AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 1456 notes
Anéantie ! Je suis Houellebecq depuis "extension du domaine de la lutte" et j'ai beaucoup aimé certains romans. Là, je n'ai pas pu : 30 pages au début et puis la fin pour savoir que Sherlock holmes et Miss Marple sont des bonnes lectures d'hopital. Pas besoin de 700 pages pour le dire (la fin est d'ailleurs meilleure que le début poussif). heureusement, je l'avais pris à la bibliothèque !
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
Commenter  J’apprécie          60
Il faudrait sans doute savoir arrêter d'écrire lorsque la vie finit par perdre de son mystère, soit qu'elle finisse par être devenue agréable, soit que ses déceptions ne surprennent plus. L'écriture est l'exutoire de ceux qui ne sont pas entendus, soit qu'ils ne savent pas parler, soit qu'ils n'aient pas trouvé de bons interlocuteurs. Il est plus difficile de conserver le feu sacré que de ne pas finir par s'acclimater à la vie, mais lorsque la vie commence à devenir un lieu où se reposer, il faudrait arrêter d'écrire des romans et commencer peut-être à écrire autre chose, si vraiment l'occupation de l'écriture est indispensable. Il est en effet parfois nécessaire de continuer d'écrire, même si on n'a plus rien à dire, par seul souci de continuité identitaire, mais aussi parce qu'il peut être inquiétant pour certains, qui confondent écriture et sagesse, de découvrir que l'approfondissement de l'inscription d'un être dans la vie va vers le retrait d'un nombre croissant de pensées.


Michel Houellebecq est certainement devenu plus heureux et, comme la plupart d'entre nous, il découvre que l'inspiration et la paix de l'âme sont incompatibles (ce ne sont que des suppositions). Mais que peut faire un écrivain de renommée sinon écrire ? Alors Michel se force. Les intrigues ne m'intéressent généralement pas et il est difficile de ne pas remarquer que Michel Houellebecq semble partager le même agacement pour cette formalité littéraire. Au cours de ce roman, il essaiera de lancer diverses aventurettes pour nous divertir : tantôt des piratages informatiques, tantôt un enlèvement de vieux en maison de retraite, tantôt une élection présidentielle ; puis, ne parvenant à conduire ces intrigues nulle part, ne s'y attachant même pas, puisqu'elles ne seront ensuite plus inclues dans une quelconque forme de conclusion, Michel Houellebecq invoque la maladie d'un personnage pour refermer son roman sur lui-même.


Parlons cul puisque c'est à travers ce thème que Houellebecq s'est distingué de ses concurrents en matière de romans et parce qu'il en souligne généralement les enjeux les plus contradictoires dans un manque de complaisance qui ne peut qu'offenser nos pires ennemis : les idéalistes. Cette fois, Michel Houellebecq aborde le sujet d'une manière originale à travers l'histoire d'un couple qui, faisant chambre à part depuis des années, parvient à se retrouver du jour au lendemain pour repartir dans d'incroyables baises quotidiennes, la transition d'un extrême à l'autre n'amenant que très peu d'interrogations et encore moins de sensations si ce ne sont celles, relativement managériales, concernant la meilleure position pour prendre une (sa) femme. Pourquoi pas. Houellebecq ne nous avait pas habitué à du cul progressif mais il reste cohérent dans le ton. Il n'est pas un romantique et l'art mécanique de la baise dont font preuve ses personnages, robots bien huilés à partir du moment où l'interrupteur a été enclenché, confirme que Michel Houellebecq est le grand sage que nous aimerions tous être : celui qui s'est débarrassé de ses émotions inutiles. Il est très difficile de parler de ce qui ne pose pas de difficultés, et Michel Houellebecq lui-même, tout bon écrivain qu'il puisse être, peine à nous intéresser aux histoires copulatoires de ce roman, au-delà d'un vague intérêt voyeuriste.


Le bonheur fait également rarement bon ménage avec l'humour. Michel Houellebecq a peut-être connu une petite période de dépression en commençant son roman. Ce phénomène survient en effet souvent lorsqu'on se plonge à nouveau dans la galère d'écrire ; l'écrivain, ou supposé tel, se demande alors pourquoi il s'inflige une telle torture alors qu'il pourrait simplement lire tous ces autres livres que d'autres ont écrit, et qui racontent certainement peu ou prou la même chose. Ainsi, le début d'anéantir est plutôt bon. Michel a la pêche, ses descriptions sont vives, les situations sont encore parfois cocasses. Les 100 premières pages sont convaincantes puis, elles le sont de moins en moins.


Toutes ces petites déceptions ne sont pas très importantes. Je constate que Michel Houellebecq n'est pas un écrivain businessman. Il a essayé de produire un roman qui serait semblable à ses précédents mais il n'a pas réussi à le faire. On dirait que toutes ces histoires commencent à l'ennuyer. Moi, en tout cas, je me suis ennuyée. C'est comme ça quand on avance dans la vie. L'ennui est le paroxysme du bonheur, mais comment enthousiasmer les foules avec ça ?

Lien : https://colimasson.blogspot...
Commenter  J’apprécie          233
Les élections de 2022 ne sont qu'une formalité pour la Macronie, elles sont jouées d'avance. Notre super visionnaire ne s'y arrête donc pas et préfère anticiper celles de 2027… analyser le cortex cérébral de nos politiques systémiques qui feront tout pour conserver le pouvoir quitte à modifier les institutions sans que le quidam ne s'en aperçoive. Poutine …Medvedev … Poutine, diable comment n'y ai-je pas pensé plutôt. En France, le polynôme diabolique s'énonce Macron … Philippe … Macron.
MH juge le pouvoir comme un tremplin vers la solitude, nos présidents de la république seraient atteints d'autisme…
Mais le point central abordé dans ce roman est la question de la fin de vie, du rôle de plus en plus restreint de l'entourage face à cette échéance. Les occidentaux sont plus touchés par ce qui peut être jugé comme un abandon, un stade intermédiaire vers l'euthanasie alors que les asiatiques ou les africains nous montrent du doigt.
Je me souviens de cette chinoise quadragénaire croisée lors d'un de mes voyages en Chine et qui après un repas agréable et avoir échangé sur la France, Paris et tous les aspects qui font rêver les chinois, le visage subitement assombri, m'a jeté à la gueule que nous les occidentaux nous nous débarrassions des vieux dans des centres d'extermination.
Il raille la maladie, le stade ultime avant la disparition, l'inexorable boîte à poussière. Mais avant il s'offre le luxe et tente un peu d'humour noir façon Desproges : Métastase, Chimiothérapie, Schwartzenberg, avenir… trouvez l'intru.
Commenter  J’apprécie          10
Impressionnant de voir rétrospectivement le cortège de louanges qui a accompagné ce livre à sa sortie alors qu'il est à classer tout au mieux dans la catégorie de roman de gâre .Et si Bruno le Maire qui a un vrai talent d'écriture l'a inspiré , on peut espérer qu'il ne l'a pas aidé pour donner de l'épaisseur au Ministre , car sinon c'est raté
Commenter  J’apprécie          30
C'est un livre curieux, décousu, dans lequel on essaie de suivre des pistes qui n'aboutissent nulle part. Il fait une grande part à la mort, celle du héros, de ses familiers, des lointaines victimes d'attentat, une espèce de mort diffuse qui accompagne l'histoire tout au long. Ou bien à l'attente de la mort, pour le père du héros, pour des histoires mystérieuses et oubliées.
C'est aussi un récit qui fait de la place à l'amour, un amour réciproque et tendre auquel l'auteur ne nous a pas habitués, mais qui lui va bien. Comme si le vieux caustique rendait les armes en vieillissant. Qui l'eût cru?
Du coup, le style restant alerte et dynamique, et les aventures de pirates imaginatives, on a bien envie de lui pardonner ce récit qui tourne en rond.
Commenter  J’apprécie          00
L'intrigue d'Anéantir débute au mois de novembre 2026, quelques mois avant le début de l'élection présidentielle de 2027. le personnage principal, Paul Raison, haut fonctionnaire auprès du Ministère de l'Économie, des Finances et du Budget, approchant la cinquantaine, travaille au cabinet du ministre Bruno Juge, avec lequel il entretient également des liens d'amitié. le climat politique est marqué par des attentats terroristes, qui épargnent dans un premier temps les vies humaines. Ceux-ci sont extrêmement sophistiqués et font appel à des moyens militaires importants, sans que cela soit aisément possible d'évaluer les motivations profondes des auteurs. Voilà pour l'environnement professionnel de Paul. Côté vie privée, il en est plutôt privé. Englué dans une misère affective et sexuelle socialement acceptable, Paul est marié à Prudence, elle aussi au service de l'administration publique, et récemment devenue végane et adepte de la Wicca. Parce que son père, un retraité des services secrets français (DGSI), vient de faire un AVC, Paul va, le temps de se rendre à son chevet, oublier les arcanes de la politique et les problèmes du monde pour se reconnecter à sa famille. Dès lors, Anéantir se mue en roman familial pour le plus grand plaisir du lecteur, du moins, le mien. On découvre que Paul a une soeur bigote, Cécile. Elle est mariée à un notaire au chômage, Hervé. le couple habite à Arras et vote ouvertement pour le Rassemblement national. Paul a également un petit frère, Aurélien, qui travaille comme restaurateur d'oeuvres d'art au ministère de la culture et est marié à une femme détestable nommée Indy. Autour d'eux gravitent pléthore de personnages tous hauts en couleurs.

Anéantir est une fiction d'anticipation d'une grande richesse, mêlant les genres, les styles et les thématiques. Si au commencement, ce roman peut s'apparenter à un thriller politique, il se transforme très rapidement en une fresque familiale permettant ainsi à son auteur de se livrer à une analyse critique de notre société contemporaine. Tout y passe. La situation économique et politique qui conduit inévitablement à la déliquescence de la France, à la montée de l'individualisme, aux inégalités grandissantes, à l'absurdité environnante. Nos comportements paradoxaux sont mis en exergue pour in fine nous interpeler sur le sens la vie, notre relation à la maladie et à la mort, à la façon dont nous accompagnons nos mourants tant dans les établissements qui, faute de moyens, se déshumanisent, qu'au sein de la cellule familiale. Et pour adoucir ses propos et les parsemer d'espoir, Michel Houellebecq tapisse son roman d'une multitude de touches d'amour. Oui, vous avez bien lu, l'amour est omniprésent dans Anéantir. Qu'il s'agisse de celui qui unit un homme et une femme, une fratrie, un père et un fils, celui que l'on sème ou que l'on récolte. Il est là. Partout. Aussi étonnant que cela puisse paraître c'est bien cette thématique universelle et existentielle que l'auteur décline à travers tous ses personnages. D'abord inexistant, l'amour va reprendre corps dans le couple de Paul, mais également entre tous les membres de la famille Raison. L'auteur pose un regard tendre sur ceux qui la composent et révèle progressivement la profondeur des liens qui les unit.

Anéantir est un roman à la fois d'un pessimisme réaliste et d'une profonde humanité. Tant de thématiques sont abordées qu'il serait indigeste de toutes les inventorier, toujours est-il que ce pavé bien ancré dans son époque et invitant à la réflexion se lit d'une traite. Il faut bien reconnaître que Michel Houellebecq donne toujours une tonalité singulière à ses propos et que sa plume sans fioriture teintée de mélancolie est agréable et accessible. Alors fallait-il ou pas lire Anéantir telle n'est pas la question, je l'ai lu et vous le conseille chaleureusement.
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
Commenter  J’apprécie          50
Je suis assez agréablement surprise par cet opus de notre écrivain "ès sinistrose" ! Il reste très caustique avec cette vision de notre civilisation au bord du gouffre. En même temps, il met en scène des Humains au comportement ordinaire (?) qui se démènent pour ne pas se laisser anéantir, l'un dans les méandres de la politique, l'autre dans un certain vide sentimental... Au delà de ce regard toujours un peu pessimiste, je trouve que cet "Anéantir" est une (bonne) étude sociétale réaliste.
Commenter  J’apprécie          60
Mon 1er Houellebecq , jusque là la personnalité de l'auteur ne me donnait pas envie de découvrir ses écrits . Je reconnais que c'était une erreur grossière tant je fus séduite et amusée par le style alerte et décapant , les références historiques ou sociologiques. Un gros pavé qui se lit très facilement avec des personnages attachants . Sans dévoiler l'histoire, l'épilogue est plutôt sombre, cela reste du Houellebecq !
Commenter  J’apprécie          00

Michel Houellebecq est, de mon point de vue, l'auteur contemporain le plus talentueux.
Fidèle lectrice parmi les fidèles, j'ai lu tous ses écrits (y compris ses poèmes) et mes critiques sur Babelio témoignent de mon admiration sans faille de par les 5 étoiles toujours octroyées jusqu'à ce jour (mais pas cette fois).
Impatiente de découvrir le dernier opus de mon auteur préféré, j'ai réussi à ne pas l'ouvrir avant les vacances pour en jouir pleinement au bord de l'eau et avoir l'esprit libre pour en savourer chaque mot. En effet, je pensais, comme à l'accoutumée, me délecter de la plume acérée et assassine de Michel Houellebecq, de ses provocations, de son cynisme et de sa vision sans concession du monde occidental. le tout me faisant habituellement mourir de rire !
Eh bien… Quelle déception !
Je me suis ennuyée, profondément ennuyée et surtout, je n'ai pas pu rire, ni même sourire… Je me suis même demandée si c'était bien Michel Houellebecq qui avait écrit anéantir… C'est dire !
Tout d'abord la longueur inédite du livre de 736 pages ne lui ressemble pas. Ensuite, je n'ai pas reconnu son cynisme cassant ni retrouvé ses sarcasmes franchement tordants. J'en ai même regretté sa misogynie, ses scènes pornographiques (qui sont devenues dans cet essai des scènes simplement érotiques- Michel vieillirait-il ?), ses personnages dépressifs à souhait qui me font normalement marrer de par leur excès et sa vision noire et réaliste de la nature humaine.
Je n'ai toujours pas compris où Michel Houellebecq voulait nous conduire avec ses généralités affligeantes, ses clichés stéréotypés, ses platitudes politico-socio-philosophiques approximatives qui traînent en longueur ou son début d'intrigue policières sur les attentats numériques qu'il abandonne au fil de l'eau.
J'ai néanmoins continué à le suivre dans les longs couloirs sans âme du Ministère des finances, dans ses rêves sans intérêt, que seul Freud pourrait interpréter, et qui tombent ici comme un cheveu sur la soupe tout au long de son récit… Oui, je me suis accrochée et j'ai continué à le suivre dans son mariage raté qu'il tente de ramener à la vie, dans le récit des élections présidentielles de 2027 qui virent à la méditation métaphysique, dans sa relation amicale avec Bruno (Bruno le Maire ? A ce propos, combien a-t-il perçu pour le qualifier du meilleur ministre de l'économie depuis Colbert ?), dans ses histoires avec les différents couples qu'il côtoie en se posant la question du sexe et de l'amour dans le couple et enfin dans l'accompagnement de son père en fin de vie…
J'ai vainement espéré une envolée littéraire, un éclair de dernière minute. Les 150 dernières pages, plus sobres, mieux construites sont de meilleure qualité et se lisent plus facilement mais je n'ai toujours pas ri.
Lorsque j'ai fermé la dernière page, je me suis sentie vidée, déçue, complètement anesthésiée et surtout anéantie ! Oui anéantie… Michel tu m'as tuer !
Commenter  J’apprécie          61
Les personnages principaux sont si intéressants que Houellebecq a complètement oublié de résoudre les sous-intrigues qui disparaissent tout simplement du texte, le livre, bien que passionné, semble incomplet. Il y a tellement de choses qui ne sont pas finies, qu'avec plus de travail, cela pourrait faire 1000 pages, et je les lirais quand même.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (2865) Voir plus



Quiz Voir plus

Anéantir, la nostalgie Houellebecq

La femme du héros Paul Raison, se prénomme Prudence parce que ses parents étaient fans des ...?...

Beatles
Rolling Stones

10 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Anéantir de Michel HouellebecqCréer un quiz sur ce livre

{* *}