le sommeil est un des dons les plus délicieux de la nature. C'est un ami auprès duquel on trouve refuge, un magicien qui apporte discrètement du réconfort.
Commenter  J’apprécie          231
La musique ne sollicite que notre âme, mais elle le fait de manière totale, et c'est bien là que réside son mystère. Elle ne fait appel ni à notre intelligence ni à notre culture. Détachée de toutes les sciences et de tous les langages spécifiques, elle fait uniquement apparaître l'âme humaine sous des formes aux significations multiples mais, en dernier ressort, toujours évidentes. Plus un maître est grand, plus la justesse, la profondeur de sa vision et de son expérience sont absolues. De même, plus la forme est parfaite, plus la musique agit sur notre âme de façon immédiate et délicieuse.

MUSIQUE
Commenter  J’apprécie          212
Quel que fut l'endroit sur terre où j'apercevais ce qu'on nomme "le bonheur", je constatais que celui-ci naissait de la richesse de nos impressions. L'argent n'était rien, le pouvoir n'était rien ; on rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et demeuraient pauvres. La beauté n'était rien ; certains hommes et certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat. La santé, elle non plus n'avait pas beaucoup de poids ; la forme de chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades heureux de vivre prospéraient jusqu'à la veille de leur mort, et bien des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait toujours le bonheur. De même la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l'aimer, de la vénérer.
(Extrait du journal de Martin, 1918, p. 146,147)
Commenter  J’apprécie          150
Toute chose, même si elle est inintéressante et laide, exprime une signification qu'il faut simplement avoir la volonté de distinguer.
Commenter  J’apprécie          140
L'Eglise proclame : "Il vous manque la foi", tandis qu'Avenarius affirme : "Il vous manque l'art!". Soit; pour ma part, je pense qu'il nous manque la gaîté. (...)
Notre forme d'existence actuelle résulte principalement de la valorisation excessive de chaque minute écoulée et de la domination de la vitesse, choses qui, sans aucun doute, détruisent de manière radicale toute joie de vivre.
Commenter  J’apprécie          140
Celui qui écoute le conteur ne l'interrompt jamais; il ignore l'impatience et l'avidité du lecteur moderne. (p;20)
Commenter  J’apprécie          140






    Lecteurs (515) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Hermann Hesse

    Choisissez les bonnes dates ..

    3 juillet 1977 - 8 août 1962
    2 juillet 1877 - 9 août 1962
    2 juillet 1876 - 9 août 1967

    10 questions
    75 lecteurs ont répondu
    Thème : Hermann HesseCréer un quiz sur ce livre

    {* *}