La maison de Soie met en scène
Sherlock Holmes dans une aventure inédite que Watson n'aurait pas osé raconter à son époque. Cela commence par une requête d'Edmond Carstairs qui craint pour sa vie. Là pour ma part, j'ai eu un peu de mal à accrocher. le roman met du temps à démarrer. Watson, notre narrateur, baguenaude un peu en chemin et on se demande bien où est le caractère si confidentiel et dangereux. Heureusement, l'aventure finit par démarrer...
Le roman est vraiment bien écrit. On peut dire que
Anthony Horowitz recrée parfaitement l'Angleterre de 1890 avec son atmosphère sombre qui n'est pas sans rappeler les décors de Jack l'Eventreur. On retrouve également avec plaisir nos deux héros
Sherlock Holmes et Watson, fidèles à eux-mêmes. On surprend toutefois Watson à avoir des considérations et préoccupations qui ne sont pas tout à fait de son époque. Par exemple, la considération qu'il manifeste à l'égard des femmes ou encore à l'égard des orphelins. Cela donne un côté un peu plus humain et moins imaginaire à nos personnages tout en laissant une légère impression d'anachronisme.
Pour l'intrigue, j'ai été un peu déçue. Ce qui caractérise
Sherlock Holmes pour moi est d'une part son esprit de déduction et d'autre part le caractère souvent très ingénieux des meurtres ou des procédés utilisés par les criminels. J'ai notamment en tête l'énigme du ruban moucheté. Or ici les procédés utilisés sont très classiques : pièges grossiers, meurtres au couteau.
Sherlock Holmes se fait doubler une fois (la mort du jeune garçon) et semble peiner à trouver le ou les raisons des différents crimes, enfin c'est l'impression que donne la narration. La seule trouvaille ingénieuse est celle liée à la soeur d'Edmond. Enfin comme beaucoup d'autres critiques le signalent, on s'attend plus ou moins à la conclusion du roman ainsi qu'au côté sordide qui est révélé. C'est d'ailleurs étonnant que le livre soit publié dans la collection jeunesse vu le sujet traité.
J'étais plutôt impatiente de lire ce livre en fan inconditionnelle de
Sherlock Holmes. J'avais également peur d'être déçue car malgré les efforts de différents auteurs pour donner dans le pastiche,
Sir Arthur Conan Doyle possède un charme inimitable. Finalement, c'est un avis mitigé. On est forcément plus sévère car
Anthony Horowitz s'est attaqué à un monument du roman policier. Il s'en sort toutefois avec honneur, même si pour ma part j'aurais aimé quelque chose de plus ingénieux et plus compliqué. Bonne lecture !
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