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Mary Hooper dépeint un tableau de l'époque victorienne qui n'est pas sans rappeler le grand Dickens. Malheureusement, contrairement à lui, elle n'entre pas assez dans les détails. Et vous me connaissez, grande curieuse que je suis, des détails j'en veux toujours plus, en particulier lorsqu'il s'agit d'un univers qui m'est totalement étranger.
Petit bémol pour la fin également qui est un peu trop téléphonée à mon goût. Un roman jeunesse qui ne fera donc pas date dans ma mémoire !
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Londres, 1861. La jeune Grace monte à bord de l'express Waterloo Necropolis qui la conduit au cimetière de Brookwood, où elle emmène la dépouille de son enfant mort-né... Là, elle fait la connaissance de Mr. et Mrs. Unwin, entrepreneurs de pompes funèbres, qui lui proposent de devenir pleureuse d'enterrement. Elle refuse, mais quelques mois plus tard, expulsée de son misérable logement, dans l'impossibilité de gagner sa vie et de quoi nourir sa soeur Lily, elle finit par accepter la proposition de Mrs. Unwin. Elle intègre donc l'entreprise et sa jeune soeur devient servante dans la maison du couple. Mais celui-ci semble vouloir éloigner les deux soeurs l'une de l'autre, et sa cupidité ne fait aucun doute...

Mary Hooper brosse un tableau très documenté de la société victorienne. On côtoie les petites gens, les petits métiers de l'époque, et on prend toute la mesure de la fracture sociale qui se matérialise jusque dans les manifestations du deuil : comme à notre époque, tout se paie, y compris les vêtements de deuil et les billets de première classe pour aller enterrer un défunt... Mary Hooper campe une héroïne à la fois forte et fragile, qui affronte une véritable mafia pour sauver sa soeur. le texte, remarquablement documenté, est très rythmé et on ne s'ennuie pas une seconde. le thème peut paraître morbide mais il n'en est rien : c'est une réflexion sur la condition féminine au XIXème siècle, sur la société victorienne et le commerce de la mort. A recommander à tout âge car on y apprend beaucoup sur l'époque.

A noter : ce roman est sélectionné pour le prix Sorcières 2012.
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En 1861, Grace et Lily ont respectivement 16 et 17 ans et n'ont pas franchement la vie très rose. Elles vivent d'hospices en chambrettes et tentent chaque jour de glâner quelques pièces en vendant du cresson dans la rue. Les deux soeurs sont orphelines et tentent de survivre dans un Londres où la misère est à chaque coin de rue.

Lorsque Grace accouche d'un enfant mort-né, elle décide de l'enterrer au cimetière de Brookwood, ce grand cimetière en périphérie de la ville, desservi en train par l'express funéraire, le "Waterloo Necropolis". Elle y rencontre alors James Solent, avocat en ville qui lui propose de lui venir en aide en cas de besoin, et la famille Unwin, propriétaires d'une grande entreprise de pompes funèbres. Ces derniers lui proposent très vite de devenir pleureuse lors des enterrements.

D'abord réticente, Grace se résout finalement à répondre favorablement à leur offre, se rendant bien compte que la situation s'aggrave avec l'arrivée de l'hiver. Elle accepte donc de travailler pour les Unwin, en négociant du même coup l'embauche de sa soeur. Ils proposent de suite de la former comme domestique. Pour les Unwin, cet intérêt soudain pour Lily n'est bien sûr pas pure générosité mais plutôt vil intéressement. Ce qui n'était au départ qu'une simple embauche deviendra très vite une course à l'héritage.

Mary Hooper nous embarque dans un Londres fin 19è à la manière de Dickens, d'ailleurs régulièrement cité dans le roman, et qui fera même une petite apparition en "guest". Elle replace l'environnement, les moeurs de l'époque, la reine Victoria, l'extrême pauvreté, le clivage entre fortunés et miséreux. La fin est peut être attendue et sans grande surprise mais cela ne gache en rien le plaisir de lecture, soutenu par une écriture fluide et une utilisation du contexte bien maîtrisée.

Un roman assez original pour le public ado visé. L'histoire se tient parfaitement, bien pensée et bien menée et l'intérêt de l'auteure pour cette période victorienne est évidente. Petit plus appréciable, les annexes en fin d'ouvrage qui détaillent certains points historiques et sociaux de l'époque.

Si ce livre est sans doute un peu léger pour des lecteurs assidus de Dickens, Hugo et consort (quoique), il sera tout à fait appréciable pour des non-spécialistes du genre.
Nous y retrouvons tous les ingrédients du roman victorien typique entre orphelins, jeunes gens de bonne famille, prêteurs sur gage véreux et obscur brouillard londonien.

Pour ma part, voici le coup de coeur de ce début d'année.
Lien : http://casentlebook.blogspot..
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LC "Waterloo Necropolis" de Mary Hooper



Londres, 1861. Grace est orpheline, sa seule famille est sa soeur, Lily. Elles vendent du cresson sur les marchés de Londres jusqu'à qu'il y est une inflation. Cette inflation va pousser Grace à accepter la proposition de Mrs Unwin : être pleureuse aux enterrements. Mais la famille Unwin l'a engagé pour une autre raison bien moins honorable…

Jolie transition après Oliver Twist, je retrouve le même Londres, le Londres victorien, celui des bas fonds. En plus, l'auteur met en scène Charles Dickens à un moment ! Un Londres où le Waterloo Necropolis lie Londres au cimetière Brookwood, une ligne ferroviaire pour les familles endeuillées et pour les morts. J'ai d'ailleurs été surprise d'apprendre qu'une telle ligne a existé !

La famille Unwin est une famille tout à fait détestable. Elle exerce le commerce du deuil et elle en joue, leur but est d'avoir l'argent des familles dans le deuil, profitant de leur moment de faiblesse, plutôt que de les réconforter sur le plan humain. On se met à détester le patron George Unwin car c'est un businessman mais encore plus Sly, son cousin (et je ne vous révélerai pas pourquoi).

Grace est une jeune fille digne, elle garde la tête haute malgré les épreuves. On ne peut s'empêcher de la trouver admirable quand on sait tout ce qu'elle a vécu. Elle protège Lily, sa soeur aînée, qui est simple d'esprit. D'ailleurs Lily est touchante, elle est comme une enfant, perdue sans sa soeur ; son âge nous surprend quand on apprend qu'elle est plus âgée, je la prenais pour une enfant d'environ 7 ans ! James est le gentleman par excellence, on le sent touché de suite par Grace, son allure de profonde tristesse sans doute. Dommage on ne sait pas si entre les deux, il y a un rapprochement, j'aurais été curieuse de lire cela !

Mary Hooper manie son récit avec brio. Bien que ce soit un livre axé jeunesse dont on connaît certaines ficelles de l'intrigue par avance, elle m'a parfois bien étonné sur la fin par exemple.

Finalement, un livre jeunesse avec une ambiance toute particulière, ce Londres avec une nappe de brouillard et des personnages agréables.



Mary Hooper ~ Waterloo Necropolis, Les grandes personnes (2011)
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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Le Londres de Charles Dickens et de la Reine Victoria ( qui font tous les deux une brève apparition dans le roman).



L'histoire de deux soeurs, Lily l'ainée mais un peu simple d'esprit et la cadette Grace,15 ans avec qui nous faisons connaissance dès le premier chapitre. Elles logent à la pension de Mrs Macready à Seven Dials dans Londres Ouest " un de ces taudis surpeuplés" ,après avoir fuit le foyer dans lequel elles vivaient après la mort de leur mère. Pour survivre elles vendent du cresson dans la rue et déposent au prêteur à gages les quelques objets qui leur restent de leur mère. Leur sort va encore s'aggraver lorsque " sur demande express du Prince Albert" on évacue les taudis. Grace et Lily se retrouvent alors à la rue et sont contraintes de passer la nuit dans un vieil entrepôt" un bâtiment branlant, fait de tôle ondulée rouillée", au bord de la Tamise. " Quand elles furent réveillées (...) elles s'aperçurent qu'on leur avait volé les chaussures qu'elles avaient aux pieds". Pour survenir à leurs besoins Grace devient pleureuse d'enterrement pour Mr et Mme Unwin, entrepreneurs de pompes funèbres , un couple malhonnête qui va tenter d'abuser de leur confiance pour s'emparer d'un mystérieux héritage.



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman très sombre par son côté dickensien. En effet on y rencontre beaucoup d'enfants orphelins, livrés à eux mêmes dans ce Londres insalubre de l'époque Victorienne. Beaucoup de chapitres commencent par des petites annonces " On recherche Mrs letitia Parkes et sa fille (....)", des citations de Dickens " Hyde park, le parc par excellence, est un lieu de promenade à la mode", des articles de presse " Hier (...) l'époux de la Reine, a été enterré (...), des annonces publicitaires " les sels médicinaux de chez Abson redonnent aux femmes toute leur vigueur", qui donnent au roman une touche de véracité.
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Lorsque Grace et sa soeur Lily simple d'esprit, se retrouvent sans abri et sans argent, Grace n'a pas d'autre choix que d'aller proposer ses services en tant que pleureuse à M.Unwin, entrepreneur des pompes funèbres. C'est alors que se met en place une ignoble machination afin de spolier les deux jeunes orphelines, héritières d'un riche homme d'affaire.
Avec Waterloo Necropolis, Mary Hooper nous offre un fascinant tableau de Londres à l'époque Victorienne : la vie des petites gens, la condition des femmes, les pratiques de deuil extravagantes. Entre Dickens et les Misérables, une fresque sociale magistrale sous-tendue par un suspens intense.
M.D
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Londres, 1861. Lily et Grace, deux soeurs, vivent dans le plus grand dénuement dans le quartier de Seven Dials. Orphelines, elles n'ont jamais connu leur père, parti faire fortune à l'étranger peu avant la naissance de Grace. Leur mère est morte peu de temps après, laissant les deux enfants livrées à elles-mêmes. Lors de leur séjour dans un orphelinat, Grace se fait violer et tombe enceinte. L'enfant est mort-né. N'ayant pas de ressources pour l'enterrer décemment, elle prend le Waterloo Necropolis, un train qui va au cimetière de Brookwood à 40 km de Londres. Elle glisse le corps de son bébé dans le cercueil d'une riche jeune femme. Sur place, elle est repérée par Mrs Unwin, propriétaire d'une florissante entreprise de pompes funèbres, qui souhaite l'engager comme pleureuse. D'abord réticente, Grace va accepter six mois plus tard quand la maison où elle loue une modeste chambre est abattue. Elle ne sait pas qu'elle va tomber dans un piège machiavélique.

Un roman magnifique, superbement bien écrit. Les descriptions sont vivantes et colorées, même si ça reste dans le noir et le gris. le lecteur a vraiment l'impression de "sentir" Londres (dans tous les sens du terme), de le voir, de l'entendre. Les personnages, quels qu'ils soient, éveillent de nombreux sentiments, de haine ou de compassion. Cette histoire, qui évoque le dénuement le plus complet, la mort, l'amour de deux soeurs, l'injustice, la méchanceté humaine ne tombe néanmoins jamais dans le misérabilisme. Extrêmement bien documenté, on y découvre les rites funéraires à l'époque victorienne, la condition des femmes, le culte voué au couple royal, la misère. dans ce contexte historique, l'auteur parvient à créer une intrigue palpitante, jusqu'à une fin étonnante et émouvante.
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Grace est une jeune orpheline qui vit à Londres à l'époque victorienne : elle veille sur sa soeur, Lily, simple d'esprit et en vendant des bouquets de cresson, elles arrivent péniblement à s'assurer un toit et un repas. Leur hantise: l'hospice.

Le jour où leur logement est déclaré insalubre, les deux jeunes filles se retrouvent à la rue et Grace est obligée d'accepter un travail de pleureuse dans l'entreprise de pompes funèbres Unwin. de son côté, Lily recevra une formation de femme de chambre pour servir la fille de Mr et Mrs Unwin.

Séparées, Grace et Lily font contre mauvaise fortune bon coeur mais Grace ne cesse de s'interroger sur l'apparente bonté des Unwin, pourtant peu scrupuleux et n'hésitant jamais à profiter du malheur des autres. le décès du Prince Albert est une aubaine pour eux et leur hypocrisie ne connait pas de limites. Alors, pourquoi afficher tant de bonté en hébergeant Lily ?

Suivre Grace à l'époque victorienne est une aventure passionnante : la jeune fille, sous des dehors doux et effacés, cache une force de caractère peu commune. Elle ne recule devant rien pour protéger sa soeur et lui offrir une vie décente. Elle a pourtant fort à faire face à la cupidité et la cruauté de ses patrons.

Mary Hooper nous plonge dans l'ambiance de Londres, une période difficile et instable, surtout dans les quartiers pauvres: elle retrace la situation avec beaucoup de réalisme, n'hésitant pas à malmener son héroïne. Charles Dickens n'est pas très loin...

Un coup de coeur pour ce roman et une mention tout particulière pour les têtes de chapitre, composées d'annonces et d'extraits de journaux liés à l'intrigue.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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cela fait un moment que j'avais ce livre dans ma PAL. Il ne m'attirait pas plus que ça. Mais finalement, quand je l'ai lu, j'ai été embarqué (presque à bord de l'express funéraire Necropolis !) dans l'histoire de Grace et de sa soeur Lily. le Londres de la deuxième moitié du 19ème siècle, son ambiance à la Dickens, du suspence et des rebondissements, une histoire pas très joyeuse, mais avec de bons moments et une fin heureuse : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman un vrai moment de plaisir. C'est sombre, mais réaliste, les personnages sont attachants ou détestables, c'est passionnant !
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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Avec l'histoire de deux soeurs orphelines manipulées par de riches entrepreneurs de pompes funèbres, Mary Hooper fait revivre l'époque et l'ambiance des romans de Charles Dickens. Elle offre une intrigue sociale passionnante, qui s'inscrit dans la lignée des grands romans réalistes du XIXème siècle.

Transporté au coeur de Londres, dans une intrigue pleine de suspense et de rebondissements, le lecteur découvre les quartiers insalubres de l'ouest de la capitale. Il arpente les venelles sombres et embrumées et rencontre juste ce qu'il faut de filles perdues abandonnées à leur sort, de prêteurs sur gages véreux et de bonimenteurs prêts à tout pour gagner un penny ou deux.

Dans une langue sobre, Mary Hooper décrit un portrait saisissant de Londres à l'époque victorienne. La parenté avec Charles Dickens y est évidente et la critique sociale à peine déguisée. le lecteur découvre, stupéfait, les problèmes de surpopulation, l'insalubrité, la famine et la menace d'épidémies de choléra, à mille lieues du faste et des frou-frou de la haute société londonienne.

Si les conditions de vie des plus misérables sont fort bien restitués, c'est surtout la mort du Prince Albert, qui fournit à l'auteure l'occasion idéale de décrire le développement invraisemblable de l'industrie du deuil, que certains entrepreneurs de pompes funèbres vénaux ont élevé au rang de culte ou commerce de la mort.

En effet, après que la Reine Victoria ait décrété un deuil national pour honorer la mémoire du Prince consort prématurément décédé de la typhoïde en décembre 1861, un véritable culte de la mort s'est emparé de l'aristocratie. le port très codifié du deuil s'est également étendu aux riches industriels, aux commerçants et jusqu'aux plus démunis, créant ainsi un effet de mode des plus lugubres et inattendus !

On apprend également que certains cimetières de Londres étant pleins depuis l'année de la grande peste en 1665, il fut alors proposé aux londoniens d'enterrer leurs morts dans de nouveaux sites aménagés en dehors de la capitale. C'est à cette époque que fut mise en place une ligne ferroviaire transportant les défunts jusqu'à leur lieu de sépulture. L'express funéraire Necropolis, reliant la gare de Waterloo à Brookwood dans le comté du Surrey fonctionnera jusqu'en 1940.

"Serrant contre elle son précieux fardeau, Grâce trouva sans grande difficulté l'entrée de la gare. L'express funéraire disposait, exactement comme l'avait dit Mrs Smith, la sage-femme, de sa propre ligne reliant la gare de Waterloo au cimetière de Brookwood, situé dans le comté du Surrey. Et c'est là, dans la gare de Londres, que se rassemblèrent, juste avant onze heures, les familles des défunts en tenue de grand deuil. Les quelques femmes en mesure de supporter nerveusement la cérémonie portaient un voile épais, et leurs robes de crêpe noir n'étaient égayées par aucun bijou scintillant, boutons ou ornements fantaisie ; les hommes, en chapeau haut de forme bordé de crêpe, portaient une redingote de cérémonie et une cravate de bombasin. Tous attendaient le train qui les emmènerait, eux et leurs proches, à la campagne, dans le grand jardin du sommeil éternel, à Brookwood. Là-bas, loin de la crasse et du brouillard londoniens, leurs chers disparus reposeraient en paix au milieu des pins, des roses et des chênes verts."

Intelligent, romanesque et surtout très réaliste, Waterloo Necropolis est un roman jeunesse tout à fait original et captivant, qui séduira les lecteurs adultes comme les jeunes lecteurs à partir de 13 ans. Quoique qu'un peu sombre et mélancolique, l'ambiance rafraîchit de l'invasion littéraire des vampires et autres zombies ! Une belle entrée en matière pour qui souhaiterait découvrir (ou redécouvrir) les grands classiques de Charles Dickens ou Victor Hugo !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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