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EAN : 9782362010088
192 pages
L’Editeur (19/08/2010)
3.47/5   19 notes
Résumé :

Lundi 6 décembre 1954, l'Académie Goncourt s'apprête à décerner son prix à Simone de Beauvoir. Comme chaque semaine, Gérard Cohen, garçon de courses chez Gallimard, se rend chez Louis-Ferdinand Céline qui vit à Meudon comme au purgatoire : le débutant se confronte alors au génie, l'adolescent au vieil homme et le juif à l'antisémite. Celui qui ne fut pas vraiment un martyr doit faire fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le réprouvé, c'est beaucoup pour expliquer le déroulé du parcours de cet enfant de la guerre et des années 50.
2 étoiles et demi c'es peu pour un livre qui est intéressant mais dont la quatrième de couverture nous vante une rencontre entre cet enfant d'éditeur et Céline.
. Il faut attendre la 99 -ème page pour voir entrer en scène Céline ou plus exactement le Dr Destouches comme aime à le nommer le personnage principal du livre puis quelques pages encore mais rien à voir avec la promesse d'un dialogue ou d' une estocade littéraire entre les deux hommes.
Par contre des pages et des pages relatant les rencontres tarifées du jeune homme, quelques souvenirs issus de la guerre , son mal-être dans la fonction de fils de.. et dans les dernières pages, son envol loin du nid paternel.
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Grâce à Babelio et à L'Editeur, j'ai eu le plaisir de découvrir un très beau texte de Mikaël Hirsch, doublé d'un roman intéressant dont le sujet est moins Céline (ce que je croyais en raison de l'actualité, le cinquantième anniversaire de sa mort) que Paris et une balade passionnante à travers la culture des années 50, qui méritera une seconde lecture pour l'approfondir.
J'avais sélectionné le réprouvé dans la liste du programme Masse critique organisé juste avant Noël sur la base du résumé suivant :
Lundi 6 décembre 1954, l'Académie Goncourt s'apprête à décerner son prix à Simone de Beauvoir. Comme chaque semaine, Gérard Cohen, garçon de courses chez Gallimard, se rend chez Louis-Ferdinand Céline qui vit à Meudon comme au purgatoire : le débutant se confronte alors au génie, l'adolescent au vieil homme et le juif à l'antisémite. Celui qui ne fut pas vraiment un martyr doit faire face à celui qui ne fut même pas un bourreau. La '' visite au grand écrivain '' devient alors une remontée du fleuve, dans les méandres de la mémoire et les profondeurs de la jungle. Peinture du milieu littéraire des années cinquante, errance dans un Paris disparu, le réprouvé est un grand roman initiatique.

COUP DE COEUR

Si je m'attendais à un texte ardu, il n'en est rien. Fluide et agréable, sans poncifs, l'écriture invite le lecteur à suivre le fil d'Ariane que l'auteur déroule pour lui. Les tours et détours du narrateur sur sa moto sont l'occasion de merveilleuses pages d'errance descriptive dans un Paris disparu : les jardins du Palais royal, les pavillons des Halles, les usines de l'île Seguin, les remparts des faubourgs... L'histoire permet également d'entrer dans l'intimité de la maison Gallimard alors dirigée par Gaston, de sa rivalité avec Grasset avant qu'il ne soit racheté par Hachette et de la bataille renouvelée chaque année pour l'obtention du prix Goncourt. Leur garçon de course, Gérard Cohen, en sait tous les secrets et connaît in vivo la plupart des auteurs du prestigieux catalogue. Grâce à ses parents, il a vécu dès l'enfance dans le cercle étroit et la proximité réservée d'écrivains renommés. Tous ne l'impressionnent cependant pas au même titre que Louis Ferdinand Céline.

Demi-juif élevé dans l'absence de tradition religieuse mais obligé de se cacher sous la couverture d'un nom d'emprunt durant l'Occupation, il veut percer les raisons de la haine viscérale de l'antisémite radical. Craignant au début d'être trahi par des caractéristiques physiques révélatrices, il se laisse emporter peu à peu par l'intérêt que suscite, derrière le masque de l'écrivain fatigué, la personnalité du docteur Destouches.
De son côté, le misanthrope cinquantenaire, reclus volontaire à Meudon, s'habitue à la venue régulière du P'tit Gérard, porteur des missives de son éditeur. de retour d'exil, l'auteur de Voyage au bout de la nuit ne semble pas devoir retrouver un jour le chemin du succès. de nouveaux auteurs ont pris place sur la scène littéraire parisienne. L'année de la mort de Colette, l'élue de l'académie est Simone de Beauvoir pour Les madarins. Pourtant, le vieux fauve n'a rien perdu de sa vindicte et éclate en imprécations soudaines contre les jaunes, les rouges, les noirs... devant Gérard qui fait de ses visites contre-nature le terreau de sa maturation intellectuelle.
L'histoire rapporte les doutes et le cheminement du jeune homme - trop juif pour les uns, pas assez pour d'autres - qui tente de biaiser avec lui-même, ne se reconnaît d'aucune communauté et peine à ressentir un sentiment d'appartenance, mais aussi à se démarquer de sa famille et de son éducation.
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J'arrive un peu tard pour dévoiler en exclusivité le scénario du livre reçu grâce à Masse Critique, le Réprouvé. Je ne vais donc pas remettre le résumé mais tenter de donner mon humble avis.
Pour moi, étudiante en métiers du livre, ce livre de Mikaël Hirsch, a été un moment de lecture riche en émotions et en informations d'autant plus que je l'ai lu dans le train qui me transportait dans la capitale.
J'ai suivi avec délectation les pérégrinations de Gérard Cohen, garçon de courses chez Gallimard le jour de la remise du Goncourt de 1954 à Simone de Beauvoir.
Ah la la que j'aurais rêvé d'être "garçon" de courses pour Gallimard à cette époque...et même toujours maintenant!
Avant de commencer la lecture, je pensais que la relation entre le narrateur et Louis-Ferdinand Céline aurait plus d'importance mais, en réalité, le roman est surtout centré sur le personnage principal, à savoir le jeune Gérard. Pour autant, aucune déception. le livre se lit facilement et rapidement (trop peut-être). On parcourt le Paris des années 50 à moto tout en s'imaginant très facilement les scènes, les lieux, les odeurs...Des bureaux des éditions Gallimard aux hôtels de passes en passant par les Halles au petit matin, c'est un véritable parcours initiatique qu'emprunte notre héros. le tout est en plus inscrit dans le monde de l'après-guerre dans lequel fourmillent les questionnements identitaires.
Merci à Babelio et à L'Editeur pour m'avoir permis de passer du temps dans le milieu littéraire des années 50 dans lequel se croisaient des figures de l'écriture presque mythiques pour moi. Rien que l'évocation de leurs noms à chaque page quasiment était un vrai régal.
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Un livre récent mais à la façon désuète des années cinquante. Certes, c'est bien écrit mais tellement classique que j'ai eu du mal à trouver la fièvre, la tension et les audaces dont on parle en quatrième page. L'ambiance mythique du monde littéraire du siècle passé et le parcours initiatique du narrateur sont plutôt sympathiques à qui aime la littérature, mais c'est presque une affaire de religion avec sa " Maison Gallimard". Sans cette dévotion aux grands écrivains du siècle passé, le texte perd beaucoup de son intérêt et en fin de compte, il n'en reste pas grand chose. Si vous êtes fascinés par ce milieu, je suppose que vous adorerez, moi je dois être trop réaliste.
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La quatrième de couverture est un brin aguicheuse et trompeuse : on croit d'emblée que Céline sera un personnage central du roman alors qu'il n'est en fait qu'une sorte de caution morale, une justification paradoxale à l'existence du héros, bref un alter ego inversé. de fait, le monstre de Meudon n'apparaît véritablement qu'à partir de la moitié du roman, et une seule courte scène voit les deux protagonistes échanger. Si le personnage Céline est convaincant et crédible dans le peu d'espace qui lui est laissé (sa "petite musique" semble bien être la sienne, ce qui est déjà une prouesse), on n'y apprend rien sur l'acariâtre génie de la littérature. Alors pourquoi Céline dans ces conditions, quand on sait que l'utilisation de son nom fera naître quelques soupçons et aura pour effet secondaire une exigence accrue du lecteur par rapport au contenu de ce livre ? Objet hybride s'il en est, ce roman sans histoire nous laisse sur notre faim et la progression est laborieuse à l'évocation trop scrupuleuse de ce passé déjà lointain pour nous autres, lecteurs nés après cette époque (1954). Néanmoins, eu égard au jeune âge de l'auteur, cette forme d'écriture à première vue académique, rythmée et au vocabulaire très riche, est a rapprocher de celle de Laurent Gaudé. C'est dire s'il y a beaucoup de talent chez cet auteur qui gagnerait à lâcher la bride, à moins se regarder écrire et à proposer des histoires plus structurées. Car c'est ici à priori l'absence de plan et le sentiment d'une écriture d'un seul tenant, d'un méli-mélo d'états d'âmes jeté pêle-mêle qui gâche quelque peu la lecture.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je ne suis pas l'un d'eux,quels qu'ils soient. Je ne le serai jamais. J'ai beau faire des efforts, mentir , me cacher. Tout n'est que travestissement. Je suis comme amputé des hommes. C'est la certitude viscérale de ma propre étrangeté qui m'a permis jusqu'alors de gagner la confiance d'autrui. Je ne dérange pas. N'étant pas des leurs, j'ai facilement pu devenir un confident, un messager. On m'a prêté du talent, mais on ne prête qu'aux riches et mon seul nom me tient lieu de fortune. Je suis un animal dont on caresse l'encolure, rien qu'un élément du décor. Il est pourtant loin le théâtre!
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(...) Je suis le garçon de courses.J'apporte les mauvaises nouvelles, les rumeurs de la ville.C'est bien suffisant. Généralement, il (*Louis-Ferdinand Céline) m'offre même le thé .Il parle doucement, émiette un biscuit qu'il picore ensuite comme un oiseau.Sa turne est une sacrée ménagerie ! Il règne sur sa basse-cour, sur son chenil.C'est un prince défait qui parle aux bêtes comme Saint- François d'Assise.
( p.14)
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La première de mes rencontres avec Céline, eut lieu en juillet 1952.(...) C'était un homme usé, presque un vieillard. Encore dans la cinquantaine, il paraissait pourtant grabataire.
Portait père putatif en croquemitaine.
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Je m'invente de bonnes raisons pour ne pas travailler. Je décide d'emprunter des chemins de traverses, de petites rues calmes où s'agitent à peine des commerçants. (...)
La ligne droite me terrorise.Tout est comme avant.On ne parle pas de la guerre.On n'en parle déjà plus, comme s'il fallait oublier. J'essaye. J'échoue.
(...)
Le goût de la flânerie est mon excuse favorite. Je m'adapte aux temps de paix. On a bien fait des casseroles avec les casques !
Je dissimule mes peurs, les transforme en manies inoffensives, en excentricité. Tout le monde est dupe, tout le monde sauf moi.
(p.42)
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La rivalité est un jeu qui nous stimule et nous déride tous. C'est une guerre de positions à laquelle nous jouons dans un périmètre restreint, un champ de manoeuvre débordant sur deux arrondissements tout au plus.
Chacun place ses pions, intrigue, rivalise de publicité et d'esbroufe. Avec l'ami Giono au coeur de la machine à médailles, l'avenir de Gallimard semble maintenant assuré pour les années à venir. C'est qu'il nous les faut ces récompenses en chocolat, ces satisfecit absurdes. Le monde fonctionne comme ça, notre monde dérisoire que l'on croit universel et qui nous obsède à longueur d'années. Triste consolation. p.114
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Video de Mikaël Hirsch (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mikaël Hirsch
Le Réprouvé de Mikaël Hirsch sur webtvculture .Décembre 1954. Alors que Simone de Beauvoir reçoit le prix Goncourt. Louis-Ferdinand Céline vit reclus dans un pavillon de banlieue. Un jeune coursier des éditions Gallimard raconte? Un roman tendre et cruel sur le milieu littéraire et les années 50.
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