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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette oeuvre est le journal d'une jeune humaniste hollandaise, juste avant la deuxième guerre mondiale, au moment de la montée du nazisme. le journal est suivi par les lettres qu'Etty a écrites depuis le camp de Westerbrok, un endroit où l'on regroupait les juifs, avant de les envoyer dans les camps de concentration en Allemagne et dans lesquelles elle a un regard davantage descriptif du monde, car elle raconte les choses à d'autres et non plus à elle-même. J'ai remarqué chez Etty un grand paradoxe. C'est celui de trouver sans cesse la vie « belle et pleine de sens », c'est-à-dire de pouvoir en faire oeuvre utile en cette période de guerre, mais en même temps, plusieurs fois, elle exprime aussi qu'elle n'y tient pas et qu'elle n'en vaut pas la peine.
Etty a une relation amoureuse avec un chiropracticien plus vieux qu'elle de qui elle est secrétaire. C'est une jeune femme moderne, dynamique, engagée, altruiste. Mais la jeune femme joyeuse qu'elle est, n'en a pas moins des moments de dépression (ils font partie de son tempérament). Par ailleurs, elle ne ressent pas de haine, car elle se dit que les systèmes nous dépassent.
Des réflexions sur la montée du nazisme transparaissent dans ses écrits, comme on aurait pu en avoir peut-être nous-même, si nous avions été confrontés à la même situation. C'est pourquoi on se sent proche de ce personnage. En outre, ses écrits sont encore d'actualité.
Ses sentiments pour S. fluctuent sans cesse. Jalousie vis-à-vis de l'épouse, ou concubine. Passages exprimant sa tristesse. Ensuite, guidée par la foi peut-être, Etty veut de son propre chef aller dans le Camp de Westerbrok, en prenant un boulot d'assistante sociale. Elle veut prendre le risque et partager le sort des autres juifs, et surtout témoigner de la situation. « Serais-je vraiment très heureuse de me soustraire au sort imposé à tant d'autres ». p. 174
Personnalité hors du commun. Là, avec son amant, ils commencent à se dire adieu et à se préparer à la mort, ce sont des moments très tristes qu'elle raconte.
Au fil des pages, le sentiment religieux est de plus en plus présent dans les écrits d'Etty. C'est ce qui guide ses décisions et qui les explique. C'est un livre qui pourrait être relu, car on peut y puiser beaucoup de pensées utiles à nos vies. Il faut donc lire le témoignage de cette jeune femme téméraire et courageuse, une jeune femme qui croyait.

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"Nous ne sommes que de vastes creux, où s'engouffre le flot de l'histoire.”

Ils ont retrouvé huit cahiers remplis de l'écriture serrée d'Etty, son journal intime.

Dans cette édition, son journal est suivi de lettres écrites en camp de concentration entre 1942 et 1943. Doté d'une immense spiritualité, Etty est une jeune femme juive qui développe une foi très personnelle, mystique, en marge des religions établies, et dans l'altruisme absolue. Elle communie avec ce qu'il y a de plus profond en elle et qu'elle appelle Dieu. Elle sait ce qui va lui arriver ainsi qu'à ses proches et garde son humanisme et son amour de la vie intacts, elle disait toujours que la vie était belle et qu'elle valait vraiment la peine d'être vécue.

Etty, m'a bouleversée. Etty qui montre la clarté et l'espoir et nous amène à trouver les réponses en nous-mêmes. Je n'ai jamais souligné autant de passages dans un livre ! 
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Etty Hillesum est une jeune femme juive hollandaise de 26 ans. Elle se destine à devenir écrivain mais les événements historiques tragiques vont la mener dans le camp de Westerbork, où elle travaillera, jusqu'à Auschwitz où elle décèdera à l'âge de 27 ans.

Ses écrits débutent en 1941 et les mesures envers les juifs sont de plus en plus restrictives. Néanmoins, le contexte historique n'est pas très développé ici. Nous suivons les événements, mais à distance.

Le coeur de cet ouvrage demeure les réflexions d'Etty, ses questionnements intérieurs. La spiritualité prendra une place de plus en plus importante dans ses écrits. Ses réflexions sont très pertinentes sur la vie, l'amour, la littérature, et lucides sur le monde qui l'entoure. Ils témoignent d'une jeune femme très intelligente.

Ce témoignage est d'une écriture assez exigeante, j'ai du le lire dans des moments où je savais que je pouvais me concentrer. Exigeante, mais bouleversante.

J'ai relevé de nombreuses citations dans ce récit, je vous en livre ici quelques-unes :

« Il faut si peu de mots pour dire les quelques grandes choses qui comptent dans la vie ».

« Cette peur de ne pas tout avoir dans la vie, c'est elle justement qui vous fait tout manquer. Elle vous empêche d'atteindre l'essentiel ».

« L'absence de haine n'implique pas nécessairement l'absence d'une élémentaire indignation morale ».

« Peut-être toute vie a-t-elle son propre sens et faut-il toute une vie pour découvrir ce sens ».

Bref, j'ai bien aimé !
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Vous connaissait "le journal d'Anne Franck", lisez donc "une vie bouleversé"
le journal d'Etty Hillesum.
Reflexions, introspection, spiritualité, famille, amour..
Etty Ellisum est une juive cultivée, croyante, ouverte d'esprit, elle lit St Augustin, la Bible.
Elle étudie la psychologie avec son ami, secrétaire le psychologue Julius Spier.
Lors de la 2e guerre mondiale, elle est déporté à Westerbork camp transit avant d'aller à Auschwitz.
Une quête spirituelle, elle refuse de hair même lorsqu'elle est dans l'horreur.
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Il m'a fallu beaucoup de temps et près de quatre-vingts pages pour « rentrer » dans ce livre et me sentir intéressée.
Pourtant, j'apprécie en général, la lecture de journaux intimes, mais là…
J'ai trouvé que le début était très long, beaucoup trop à mon goût.
Le regard de l'auteur sur ce qu'elle vivait, son histoire d'amour avec son psy, tout cela m'a semblé proche du nombrilisme et pas très constructif. Bien entendu parler de soi et de son quotidien c'est le but d'un journal mais ce qu'elle expliquait ne me paraissait pas captivant.
Petit à petit, j'ai sans doute réussi à ne pas me focaliser sur les échanges avec le psy et à « lire plus loin » pour découvrir un contenu plus proche de ce que je recherchais : la vie en Hollande à cette époque bien que la place de sa foi et de sa relation à Dieu prenne de plus en plus de place tournant presqu'au mysticisme.
Je me dois de reconnaître plusieurs choses : l'écriture de l'auteur s'est améliorée au fil des pages, devenant plus « profonde ».
Si écrire lui a permis de rester debout, de garder sa dignité, de croire en quelque chose sans baisser les bras alors elle a eu raison de le faire….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Deux parties composent ce livre : d'abord un journal ("Une vie bouleversée"), puis une correspondance ("Lettres de Westerbork") ; le journal, c'est celui qu'écrit Etty Hillesum entre le 9 mars 1941 et le 13 octobre 1942 ; la correspondance, ce sont certaines des lettres qu'elle a écrites du camp de transit de Westerbork, d'où les juifs hollandais partaient ensuite en train pour le camp d'Auschwitz, et qui ont été rassemblées après la guerre.

Le journal débute en mars 1941, un mois après sa rencontre avec Julius Spier, un psychologue de cinquante-quatre ans spécialisé dans l'interprétation des lignes de la main, la "chirologie". D'abord cliente, Etty devient très vite son élève, sa secrétaire (c'est ainsi qu'elle se définit page 93), et son amie de coeur. Un homme qui entretient en effet avec elle une relation ambiguë, malsaine, proche de l'emprise. Malgré leur différence d'âge, ils ressentent une forte attirance réciproque, mais ni elle (page 24), ni lui (page 29) ne veulent d'une liaison. Cette jeune femme juive de vingt-sept ans, qui reconnaît en début de journal qu' "il est bien difficile de vivre en bonne intelligence avec Dieu et avec son bas-ventre" (lundi 4 août 1941 - page 44), a l'impression, à ses côtés, de "boire à une source vivifiante" (vendredi matin, 9 heures moins le quart - page 82). "L'homme qui fut l'ami le plus grand et le plus inoubliable de ma jeunesse" (26 avril 1942 - page 114) lui fait ainsi découvrir la Bible et Saint Augustin et la met sur les traces de Dieu. Lors de sa mort, elle lui rend donc un émouvant hommage : "J'avais encore mille choses à te demander et à apprendre de ta bouche ; désormais, je devrai m'en tirer toute seule. Je me sens très forte, tu sais, je suis persuadée de réussir ma vie. C'est toi qui as libéré en moi ces forces dont je dispose. Tu m'as appris à prononcer sans honte le nom de Dieu. Tu as servi de médiateur entre Dieu et moi, mais maintenant, toi le médiateur, tu t'es retiré et mon chemin mène désormais directement à Dieu" (mardi 15 septembre 1942 - page 202).

Son cheminement intérieur la conduit à affirmer à plusieurs reprises que la vie est belle, riche de sens et digne d'être vécue. Il constitue une phase de préparation mentale et spirituelle -mais aussi physique- à ce qui l'attend en camp de concentration. Même si elle s'en fait une idée vague et éloignée de la terrible réalité, elle reste très lucide : "Je sais que dans un camp de travail je mourrai en trois jours, je me coucherai pour mourir, et pourtant je ne trouverai pas la vie injuste" (page 152). Dans le sac à dos qu'elle emportera dans cet "avenir inconnu" (22 septembre 1942 - page 216), elle réfléchit à ce qu'elle mettra : la Bible est mentionnée en premier, ainsi qu'un volume de la correspondance de Rilke. Devenue chercheuse de Dieu, Etty Hillesum peut enfin écrire le 25 septembre 1942 : "Je crois en Dieu".

Les lettres de Westerbork représentent, elles, un témoignage historique sur la vie dans ce camp pré-concentrationnaire. L'heure y est à la gravité : "Un moment vient où l'on ne peut plus agir, il faut se contenter d'être et d'accepter" (samedi 10 juillet 1943 - page 243). "Il ne s'agit déjà plus de vivre, mais plutôt de l'attitude à adopter face à notre anéantissement" (31 juillet 1943 - page 302).

Une vie bouleversée est un itinéraire spirituel hors du commun. Il fait penser à la fois à Histoire d'une âme et à la montée des marches, pas celles du festival de Cannes, mais celles de l'échafaud que représente l'inéluctable déportation. A ce titre, une vie bouleversée est une lecture bouleversante.
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Nous découvrons l'histoire d'Etty Hillesum, jeune femme juive de 27 ans durant les heures sombres de la solution finale.
La première partie est consacré à un journal qu'elle a écrit de 1941 à 1943. On devine une femme intelligente et animée d'un humanisme charismatique alors que l'époque ne s'y prêtait guère. C'est un texte puissant spirituellement. Elle explore tous les chemins qui peuvent mener à Dieu. Son courage est admirable. Une rencontre déclenche son parcours. Il s'agit de Julius Spier.
La seconde partie est construite grâce à sa correspondance épistolaire avec ses nombreux amis. Etty dévoile à ses amis la vie qui s'organise dans le camp de transit de Westerbork
Elle sera déportée avec toute sa famille à Auschwitz.
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Un journal et quelques lettres d'une grande sincérité. Nous y partageons la vie d'une jeune femme juive d'une honnêteté sans reproche même si elle est tiraillée par le bien et le mal, l'individualisme et la solidarité. Bien que sujet aux répétitions comme la plupart des journaux, nous y cheminons vers l'inexorable destin de Etty.
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Une hauteur de vue , une profondeur d'analyse confondantes, dans l'état d'inquiétude et de précarité où était la narratrice. Une grande voix.
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Etty nous a laissé ce devoir de mémoire des atrocités du nazisme. Elle a su tout au long de sa vie apporter du réconfort à ceux qui l'entourait en puisant dans ses ressources intérieures. Elle montre que l'être humain peut trouver des ressources pour son bien être même dans les périodes les plus difficiles.
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