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4,12

sur 3121 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un livre dingue, qui aborde tous les aspects de la vie... et même au-delà : )
Alors, pourquoi seulement 3 étoiles pour "cette expérience spirituelle, ce récit initiatique, ce délire de psychopathe, bref, cette oeuvre phare du XXè siècle" ?
Parce que son style n'est pas un mon goût, n'est pas brillant et puissant comme peuvent l'être les plumes de Victor Hugo, d'Emile Zola, ou de Stephan Zweig.
Il n'empêche, le contenu est riche et fort intéressant.
Je ne vais pas tout analyser, il y en aurait pour des heures.
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D'abord, de quoi s'agit-il ?
Quelque part en Allemagne, Autriche ou Suisse, entre les deux guerres mondiales... Parce qu'il y a quand même une histoire. Il était une fois un loup des steppes solitaire, Harry Haller, philosophe et musicien, qui gémissait sur la vie. Son état dépressif le menait tout droit au suicide. Il pensait avoir deux personnalités, Harry, marginal civilisé et le loup, sauvage, solitaire et féroce. Je pense à Docteur Jekyll et Mister Hyde, au "surmoi" et au "ça".
Tard le soir, dans la brume d'une ruelle isolée, il rencontre un homme-pancarte bourru qui fait de la publicité pour son Cirque Magique, "réservé uniquement aux insensés", et il lui donne un livret intitulé " Traité sur le Loup des steppes ; réservé aux insensés"....
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Premier volet : les personnages.
Quelque part, Harry, c'est moi. Comme lui, j'ai perdu ma maison, je ne savais pas danser, je n'avais pas d'amis, j'étais en quête de connaissances intellectuelles et d'authenticité, et... j'aimais aussi le vin d'Alsace. Comme Harry, j'étais embringué dans une spirale ( voir ma critique de "Les Nuits Fauves" )...
Quelque part, Hermine, c'est ma Lisou, son étoile, sa lumière... qui le sort de ce guêpier : elle l'écoute, lui donne confiance, lui apprend à danser, lui parle de l'Éternité, et elle est clairvoyante.
Les romans où l'on peut s'identifier sont toujours intéressants.
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Deuxième constat : la vie terrestre et l'Éternité.
Dans le Théâtre Magique, Mozart, de par ses éclats de rire, montre à Harry, dans le prisme de la radio, invention permettant la reproduction imparfaite d'un concert de Haendel, qu'il ne sert à rien de se plaindre de l'existence, de la vie, de la temporalité, mais qu'il vaut mieux en rire comme lui, en attendant l'intemporalité, l'Éternité.
Hesse, c'est un peu la philosophie De Voltaire, mais en beaucoup plus lourd, à mon avis.

Troisième volet : la folie, les insensés.
On arrive à ma phrase favorite, celle de Nietzsche qui n'est pas citée dans ce livre :
"il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. "
Il y a aussi celle de Michel Audiard :
"Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière."
Je pense que c'est dans ce sens là qu'Hermann Hesse envisage la folie, celle qui favorise la création, celle dont on peut faire l'éloge... et non pas dans le sens de la triste folie que j'ai vue dans le centre psychiatrique de Brienne-Le-Château.
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La folie créatrice, celle d'oser, peut laisser filtrer le génie... : )
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Bon ! Je pourrais dire quoi de plus sur ce bouquin ? D'autre l'ont analysé bien mieux que je ne pourrais le faire. Je dirai simplement que cette oeuvre m'a donné le vertige ! Elle m'a tenu, tout le long de ma lecture, sur le bord d'un précipice, entre l'envie de sauter dans le vide et celle, plus rationnelle, de m'accrocher bien fermement à quelque chose. Les mots défilent, les idées se bousculent ou bien se répètent, le bien et le mal, le sombre, la lumière, le désabusement et l'envie de vivre, la réalité, l'onirisme… Vous vous sentez perdus avec ma critique, et bien, c'est l'effet que m'a fait cette oeuvre, à laquelle je n'ai rien compris et tout compris à la fois…


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(...) D'après mon édition, ce livre est considéré comme le premier roman existentialiste. Autant dire qu'on n'est pas dans la comédie ou le récit d'aventures ^^ J'avoue que je n'avais aucune idée du contenu du Loup des Steppes avant de l'ouvrir, mais j'avais beaucoup aimé Siddhartha, le seul autre roman de l'auteur que j'ai eu l'occasion de lire pour le moment.

Ici on n'est pas du tout dans le même registre, même si dans les 2 romans il s'agit de quête de soi. Harry Haller est un personnage bourré de contradictions, de désespoir et de questionnements. On n'est pas vraiment dans une histoire à proprement parler, si ce n'est celle de l'évolution existentielle d'un homme.

Il y a énormément d'idées que j'ai trouvées super intéressantes: quête d'identité, multiplicité de « l'âme », sentiment d'inadaptation sociale, perte des repères, perception de la réalité, rapport aux autres et à soi-même, questionnements sur la folie, etc.

Au vu de cette énumération, vous vous douterez que ce n'est pas un livre facile d'accès ^^ Il m'a fallu assez longtemps pour en venir à bout et, honnêtement, il y a de longues plages d'ennui dans cette lecture. Parfois j'avais l'impression que je n'en verrai jamais la fin… Pourtant jusqu'aux dernières pages, quelque chose m'a poussée à continuer, une sorte de fascination pour certaines des idées développées par l'auteur. Je me suis reconnue dans certaines d'entre elles, d'autres m'ont paru carrément effrayantes. J'ai eu l'impression qu'on pouvait tous ressembler un peu à Harry Haller dans certaines circonstances et sous certains aspects et j'ai trouvé ça assez fascinant.

Ce n'est pas le genre de livres que je lirais tous les jours, mais je suis contente d'être allée au bout, il m'a fait beaucoup réfléchir. Une lecture que je recommande si les thèmes abordés vous parlent, mais ne vous attendez pas à ce que ce soit simple d'accès ou rapide à lire.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le loup des steppes aurait bien pu ne jamais connaître la moindre étagère de librairie ou de bibliothèque. Rédigé alors que Hermann Hesse résidait dans la chambre meublée d'une résidence, le manuscrit fut laissé à l'abandon lorsque son créateur changea de logement. La préface nous fait découvrir le témoignage du propriétaire qui loua cette chambre à Hermann Hesse. Celui-ci, comme il eut l'occasion de côtoyer l'homme pendant quelques mois, nous fournit une introduction éclairante qui nous permet de prendre conscience qu'à l'évidence, Hermann Hesse s'est complètement identifié à son Loup des steppes. Jusqu'à quel point ?


Harry, le narrateur de cette histoire, vit dans des conditions similaires à celles de l'écrivain. Solitaire et sans résidence fixe, il vagabonde de chambre en chambre et limite ses relations sociales au strict minimum. Non pas qu'il méprise particulièrement ses semblables, mais face à eux, il se laisse perdre par la dualité de son âme, cette même dualité qui justifie son nom de Loup des steppes et qui le partage entre instinct sauvage et politesse courtoise. Qui est survenu en premier ? Les bonnes manières sont-elles venues corriger les pensées profondément antisociales du « loup », mais toutefois pas assez pour ne pas empêcher le persiflage de Harry vis-à-vis de son hypocrisie ? A moins que la solitude et la sauvagerie proprement bestiales aient amoindri l'homme Harry, déçu de ses expériences sociales antérieures ? Harry se pose souvent cette question et se tourmente pour savoir dans quelle part de sa personnalité se situe sa véritable nature. Il s'analyse dans chaque situation, laissant tour à tour s'exprimer l'homme et le loup qu'il croit résider en lui.


La situation change lorsque Harry se voit remettre un manuscrit intitulé le Loup des steppes. Un peu de miraculeux ne fait pas de mal : la magie des coïncidences a placé Harry dans la description qu'offrent ces pages. Peu ou prou, elles lui enseignent que deux entités ne se disputent pas en lui car il est multiple, indénombrable ; au contraire, c'est parce qu'il cherche sans cesse à réduire sa personnalité à un schéma fonctionnel simple qu'il n'arrive pas à progresser.


« La division en homme et en loup, en esprit et en instinct, au moyen de laquelle Harry cherche à se rendre son sort plus intelligible, est une simplification grossière, une violation du réel en faveur d'une explication plausible, mais erronée, des contrastes que l'homme découvre en lui-même et qui lui paraissent être la source de ses souffrances assez considérables. »


Et si le Loup des steppes n'était qu'une mythologie ? L'idée commence à faire son chemin dans l'esprit de Harry. Les coïncidences miraculeuses se poursuivent, et Harry rencontre Hermine dans un troquet. Il applique à celle-ci la même réduction simplificatrice qu'il avait déjà appliquée à sa propre personnalité, et considère la jeune femme comme une jouisseuse avide de plaisirs faciles, d'une bonne humeur intarissable. Et pourtant, Hermine entre en communication directe avec Harry. Ils sont frères et soeurs d'instinct. le socle de leur personnalité est le même, mais à cette base est venue s'ajouter, dans chaque cas, un support différent qui oriente deux modes de vie opposés. L'un vit reclus dans le monde intellectuel et se désespère de trouver du réconfort dans les oeuvres du grand art ; l'autre se grise dans la mondanité et cherche à jouir le plus vite et le plus fort possible de plaisirs éphémères ; tous deux espèrent ainsi voiler leur incapacité à se satisfaire d'une existence morne et sans enjeux.


« Tu avais en toi une image de la vie, une croyance, une exigence, tu étais prêt à des exploits, des souffrances, des sacrifices ; et puis, peu à peu, tu remarquas que le monde n'exigeait de toi aucun exploit et aucun sacrifice, que la vie n'est pas une épopée héroïque avec des rôles en vedette, mais une cuisine bourgeoise, où l'on se contente de boire et de manger, de prendre un café, de tricoter des bas, de jouer aux cartes et d'écouter la T.S.F. Et celui qui veut et qui a en lui autre chose : l'héroïque, le beau, l'adoration des grands poètes, la piété pour les saints, n'est qu'un imbécile et un don Quichotte. »


Le Loup des steppes, bien qu'il ne possède pas les mêmes origines sociales, finit par ressembler au Martin Eden de Jack London dans le dégoût qu'ils éprouveront tous deux pour la musique et la littérature nobles. Ce sont des Madame Bovary mâles, grisés par les trajectoires glorieuses qu'ils ont découvert par le biais de leurs livres, et désespérés de ne pouvoir les égaler. Malheureusement, le Loup des steppes souffre d'une nuance beaucoup moins approfondie que Martin Eden. Harry a beau vouloir jouer au vieux loup, il possède encore l'âme d'un enfant disposé à s'émerveiller de la première découverte venue. le monde des plaisirs au sein duquel il est admis grâce à Hermine –on devine que ces « plaisirs » ne le sont que parce qu'il n'a pas encore eu l'occasion de les connaître plus avant au cours de son existence- trouve grâce à ses yeux en moins d'une journée. Certes, Harry cesse de recourir à la dualité réductrice de son âme qui l'il avait autrefois scindée entre loup et homme, mais il cède à une autre grossièreté : la réduction du monde entre plaisirs bestiaux et raffinement studieux. D'une part le jazz, les nègres, les femmes et la danse ; de l'autre les professeurs, les livres et l'opéra. On espère que le Loup des steppes se moque de nous.


La dernière partie du roman se perd dans un dédale fantastique un peu fatigant qui n'apporte plus grand-chose aux lecteurs post-soixante-huitards que nous sommes. La morale apparaît, bien éclatante : comme il n'est pas bon de trop se prendre au sérieux, il ne l'est pas non plus de céder totalement à ses impulsions. Entre le loup et l'homme, ne choisissons pas. C'est exactement ce que Hermann Hesse nous avait déjà dit dans les premières pages du livre… tout le reste n'aura donc été qu'une démonstration mettant en scène un personnage parfois agaçant et ronflant, heureusement traversé quelquefois par des visions éblouissantes et des réflexions mélancoliques.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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« le loup des steppes ». Contrairement à beaucoup d'amateurs d'Hermann Hesse qui considèrent cet ouvrage comme LE livre d'Hermann Hesse, je ne partage pas cette opinion. Certes on retrouve les grands thèmes de l'auteur dans la dualité quasi schizoïde du héros, mais la lecture est malaisée, surtout sur la fin.
Nous sommes ici à mille lieues du « Jeu des perles de verre » que pour ma part, je considère comme LE chef-d'oeuvre absolu de l'auteur. Malheureusement pour moi, ce roman fut mon premier contact avec la prose d'Hermann Hesse, ce qui me valut une pose dans la découverte de cet écrivain majeur du XXème siècle.
Heureusement le second volume fut Siddartha…
Malgré tout, un livre qu'il faut lire, en prenant la précaution d'entrer dans l'univers d'Hermann Hesse par, par exemple, « L'ornière », ou « Demian », ou « Knulp », voire « Siddartha ».
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Bon, ben au moins j'aurai essayé...
Je pourrai même dire que j'ai aimé - beaucoup ! - la première partie de ce roman culte, que j'ai apprécié le classississme soigné et rigoureux du style et que le personnage incroyablement travaillé de Harry Haller (dont je me suis souvent demandé s'il fallait y voir le jumeau d'Hermann Hesse) m'aura profondément marqué.

Difficile en effet de rester de marbre face ce "génie de la souffrance", ce schizophrène misanthrope animé d'une "aptitude à souffrir infinie" et qui forcément exerce sur le lecteur une emprise très forte, entre fascination et répulsion.
Comment ne pas se laisser impressionner par "son ombrageuse distance, sa brutalité indomptée, son alarme, sa nostalgie et son éternel exil" ?
Comment ne pas être frappé par la douloureuse introspection de ce narrateur au caractère si torturé, et ne pas reconnaître dans le même temps que sa vision du monde, aussi terrible soit-elle, n'est pas exempte d'une certaine lucidité, qu'elle traduit "le trouble d'une époque entière, la névrose de toute [une] génération" ?
Comment ne pas s'émouvoir à la vue de cet homme qui "passe des journées dans les bibliothèques et des nuits dans les brasseries, reste étendu sur un divan de meublé, entend vivre derrière les vitres le monde et les humains, se sait exclu mais ne se tue pas, car un reste de foi lui dit qu'il lui faut absorber jusqu'à la lie cette souffrance, cette souffrance empoisonnée qui est dans son coeur, et que c'est d'elle, de cette souffrance, qu'il lui faut mourir" ?

Tout ceci étant dit, je dois quand même avouer que mon intérêt pour ce récit dense et complexe, d'une noirceur absolue, a hélas fini par s'émousser...
Si l'accroche était prometteuse, et si la personnalité obscure, changeante, plurielle de Harry Haller est prodigieument détaillée, j'ai néanmoins fini par décrocher un peu lorsqu'il découvre son étrange "théâtre magique". Ses réflexions, jusqu'alors essentiellement psychologiques et soigneusement étayées par la raison, prennent alors des allures oniriques et fantasmagoriques, avant que le roman ne s'achève dans la plus totale confusion.
Il n'en fallait pas plus pour me perdre.

Cela ne m'empêchera pas de garder longtemps en mémoire le souvenir d'un homme vraiment particulier, cultivé, intelligent mais excessivement mélancolique, perpétuellement insatisfait et finalement inadapté à la vie en société.
Ce texte d'une grande profondeur, où le moindre sentiment est longuement disséqué, analysé, intellectualisé, psychanalysé, offre de nombreuses pistes de réflexion, notamment sur la dualité entre notre animalité (ici celle du loup des steppes, solitaire et soumis à des intincts primaires d'autodéfense) et notre intellect, nos facultés de raisonnement, nos efforts de tempérance ou notre soif d'élévation.
Il n'en reste pas moins ardu, et plutôt déprimant, pour ne pas dire parfois dérangeant. Il n'est donc pas inutile de rappeler en guise de conclusion la mise en garde de l'auteur lui même : "Seulement pour les fous".
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On ne lit pas "Le loup des steppes" pour l'intrigue du roman, c'est plutôt pour moi un roman qui fait réfléchir et qui pousse à l'introspection à travers ce personnage de Harry Haller. Beaucoup de passages sont entrés en résonance avec moi surtout dans la première partie du livre. Moi qui ai l'habitude de lire dans le métro sur le chemin du travail, j'ai eu du mal à le faire avec ce roman, car chaque paragraphe me faisait basculer dans des pensées profondes, impossible de garder un oeil sur le livre et l'autre sur mon trajet. C'est un livre qui a requis et qui a capté toute mon attention.
Lien : http://biblinua.blogspot.com..
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« Le loup des steppes », ce livre empreint d'hindouisme, est resté célèbre pour avoir marqué les générations des années 60 et 70 (le groupe de rock, Steppenwolf, lui emprunta son titre).

Le personnage, que met en scène Hermann Hesse, est d'une personnalité plutôt atypique : il se nourrit principalement de vin et de livres, appréciant tout particulièrement l'intérieur raffiné des belles demeures bourgeoises, ce qui évoque en lui une nostalgie de son enfance. Il mène finalement la vie d'un ascète, une existence solitaire hors du temps, sauvage comme un loup.
Sa vie, déjà d'un âge avancé, est toute tracée jusqu'au jour de sa rencontre avec Hermine, une jeune femme à la légèreté enivrante. On assistera alors au passage le plus cocasse du roman, celui où cette dernière tente d'enseigner tant bien que mal, à ce vieil intellectuel, les rudiments du fox-trot, une danse en vogue en ce temps-là.

Il semblerait que l'usage de l'opium ne serait pas étranger à la rédaction de la conclusion du roman, je parle surtout en ce qui concerne le théâtre magique. Cette fin quelque peu étrange me donne l'impression que l'auteur, ne sachant comment mettre un terme à son histoire, s'est dissimulé derrière un artifice un peu facile : celui de l'hallucination, la rêverie, appelez cela comme vous voudrez.
Le roman n'étant pas aussi stupéfiant que le laissait croire sa légende, il me restera en mémoire seulement ce personnage, Harry Haller.
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Même si je reconnais qu'il y a des passages très intéressants, je n'ai pas du tout apprécié ce roman et j'ai eu du mal à le terminer. La personnalité de cet homme tiraillé entre une part humaine et une part animale j'ai eu du mal à y adhérer. J'ai juste eu l'impression de voir un homme souffrant d'un fort complexe de supériorité, qui méprise la vie des petits-bourgeois, qui aimerait s'en affranchir, mais qui n'a ni la volonté, ni le courage d'aller au bout de ses opinions (rien que le fait de se dénommer loup des steppes ,qui laisse présager, un animal sauvage, courageux, fort, alors que pour moi, il n'est rien de tout cela). D'après ce que j'ai pu lire, l'auteur a mis beaucoup de lui et de ses névroses ( ou psychoses ) dans ce roman, mais malgré tout , je n'ai pas réussi à trouver la moindre sincérité dans ce récit. Tout m'a semblé beaucoup trop artificiel et sans trop d'intérêt : un peu comme si le personnage principal jouait le rôle de l'artiste torturé et incompris; parce que cela lui donne l'impression d'être supérieur au commun des mortels (( il écoute de la grande musique, est sensible au véritable art, il lit, écrit..)
L' impression de ne pas comprendre le monde qui nous entoure, d'être impuissant face à la petitesse du monde, aux guerres, à la violence, à la misère… sont des sentiments que je pense nombre d'entre nous ont ressenti, principalement au moment de l'adolescence, mais ce qui m'a gêné dans ce roman, c'est que tout cela est lié à un sentiment de supériorité et pas à de l'humanisme ou à des questionnements sur soi et sur le monde. Pour moi ce roman manque d'âme et de sentiment et cela m'a suffisamment gêné pour que je ne puisse l'apprécier, compatir ou m'identifier au personnages.
Le revirement du personnage, qui de loup des steppes devient un toutou obéissant en quelques heures juste après une rencontre avec une femme, le discours qui sous-entend que si tu es malheureux, il suffit de boire, baiser, s'amuser et prendre de la drogue pour ne plus l'être ou l'être moins, j'ai trouvé cela trop facile. Heureusement pour moi, la dernière partie sur.le théatre magique m'a beaucoup plu, j'ai apprécié l'imagination dont l'auteur a fait preuve, la force du récit, les diverses symboliques et c'est la seule partie où Harry ne joue pas un rôle et me semble sincère (même si pour certains, cela peut sembler paradoxal) .En bref, à part la fin du roman, je n'ai pas pris plaisir à lire ce roman et j'ai du mal à comprendre la multitude d'avis dithyrambiques, mais ce n'est pas grave, je trouve même plutôt sain d'avoir parfois des avis divergents sur des ouvrages considérés comme des chefs d'oeuvre ( j'ai aussi détesté mme Bovary), parce qu'en dehors de la valeur .littéraire de l'oeuvre ( l'écriture, la profondeur et la psychologie des personnages, l'histoire..), un roman c'est d'abord une rencontre entre un lecteur et un livre, une connexion qui se fait ou ne se fait pas, sans que l'on puisse considérer que celui qui a aimé ou n'a pas aimé a tort ou a raison.


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Le loup des steppes est mon premier contact avec Hermann Hesse. Il me semble que plusieurs lectures pourraient être nécessaires pour en saisir toutes les subtilités des sujets abordés.

Nous suivons le narrateur, Harry Haller, qui est visiblement le double de l'auteur (HH): un intellectuel brillant, mais socialement isolé, ses positions politiques et idéologiques l'ont mis au ban de ses contemporains. Il va découvrir un monde / un univers social qu'il ne fréquentait pas jusqu'ici.

Au fil du récit, sont posées de multiples questions éthiques/philosophiques/idéologiques qui sont plus ou moins développées. Par exemple: développement de l'ère industrielle, anti-intellectualisme, suicide…

On flirt en permanence avec la folie et la pensée magique. On assiste au dédoublement de la personnalité du narrateur, à ses propres réflexions et introspections. de nombreux passages transportent des messages essentiels, très engagés. Ce livre a d'ailleurs été interdit sous régime nazi.

Au final, c'est un texte exigeant, qui ne laisse pas indifférent, il faut accepter de se perdre, et de ne pas suivre une trame linéaire ou logique.








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