De
Jonathan Coe à
Ken Loach en passant par Sheane Meadows, les Britanniques ont la critique sociale décapante, sans concession mais sans misérabilisme.
Barry Hines ne dépareille pas.
Ma génération a tenté avec plus ou moins de succès de retenir ses larmes à la lecture de
Kes au collège - et a passé ses mercredis, le regard sombre et rebelle, à chercher un faucon qui serait son meilleur ami (j'ai tenté le goéland, mais on n'avait pas d'atomes crochus).
Au lycée, on a lu
Looks and Smiles. D'abord rigolard, Mick Walsh, encore adolescent, est persuadé que son passage à l'équivalent de Pôle Emploi n'est qu'une formalité. Mais la désillusion est cruelle,
Margaret Thatcher aussi. Les travailleurs sociaux font ce qu'ils peuvent, mais la crise est durable. Dans ce contexte agité (chômage, grèves, conflit irlandais, guerre des Malouines), Mick tente de se construire, de construire sa vie.
L'écriture est percutante, et a peu vieilli. Inspiré de son protagoniste, le style est oral, vif, imagé, ce qui rend le roman très facile à lire pour tous les publics, malgré le sujet difficile.