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Le Soldat chamane - Intégrale tome 1 sur 3
EAN : 9782290082355
730 pages
J'ai lu (08/01/2014)
3.95/5   111 notes
Résumé :
Le destin de Jamère Burvelle était déjà scellé le jour de sa naissance : second fils d'une famille récemment élevée à la noblesse, il est appelé à devenir, comme son père avant lui, un brillant officier de la cavalla. Pourtant, une rencontre inattendue va bouleverser sa vie et tisser entre lui et les peuples primitifs de Gernia un lien étrange et fort.

Dans ce volume sont rassemblés les deux premiers tomes du cycle du Soldat Chamane (La Déchirure & Le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est Robin Hobb qui m'a initiée aux joies de la fantasy. J'ai adoré suivre Fitz, le héros de l'Assassin royal dans les 6 premiers tomes.
Mais c'est avec une petite déception que j'ai accompagné Jamère Burvelle, héros du « Soldat chamane ».

Le premier volume de l'intégrale de l'édition originale contient 2 tomes (donc 700 pages), et déborde de descriptions, que ce soit des lieux, des personnages ou des évènements.
Le pays est imaginaire, depuis une mer intérieure séparée par la Plaine monotone des frontières inquiétantes où sont relégués les Nomades aux moeurs douteuses.
Les coutumes, la façon de vivre me font penser à un 18e ou 19e siècle remanié.
Les personnages sont nobles de souche ou anoblis par leurs prouesses militaires.
Car l'armée au service du roi est très importante dans cette histoire. L'armée, les traditions, le dieu-de-bonté, les mariages arrangés, la femme cantonnée à un rôle de ravissante idiote, poule pondeuse du fils héritier- du fils militaire – du fils prêtre – du fils artiste – (dans l'ordre !) et le reste, de filles à caser pour asseoir la politique de la maison.

Jamère, le 2e fils d'un 2e fils, donc militaire fils de militaire, est bien éduqué par son père qui veut en faire un gradé servant le roi, la patrie, l'honneur etc. Il lui inculque des principes stricts qui ne le rendent pas éminemment sympathique de prime abord. Il l'envoie même auprès d'un de ses ennemis qu'il a vaincu, un Nomade, pour qu'il l'éduque pendant quelque temps.
Cette éducation tourne mal, et Jamère en reviendra atteint d'une double personnalité, où la magie de la Nature concurrence son côté réaliste et pour tout dire très coincé.
Le côté obscur de Jamère n'apparait plus jusqu'à son intégration à l'Ecole Militaire, où ses nuits sont peuplées d'étranges créatures, dont une femme-arbre toute-puissante…

C'est bizarre, car moi qui d'habitude aime la magie des romans fantasy, je n'ai pas apprécié outre mesure celle du soldat chamane. Et les dernières pages où elle éclate vraiment m'ont semblé très ennuyeuses et abstraites.
La vie à l'Ecole Militaire m'a fait passer, par contre, des moments non pas passionnants, mais agréables à lire, avec ses rivalités, injustices, brimades et camaraderie.
Les thèmes abordés concernent surtout la fatalité ou la prédestination : celle de la naissance (classe sociale ou ordre de naissance dans une famille) et celle des femmes.

Finalement, je ne pense pas me lancer dans les 2 autres tomes du « Soldat Chamane ». La passion me fait défaut ici. Je ne voudrais pas que Robin Hobb descende dans mon estime, donc je m'écarte d'elle pour la retrouver peut-être dans « les Aventuriers de la Mer », une série qui me tente depuis longtemps.
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J'ai beau connaître Robin Hobb, de nom et de réputation (un des plus grands écrivains contemporains de fantasy), je n'avais encore jamais lu un de ses romans. Par quelle série débuter ? Dilemme ! Après quelques hésitations, j'ai finalement opté pour « le soldat Chamane ».

Pour être honnête, cette première immersion dans l'univers fantasy de Robin Hobb n'aura pas été transcendante. À force d'entendre et de lire tant de louanges sur cette auteure, j'avais de grandes espérances concernant ma future lecture du « Soldat chamane ». Je m'attendais à vivre une aventure incroyable mais hélas, mes attentes n'ont pas été comblées.

La première remarque que je me suis faite en terminant cette intégrale est que pour un roman fantasy, les éléments fantastiques/magiques se font très rares. L'univers pourrait presque sembler normal, si ce n'est les transes oniriques vécues par Jamère et son étrange lien avec la femme-arbre. Finalement, j'ai trouvé l'univers un peu décevant. Je ne me suis pas sentie dépaysée et n'ai pas réussi à m'immerger dans l'univers de l'auteur. Qui plus est, les décors (villes, paysages) m'ont semblé manquer un peu de « corps », de relief d'un point de vue narratif. Il y a bien de nombreuses descriptions des lieux où évoluent les personnages (descriptions que j'avoue avoir lues en diagonales) mais elles n'apportent pas grand-chose à l'histoire et ne rendent pas l'atmosphère plus « palpable ».

L'autre élément qui m'a un peu gêné dans ce roman est la personnalité de Jamère Burvelle, héros du « Soldat chamane ». Je n'ai pas réussi à l'apprécier, allant même jusqu'à le trouver antipathique. Pour moi, un héros se doit d'être un personnage forçant le respect et l'admiration par son courage, son intégrité et son sens de la justice. Or le personnage de Jamère n'incarne pas vraiment ces valeurs, pas plus qu'il n'éprouve de réel désir d'aventures et de liberté, deux notions que je trouve très importantes en fantasy. En plus de cela, j'ai trouvé qu'il manquait d'ouverture d'esprit. Dans son attitude autant que dans sa manière de penser, il se montre très (trop) conservateur et manque de tolérance face à ceux qui ne partagent pas son opinion.
Qui plus est, il fait parfois preuve de lâcheté dans un but purement égoïste : protéger sa future carrière. Son inertie face aux brimades et violences subies notamment par Gord m'ont souvent agacée. Ce n'est pas comme s'il ne savait pas se défendre ! Et pour finir, il peut se montrer affreusement macho. Sa vision des femmes est affligeante et agaçante. Il passe son temps à faire la morale à sa cousine Epinie sans jamais essayer de se mettre à sa place.

Pour finir, je dirais qu'en 730 pages, il ne se passe pas grand-chose. Nous rencontrons Jamère alors qu'il a 8 ans et le suivons jusqu'à ses 18-20 ans environ. Un laps de temps conséquent qui n'est finalement ponctué que de deux grands évènements notables : l'initiation de Jamère par le Kidona et son entrée à l'école royale de cavalla. Tout le restant ne parvient pas vraiment à imprimer un rythme à l'intrigue. Néanmoins, j'avoue avoir quand même plus apprécié la seconde moitié du livre, celle où Jamère intègre l'école, car il s'y passe plus de choses.
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--- Patience, patience… ---

C'est ce que je me suis dit en commençant cette saga. Car, il faut l'avouer, le début souffre de longueurs dont ne voit pas la fin. J'ai tout de même persévéré, déjà parce que je déteste ne pas finir un livre et, ensuite, eh bien… parce que c'est du Robin Hobb ! Ayant adoré L'Assassin royal, il me paraissait inconcevable de ne pas aimer, au moins un peu, le soldat chamane.

Et puis, le miracle tant attendu s'est produit, je ne sais plus quand exactement – vers les 200 ou 300 pages. Sans m'en rendre compte, je suis devenue complètement accro à cette histoire, lisant frénétiquement des heures durant.

Pour être honnête, si cette première intégrale n'est pas un coup de coeur, c'est seulement à cause des lenteurs évoquées plus haut. Pour autant, celles-ci permettent de poser les bases de l'univers (les différents peuples, les traditions de chacun, l'éducation de Jamère…) et d'enrichir pleinement l'intrigue, par la suite.

Je tiens également à préciser que l'édition française ne respecte en rien le découpage initial, puisque chaque tome en anglais a été divisé en plusieurs parties (2 ou 3 livres distincts). C'est la raison pour laquelle j'ai privilégié les intégrales. Ainsi, je n'ai pas été interrompue dans ma lecture, ni confrontée à des fins intermédiaires qui n'en sont pas vraiment.

--- Jamère, un personnage phare terriblement bien construit ---

Fils de militaire, il suit la voie de son père par le biais d'une éducation très stricte. Les convenances, l'honneur et l'obéissance aux ordres représentent toute sa vie. Mais affecté par la magie, il va finir par comprendre que la vie n'est pas simple, que le bien et le mal sont des notions qui dépendent de la position dans laquelle on se trouve !

Ce sont par ses yeux, naïfs au début, que nous voyons le monde et j'ai aimé assister à son évolution, partager ses réflexions et remises en question. Certes, il est intelligent, mais son esprit est bridé par une poigne paternelle qui ne souffre aucun écart et, parfois, on a presque envie de le secouer pour le faire réagir.

En écrivant ces mots, je me rends compte qu'il est rare de suivre un héros qui ne se rebelle pas, qui acquiesce aux aspirations qu'on a choisies pour lui. C'était sans compter la magie qui viendra chambouler ses plans, et heureusement…

--- Les intrigues politiques sont pour moi les meilleures ---

Si je ne suis pas du tout attirée par la politique dans le monde réel, il en va autrement dès lors que je me plonge dans un ouvrage de fantasy. Et je dois dire qu'ici, c'est une véritable réussite ! Robin Hobb a créé un monde complètement à part, avec sa géographie, ses lois et ses guerres. Les dissensions entre la Gernie, les Nomades et les Ocellions constituent le coeur de l'histoire, celle-ci étant vécue et racontée par Jamère. C'est par sa voix, et sa vision parfois étriquée de la situation, que nous découvrons les manigances de chacun pour arriver à ses fins.

Bien sûr, la magie a aussi sa place. Comme dans L'Assassin royal, l'auteure a créé un système à la fois complexe et crédible, propre à son univers. Encore une fois, je salue la force de son imaginaire !

--- L'histoire va crescendo ! ---

L'intrigue révèle tout son potentiel en seconde partie lorsque Jamère intègre finalement L'École Royale de Cavalla, comme l'avait décidé son père à sa naissance. Et c'est, pour moi, l'apogée de cette intégrale !

Robin Hobb jongle avec tellement de personnages qu'une véritable dynamique s'est créée au sein de l'établissement, reflet parfait des tensions politiques du pays. Je dois admettre que j'étais totalement fascinée par les évènements. À maintes reprises, mes nerfs ont été mis à rude épreuve, tant Jamère est victime de tricheries et d'injustices. Pourtant, il ne baisse pas les bras, et c'est là que l'on découvre son courage et sa détermination.

L'un des personnages que j'ai le plus méprisé, c'est Caulder. Même si ce n'est qu'un enfant désireux d'impressionner son père, il a réussi à me mettre hors de moi. Robin Hobb a en effet cette capacité à vous faire ressentir des émotions violentes, qu'elles soient positives ou non.

A contrario, d'autres personnages m'ont plu comme Spic et Épinie. Cette dernière m'a beaucoup intriguée, d'ailleurs. Au départ, je partageais malgré moi l'avis de Jamère à son sujet et la trouvais donc écervelée et immature. Mais j'ai rapidement compris qu'elle cachait sa véritable nature sous des dehors, disons, frivoles et j'ai aimé apprendre à la connaître davantage.

Pour résumer, vous trouverez dans le soldat chamane une multitude de protagonistes aux personnalités totalement abouties. Je ne peux donc que vous conseiller cette première intégrale, en dépit de ses longueurs.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Grande fan de Robin Hobb, j'étais quelque peu rebutée par les commentaires négatifs sur cette nouvelle série et par leurs découpages en plusieurs volumes. Effectivement,préférant les grandes intégrales quand il s'agit de fantasy, la sortie de ces romans en grand format m'a fait découvrir ce nouveau monde.
On est dans un autre style que l'Assassin Royal ou Aventuriers de la mer,ce n'est pas que c'est "mauvais" ou "plat" comme j'ai pu le lire dans les commentaires c'est que c'est complètement différent.
Un monde nouveau s'ouvre au lecteur,on pourrait situer l'époque au XIXème au niveau de la bonne société et de l'usage et moeurs de ces représentants,mais aussi aux nouveaux pionniers d'Amérique qui s'installant sur un nouveau territoire et poussant plus loin l'exploration se heurtent aux nomades et peuple de la forêt avec les Ocellions.
On suit donc dans ce monde l'histoire de Jamère,deuxième fils d'un nouveau noble destiné à rentrer dans la prestigieuse école de cavalla afin de mener une carrière militaire de renom et épouser une fille de bonne famille. Destin tout tracé?Pas si sûr que ça,l'irruption d'un nomade dans la vie de Jamère durant son adolescence et sa rencontre avec la magie ocellione va bouleverser cet avenir pré établi et le mettre sur des sentiers chaoteux.

Là le style de Robin Hobb nous happe insidieusement, à l'instar de Fitz,on suit l'enfance et adolescence de Jamère, son apprentissage,ses erreurs,son introspection,ses péripéties etc etc...
Les personnages rencontrés sont haut en couleurs,attachants,l'histoire que par moments on peut trouver plate (pour ma part j'ai adoré ses passages sur l'école,la vie au domaine,etc )les pages se tournent et tout ce mélange donne un cocktail assez frais et franchement addictif,pour ma part en tous cas, la formule a marché!

Je ne peux que conseiller cette série complètement atypique par rapport à ce que Robin Hobb a pu écrire.De mon point de vue, en abordant cette lecture, il faut partir avec un regard neuf.De toute façon ceux et celles qui aiment l'écriture de Robin Hobb et son style efficace seront comblé(e)s,pour le reste je ne peux que conseiller d'essayer d'apprécier les variétés et entrecroisements que fait l'auteur car si elle n'avait fait que des livres similaires aux séries qui l'ont fait connaître,son oeuvre deviendrait bien fade et plus beaucoup de monde ne la suivrait plus.
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La réputation des cycles de Robin Hobb n'est plus à faire chez les amateurs de fantasy, et pourtant, je n'en avais encore parcouru aucun. le moins que l'on puisse dire, c'est que cette découverte fut aussi séduisante que ce que je me l'étais laissé entendre dire !

Cette intégrale est divisée en deux parties. Dans la première, le héros Jamère Burvelle n'est encore qu'un enfant. Tiré des jupes de sa mère et éloigné dans son éducation de ses soeurs, la garçon apprend déjà à tenir son futur rôle dans la société. Son père a été anobli pour ses faits d'armes par le roi Torven. Dans ce monde, les enfants n'ont guère le choix : un fils de cordonnier sera cordonnier, point barre. Dans l'aristocratie, les choses sont un peu plus développées mais tout aussi figées : le premier fils héritera du domaine familial, le second s'enrôlera dans l'armée, le troisième entrera dans les Ordres, le quatrième s'ouvrira aux Arts. Jamère est ainsi voué à devenir un soldat, tout comme son père avant son anoblissement. Ce qui explique probablement pourquoi ce dernier est aussi inflexible dans ses exigences et son enseignement.

Dès le début, Robin Hobb nous offre une vision intimiste de son héros en culotte courte. de petites anecdotes viennent couronner le parcours du lecteur, qui se familiarise avec le caractère et le potentiel de Jamère. Il découvre les relations qu'il entretient avec les autres protagonistes, amis comme adversaires. On sent que certains événements ont une portée plus importante qu'on pourrait a priori le penser, sans toutefois parvenir à mettre tout à fait le doigt dessus. Comme cette dernière épreuve dans l'éducation militaire de Jamère qui manque de tourner au drame et nous laisse comme un sentiment d'inachevé dans le coeur.

Ce sentiment sera d'ailleurs développé au cours de la seconde partie, où Jamère, devenu adulte, débute sa scolarité à l'École Royale de la Cavalla. Une école qui forme les fils-soldats des aristocrates pour en faire rapidement des officiers sur le terrain. Jamère est alors confronté à ses premières désillusions. le temps a passé, les moeurs évolué, et le rêve frôle rapidement le cauchemar... L'environnement stimulant mais bénéfique décrit par ses proches est tout autre une fois sur place. Jamère y découvre une compétitivité malsaine, de durs bizutages, des conditions de vie assez défavorables... mais surtout, il en apprend davantage, au gré de ses mésaventures, sur la situation géopolitique de sa patrie. Les rivalités entre les aristocrates de longue souche et ceux récemment anoblis (comme le père de Jamère) déchirent le royaume aussi sûrement que la longue guerre de laquelle il est à peine sorti.

le sentiment d'injustice qui me taquinait déjà dans la première partie, provenant du fait qu'aucun enfant gernien ne peut choisir sa propre destinée, est exacerbé par les épreuves qu'endurent Jamère et ses compagnons de dortoir. Alors quand son accident d'enfance révèle enfin toutes les implications qui en découlent présentement, on se sent acculé pour le héros et il nous est difficile d'imaginer comment les choses vont bien pouvoir s'arranger...

Robin Hobb nous ouvre les portes d'un monde où un royaume déchu veut dépouiller un autre peuple de ses terres. Dans un esprit de survie ou par volonté de faire subir à d'autres ce qu'il traverse lui-même ? Au fond, nul ne le sait... le roi Torven envoie ses troupes à l'assaut de l'est, à la conquête des terres nomades qu'il réquisitionne sans préavis. On retrouve ici un peu du génocide amérindien, vers un point cardinal opposé, mais encore une fois, les tribus jugées primitives par les envahisseurs se révèlent plus futées et pleines de ressources que leurs ennemis le pensaient. Les victimes des conflits se démultiplient, d'autant plus que Jamère se retrouve dans le rôle du "traître malgré lui". Il oscillera entre éthique, mysticisme et formatage militaire, appréhendera d'autres divinités que l'unique de son peuple et devra se battre, sortir des rangs, pour tenter de sauver ceux qu'il aime et ce à quoi il tient.

Cette première intégrale, dense et passionnante, ne représente que les prémices de la destinée de Jamère. À travers des descriptions du quotidien et des leçons (de vie comme d'école) de son héros, Robin Hobb est parfaitement parvenue à le dépeindre et à nous faire saisir l'ampleur des dilemmes à venir.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
« Je pense que j’y arriverais, oui, dit Spic, puis, comme s’il se rendait compte tout à coup de la position délicate dans laquelle il mettait mon oncle, il ajouta précipitamment : Mais je doute que le colonel Stiet m’accorde son autorisation à si bref délai.
— Le colonel Stiet ? fit ma cousine. Ne vous en faites pas : ma mère connaît son épouse, laquelle serait prête à tout pour lui faire plaisir. Je vais aller le voir avec papa et lui expliquer que maman regarderait comme une faveur personnelle qu’il vous donne la permission de séjourner chez nous. Allez vite préparer vos affaires afin de ne pas nous faire attendre quand nous ressortirons. Venez, papa, rendons-nous de ce pas chez le colonel.
— Epinie, tu es impossible ! » À mon grand effarement, mon oncle riait du comportement déplorable de sa fille.
« Non, papa, absolument pas ! L’impossible, c’est de parvenir à s’amuser dans une maison aussi animée qu’un tombeau où je n’ai que Jamère pour jouer au tousier ; regardez donc comme il fronce le sourcil devant moi ! Je ne crois pas qu’il se montrera très divertissant.
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Elle m'examina d'un œil perçant et j'eus l'impression qu'elle me scrutait jusqu'aux tréfonds. A mi-voix, sur le ton de la confidence, elle me dit : "Je vois ta difficulté ; il t'utilise pour m'écarter de sa route. Il t'a fait croire que tu devais me tuer pour acquérir le statut d'homme respecté. Il te trompe. Tuer, c'est tuer, rien de plus. L'estime que le Kidona t'accordera ensuite n'a de réalité que pour lui ; nul n'y attache de prix, toi moins que quiconque. Et tu n'as pas à m'ôter la vie pour atteindre à la véritable considération. Mon sang ne te vaudra que celle de ce dadais ; je devrai payer cher pour que tu jouisses de la déférence d'un rustre. Rien de valable ne s'obtient par le sang, jeune homme."

p.137.
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J’entendis, affaibli par la distance, le cri de triomphe des ouvriers quand un arbre immense tomba ; d’autres de ses semblables, plus petits, cédèrent sous son poids gigantesque et leurs racines s’arrachèrent de la chair de la montagne. La chute s’acheva ; les branches avaient à peine cessé de bouger que les hommes s’élancèrent, pullulants, sur leur victime et que leurs haches scintillantes se mirent à la frapper pour l’ébranler.
Je me détournai, le cœur au bord des lèvres, transi de froid. Une effrayante prémonition me vint soudain : c’était ainsi que le monde finirait. Quelle que fût l’étendue de futaie que ces hommes dépèceraient, cela ne suffirait jamais à rassasier leur appétit ; qu’ils parcourraient toute la face de la terre en ne laissant la forêt derrière eux que profanation et dévastation.
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- Tu me juges impulsive et tu penses que je regretterai ma décision ; tu me vois faible, tu as peut-être raison et je serai peut-être malheureuse. Mais, si dur que ce soit, je ne reviendrai jamais supplier mes parents de me recueillir. Les temps changent, Jamère. Le moment est venu pour les hommes comme pour les femmes d’affirmer leur droit à prendre eux-mêmes les décisions qui doivent affecter toute leur vie.
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Je me suis entretenu avec des hommes qui ont souffert de blessures graves, subi la torture ou des chagrins immenses; ils les évoquent avec détachement, comme s'ils les avaient repoussés hors de leur vie.
Je m'efforçai d'en faire autant de mon expérience avec Dewara; m'étant démontré à moi-même que ma rencontre avec la femme-arbre n'avait pas l'ombre d'un lien avec la réalité, je repris le cours habituel de mon existence et reléguai au passé cette vision de cauchemar, en compagnie des croquemitaines cachés sous mon lit qui me terrorisaient naguère et des voeux que l'on fait au passage d'une étoile filante.
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