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Notre Dame des Vents est l'église de Port-aux-Français dans les îles Kerguelen.
Elle est considérée comme l'église Française la plus Australe. (Wikipedia)
C'est dans ce lieu désolé que Mikaël Hirsch situe l'intrigue de son roman.
Lorsque Joanne, jeune biologiste arrive sur les lieux, elle est accueillie par une communauté de scientifiques, plus machos les uns que les autres.
La jeune femme venue étudier l'impact du réchauffement climatique sur la végétation et particulièrement sur le « chou de Kerguelen » devra faire sa place dans ce milieu d'homme. Nous découvrons le quotidien des scientifiques et militaires qui cohabitent tant bien que mal sur ce bout du monde, balayé par les vents.
« Port-aux-Français, PAF pour les intimes n'était pas un village. Il s'agissait plutôt d'un amas de boîtes jetées çà et là sur le rivage, comme un jeu de construction abandonné par un enfant distrait. »
L'existence s'articule entre le laboratoire, la cantine, la bibliothèque, la petite chapelle de Notre-Dame des vents où, tous se retrouvent, croyants ou pas.
Par petites touches, l'auteur nous immerge dans un univers à part. J'ai aimé ce roman à l'ambiance si particulière avec en fond sonore le cri des otaries, le bruit des vagues et du vent.
Mikaël Hirsch décrit les paysages avec une précision quasi photographique, ce qui donne à mon sens toute sa force à ce roman.

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J'ai du mal à résumer l'entame de ce roman, non parce qu'il ne m'a pas plu, bien au contraire, mais en fait, je ne le trouve pas simple à raconter. Mikaël Hirsch écrit une histoire d'amour assez banale finalement, mais dans un lieu qui lui ne l'est pas et sa grande prouesse est de réussir à faire d'une idylle entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, un roman original et captivant. La prouesse est même double pour moi qui ne comprends pas grand-chose aux sciences et qui ne m'y intéresse pas plus que cela ; Mikaël Hirsch est soit très calé dans les divers domaines qu'il aborde, soit extrêmement bien documenté, soit les deux. Malgré ses explications de telle ou telle manipulation, expérience, recherche, il n'est jamais rébarbatif, et les références scientifiques, historiques ou géographiques ponctuent la belle histoire d'amour qu'il écrit. Son vocabulaire emprunte à la science même lorsqu'il parle de la relation entre Joanne et D Alexis : "L'attente était quasi abstraite, débarrassée de ses oripeaux habituels, de ses justifications improbables qui parasitent l'esprit en suscitant de manière alternative confiance et inquiétude. C'était ici un exercice ramené à sa nature fondamentale, une expérience menée dans le laboratoire des sentiments et des pulsions. Une fois sur le terrain pierreux, les yeux braqués en direction du radôme, Joanne envisageait alors son impatience comme le vortex idéal, enroulant sa spirale dans la direction prévue par la théorie." (p.81) Les îles Kerguelen sont exigeantes, le climat y est dur et l'isolement ne sied pas forcément à l'établissement de très bonnes relations entre les divers habitants, c'est donc un lieu fabuleux , un contexte très présent, un personnage à part entière du bouquin a-t-on coutume de dire ; pour les romanciers une mine d'or, qui peuvent y construire une histoire humaine forte, ce que fait admirablement Mikaël Hirsch.
Il y a un autre aspect important dans ce livre, c'est la référence aux romans d'aventures maritimes, tels Les aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Allan Poe et le sphinx des glaces de Jules Verne, deux livres que je n'ai pas lus mais dont je brûle désormais d'impatience de tourner les pages. Comme dans ces romans, on sent qu'un secret, une chose cachée, une vérité à ne pas dire sous-tend les pages du livre de M. Hirsch. Au moment où l'on pourrait perdre un peu patience, trouver l'histoire un peu longuette, notamment lorsque Joanne, mission terminée est obligée de quitter les lieux, il rebondit sur un carnet oublié qui donne une direction totalement imprévue à son histoire, une sorte de second souffle bienvenu qui fait passer ce livre de très bon à excellent, voire même à excellentissime si je n'avais pas peur des superlatifs.
En outre, Mikaël Hirsch est un écrivain dont j'aime beaucoup l'écriture (Le Réprouvé, Les successions, Avec les hommes) érudite, savante -encore plus dans ce livre, scientifique pourrais-je même dire, qui colle parfaitement à son sujet, tout en restant fluide, limpide, sûrement la marque d'un grand écrivain qu'après tant d'éloges vous ne pourrez pas éviter.
Les livres se suivent et ne se ressemblent pas, mais il y a deux jours, je parlais du nouveau de JM Blas de Roblès qui fait lui aussi référence à Jules Verne et aux grands romans d'aventures, une coïncidence ou un signe pour nous faire replonger dans ces grands romans populaires.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Les îles Kerguelen ont pour moi, le goût du mystère, ne me demandez pas pourquoi, mais le seul mot de Kerguelen….Peut-être gamine le mot océan indien signifiait chaleur, tropiques… et ce sont des îles battues par le vent, le froid, la neige. Un livre qui en parle, je ne pouvais pas ne pas le lire.
Dans ce livre, une histoire d'amour telle une aurore boréale voit le jour pour s'éteindre rapidement par le départ de la jeune femme. Une histoire forcément dans la parenthèse du temps puisque les missions sont limitées en durée.
Ce n'est pas si simple que cela. D'abord, il y a les éléments, le vent, la neige, le froid. Puis viennent la vie en huis clos, l'île devient une cage entre deux arrivées du Marion Dufresne. La promiscuité, la difficulté de la vie communautaire, les jalousies, les secrets d'Etats -puisque russes, américains, français, entre autres, se côtoient-, les surveillances, les essais nucléaires qui reprennent… Tout est là dans l'actualité du livre avec, pour décor, la beauté sauvage des Kerguelen. Cela aurait pu être suffisant pour donner un livre très agréable à lire grâce à l'écriture savante de Mikaël Hirsch. Mais non, l'auteur nous emmène dans d'autres voyages. Un voyage dans le temps avec un carnet retrouvé que va dévorer Alexis et dans la folie qui va être la sienne, dans sa recherche du trou de Symmes.
Mikaël Hirsch fait de l'atmosphère qui règne sur l'île, le huis clos, un personnage central. La méfiance, voire la parnoïa règne entre les scientifiques. Il restitue admirblement l'ennui, la solitude des iliens avec en arrière-plan le décor de l'île.
Mikaël Hirsch restitue le réalisme des activités scientifiques, d'une façon agréable pour une handicapée scientifique comme moi. Il y a du lyrisme dans la fuite en folie D Alexis
« Mêlant tout à la fois réalité scientifique, récit d'exploration et conte fantastique, Mikaël Hirsch renoue ici avec le roman d'aventures maritimes, dont les maîtres incontestés furent Edgar Allan Poe et Jules Verne. » dit la 4ème de couverture et c'est tout-à-fait cela.
Une belle découverte

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Ce roman est vraiment original et il me semble difficile d'en faire un résumé, voire même d'en parler tant il est riche et le danger de s'éparpiller évident.

Une scientifique est envoyée sur les îles Kerguelen pour y étudier la végétation et plus précisément le chou de Kerguelen.

Sur place, elle éprouve la rudesse et la beauté de la nature en compagnie D Alexis, ingénieur présent sur l'île.

Une histoire d'amour naît entre eux, aussi rapide et fugace que le passage de Joanne sur l'île...

Par la suite, Alexis trouve un journal intime, celui d'un scientifique présent sur l'île dans les années 70, en pleine guerre froide.

Le mystère nimbe alors cette deuxième partie, à mi-chemin entre le roman d'aventure et d'espionnage.

Michaël Hirsch réussit encore une fois à me captiver, pourtant, le thème ne me plaisait pas plus que ça mais je ne peux passer à côté d'un nouvel écrit de cet auteur, et j'ai bien fait car encore une fois, son écriture et la construction originale de son récit a su me captiver!
Lien : http://leslivresdagathe.over..
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Voilà un livre d'une renversante beauté, aussi bien par son style que par son thème.

Une histoire d'amour aux îles Kerguelen, un archipel désolé et isolé, « une colonie vide », ce n'est déjà pas banal, mais quand à la narration se mêlent somptueuses descriptions de paysages, informations scientifiques pointues et surnaturel, on touche à la perfection.

L'histoire, c'est celle de Joanne, une biologiste spécialiste du réchauffement climatique qui décide d'aller valider ses recherches in situ, en étudiant les variations des mousses
aux îles Kerguelen. Là se trouve la station scientifique de Port-aux-Français, « un amas de boîtes jetées ça et là sur le rivage, comme un jeu de construction abandonné par un enfant distrait. »

Il fait froid. Il vente. Les otaries et les manchots occupent le terrain. Nous sommes en 1995, avant Internet. Les lettres mettent six mois à arriver, au rythme des rotations du cargo.

Joanne réalise en fait le voeu non formulé de son père disparu, « un pirate assagi », amateur de livres d'aventures, comme « L'île au trésor » ou « Les aventures d'Arthur Gordon Pym ».

« Mes études et ma vie m'ont ramenée dans ma chambre d'enfant. »

Dans cet isolement sauvage, Joanne rencontre Alexis qui lui est tourné non vers la terre comme elle, mais vers le ciel où il scrute les satellites, dans un contexte marqué par des essais nucléaires.

A partir de là, le récit prend un tour poétique et onirique.
Joanne retourne en France et Alexis découvre le journal de Jean-Louis Mélisse, daté de 1975, dans lequel il raconte ses recherches sur les aurores boréales et le « Trou de Symmes » évoqué par Jules Verne, Poe et d'autres et qui était censé communiquer avec un monde souterrain.

Cet étrange et poétique roman, aux frontières de la science-fiction, est une méditation sur la dilatation de l'espace et du temps.

Dans certaines conditions l'homme peut accéder à ce qu'il a de plus profond en lui. L'enfance, les rêves, mais pas seulement. « Ici » dit un des personnages « je peux être l'Homme des temps futurs, la Pythie de Delphes et les frères Grimm tout à la fois. »

Aux îles Kerguelen, on peut se choisir un nouveau nom,
cartographier un territoire vierge, mais pas trouver le bonheur car, « les Indiens d'Amérique ont toujours considéré la trop grande beauté des lieux comme un obstacle au bonheur de l'homme. »

L'issue ne peut être que tragique.

Magnifique texte qui peut engager à relire le très beau livre de Jean-Paul Kauffmann « L'Arche des Kerguelen : voyage aux îles de la Désolation. »





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Dans le désert glacé et battu par les vents des îles Kerguelen, les Occidentaux ont construit une base de recherche scientifique Port-aux-Français. Radôme, bâtiments sans âme et sans âge, labos de recherche, bases excentrées, là se retrouvent chercheurs du CNRS et du CEA, géophysiciens, botanistes , biologistes. Les militaires sont là aussi pour des motifs plus obscurs. Nous sommes en 1995 et Joanna, spécialiste de flore marine antarctique travaille sur le chou local et tous ces micro organismes qui démontrent l'augmentation du réchauffement climatique.
Elle s'éprend, pour une brève rencontre, d'Alexis Rohan, jeune ingénieur parisien qui a des comptes à régler avec son père. Un amour fulgurant, difficile à vivre sous le regard des autres.

L'isolement interminable, la solitude glacée, les vents sauvages et une nature qui ne pardonne aucune négligence créent une sorte de huis-clos où les caractères se frottent et s'affrontent parfois. Dure vie des chercheurs dits « de terrain », par opposition à ceux qui ne quittent pas leurs douillets labos parisiens ou d'ailleurs.

Quand Joanna quitte la base, on se demande ce qui va bien pouvoir occuper la seconde moitié du livre. Et l'auteur nous entraîne à la découverte d'un journal laissé dans un vieux manteau qui nous conte la vie de Jean-Louis Mélisse, chercheur sur la même base en 1975, en pleine guerre froide et après la guerre du Vietnam . Russes, Américains, Européens s'observent et tentent de percer les secrets des autres. On comprend bien que le but scientifique en cache un autre, bien plus politique. Alexis se laisse fasciner par la lecture de ce journal et voudra comprendre ce que Mélisse a découvert.

Par ses descriptions extrêmement réalistes (a-t-il fait lui-même partie d'une mission de recherche?), par son style précis, épuré, fantastique parfois, M. Hirsch séduit le lecteur, lui fait partager sa connaissance du milieu scientifique et l'entraîne vers des pistes fantastiques, à la suite de Poe entre autres et la découverte d'un monde imaginé au 19ème siècle par des scientifiques comme Symmes qui voyait notre planète comme creuse, l'homme y vivant sur la paroi interne, où la gravité n'existerait pas, remplacée par la force centrifuge. de la science à la rêverie il n'y a parfois qu'un pas...

Des images restent longtemps dans la tête après avoir lu la dernière page...


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Le français Mikaël Hirsch nous emmène dans la chapelle de Notre Dame des Vents sur l'une des îles désolées des Kerguelen en plein océan austral, là où rugissent les vents qui tournent tout autour de la terre, des vents qu'aucune montagne n'arrête jamais.
Nous voici donc embarqués sur le Marion Dufresne, le bateau ravitailleur, avec notre héroïne, une chercheuse venue étudier l'impact du réchauffement climatique sur la flore locale.
On est en 1995, au moment des derniers essais nucléaires français dans le Pacifique.
Jusque là, rien de bien original, si ce n'est le plaisir de découvrir et partager le quotidien des quelques 300 personnes perdues là-bas, dans les TAAF, les Terres Australes et Antarctiques Françaises : quelques militaires, quelques chercheurs, qui s'incrustent là-bas parmi les centaines de milliers de morses, de manchots, d'oiseaux, ...
Une ambiance mi réaliste, mi inquiétante, qui rappelle beaucoup celle des Farallon Islands de l'américaine Abby Geni : un séjour rude sur l'un des îlots les plus inhospitaliers de la planète, isolé de tout, en butte aux éléments déchainés, un huis-clos à ciel ouvert battu par les vents, l'exil initiatique d'une jeune femme qui va rencontrer là-bas un autre chercheur, Alexis.
Tout cela sur un fond politique agité : les grèves contre le Plan Juppé, les essais nucléaires français, Greenpeace, ....
De retour à Paris, quelques mois après sa mission australe, la jeune femme apprend le décès d'Alexis qui était toujours là-bas ...
Dans la deuxième partie du bouquin, nous faisons plus ample connaissance avec cet Alexis, qui a trouvé dans un vieux cahier le journal de bord d'un chercheur : le lecteur va suivre alors en 1975, les préparatifs du lancement de fusées sondes pour une expérience dans la magnétosphère (la création d'une aurore boréale artificielle) en commun avec les russes et les américains (on est au temps de Giscard et du réchauffement, non pas encore celui du climat mais celui de la guerre froide) : c'était le programme ARAKS.
Des travaux scientifiques sous la haute surveillance des trois puissances, car visiblement on touche aux limites du secret défense ...
À partir de cette toile réaliste (le programme ARAKS a bel et bien eu lieu), Mikaël Hirsch imagine alors des connexions plus mystérieuses qui justifieraient la paranoïa franco-russe et auraient peut-être coûté la vie à notre chercheur Alexis : l'expérience géomagnétique de 1975 cachait-elle quelque secret ? en lien avec les explosions nucléaires souterraines de 1995 ? va-t-on enfin découvrir les fameux trous de Symmes ? Notre curiosité est en éveil !
L'écriture solide et agréable de Mikaël Hirsch fait de ce bouquin au sujet original, un intéressant (et instructif) divertissement, une sorte de Science et Vie littéraire.
Un voyage à compléter par la BD-reportage d'Emmanuel Lepage : Voyage aux îles de la Désolation.
Pour celles et ceux qui aiment les îles désertes.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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