Première lecture d'un ouvrage de
Delphine Horvilleur dont j'apprécie ses participations auprès des médias.
Dans un premier temps, l'autrice explique la réinvention en Émile
Ajar de
Romain Gary, né Kacew, Elle aime l'écriture des deux qui n'en font qu'un .
Cette réincarnation si elle permet deux prix Nobel et, aux critiques , de découvrir et de s'extasier de façon, dithyrambique et souvent hypocrite sur un nouvel écrivain, pour Gary, devenir un alias fut source d'une nouvelle identité mais à terme, ce ne fut pas l'assurance de retrouver un nouvel avenir radieux.
C'est écrit avec humour (l'humour juif, cela s'entend) et j'ai apprécié les références à la bible hébraïque : dibbouk (l'esprit malin), le personnage d'Elisha ben Abouya ( le plus grand, l'un des plus célèbres
pseudo du Talmud ), Ah'ar (l'autre) qui n'est pas sans rappeler, étrangement,
Ajar, Gary ( en hébreu, l'étranger)...
D. Horvilleur est une lectrice « convaincue » de trouver dans leurs livres un message subliminal, ils disent beaucoup de Gary/
Ajar et lui permettent, nous permettent, d'imaginer, de croire, qu'il existe pour chacun de nous, un « au-delà de soi », de se réinventer une autre identité, peut être salvatrice car elle nous permet de vivre ou de continuer à vivre.
La seconde partie est un monologue, qui prend , quelques fois, la forme d'une logorrhée qui dénonce l'idée douce-amère (plus acide que douce) d'une identité authentique , obsessionnelle, celle en qui on veut, à tout prix (à tous prix), croire et conserver. Illusion...
Il faut savoir se réinventer en permanence, devenir autre, s'échapper de l'étau (du ghetto) , et seule la fiction le permet comme le fait Abraham
Ajar, le fils fictif d'Emile
Ajar, frère de Roman, ou fils ou père... ou finalement petit cousin !