AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 142 notes
Auteur de plusieurs romans de fantastique et d'horreur ayant rencontré un bon accueil auprès du public (notamment « Cornes », adapté en 2014 au cinéma par Alexandre Aja), Joe Hill s'est surtout taillé une belle réputation en tant que scénariste de comics. On lui doit en effet l'excellent « The Cape » (illustré par Zach Howards) ou encore la série à succès « Locke & Key » (illustrée par Gabriel Rodriguez), qui a récemment elle aussi fait l'objet d'une adaptation, cette fois à la télévision. Joe Hill est également le fils de Stephen King, un lien de parenté qui a son importance dans la mesure où les textes du premier présentent de nombreux points communs avec ceux du second. le recueil « Fantômes » regroupe quinze nouvelles fantastiques et nous plonge dans l'imaginaire d'un auteur qui a, certes, des tropismes clairement identifiables, mais qui n'en demeure pas moins un formidable conteur. Car les textes de Joe Hill sont loin de laisser indifférents, tant celui-ci parvient, en peu de mots, à susciter tour à tour le malaise, l'horreur, le dégoût, ou l'émotion. le recueil regroupe ainsi des histoires et des ambiances très différentes, dont une poignée seulement relève du genre purement horrifique. « Dernier cri », premier texte de l'ouvrage, en fait partie, et met en scène un éditeur de romans d'horreur totalement subjugué par le texte d'un inconnu qu'il cherche pas tous les moyens à retrouver. Leur rencontre ne se déroulera toutefois pas du tout comme prévue… Cette première nouvelle est un condensé parfait du degré de tension que l'auteur est capable d'instaurer : on commence dans un milieu familier, avec un personnage menant une vie ordinaire, puis le malaise s'installe progressivement jusqu'à atteindre un point culminant. La terreur éprouvée par le lecteur est d'autant plus forte, et la nouvelle d'autant plus marquante, que l'auteur opte pour une fin ouverte, nous laissant ainsi dans l'incertitude quant au sort du protagoniste (un « effet de style » récurrent). Parmi les histoires les plus glaçantes du recueil, on peut également citer « Stridulations » qui met en scène un adolescent qui se réveille un matin et découvre qu'il a désormais le corps d'une sauterelle géante. Cocasse ? Oh non ! Terrifiant et écoeurant, voilà les deux mots qui viennent à l'esprit à la lecture de cette nouvelle qui m'a mise très mal à l'aise et qui condense, elle, une partie des tropismes dont je parlais plus haut (surenchère dans les descriptions glauques, figures parentales stéréotypées, personnages tellement en marge qu'ils peinent à susciter l'empathie…).

Si vous n'êtes pas particulièrement friands de récits purement horrifiques (comme c'est mon cas), sachez que l'ouvrage contient heureusement quantité de nouvelles dans lesquelles l'horreur se fait plus discret (voire totalement absent). le recueil comprend ainsi plusieurs histoires fantastiques très réussies, à commencer par « La Belle au ciné hantant » qui relate l'histoire d'une vieille salle de cinéma dans lequel le fantôme d'une jeune fille apparaît de temps à autre aux plus cinéphiles des spectateurs pour partager ses coups de coeur. Un très beau texte, bourré de références aux plus grands chefs d'oeuvre du septième art et qui suscite cette fois davantage l'émotion que la crainte. « Le téléphone noir » est un peu plus angoissant dans la mesure où il met en scène un adolescent kidnappé et séquestré dans une cave par un individu dont il ignore tout mais qui a déjà sévi à plusieurs reprises dans la région. Là encore, l'auteur parvient efficacement à entretenir la tension jusqu'au terme de la nouvelle dont la chute renforce plus qu'elle n'apaise le sentiment d'oppression du lecteur. Un procédé auquel Joe Hill a fréquemment recours et qui permet à chacune de ses nouvelles de laisser son empreinte dans la mémoire du lecteur. « Dernier souffle » en est l'exemple parfait puisque l'histoire commence de manière assez banale (une famille s'arrête sur la route pour visiter un étrange petit musée) et s'achève dans les toutes dernières lignes par un uppercut asséné à la face du lecteur. Heureusement, l'auteur nous permet de reprendre notre souffle à l'occasion de certaines nouvelles qui jouent davantage sur le registre de l'émotion et dans lesquelles la tension est bien moindre. « Pop Art » en est l'exemple parfait puisque le texte relate une histoire d'amitié entre un ado et son ami gonflable (rien à voir avec un ami imaginaire, il s'agit ici d'un vrai petit garçon mais atteint d'une pathologie qui lui donne l'apparence d'un bonhomme Michelin). Un récit touchant et plein de nostalgie, un sentiment omniprésent dans les textes non horrifiques de l'auteur. C'est le cas dans « Mieux qu'à la maison », qui relate la relation touchante entretenue entre un père et son fils, ou encore dans « Un petit déjeuner » qui met en scène la rencontre d'un jeune garçon livré à lui-même et d'une femme bienveillante mais minée par le chagrin suite à la perte de son époux.

Si les ambiances sont très variées en fonction des nouvelles, il est en revanche difficile de ne pas remarquer le flagrant manque de diversité dans le profil des personnages. Des hommes ou des adolescents blancs : voilà le portrait type des « héros » de Joe Hill. Les femmes, elles, sont souvent très en retrait et se cantonnent pour l'essentiel à deux rôles : la séductrice et la figure maternelle (qui, contrairement à celle du père, plus ambivalente, est presque toujours traitée de manière négative). Un biais qui a de quoi faire tiquer. le profil sociologique le plus fréquemment mis en scène par l'auteur est donc celui de l'adolescent très mal dans sa peau et en conflit avec l'un ou l'autre de ses parents. C'est le cas dans « Stridulations », mais aussi dans « Pop Art » ou encore dans « Fils d'Abraham », qui met en scène deux adolescents terrifiés par leur père qui tente de les mettre en garde contre l'existence de créatures surnaturelles lancées à leur trousse (délire ou peur justifiée ?). La seconde particularité des personnages de Joe Hill, c'est leur décalage par rapport aux normes de la société. Certains souffrent de problèmes de violence (« Pop art »), d'autres d'un léger handicap mental (« Mieux qu'à la maison »), voire même pour certains de mutilations (« Bobby Conroy revient d'entre les morts »). Ce décalage, loin d'inciter le lecteur à s'identifier au personnage ou à le prendre en sympathie, provoque au contraire le malaise car cette étrangeté s'accompagne d'un comportement frisant parfois la psychopathie. Dans « La Cape », nouvelle qui a donné naissance au fameux comic, c'est le détachement et le sadisme du héros qui provoquent des sueurs froides chez le lecteur. le texte prend ainsi totalement à contre-pied les récits habituels sur la naissance d'un super-héros. Un vrai petit bijou ! Dans de nombreuses autres nouvelles, c'est l'indifférence du personnage face au sort tragique d'un proche qui fait naître un profond sentiment de malaise : c'est le cas dans « Dernier souffle », mais aussi dans « Le masque de papa » qui met en scène un garçon témoin d'étranges rituels venant totalement déstabiliser la stabilité de sa famille. Chaque fois, c'est moins la situation (pourtant étrange) qui s'avère glaçante que la froideur et le manque de réaction humaine des personnages.

« Fantômes » est un recueil de nouvelles très variées qui permet de se faire une bonne idée du style et des thématiques chères à Joe Hill. La tension et le profond malaise que l'auteur parvient à instaurer dans la plupart de ces textes rendent ceux-ci particulièrement marquants, d'autant que les chutes sont toujours très soignées. Si tous les textes sont bons, on peut tout de même trouver à redire à certaines « manies » de l'auteur, comme le manque de diversité de ses personnages, le traitement réservé aux femmes, ou une tendance à la surenchère.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          120
Après presque 3h de lecture, je me dis que si je saute de nouvelles en nouvelles depuis hier soir c'est que ce n'est clairement pas pour moi.

Je suis rarement si tranchée ... mais là .... pffff livre totalement inutile pour moi et qui ne m'apporte rien. Les nouvelles sont plates, sans saveur et longuettes. Rien de positif n'est ressorti ... comme le titre le précise si bien .... C'est trouble !

Un seul mot ..... Next !
Commenter  J’apprécie          20
Bon, pour ma découverte de l'auteur, pas de chance, un recueil de nouvelles!
En de rares occasions, j apprécié, mais voilà, ces occasions sont rares et là, c est loupé.

Je n ai pas compris ,l'interet de certaines, je n aîpas compris la fin d autres j ai même Parfois cherche le fantôme sans jamais le trouver! C était parfois tellement perché que je me suis envolé dans les cieux avec les personnages.

Bref, encore un recueil de nouvelles qui prouve que ce n est vraiment pas un genre qui me convient.
Commenter  J’apprécie          10
Ma première lecture de Joe Hill ! J'ai tout de suite été emballée par les résumés et critiques sur ses livres que je me suis ensuite procurés, en commençant par celui-ci qui est un recueil de nouvelles. Je ne vais pas toutes les détailler mais j'en garde un bon souvenir, je les ai toutes trouvées bien, certaines inquiétantes, d'autres juste fantastiques dont une qui est inspirée de Kafka, et d'autres empreintes de mélancolie comme « La Belle au ciné hantant » que j'ai trouvée belle et qui m'a fait découvrir le joli prénom Imogene (je trouve qu'il a un charme, et ça m'a fait sourire de le retrouver dans « Beignets de tomates vertes » de Fannie Flagg qui l'a donné à son super personnage, l'insoumise Idgie !). Un beau premier contact avec cet auteur, donc, qui m'a fait enchaîner sur son roman Cornes, un gros coup de coeur, celui-ci !
Commenter  J’apprécie          40
Un petit peu déçu par ce recueil de nouvelles.
En guise d'histoire de fantômes, il n'y a guère que la première qui tienne la promesse, les autres, assez inégales pour être honnête, vont d'un homme qui vole à une virée bizarre à la campagne (J'ai beaucoup aimé le Masque de Papa).
Personnellement, je n'ai pas trouvé d'histoire qui m'a fait particulièrement frissonner ou pleurer ou quoi que ce soit.
La lecture a été sympa car le style est bon (et la traduction aussi forcément) et, tout l'intérêt des nouvelles, on peut faire une pause entre deux histoires, par exemple pour lire un roman, avant d'y revenir plus tard.
Commenter  J’apprécie          00
Que dire de ce livre? Je m'attendais à des nouvelles bien frissonnantes, qui allaient me foutre la trouille, et où au moins parler de fantômes et les décliner de différentes façons. Sauf que non, et j'avoue que ça m'a plutôt déçue. Les fantômes on les voit pas tellement (quelques fois mais pas à chaque fois), et une seule nouvelle m'a réellement mise mal à l'aise et un peu effrayé c'est « le téléphone noir », ce téléphone qui se met à sonner tout seul comme ça, dans une cave, c'était un peu glaçant. Mais le reste? Pas du tout. Les histoires sont même presque jolies pour certaines, touchantes, d'ailleurs ma préférée est celle de l'espèce de garçon en plastique gonflable, une très belle histoire d'amitié que j'ai vraiment adoré « Pop Art ». Les autres ne m'ont pas marqué plus que ça, il y a celle qui fait un clin d'oeil à Kafka et en même temps dénonce les massacres dans les écoles « Stridulations ». Il y a aussi celle qui a une fin très ironique et assez plot twist « la cape » et celle assez jolie de ce fantôme qui revient au cinéma « Dernier cri », ou finalement celle de la mère bizarre qui agresse ses enfants (et dont j'ai absolument pas compris la fin). Il y a également la dernière nouvelle « Escamotage » que je n'ai même pas fini tellement je la trouvais longuette. Il y a des nouvelles que j'ai même carrément oublié.

De façon générale, je suis plutôt déçue et mitigée par cette lecture, j'm'attendais à autre chose, et très souvent j'avais du mal avec les nouvelles et je comptais les pages avant d'arriver à une autre. J'ai mis très longtemps à lire ce livre parce que je l'intercalais entre d'autres, et c'était limite une corvée de me dire « allez je me lis une ou deux nouvelles ».
C'est dommage parce que les thèmes auraient pu être intéressants, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas du tout accroché. Pourtant j'ai découvert Joe Hill avec Cornes que j'avais adoré. Mais là ça ne l'a pas fait du tout, je n'avais que peu d'empathie pour les persos et je m'ennuyais en lisant.

Ça ne l'a donc pas fait avec moi, et c'est bien dommage.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00
Pour mes premiers pas dans l'univers littéraire de Joe Hill, j'ai opté pour son recueil de nouvelles plutôt que ses romans.
Comme toujours dans le cadre d'un recueil, il y a des histoires qu'on apprécie plus que d'autres. Ce fut le cas pour moi ici, même si, dans l'ensemble, rien n'est à jeter. J'ai ressenti un vrai coup de coeur pour "La belle au ciné dormant", elle est très émouvante.

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, toutes les nouvelles ne sont pas liées au fantastique. Et même si fantômes et surnaturel il y a, Joe Hill ne se contente pas de seulement surfer sur la vague horrifique. Certains récits sont écrits sur un ton très mélancolique alors que d'autres relèvent plutôt de l'humour noir. Il se montre subtile côté frissons et fait la part belle à ses personnages.
Ses histoires abordent des thèmes et des personnalités diversifiés, son imagination est fertile. La maîtrise de la narration ne fait pas défaut et j'ai passé un très bon moment de lecture.

Joe Hill rend hommage aux auteurs et réalisateurs d'oeuvres d'épouvante. Romero apparaît d'ailleurs dans une des nouvelles, préparant un film de ... zombies!
En tout cas, cette approche par la nouvelle m'a donné l'envie de découvrir ses ouvrages romanesques.
Commenter  J’apprécie          223
Limpides, pourtant, ces histoires troubles.

Une relation de causes et d'effets subtils qui suivent les nouvelles en nous en apprenant toujours un peu plus sur l'univers de l'auteur, ses peurs, ses passions...
Agréable!
Commenter  J’apprécie          21
Comme certains d'entre vous, je choisis mes lectures en fonction de mon état d'esprit, mes envies.
Quand j'ai besoin de me changer les idées sans trop réfléchir, je prends un livre bit-lit, si j'ai besoin de belles lettres, je prendrai un livre de Mme Chandernagor par exemple.
Là, j'avais envie de me faire peur, un livre qui me ferait dresser les cheveux sur la tête.
De ce côté, j'ai été déçue.
C'est plutôt un mélange entre nouvelles terrifiantes comme "le téléphone noir", attendrissantes comme "pop art" ou voir des morceaux de vie "mieux qu'à la maison".
A part la 1ère nouvelle, j'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur, son univers, y voyant des moments forts, poétiques, touchants.
Oui, j'ai apprécié ma lecture mais pas autant que je l'aurai voulu car je ne pouvais pas m empêcher de me dire que ce n'était pas ce que j'avais cherché en lisant ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Ce recueil est la deuxième publication de Joe Hill, qui a depuis démontré son talent avec des romans comme Cornes ou Nos4a2. C'est un livre vraiment plaisant, il se dégage des nouvelles une certaine fraicheur, une originalité qui fait du bien à lire.

Pour chacune d'elle, l'auteur se concentre sur ses personnages, leur donne, en quelques pages, une profondeur et une réalité saisissantes.
Plusieurs genres sont abordés, il y a beaucoup de fantastique, quelques nouvelles d'horreur ou de suspense, et aussi des histoires qui ne rentrent tout à fait dans aucune de ces catégories, qui offrent quelque chose de presque poétique, poignant.

Le thème du fantôme est toujours présent, que ce soit physiquement, lorsqu'une jeune fille hante un cinéma, par exemple, ou métaphoriquement. Il représente alors le passé, ce qui est perdu, a disparu, la culpabilité et le manque.

Difficile de dire mes préférées, mais je retiens surtout (titres en anglais, désolée) My Father's Mask pour son côté vraiment bizarre et dérangeant, Voluntary Committal qui mélange une belle relation entre deux frères et un fantastique qui fait froid dans le dos, Last Breath pour le côté classique qui renvoie à l'époque victorienne : un homme capture le dernier souffle des mourants et l'enferme dans des bocaux. J'ai aimé Abraham's Boys, aussi, qui reprend l'univers de Dracula mais donne un tout autre visage au fameux van Helsing.

Des préférences qui sont très subjectives, parce que ce sont vraiment toutes de bonnes histoires, servies par un style excellent. La mélancolie qui enveloppe les histoires, jusqu'à déborder des pages, est troublante et nous colle à la peau. Joe Hill parvient à tirer l'émotion sans forcer, avec une sensibilité et une finesse qui sont la marque de tout son talent.
Si vous aimez les nouvelles, vous ne pouvez pas manquer celles-là.
Commenter  J’apprécie          61




Lecteurs (355) Voir plus




{* *}