Intéressant entretien entre les deux ministres de l'économie français et allemand en 2015 pas prioritairement sur le fond (assez consensuel comme on s'en doute), mais sur la forme et les arguments employés :
Schäuble et le journaliste Wickert sont très allemands : lorsqu'ils évaluent une situation, ils se débrouillent toujours pour insister sur l'excellente performance en Allemagne - et en donnant l'impression qu'ils ne comprennent pas qu'il n'en soit pas ainsi chez les autres autrement que pour une raison "culturelle", c'est-à-dire irrationnelle, que leur Bürgerlichkeit empêche par correction naturellement de commenter (tout en n'en pensant pas moins).
De leur côté, Sapin et le journaliste Seux sont très français : ils détournent sans arrêt les questions et présentent leur point de vue en s'excusant de faire mieux - quand cela arrive - que les autres, ou en mettant à l'honneur le pays voisin, c'est-à-dire avec cette retenue dans l'exposition de soi qui donne l'impression qu'ils cherchent à être récompensés davantage pour leur modération - gage d'un esprit éclairé - que leur clarté d'expression - à tendance goujate.
La vérité se trouve donc toujours dans un entre deux...
C'est donc très amusant de les lire, car PS ou CDU, les vues sur l'Europe changent finalement peu et la voie suivie est la même ! Mais il faut bien que les populations perçoivent que les différences culturelles se nichent jusque dans les formes de discours... d'où l'intérêt de ce genre de livre. Pour le fond, c'est assez superficiel, hormis l'épopée du sauvetage de la Grèce qui est assez surprenante à découvrir de manière aussi condensée et directe par les deux ministres des finances de l'époque.
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"Mir scheint es so, dass der Europäischen Union ein wirtschaftliches Konzept fehlt. Wir müssen dafür sorgen, dass alle Unternehmen sich im Wettbewerb auf einer Stufe befinden; aber wir müssen auch darauf achten, die Interessen der europäischen Unternehmen zu verteidigen. [...] Haben wir all dies tatsächlich getan? Die Antwort ist Nein. Haben wir die Absicht, die nötigen Dinge zu tun? Die Antwort darauf ist Ja."
M. Sapin.
"Die Ökonomen glauben, sie könnten die richtigen politischen Entscheidungen treffen. Aber bei allem Respekt: Sie können es nicht."
W. Schäuble.
"Angela Merkel wollte einen solchen Schritt natürlich nicht ohne den französischen Präsidenten gehen. Das ist immer ihre Position gewesen, und das ist auch die richtige Position für jeden deutschen Bundeskanzler."
W. Schäuble.
"Die Art, wie Grossbritannien deindustrialisiert worden ist und seine Ökonomie auf den Finanzdienstleistungsplatz London ausgerichtet hat, ist auch kein tragfähiges Modell für Europe insgesamt."
W. Schäuble.
"wir erkennen, dass wir in der Globalisierung überhaupt keine Alternative haben, als die europäischen Fähigkeiten zusammenzubringen. Das wird nicht einfach, aber Europa wird die Lösung sein."
W. Schäuble.