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3,67

sur 1456 notes
Bon il fallait s'y attendre avec un titre pareil, ce cher M.H. n'allait pas, au fil de ces 700 pages, nous transporter avec allégresse, dans une histoire transpirant la joie de vivre.

En clair vaut mieux éviter de lire Anéantir un dimanche d'automne pluvieux et sombre surtout si votre conjoint vous a quitté la veille en prenant les clefs de la voiture et que vos derniers résultats d'analyses médicales précisent qu'il va falloir de toute urgence consulter votre médecin.

Ceci étant dit j'ai beaucoup apprécié ce livre clair, fluide, qui décrit avec pertinence et réalisme notre société et ses travers. Tout y passe ou presque, la politique, les réseaux sociaux, le terrorisme, la santé, la famille, le suicide, la GPA etc…

Le personnage principal Paul Raison essaie de se frayer un chemin dans cette vie, les évènements les informations multiples ne lui rendent pas le voyage facile.
Il nous donne l'impression d'avancer sur un lac gelé, on commence à entendre les craquements, les fissures apparaissent, il voudrait s'arrêter faire demi-tour. C'est interdit. C'est inéluctable, c'est effrayant, c'est l'avenir.
Le temps ne sait aller que dans un sens …. Unique.

Alors oui bien sûr et ça c'est nouveau chez Houellebecq (du moins ce que j'en connais) Anéantir parle aussi d'amours retrouvés.
Paul Raison renouera des liens très fort avec sa femme Prudence, son père sa famille, peut-être inconsciemment, pour ne pas mourir seul.
Dans ce contexte Paul se raccroche à ses proches comme à une bouée, c'est trop tard ses pieds s'enfoncent déjà dans l'eau glacée.

Pour finir je citerai une phrase, en dernière page, qui clôture et résume parfaitement (à mon humble avis) ce grand roman.

« …Nous n'étions pas tellement faits pour vivre, n'est-ce pas ? »




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« une vie n'est jamais belle lorsqu'on considère sa fin »
Mon premier Houellebecq, et sans possibilité de comparaison oblige, je trouve que c'est un bon roman.
N'était-ce une dernière partie qui traîne en longueur, cassant de fait une dynamique de lecture jusque-là agréable. Très axé sur la politique et la sociologie de la France de notre époque, je ne l'ai pas trouvé " polémique " comme il a été reproché à l'auteur lors des parutions de ses derniers livres.
Cette histoire met en scène un certain Paul, qui entre dans la cinquantaine. Haut fonctionnaire de Bercy, à la suite de brillantes études supérieures, Paul vit en couple, dans un cossu appartement parisien. Il émerge à plus de huit mille euros par mois et est le conseiller spécial et fidèle de son ministre de tutelle; et sans doute prochain président de la République.
Fils d'un ancien employé des services secrets, dont la personnalité colle avec le métier. Paul est abasourdi lorsqu'il apprend que ce dernier vient d'être la victime d'un infarctus cérébral, et plongé dans le coma. Un événement qui perturbe bien entendu, tout autant le frère et la soeur de Paul : le premier, un artiste loin du cour de son frère aîné et la deuxième, une dévote mariée à un notaire du Nord de la France. Tous trois se retrouvent à l'hôpital, puis dans la maison de famille.
Mais ils n'en restent pas moins des adultes, avec leur personnalité et leurs soucis propres; les retrouvailles ne se font donc pas sans heurts et conflits.
Durant ce même laps de temps, des hackeurs débutent une série d'attentats qui inquiète les leaders du " monde libre "; après que ces individus dangereux aient fomenté et participé à des actes de nature terroriste, visant différents sites industriels occidentaux. La prochaine élection présidentielle qui se rapproche à grands pas en France : ça s'inquiète d'autant plus dans les hautes sphères du pouvoir en place.
Mais Paul, accaparé par l'évolution soudaine de sa vie (son couple défaillant, son père végétatif, son soi erratique..), décide de mettre en pause ses responsabilités lourdes, et ses ambitions assumées .
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Ecouté en livre audio
Une petite déception pour moi qui, en ouvrant un Houellebecq, s'attend à la fois à être déstabilisé par le contenu (ça c'est pour le fond) et enchanté par le style (la forme). Résultat, une histoire somme toute classique qui, sans le nom de l'auteur sur la couverture, n'aurait pas eu droit à un coup d'oeil de ma part.

L'interprétation est à la hauteur et permet de passer outre la certaine routine du récit.
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Un long et très bon opus écrit par Michel Houellebecq. Est-ce de la science-fiction ? Je ne crois pas, mais peut-être un peu de politique fiction. Au delà de cet aspect, somme toute peut important, c'est l'histoire d'une famille avec ses conflits, ses blessures et ses renoncements. C'est aussi, en parallèle le cheminement de 4 couples qui se font, se défont avec le sexe en toile de fond. La lecture est facile et je ne peux m'empêcher de pensée qu'une certaine partie est un peu autobiographique. Vivement le prochain roman.
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Je suis hermétique aux querelles suscitées par Houellebecq, je n'halète pas comme un caniche attendant sa pâtée à chacune de ses parutions mais je finis toujours par les lire avec un certain plaisir.

Refermant "anéantir", j'ai compris l'origine de ce plaisir, qui en est paradoxalement absent.
Jusqu'ici Houellebecq me faisait rire... jaune, mais il me faisait rire et cet humour cynique et désabusé me maintenait dans son sillage. Cet humour fait, pour moi, terriblement défaut à ce livre, le privant de cette once d'originalité qui démarquait ses prédécesseurs du tout-venant de la production littéraire.
Houellebecq a décidé de changer de ton, c'est son droit mais je ne suis pas sûr de l'accompagner dans cette direction.
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Grande lectrice de Houellebecq depuis "Extension du domaine de la lutte", j'ai été légèrement désarçonnée par la lecture d' "Anéantir". Un peu comme si M.H. s'était assagi... Malgré son regard au vitriol sur le monde qui reste égal à ses précédents livres, il aborde dans ce dernier opus les choses avec une forme de rondeur, un parfum de mansuétude qui m'a surprise. Je n'en ai pas moins lu le livre avec l'ardeur habituelle. Pour moi, Houellebecq reste un des rares "pageturners" français capables d'insuffler la passion de lire tant par la force du récit que par l'efficacité d'un style à l'efficacité radicale. "Anéantir" est pour moi un roman sur la banalité brutale des soins aux aînés en France, la froideur de la chose politique et l'amour comme unique réponse cohérente au monde dans lequel nous vivons. Relativement aux précédents livres (notamment Sérotonone), l'humour grinçant de M.H. m'a manqué...
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Anéantir... Moi, j'ai trouvé que, contrairement à ses livres précédents, anéantir était plutôt lourd, et j'ai trouvé aussi qu'il n'était pas facile à lire. La preuve, il m'est tombé des mains plusieurs fois. Par ailleurs, il comporte au moins deux défauts, et enfin, il confirme s'il en était encore besoin que Houellebecq et moi avons un sérieux point de désaccord.
En effet, le dernier Houellebecq est lourd : 850 grammes.
Il n'est pas facile à lire parce qu'on ne peut pas le tenir d'une main, tant il est pesant et anguleux avec son papier épais et sa couverture rigide et pointue. Cela fait que, quand il vous échappe, il vaut mieux qu'il ne vous tombe pas sur le pied.
De plus, le dernier Houellebecq comporte au moins deux défauts :
1) la page 407 est partiellement déchirée et repliée vers l'intérieur du livre.
2) page 553, une tache de colle obscurcit légèrement l'article du placé en fin de sixième ligne entre les mots heures et matin.
Enfin, le point de désaccord entre Michel et moi : un certain usage, ou plutôt un certain non-usage de la ponctuation.
Ceci dit, le dernier Houellebecq....
Disons tout de suite que le roman est très différent des précédents.
Son personnage principal n'est plus ce technocrate de niveau moyen, désespéré par la découverte de l'inutilité de sa vie et de son métier, sans désir, "mourant littéralement de chagrin"...
Il n'est plus non plus cet intellectuel mou, désabusé, un peu cynique, un brin lucide, assez orienté sur le sexe, entrainé par paresse, par faiblesse et par facilité vers une soumission dégradante.
Disons aussi que l'auteur d' anéantir n'est plus tout à fait le même que celui de Soumission et de Sérotonine. Finies ou presque, les remarques acides, frappées aux quatre coins du bon sens, de l'humour et de la précision sur les modes, les moeurs du temps et ceux qui les font. Finie aussi la construction en entonnoir vers une lamentable fin de l'homme ou de la société.
De ce court inventaire des principales différences, n'allez pas conclure que l'anéantir de Houellebecq est un roman gai ou même seulement optimiste. Pour ne pas vous gâcher sinon la surprise, du moins la lecture, je ne vous en dirai pas beaucoup plus sur l'intrigue ; c'est le rôle de Télérama que de paraphraser.
Sachez seulement que le personnage central est un haut fonctionnaire et que, s'il a quelques problèmes personnels — qui n'en a pas ? —, il n'est pas du tout désespéré ; il croit à l'utilité de son métier et la plupart de ceux qui l'entourent, son patron, son père, son ex-femme, sa soeur, son beau-frère, une jeune infirmière, un médecin sont des personnages attachants, positifs, et mêmes, pour certains, admirables.
Sachez aussi qu'au fur et à mesure que le roman avance sur fond de crise terroriste mondiale, on sent que les choses vont en d'améliorant et que tout pourrait même s'achever fort bien pour les protagonistes. On aura même droit à une émouvante description d'un retour amoureux fondé, bien sûr, sur le sexe mais aussi et surtout sur la tendresse.
Mais sachez enfin que vous êtes chez Houellebecq, et qu'avec ses dernières pages absolument pathétiques, anéantir ne vous décevra pas sur ce point.
Vous n'êtes probablement pas haut fonctionnaire, vous n'avez peut-être pas d'ex-femme à reconquérir, mais vous réaliserez pourtant que ce personnage, c'est vous et que c'est en cela que ce roman est à la fois universel, passionnant et terrifiant.
Donc, anéantir est très différent des deux Houellebecq précédents.
Si vous ne les avez pas aimés, vous aimerez anéantir.
Et si vous les avez aimés, pareil !

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« Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu'on est célibataire, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort. Les vacances d'été sont depuis longtemps oubliées, la nouvelle année est encore loin; la proximité du néant est inhabituelle. »
Sans aucun doute, nous nous apprêtons à pénétrer dans l'univers de Michel Houellebecq. Paul Raison, énarque et conseiller du ministre de l'Économie et des Finances, aura cinquante ans à la fin du roman. Mariés depuis une vingtaine d'années, Prudence et lui forment un couple uni sous le même toit, mais distant dans leur intimité. Quoi d'autre en dehors de la sphère professionnelle occupe les pensées de Paul?
Sur plus de 700 pages, Houellebecq file au train de son personnage pour en décortiquer la trajectoire de vie. le signet rouge rattaché au livre, telle une balise, entraîne lentement son lecteur à travers un roman dense, ambitieux et réussi car il n'ennuie jamais. Une certaine délicatesse dans l'écriture tempère le côté parfois sombre du propos et la touche d'onirisme confère au roman sa part d'éclaircies (mon chéri m'a avoué, pour sa part, avoir tout bonnement sauté ces passages rêvés).
Certes, on ne peut qualifier un roman houellebecquien de lumineux, mais je crois bien que celui-ci s'en est approché au plus près.
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Malgré mes réticences (une certaine antipathie pour le personnage public de l'auteur) et sur l'insistance d'une amie, (tu verras, ça va te plaire...) j'ai entrepris la lecture de ce pavé. Bonne surprise, belle écriture , plutôt caustique, ce qui n'est pas pour me déplaire. Et puis, demeurant dans le triangle d'or Moulin à vent -Julienas -St Amour, j'ai trouvé plaisant de retrouver ces paysages familiers, si souvent contemplés et arpentés. Les personnages, eux sont caricaturaux à souhait et on navigue entre les fantasmes érotiques, les préoccupations incertaines et les divagations plus ou moins rêvées du personnage central. Celui-ci s'ennuie dans sa vie très parisienne. Il s'ennuie si bien, que j'ai fini par m'ennuyer avec lui... assez vite d'ailleurs, car ayant commencé ma lecture début juillet, je n'en suis qu'à la moitié et suis allée musarder ailleurs. Vais je persévérer ? J'en doute...
Je serais bien en peine de mettre une note quelconque. J'ai bien compris que pour certains c'est un chef-d'oeuvre de littérature contemporaine, une peinture parfaite de notre société et de la dégénérescence de la classe politique... pour moi, c'est à des années lumières de ce qui me touche et de ce qui m'importe, ici, au fin fond de ma campagne.
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Un roman sur la vie et surtout sur la mort : celles des individus, des sociétés et des civilisations, sous forme de thriller politique. En plein début de campagne présidentielle de 2027, un groupe de hackers (on espère -vainement- que l'ingénieur recette sous-traitant du service informatique au ministère de l'agriculture rencontré dans Extension du domaine de la lutte va reprendre du service et se coller à résoudre l'énigme !) commet des attentats en différents point du globe en laissant des dessins cryptés sur le Net. Prétexte pour Michel Houellebecq à revenir sur ses sujets de prédilection : en vrac l'amour, le sexe, les femmes, le couple (hétéro exclusivement), la quête du sens de la vie et l'anéantissement dans la mort. Je crois que Houellebecq est le parfait type du mâle blanc frustré par la libération des femmes, bloqué sur le couple hétéro des années 40 / 50, style Maigret, sa maternelle et cuisinière de femme mais qui porterait des mini-shorts et des porte-jarretelles, rien en haut, et serait portée sur le sexe : il n'a absolument pas digéré ni admis la révolution féministe, il l'a en travers. Ce dernier ouvrage est toutefois un peu moins misogyne que les autres. A part quelques ratiocinations habituelles chez lui, les 730 pages se lisent d'une traite.
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