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3,62

sur 2009 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Goncourt a longtemps fuit Michel Houellebecq, si je comprends pourquoi il ne l'a pas eu pour ce roman, je le comprends moins pour les Particules élémentaires.
Si l'on considère souvent La Possibilité comme la suite des Particules, il y a beaucoup plus de différences entre les deux romans que de points communs. On ne peut donc pas dire que c'est une suite.
Par contre, on peut écrire que c'est la suite de l'utopie (dystopie ?) sur l'avenir de l'humanité. Sans vouloir révéler la trame, vous pouvez vous douter qu'il n'est pas reluisant.
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"La possibilité d'une île" de Michel Houellebecq m'a bien plus. Tout d'abord, parce que j'adore les romans d'anticipation et deuxièmement, parce que j'aime beaucoup la plume de Houellebecq.
Cette confrontation entre humain et néo-humain permet à l'auteur de glisser des critiques acerbes sur notre société (le passage sur les "écologistes" m'a beaucoup fait sourire) et bien terriblement fatalistes.
Quelques défauts cependant : des longueurs, notamment lors du récit concernant la secte et le prophète Elohimite, et énormément de passages sexuels, qui sont, à force, lassants!
Je conclurai en disant que c'est un livre qui marque et fait réfléchir, tout en distrayant : cela mérite 4 étoiles!


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J'avais une idée plutôt négative sur cet auteur mais je me suis lancé dans ce roman, favori au Prix Goncourt de 2005. Il aborde notamment le sujet du clonage et de la création artificielle d'une nouvelle espèce. Il est bien écrit et assez structuré. Un livre avec des sujets forts comme le déclin de l'occident, la relation femmes-hommes, le vieillissement et la sexualité. Bref, de la science fiction, même si le roman n'en porte pas le nom !
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Michel Thomas, dit Michel Houellebecq, est un écrivain, poète, essayiste et acteur français, né en 1956, qui est considéré comme l'un des plus grands auteurs contemporains en langue française.

Publié en 2005, « La Possibilité d'une île » est un roman d'anticipation dans lequel un parallélisme est fait entre l'homme tel qu'il est aujourd'hui avec sa particularité d'éprouver des émotions parfois violentes et le même homme mais dans le « futur », « modifié » pour ne presque plus ressentir d'émotion. L'autodestruction de l'humanité est également mise en valeur puisque l'homme du « futur » est en voie d'extinction.

Le roman est l'histoire de Daniel, un humoriste provocateur et cynique qui sombre progressivement dans la dépression en raison essentiellement de son vieillissement qui l'éloigne du bonheur. Deux femmes très belles vont marquer sa vie, l'une recherche l'amour et l'autre le sexe mais au final il recherche les deux et ne les trouvera jamais simultanément. Sa rencontre avec les membres d'une secte qui recherche l'immortalité va le pousser dans des raisonnements auxquels il n'aurait probablement pas songé. L'immortalité peut-elle nous permettre d'accéder au bonheur ? le futur sans reproduction mais avec des hommes et des femmes immortels a-t-il des chances d'exister ?

Michel Houellebecq nous fait partager son point de vue parfois décapant sur le monde d'aujourd'hui nous entrainant malgré nous dans un certain nombre de réflexions intéressantes mais parfois désagréables tant l'univers qu'il a imaginé est vulgaire et dénué d'optimisme. Il nous perd également parfois dans la complexité relative de sa vision et la fin tombe un peu sans que l'on comprenne ce qui l'a provoquée. Pour ma part, je n'ai pas compris dans sa globalité la conclusion à laquelle il aboutit et c'est bien dommage.
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Daniel, humoriste a succès, veut s'éloigner de sa vie présente. Il a connu Marie, qui l'aimait sans retour puis Isabelle avec qui il a été en couple. Ne supportant pas qu'elle vieillisse, il l'a laissée et a rencontré une fille très jeune, totalement décomplexée et qui semble ne jamais être amoureuse. Parallèlement, Daniel rencontre un prophète des temps nouveaux qui annonce une réorganisation sociale, économique et amoureuse du monde. Celui-ci est tué par son fils qui prend sa place. Dans des espaces futurs, on rencontre diverses incarnations de Daniel, de son chien Fox, de Marie et parfois d'Isabelle et d'Esther. A la fin du roman, Daniel, devenu un néo-humain, erre dans des espaces sauvages où les êtres qui subsistent sont devenus cannibales.
Je n'ai pas la prétention d'avoir tout saisi de cette oeuvre complexe et ambitieuse. J'ai été sensible à l'ampleur du projet, à la langue de Houellebecq et à la façons dont il aborde les thèmes de la vieillesse, du dépérissement et de l'amour. Un roman à la conquête difficile mais qui possède un vrai souffle.
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Un très bon Houellebecq qui me rappelle tout à fait la claque que j'avais reçue avec Les Particules élémentaires. Ils se ressemblent beaucoup. A ceci près que dans celui-ci Michou développe une post-humanité issue d'une petite secte et qui propose ainsi une réflexion méta-anthropologique que dans mes souvenirs il n'y avait pas dans les Particules.
Sinon c'est toujours cru, direct, sans gants et ça fait mal d'être un homme (c'est dur ce putain de patriarcat pourri) et ça fait mal d'être une femme (c'est dur ce putain de patriarcat pourri) et le problème de Michou c'est qu'il s'arrête au constat. En tout cas sur ce constat trop juste mais diablement douloureux.
Mais, c'est vrai vieillir c'est une catastrophe, et les jeunes, les jeunes, devront nous traiter autrement que nous ne traitons nos aînés... Enfin, soit. Je déborde.
Un bon Houellebecq.
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Sans doute le livre qui résume à lui seul la plus grosse partie de l'oeuvre romanesque de Michel Houellebecq. L'auteur déclarait lui-même au sujet de la Possibilité d'une île : C'est mon meilleur livre, et je suis bien d'accord avec lui.

Daniel est un comique populaire qui met en scène les travers de la société dans des spectacles au cynisme décomplexé. Comme dans tous les romans de Houellebecq vient la traditionnelle crise où le héros prend conscience de l'absurdité de son existence, et Daniel n'y échappe pas. À mesure que sa vie professionnelle s'enlise et sa vie sexuelle l'accompagnant, Daniel perd goût à tout ce qui faisait son quotidien. Il en vient à fréquenter la secte d'inspiration rahélienne des Élohimites qui, derrière un récit des origines pour le moins fumeux, promet à ses adhérents la vie éternelle dans un corps jeune une fois que les recherches (financées par les membres) sur la reproduction artificielle auront abouti. Daniel les suit timidement, mais il finit par monter dans les grâces du Prophète et gagne ensuite le comité de décision de la secte. Il inaugure, dans ses vieux jours, la pratique du récit de vie, qui sera institutionnalisée par les membres et rentrera dans les codes de ce nouveau culte moderne.

Ce sont les récits de vie des clones de Daniel (Daniel24 et 25) que nous lisons en alternance du récit originel. Situé à des milliers d'années de l'intrigue principale, ce récit parallèle nous donne accès aux questionnements et réflexions des clones sur leur existence pendant qu'ils attendent l'obsolescence de leur corps artificiel.

Ce pari de la forme et l'alternance narrative qui en résulte peut troubler. Il m'a personnellement fallu attendre la centaine de pages pour bien comprendre ce que je lisais, mais une fois la prise de conscience effectuée, l'effet est au rendez-vous. La vision que donnent les clones de cette vie éternelle qui n'en est pas une est absolument terrible et bouleversante. La suppression de la mort a supprimé chez eux des concepts aussi banals que l'ennui, la peur, la joie, toutes ces petites peines et ces instants de bonheur fugitifs qui parsèment nos vies. Mais le summum du tragique est atteint quand on comprend que même l'amour n'y a pas survécu. Les clones lisent les récits de leurs copies antérieures en tentant de comprendre les tracas existentiels que nous éprouvons tous face à l'absurdité de notre condition. Cela n'est jamais dit, mais, au milieu d'une Terre défigurée par l'évolution géologique où la population "humaine" semble avoir été divisée par 1000, les clones de Daniel1, reclus dans une "cité centrale", semblent envier la vie mortelle de leurs prédécesseurs et regretter cette erreur fatale qu'a été le dépassement de la mort, qui signifia aussi la suppression de la vie. L'immortalité, mais à quel prix ? La troisième et dernière partie est tout simplement terrible et empreinte de la désolation la plus totale. Il n'y a pas de bonheur sans malheur, pas d'amour sans haine, et il n'y a que dans la mort que peut jaillir la vie.
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Houellebecq nous emporte au delà de notre réel, sans pour autant nous l'enlever. Une oeuvre de science fiction dans laquelle, les thématiques de l'auteur et ses personnages désabusés sont présents, se frottent à des néo-humains d'un monde qui n'existe pas (encore...)
Ces mondes questionnent toujours, emportent et c'est toujours avec un sens critique et une plume précise que le pari est gagné.
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A la suite de 'La carte et le territoire' du même auteur, et qui reprend quelques un des thèmes de ce roman, je viens de lire 'La Possibilité d'une île'.
On y retrouve les thèmes chers à M.Houellebecq, à savoir
- l'absence de transcendance et de spiritualité du monde occidental, qui se concrétise par la disparitions des religions au profit du syncrétisme et des sectes.
- la domination de la science pour répondre aux espoirs des humains afin de les maintenir jeunes, beaux, et d'allonger leur vie . La science qui vise à proposer un monde artificiel qui supplante peu à peu la Nature, par trop insoumise à l'humanité.
- Ces humains n'ayant plus de volonté réelle et d'ambition mais des besoins matériels et surtout sexuels.
- du fait, le monde se divise en deux catégories, ceux qui profitent de cette orientation, vivent bien; et ceux qui en sont exclus, à jamais indigents.
Mais surtout, les thèmes de ce roman sont :
- l'amour, tel qu'il est perçu par l'auteur, dénaturé par ce mouvement progressiste et implacable.
- la vieillesse qui altère les corps, et atteint ainsi les esprits de ceux qui se voient peu à peu s'étioler et devenir exclus d'un monde qui ne s'intéresse qu'aux jeunes. A tel point que Houellebecq pointe justement l'existence de 'kids'. Chacun devant maintenir à la fois un corps et un code vestimentaire de kid, ou d'adolescent, pour rejoindre la nécessaire insouciance et l'impérieuse indifférence aux questions fondamentales de l'existence et de l'accès au bonheur.
Le sexe et notamment les rapports sexuels sont très présents dans la narration, parfois crûment. Pour l'auteur qui semble se confondre avec le personnage principal, le sexe est l'accès à l'amour, et une porte inévitable vers le bonheur humain.
Ce roman est, du point de vue de l'abord de ces thèmes, très réussi. Cependant, bien que le style et l'écriture de M.Houellebecq ne saurait souffrir d'aucune critique de ma part, j'ai déploré la vulgarité dans laquelle je ne me suis pas reconnu ne serait-ce que dans mes pensées intimes. D'autre part, certaines descriptions (notamment dans les passages relatifs à la secte Elohim) sont longs, plutôt verbeux et sans réel intérêt. Depuis ce roman écrit en 1998, je trouve que le style de l'auteur a considérablement mûri, il ne perd pas son tranchant mais est devenu plus suggestif et imagé.
La fin du livre est, je trouve, assez grandiose, et pose là la conclusion de l'auteur sur la vie, l'amour étant nécessaire pour le bonheur. Cela étant démontré d'une manière cynique (comme est le ton général du livre, à l'image du personnage principal, un humoriste adepte de cette philosophie), par le dernier Daniel qui envie son chien disparu. Je n'en dirai pas plus sur le contenu ;-).
En conclusion, pour les néophytes des romans de Houellebecq et de leur ton, je proposerais plutôt de commencer par 'La carte et le territoire', ou 'Serotonine'. Mieux, regarder l'intervention de Houellebecq lors de 'L'émission politique' en 2017 sur France 2. C'est confondant de réalisme et de profondeur sur l'analyse de la société occidentale et de la France notamment.
Par contre, en toute amitié, je déconseille la lecture de ce livre pour remonter son moral ;-)...

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On retrouve ici le style Houellebecquien typique : un antihéros cynique et désabusé, qui évolue dans une société tombant en décrépitude.
Le récit de cette longue décadence est parsemé de quelques réflexions géniales sur le sens de la vie, les relations entre les hommes et les femmes, la place de la technique.

Houellebecq réalise la projection d'un possible futur répondant au nihilisme qui se développe actuellement dans la société et à l'individualisme matérialiste déjà bien ancré. D'après lui, la suite logique de cette humanité apathique réside dans le clonage, la suppression de tout besoin et donc de tout désir.
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