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sur 403 notes
La Reine Des Pommes, comment vous dire ? Imaginez : c'est un peu comme si vous étiez à bord d'un drôle de corbillard noir lancé à vive allure dans le populeux marché du Harlem des années 1950.

Laissez-moi d'abord vous parler des personnages de ce roman qui sont tellement attachants qu'on a peine à les voir malmenés. Jackson, d'abord, un rondouillard un brin trop crédule, bonne pâte, mais un peu trop maladroit pour se frotter aux caïds de Harlem.

Ensuite, son frère (jumeau dans l'histoire mais tellement différent de caractère qu'il ne peut être que faux jumeau), nommé Goldy, qui passe ses journées déguisé en mère de charité à vendre des billets pour le ciel, indic à ses heures perdues, plutôt malin et déluré.

Il y a aussi Imabelle, beaucoup trop belle et maligne pour être simplement la poule de Jackson. Ajoutez encore deux inspecteurs, aimables comme des fils de fer barbelés, versions noires de l'inspecteur Harry, canardeurs patibulaires et mal embouchés, les inévitables Cercueil et Fossoyeur, personnages récurrents des romans de Chester Himes.

Mais La Reine Des Pommes, c'est aussi un pasteur à mourir de rire, un croque-mort radin, des voyous toujours prêts à trancher des gorges, des maquerelles travesties, bref, les ingrédients essentiels pour un bon petit cocktail explosif.

Chester Himes nous fait vivre le Harlem de cette époque à fond de train dans un style parfois proche du burlesque mais toujours suffisamment fort et juste pour nous faire sentir tant la violence que la misère et la condition noire de ce New-York-là.

Vous ne vous ennuierez pas une seconde, la description très cinématographique et la construction temporelle de la seconde partie peut faire penser et/ou avoir inspiré des films plus récents comme Jackie Brown de Quentin Tarantino.

Bien sûr, il faut un peu aimer ce genre d'intrigues, mais ce n'est pas une littérature spécifiquement dévolue aux inconditionnels du roman noir ou policier (peut-être même que les aficionados du polar trouveront à redire avec tel bouquin plus ceci, tel auteur plus cela, mais il demeure, à mon avis, un bon roman, haletant et très agréable à lire).

Ces considérations étant à prendre dans leur jus puisqu'en matière de pommes, je ne suis peut-être pas la reine mais j'en connais un rayon et que donc, cet avis ne signifie-t-il peut-être pas grand-chose.
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J'ai découvert Chester Himes à la faveur de mes veilles sur Babelio, notamment grâce à quelques billets enthousiastes. Si j'ai très vite été tenté, c'est en grande partie en raison de la personnalité de l'auteur, il faut dire que son parcours sort un peu de l'ordinaire...
Né dans une famille d'enseignants, il étudie à l'université de l'Ohio dont il est rapidement exclu pour avoir entraîné d'autres étudiants dans des salles de jeux clandestines, il traîne parmi les arnaqueurs et les maquereaux de Cleveland et fume de l'opium. En 1928 il cambriole la maison d'un riche couple après avoir volé une voiture. Il est pris et condamné à vingt ans de prison. Durant son séjour carcéral, il commence à écrire. Je vous invite à lire sa petite biographie, notons encore qu'il s'installe en France en 1953 où il vivra jusqu'en 1969 avant de partir en Espagne où il décèdera en 1984.
"La Reine des pommes" paraît en 1957 et obtient le grand prix de littérature policière 1958.
Ce qui m'a attiré vers Chester Himes et ce titre, c'est avant tout le contexte de la ville de Harlem, raconté par un auteur afro américain qui a fait de la prison, un gage de crédibilité en somme.
Autant le dire tout de suite, j'ai adoré cette lecture !
j'ai aimé le rythme trépidant, aimé le contexte de Harlem et du Bronx, aimé l'évocation de certaines arnaques comme celle de "l'explosion" ou encore de la "mine d'or", sans oublier soeur Gabrielle dont je ne dévoilerai rien ici afin de garder la surprise pour celles et ceux qui seront tentés de lire ce livre.
Côté scénario, on peut dire sans hésiter que cela tient la route, notre ami Jackson est vraiment la "reine des pommes", difficile d'en dire trop. Je pense que l'essentiel du plaisir de lecture se trouve dans le contexte sociétal de cette ville si particulière où tout le monde ou presque est coupable de quelque chose à différents degrés.
Nous allons côtoyer des individus extrêmement dangereux et l'ensemble se révèle plutôt brutal et délétère, gangsters et policiers n'ayant finalement pas grand chose à s'envier en terme de violence. D'une certaine façon, ce thriller policier et son intrigue pourraient s'appeler, "chroniques ordinaires d'une journée à Harlem", c'est vraiment une lecture agréable et quasi documentaire.
Pour conclure, si j'ai été ravi, j'ai tout de même une certaine réserve à formuler, j'ai éprouvé un sentiment d'anomalie que je pourrais traduire de façon imagée, j'ai eu un peu le sentiment avec cette "pomme" dans ce contexte, d'avoir vu le film "réservoir dog" avec le Pierre Richard de "La chèvre" dans le rôle principal, c'est... perturbant d'une certaine façon.
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Mortel ce polar !

Bonjour mesdames et messieurs. Je vous ai fait venir aujourd'hui pour un casting un peu spécial. Nous recherchons des profils résidant à New York et côtoyant de très près la mort sous toutes ses coutures.

Présentez-vous un à un et énumérez vos qualités et défauts :

- Bonjour, je m'appelle Jackson et suis conducteur de corbillard pour les pompes funèbres. Par conséquent, je connais Harlem comme ma poche, de jour comme de nuit… et surtout la nuit. Mon seul défaut est d'être trop gentil, surtout avec ma sublime femme Imabelle, d'où mon surnom de « Reine des pommes ».

- Hello, nous sommes deux flics de New York et nous pensons correspondre complètement aux profils recherchés. On nous surnomme Fossoyeur Jones et Ed Cercueil Johnson. Pas besoin de vous faire un dessin, la mort ça nous connaît !

- Salut, moi c'est Chuck, alias Goldy. Mon frère Jackson a toujours besoin de moi lorsqu'il est dans la panade. J'exerce deux métiers qui devraient vous intéresser drôlement : la quête de jour sous le déguisement de Soeur Gabrielle et indicateur la nuit auprès des flics. Je prêche la bonne parole mais je peux aussi prier pour ceux qui vont mourir à cause de moi.

- Nous, on forme un dangereux trio d'escrocs : Hank, flingueur et faussaire qui peut transformer un billet de 10 en 100 dollars en un clin d'oeil, Joedi manieur de couteau impitoyable, et Slim, roi de l'arnaque et des mallettes pleines de pépites d'or. Pour coller à nos profils, nous vous suggérons que Jackson tienne le rôle du parfait pigeon qui nous filerait tout son pognon et sa femme en échange de billets de 100 dollars imaginaires. Qu'en pensez-vous ?

Pas mal effectivement. Vous correspondez tous parfaitement à notre casting mais il me manque une petite touche de morale et d'humour noir. J'ai besoin d'un moment unique qui permettrait d'absoudre les pires horreurs et faire rire comme jamais ! Plutôt à la fin de notre récit, si possible…

- Révérend Gaines. Je suis pasteur et l'homme de la situation. Je connais depuis des lustres Jackson et je suis prêt à confesser tous les péchés de la terre pourvu que j'obtienne le rôle.

Merci à tous, vous êtes conviés pour jouer dans un polar américain, signé Chester Himes. Personnages loufoques et actions à gogo doivent rimer avec argent en toc et mort à plein pot.

Je compte sur vous pour nous faire passer un très bon moment de détente et en même temps de jeter un oeil critique sur la communauté noire et la croyance religieuse qui l'accompagne dans les années 50.

Et vous les deux flics, si vous voulez que l'on vous embauche pour plusieurs numéros, il va falloir être caustique et même acide (1) s'il le faut !


(1) Des jets d'acide intempestifs vont avoir des conséquences fâcheuses pour deux de nos personnages.
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A Harlem, le roi des naïfs, la reine des pommes, c'est Jackson. Imabelle, sa petite amie, n'en veut qu'à son argent. Pour arriver à ses fins, elle s'acoquine avec trois malfrats, rois de l'arnaque, violents mais maladroits. Jackson n'a d'autres recours que Dieu, qui ne lui est pas d'un grand service, et son frère Goldy, petit escroc et bonne soeur à la ville, qui, flairant le bon coup, tente lui aussi à le posséder. Comble de malchance, Jackson tombe sur les deux flics les plus impitoyables de Harlem, Ed Cercueil et Fossoyeur Jones. Mais Il a la foie Jackson, en Dieu et en Imabelle, et il est prêt à aller jusqu'au bout pour sortir, croit-il, sa belle du pétrin...

La reine des pommes est le premier roman policier de Chester Himes, un roman écrit en anglais, mais initialement publié en Français (l'auteur vivait à Paris et c'est Marcel Duhamel qui l'a convaincu de se lancer dans le polar). Il inaugure la série Ed Cercueil et Fossoyeur Jones.

J'ai lu, et aimé, ce roman il y a plus de 30 ans (mon exemplaire a été imprimé en 1984 !), et je viens de le relire avec un très vif plaisir.

Le texte est porté par une écriture extrêmement imagé, avec beaucoup d'humour, un humour souvent grinçant ; une écriture truculente, que Pagnol a certainement appréciée s'il a lu C. Himes.

L'intrigue, noire et violente, totalement délirante, n'est qu'un prétexte pour :
- analyser une psychologie simplifiée des personnages, autour de deux grands traits de caractères : crédulité/roublardise et bonté/violence, le versant noir l'emportant le plus souvent...
- dénoncer le sort réservé aux noirs par les blancs, dans les années 50, sans quasiment jamais en parler ; un tour de force ! Harlem, un monde noir, est ghettoïsé, on le devine, par les blancs, mais ceux-ci sont quasiment absents du roman, à l'exception de quelques policiers figurants et, personnages plus marquants, du très intéressé entrepreneur de pompes funèbres et du district attorney qui synthétise l'affaire dans les dernières pages.
- dénoncer l'attitude des noirs qui répondent aux violences subies des blancs, par la violence entre eux, reproduisant, à l'encontre des plus faibles d'entre eux, le comportement de "l'oppresseur" blanc.
Certains disent que ce roman est daté, et il faut bien reconnaître que le Harlem du début du 21ème siècle n'as plus grand chose à voir avec le Harlem de Chester Himes. Mais peut-être n'a t'on fait que déplacer le problème un peu plus au nord, vers le Bronx ?

Je trouve pour ma part le sujet encore très d'actualité : combien de Jackson se sont faits plumer dans les magouilles financières de cabinets tels que Mossack-Fonseca (voir le film The Laundromat : L'Affaire des Panama Papers, de Steven Soderbergh, sur Netflix) ? Sans parler des islamistes, dont l'argent ne vient ni ciel ni de la sueur du travail, qui croient reproduire les violences subies lors de la colonisation, et qui ont tué plus de musulmans que de chrétiens...

Une satire truculente de l'Amérique des années 50 qui pourrait être transposée sur des sujets au coeur de l'actualité.

Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Le mois de juin... Sa canicule... Et les Folio Policier à prix réduits! L'occasion pour ma pomme d'en découvrir la Reine, et la prose de Chester Himes en même temps.

Jackson, petit Noir rondouillard de Harlem, travaille comme employé aux Pompes Funèbres Clay, est raide dingue de sa voluptueuse poupée à la peau de miel, Imabelle. Voilà, c'est lui La reine des pommes. Ou le roi des c...ornichons, si l'on préfère.

Vrai poussin qui sort de l'oeuf, il se fait gentiment escroquer avec un coup dérisoire où sa belle est mêlée. Mais macache pour lui ouvrir les yeux. le jour de la distribution de jugeote, il était pas là, le brave Jackson. Alors avec sa veine, le voilà à appeler à l'aide son frère jumeau, Soeur Gabrielle, pour l'aider à retrouver Imabelle qui, il le jure, a été enlevée par ces sales types.
Vrai naïf, fausse nonne, vraie garce, faux flic, taudis sordides et tord-boyaux frelatés, ça grouille sec dans cette partie de Harlem.

Comme le sous-titre précise "Une enquête d'Ed Cercueil et Fossoyeur Jones", cest vrai que dans tout ce mic-mac, il y a aussi ces deux flics noirs à la terrible réputation et aux méthodes aussi expéditives que leur discussion. Chester Himes s'appesantit pas trop sur leur enquête mais quand il les place dans un chapitre, ça fait du bruit. Et du vilain.

Entre polar grinçant et humour noir, situations abracadabrantesques et descriptions sur le vif du quartier, La reine des pommes occasionne un moment de lecture plutôt déjantée. Environ 300 pages, pas le temps de s'ennuyer vu le tempo. Si Chester Himes cite des blues, côté rythme, on serait plutôt sur du metal hardcore. Comme premiers pas dans l'univers littéraire de l'auteur, ça décoiffe!
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Se plonger dans La reine des pommes de Chester Himes -traduit par Minnie Danzas-, c'est un peu comme monter dans un manège de foire qui t'embarque d'un coup à cent à l'heure pour ne te laisser souffler qu'à la fin.

Quel couillon que ce Jackson, jeune employé de pompes funèbres aveuglé d'amour pour Imabelle, sa régulière pas si réglo ! Un cave idéal pour Hank, Slim et Jodi, arnaqueurs de première spécialisés dans la transformation des billets de dix en billets de cent, mais aussi dans l'arnaque à la mine d'or tellement énorme qu'elle fonctionne toujours.

Tombé dans leurs filets, Jackson va s'y empêtrer et aggraver son cas, aidé par son frère travesti Goldy, alias Soeur Gabrielle. Et avec deux flics mi-véreux, mi-violents comme Ed Cercueil et Fossoyeur Jones à leurs trousses, c'est à coups de colts et de surins que les choses se normaliseront.

Si le rythme et le langage fleuri de Himes -qui n'est pas sans rappeler celui de Charles Williams et de son Diamond Bikini- constituent les deux points forts de ce livre, l'intrigue pourra sans doute sembler désuète à certains. Dont moi…

Mais peu importe car le personnage principal de ce roman est avant tout le Harlem des années 50 et cette plongée dans ce territoire où avenues et ruelles glauques se mélangent, masquant derrières leurs façades sombres tripots, bordels et autres bars louches, vaut à elle seule le détour. Faites-y donc un tour et peaufinez vos classiques…
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Alors si je vous fais Pov'pom pov'pom, pov'pom pov'pom, vous me dites, là, tout de suite sans réfléchir mais un peu quand même...
Bétovaine ? Vois pas trop le rapport avec un gros St Bernard mais pourquoi pas...A un Chester Himes près, vous repartiez avec la super cagnotte ! Ballot...

Et voilà, une fois de plus, Jackson vient de se faire enfler. Avec le coup de la levure en plus. Vous savez, celui qui consiste à transformer vos biffetons de 10 en 100 comme par magie. Faut dire que le gars Jackson, c'est pas vraiment une lumière. Il serait plutôt branché sur alternatif dans ses bons jours. le problème, c'est qu'il avait misé tout son pactole dans l'affaire et qu'il vient de doubler la mise en perdant sa petite fleur jaune, Imabelle, enlevée par ces enfumeurs à la petite semaine. Dans son malheur, il sait qu'il peut compter sur son jumeau maléfique, Goldy, qui rançonne le passant qui passe, déguisé en énorme bonne soeur, à ses heures perdues .
Fossoyeur et Ed Cercueil, drôles de blazes hein. Allez surtout pas vous aviser de leur manquer de respect car ces deux flics de Harlem auront tôt fait de vous expédier ad patres sans préavis. Première courte apparition de ce duo de pitbulls dont on pressent déjà l'énorme potentiel.

La Reine des pommes paraît en 1958 et obtient direct le Grand prix de littérature policière. Et vous pouvez y aller les yeux fermés, c'est vraiment très bon !
J'aimerai remercier tout particulièrement la prison que l'auteur connut très jeune et qui lui permit ainsi de découvrir la littérature tout en lui donnant le goût de l'écriture. Son terreau, le noir américain qu'il adore railler en mélangeant les genres. Tantôt cynique, tantôt désabusé, Himes use d'un style argotique qui vous hypnotise du premier au dernier chapitre. Des personnages truculents empêtrés dans des situations cocasses, le scénario est béton si ce n'est qu'à l'instar d'un m'sieur Cadbury, on adorerait qu'il soit un tout p'tit peu plus long !
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En fait de "la reine des pommes", on pourrait dire aussi "le roi des naïfs" parce que Jackson est plus naïf qu'une souris grasse passant devant un chat affamé, en pensant que puisque c'est Carême, il se retiendra !

Déjà assez naïf pour croire que l'on peut transformer un billet de 10$ en un billet de 100$, comme ça, avec un cylindre et des produits chimiques ! Assez naïf pour penser que sa bonne femme mérite le bon Dieu sans confession et que non, jamais de sa vie elle ne l'entubera !

Je ne déflorerai rien au niveau intrigue de ce polar noir, pas pour vous épargner, mais parce que les rebondissements sont si nombreux que je dépasserais mon quota de mots pour la critique.

Tout ce que je peux dire, c'est que c'est un truc de fou !

Le style d'écriture est incisif, les pages se tournent toutes seules, dévoilant de-ci, de-là des mots d'argot.

Les personnages ? Hauts en couleur !

Entre notre neuneu Jackson; la soeur Gabriel qui a des bijoux de famille et qui est son frère, déguisé en bonne soeur pour arnaquer les gens; les deux flics, Ed Cercueil et Fossoyeur Jones qui feraient parler les pierres; trois truands à la grande semaine; la belle Imabelle, femme de Jackson qui aime tondre non neuneu chéri; une malle remplie de ce que je ne divulguerai pas; un pasteur qui entendra l'histoire la plus rock'en rollesque de toute sa carrière; un patron des pompes funèbres sacrément radin et sacrément calculateur, croyez-moi, on ne s'ennuie pas une seconde ! Un vrai polar noir.

Par contre, si vous cherchez un polar "habituel" avec un flic enquêteur ou un privé, un/des cadavres et une enquête policière, passez votre chemin ! Ici, on a des cadavres, des flics véreux non politiquement correct, mais pour ce qui est de l'enquête classique, brossez-vous ! Ici, une fausse soeur enquête pour retrouver une poule et sa malle verte remplie de... Pour ce qui est des méchants, ce sont de vrais truands.

Bref, on est loin des polars dits "classiques" !

"La reine des pommes", ou comment décrire la violence, la misère et la condition noire de Harlem de l'époque tout en l'enrobant de burlesque sans jamais sombrer dans le "trop".

Attention, polar noir comme le café et aussi fort !

PS : le livre a été adapté au cinéma sous le titre de "Rage in Harlem" avec Forest Whitaker dans le rôle de Jackson.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Un classique de la littérature policière. Harlem années 50,Jackson le héros de Himes n'est pas le plus futé du coin. Entre son frangin Goldy, déguisé en bonne soeur pour arnaquer son prochain et Imabelle sa belle, justement peut-être trop pour être sincère, Jackson à l'art de se faire avoir dans les grandes largeurs. C'est justement parce q'il vient de se faire pigeonner que Jackson entreprend de retrouver l'inélégant qu'il l'a arnaqué. Mais outre une multitude de personnages aussi improbables que barrés, il va devoir croiser la route de "Fossoyeur Jones" et d' "Ed cercueil" deux flics atypiques bien décidés à faire régner la loi même de manière peu orthodoxes.
On pourra peut-être trouver un style un peu vieillot, mais force est de constater que "La reine des pommes" est un roman qui mélange de façon ingénieuse drôlerie, violence, absurdité dans une communauté rarement aussi bien décrite. Car Himes, porte au final un regard assez désabusé et peu glorieux sur tout les personnages, chacun cherchant à profiter un temps soi peu de l'autre. Et puis, il y a ces deux flics hallucinants forcément devenus cultes,. Rien que pour eux, pour l'ambiance formidablement décrite du mythique Harlem, pour les emmerdes que le pauvre Jackson empile à la pelle le bouquin de Himes mérite largement le détour. Même si le genre policier n'est pas votre tasse de thé.
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Parmi les centaines de polars lus en 50 ans , celui ci est dans mon top 20
toutes générations confondues
Je trouve que bon nombre de romans policiers anciens restent accessibles aux jeunes lecteurs . Je reconnais qu'il s' agit d'une vraie littérature qui a su se renouveler au fil des décennies pour notre plus grand plaisir
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