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sur 1998 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Houellebecq appelons un chat un chat, surtout si on fait de préférence allusion à la femelle de l'espèce. Il est certain que si on lit Houellebecq au premier degré on restera au niveau de cette partie de son anatomie qui rime avec citrouille. C'est avec pareille écriture décomplexée, dépouillée de l'adverbe, proche de la langue parlée que Houellebecq a séduit son lectorat. Une écriture affranchie de toute censure, propre à libérer l'homme de la violence et la licence qui bouillonnent au tréfonds de son être. Avec Houellebecq, seul le bonheur est absent du tableau. Comme tabou. Le réalisme sombre dans la déréliction et clame à longueur de pages le malaise existentiel de son héros. Une lecture qui laisse un goût de cendre dans la bouche.

Avec lui, l'accouplement est le seul acte de la vie humaine qui détourne vraiment de l'obsession de la mort. Forcément, il est créateur de vie. Et pour ceux de l'espèce humaine qui en douterait la Nature y a fait correspondre le plaisir. Ces moments d'extase trop rares, trop courts, trop peu partagés, deviennent pour le coup l'unique objectif de l'existence humaine.

Oui mais voilà, l'individu n'est pas programmé pour l'éternité. Il reste subordonné à l'espèce qui seule survivra. Piètre consolation. Le dépérissement du corps va jusqu'à le priver de ses fugaces instants de grâce, ses seuls instants d'éternité. Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable a pu écrire Romain Gary qui a bien exploré le sujet, comme tant d'autres. C'est le drame du vieillissement. Le monde s'écroule quand la Nature prive le mâle de ses "matins triomphants" chers à Victor Hugo.

Mais au fait, elle, qu'en dit-elle ? Houellebecq ne s'en soucie que trop peu. "Celui qui aime quelqu'un pour sa beauté, l'aime-t-il ?" S'en culpabilise-t-il toutefois en catimini. Cet ouvrage est celui du décalage de l'amour et de la sexualité. Isabelle aime Daniel mais n'aime pas le sexe. Daniel aime Esther qui n'aime que le sexe. La possibilité d'une île est le roman de l'insondable solitude de l'Homme face à son destin. "On nait seul, on vit seul, on meurt seul".

A cette écriture désinhibée, Houellebecq allie une puissance conceptuelle exceptionnelle. Une imagination galopante, tout azimut, méprisante de la bienséance ringarde qui a essoufflé ses prédécesseurs dans l'art d'écrire. Quant à être visionnaire, on ne saurait dire tant le paysage est sombre. Mais peut-être a-t-on peur qu'il ait raison. Si dans un futur plus ou moins proche le clonage remplace l'accouplement pour reproduire l'individu, sûr que l'amour qui peinait déjà à s'imposer n'aura plus de raison d'être. Misère sexuelle, misère affective seraient-elles l'avenir de l'espèce. A moins que ce ne soit déjà le cas ?

Mais pourquoi ai-je donc lu Houellebecq, moi qui vis sereinement ma vie d'autruche, la tête dans le sable à n'oser affronter la triste réalité de ce monde ? Sans doute parce qu'une femme a eu la force de conviction séductrice de m'ouvrir les yeux sur la seconde lecture qu'elle avait faite de cet ouvrage. Celle qui rime avec toujours, et pas avec citrouille. Où avais-je donc la tête ?
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Il m'a été très difficile d'aller au bout de la Possibilité d'une île. D'abord parce que, comme chaque fois chez Houellebecq, les scènes de sexes sont pénibles. Pénibles parce que trop nombreuses, trop crues et trop masculines. Ensuite parce que La Possibilité d'une île est un roman très long. Très long pour dire, finalement, peu de chose: nous sommes dans une société jeuniste; les "kids" ont TOUS les droits, toutes les libertés et les vieux doivent être considérés pour ce qu'ils sont: des déchets. Etant une femme ayant passé le cap de la quarantaine, je peux vous dire que ce roman m'a profondément ébranlée et déprimée. Pourtant... le génie de Houellebecq c'est d'avoir raison, c'est de savoir saisir l'essence de notre monde, avec humour et donc cruauté. Ce n'est pas pour rien que le personnage principal est un humoriste. D'ailleurs le début est très drôle. Ensuite, on s'étrangle. Mais l'essentiel n'est pas là car La Possibilité d'une île est aussi un roman sur l'amour et ça vaut le coup de le lire jusqu'au bout.
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Je dois d'abord préciser que si la personnalité de Michel Houellebecq ne me plaît pas vraiment ses romans m'ont toujours fascinée. Il a un vrai talent d'écrivain et des dons de visionnaire.
Je suis contente d'avoir choisi une version audio pour lire "La possibilité d'une île" le seul roman pour lequel j'avais un apriori négatif. La lecture de Stéphane Ronchewski est vraiment excellente d'autant plus qu'il a le même timbre de voix que Frédéric Beigbeder ce qui est assez approprié à ce genre d'histoire hors norme.
Ce roman futuriste n'est pas simple à raconter et il faut un moment pour comprendre le sujet.
C'est l'histoire de Daniel, un homme cynique à la Houellebecq. Il est comique de métier mais il ne me fait pas rire car ses one-man-show sont aussi affligeants et de mauvais goût que les travers dans lesquels évoluent la société (racisme, pédophilie, parricide, torture, barbarie, pornographie... et j'en passe).
Ses amours perturbées entre Isabelle qui aime l'amour et pas de sexe et Esther qui aime le sexe et pas l'amour vont le rapprocher de la secte des Elohimites avec son gourou dominant sexuel à la recherche de l'immortalité. de là un grand volet de science-fiction avec des manipulations d'ADN.
Pour autant, Daniel ne s'intéresse pas au sort de l'humanité en ce début de 21ème siècle mais plutôt à lui-même et décide de raconter sa vie sous forme de récit.
Cet élément est essentiel puisqu'il constitue le journal de Daniel1. Ce sont ses réincarnations sous forme de néo-humains numérotés jusqu'à Daniel25 qui vont se pénétrer de ce récit pour comprendre ce qu'il s'est passé en deux millénaires.
Ce que l'on entend alors (enfin de ce que j'ai compris) c'est : regarder ce que vous avez fait de la planète et de la civilisation !
On s'en doute un peu avec Houellebecq, c'est sombre voire démoralisant car c'est une façon de décrire la fin de l'humanité. Il nous rappelle que le processus d'extermination est engagé et si cela heurte ma sensibilité d'optimiste j'ai l'impression que tout n'est pas entièrement faux dans ce roman dérangeant qui ne laisse pas indifférent. Même s'il n'est pas toujours facile à lire, il force à la réflexion.

Je remercie vivement les éditions Audiolib et Babelio qui m'ont offert ce livre audio dans le cadre d'une opération masse critique.


Challenge ABC
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Aporie : contradiction insoluble qui apparaît dans un raisonnement. Et ce roman sociologique d'anticipation en révèle plus d'une.
Daniel, humoriste quadragénaire, se définissant lui-même comme un « Zarathoustra des classes moyennes », nous fait le récit de sa vie, entrecoupé de ses nombreuses réflexions sur ses contemporains et évidemment sur ses états d'âme. Nombriliste, narcissique, obsédé sexuel, Daniel se complaît dans l'introspection stérile.
Daniel24, un néo-humain, clone de Daniel, nous propulse ensuite deux millénaires en avant, dans un monde où les relations sociales sont devenues inexistantes dans le but d'abolir toute souffrance morale. Seuls les liens avec les chiens domestiqués sont autorisés.
La construction du roman alterne donc entre ces deux voix, celle du présent et celle du futur; Michel Houellebecq s'offre ainsi une plateforme idéale pour disséquer cruellement la société occidentale et son avenir plutôt sombre. Malgré le pessimisme ambiant distillé par l'auteur et son écriture impitoyable, j'aime de plus en plus me plonger dans son univers particulier, lui que j'avais délaissé après la lecture de Plateforme. Peut-être est-ce la maturité qui m'y incite de nouveau? Quoi qu'il en soit, Houellebecq ne tombe jamais dans la facilité ni la banalité.
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Quand Michel Houellebecq se frotte à la science fiction, cela donne un récit hors norme. On ne trouvera point dans ces pages de rebondissements bondissants prémâchés mais une réflexion sur la vie, l'amour, la postérité... Et c'est passionnant. Chaque clone doit écrire sa vie pour que le suivant puisse s'approprier les souvenirs du Daniel originel. Qui est un homme banal, promis à la vie éternelle mais qui n'en fait rien. Ce roman est fascinant dans sa construction impeccable. Il est aussi éminemment romanesque, épique alors que le style reste neutre, "blanc", quasi sans souffle.
Houellebecq a lui même adapté son livre sur grand écran. L' a dû faire 20 entrées. Et au vu du résultat, c'est déjà beau. Un navet de la plus belle eau. Je ne l'ai pas vu en entier, on dirait un film d'auteur hongrois dépressif tourné sous la dictature communiste... Reviens à la machine à écrire vieux, le travelling c'est pas pour toi...
Evidemment, il faut adhérer à l'écriture Houellebecquienne, c'est loin d'être un écrivain consensuel, malgré ses ventes faramineuses et son prix Goncourt. C'est là tout le paradoxe de ce misanthrope. on le sent, Houellebecq aurait préféré être Mick Jagger que ce Céline aux petits pieds et physique ingrat. Tant mieux pour la livritude ! L'a du reste tâté de la chanson, Michel, et hum... Reviens à la machine à écrire vieux, le synthé c'est pas pour toi...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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C'est ma première incursion dans le monde de Houellebecq et le voyage fut perturbant et interrogatif.
Le personnage principal, un homme cynique, pour qui l'amour se ne conçoit qu'en terme de sexualité qui est un acte de vie, est désenchanté par son dépérissement physique. Une solution : se réfugier dans une secte qui prône le sexe débridé et libéré, et qui promet l'éternité ; sans doute le moyen de trouver enfin le bonheur, la possibilité d'une île.
« Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ? » Ni mérite, ni envie, cette vie éternelle déchargée de toutes les émotions et pulsions est d'une mortelle perspective. Et le fac-similé Daniel 25, au-delà du temps, ira chercher cet espace de bonheur en vain...
C'est un roman totalement sombre sur les relations humaines et sociales sans aucune perspective positive. le désenchantement profond de l'auteur est donc perturbant mais a le mérite de nous interroger sur la physionomie de notre société. Clivant pour certains par ses provocations et ses obsessions, je reconnais là un fin observateur de notre société qui n'hésite pas à passer de Schopenhauer à Britney Spears pour argumenter son propos et moi je kiffe.
L'écriture est tout simplement magnifique et contribue grandement à cette première expérience réussie pour moi.
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Daniel 24 puis Daniel 25, deux millénaires après notre ère, commentent le "récit de vie" de leur ancêtre, Daniel 1 qui vit à notre époque. Daniel 24 devient Daniel 25, très simplement, la méthode de clonage permettant de vivre éternellement, d'où les numéros. Ce sont des néo-humains. Les commentaires sont brefs mais éclairent d'un autre point de vue la vie de Daniel 1 qui est le récit plus long, la "diégèse" par laquelle tout a commencé.
Daniel 1 est un comique célèbre et riche profitant au départ de la société de consommation : belles voitures, maison sur la côte Espagnole puis il rencontre les elohimites, sorte de secte - Elohim- qu'on prend encore pour de joyeux illuminés qui préconisent la vie éternelle par un prélèvement d'ADN et dont le "prophète" profite du discours de libération sexuelle pour sauter sur tout ce qui bouge. Dès lors, et après un stage en tant que VIP dans l'île de Lanzarotte, chère à Houellebecq, Daniel se sent attiré par les élohimites. Approchant la cinquantaine, il se sent diminué et a conscience que la société et ses plaisirs ne sont faits que pour les jeunes. de plus se amours contrariées avec la belle Esther le poussent au repli, seul avec son chien Fox.
A travers ces récits, Houellebecq donne une vision à mon sens assez juste de la fin des croyances et plus exactement des religions monothéistes. On sent l'auteur renseigné sur les évolutions en biologie, les phénomènes de société, notamment ce jeunisme qui relèguent, une fois un certain âge, les vieux après que les enfants les ont copieusement exploités. Car l'enfant, dans la deuxième phase de la politique élohimite est proscrit et le narrateur se plaît ainsi à narrer une campagne publicitaire anti-procréation. le mouvement de Daniel1 vers sa vie éternelle est suivi dans le futur de celui de Marie 23 vers les humains -appelés alors "sauvages", vivant dans les ruines de l'ancien monde un peu à la manière des primitifs -puis de celui de Daniel 25 vers le monde sensible revisitant les moments clés de la vie Daniel 1 car les néo-humains ne communiquent que par ordinateur comme le msn de nos jours et chaque fois, le narrateur donne un numéro d'IP, ce qui est assez troublant. Leur langage est composé de poèmes plus au moins élaborés renvoyant encore au romantisme prégnant de Daniel 1. Les néo-humains ne souffrent pas au sens humain du terme mais la quête finale de Daniel 25 montre son envie non seulement de comprendre les humains mais aussi d'en éprouver leurs sensations. Quelque part, les personnages se rejoignent dans un futur indéfini.
Ce qui est fascinant chez Houellebecq, c'est son cynisme au regard des "valeurs actuelles". Pour lui les religions vivent leur dernière heure, l'Islam est fondamentalement machiste. le titres des sketches du comique Daniel 1 (on y fait une allusion à Desproges) sont en ce sens éloquents et d'une infinie provocation : "parachutons des mini-jupes sur la Palestine"; "On préfère les partouzeuses Palestiniennes" etc. le style adopte ce ton mi-narratif mi-explicatif que lui seul sait utiliser et, si le discours n'est pas toujours très optimiste, l'ouvrage est un grand roman qui traite bien de notre époque. Houellebecq, au contraire de ses confrères écrivains, a une vision du monde qu'on peut ne pas partager mais c'est un des rares à aussi bien rendre compte du présent et de l'avenir proche.'
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"La possibilité d'une île".


Ce titre, aussi magnifique qu'évocateur, n'a pas été sans me faire penser, toutes proportions gardées, à la manière dont Fitzgerald à choisi le titre de son chef-d'oeuvre absolu, Tendre est la nuit, également issu d'un poème, cette fois-ci celui du poète anglais Keats.


C'est avec un certain regret de quitter ce roman que je l'ai refermé il y a quelques semaines. Dans l'ensemble, Houellebecq se montre toujours aussi captivant et talentueux. Il m'est néanmoins arrivé de relever des passages, certes rares, qui ont pu me donner une impression quelque peu désagréable de banalité, notamment lorsqu'il fait asséner à son narrateur de fausses évidences. Cela explique que je m'en suis tenu à quatre étoiles et non pas cinq.


J'en citerai une seule: selon le narrateur, Daniel, les jeunes ne tomberaient plus amoureux, ou refusent le sentiment amoureux (je ne compte surtout pas me lancer dans l'autofiction, que je méprise, mais force est d'admettre que, bien qu'ayant 23 ans, je n'ai reconnu ni moi-même, ni un assez grand nombre de mes amis dans cette mentalité-là).


Cette unique réserve étant faite, le roman se révèle être d'une originalité assez peu commune, et d'une lecture fluide et agréable. Houellebecq réussit le tour de force de nous rendre sympathique une secte, inspirée de manière transparente des raëliens, dont l'objectif serait à terme de pouvoir donner à l'homme tout à la fois l'immortalité via le clonage et la délivrance des souffrances que causent les émotions, notamment liées au désir sexuel.


(ATTENTION: je ne cautionne en rien cette secte telle qu'elle existe dans la réalité, j'affirme juste que dans le monde FICTIONNEL construit par Houellebecq, elle est rendue avenante)


L'alternance du roman entre les mémoires de Daniel 1 (l'original) et les commentaires qu'en font ses différents clones nous montrent à terme que si l'immortalité et l'annihilation des désirs humains ont bien été atteints, les hommes n'en sont finalement pas plus heureux: cette nouvelle humanité ne vit plus que dans une torpeur sans fin...A tel point que Marie, une de ces transhumaines, finit par se lancer dans un voyage qui lui permettrait de rencontrer les anciens hommes (qui sont revenus à l'état préhistorique) supposés vivre dans un bonheur qu'elle ne possède pas...Comme si finalement la possibilité du bonheur était précisément indissociable à la capacité d'éprouver du désir, au risque d'en souffrir.


Une fois encore, dans cette incapacité radicale de l'humanité à atteindre le bonheur se trouve le pessimisme radical de Houellebecq...Ce pessimisme est bien ancré, si l'on observe de plus près la structure sous-jacente au roman:

1/Une secte dépeinte de manière positive.
Cela en dit long sur la faillite de la modernité, qui prétendait délivrer l'homme des questionnements liés au sens de son existence, ses origines, etc. par l'extension continue de la connaissance scientifique du monde d'une part, et par l'amélioration tout aussi grande de ses conditions matérielles d'existence (ce qui est un progrès énorme, cela va de soi).
Or le vide béant crée par la fin des religions traditionnelles n'a pu être rempli par le rationalisme moderne et les diverses constructions idéologiques apparentées (communisme notamment). La démocratie libérale elle-même semble s'être anémiée. Les sectes, dont celui au coeur du roman, semblent proliférer sur ce terrain-là.


2/Une secte qui finalement systématise l'usage de la science moderne
Le salut que propose la secte a évacué une grande partie des éléments surnaturels sur lesquels reposent les religions classiques. La seule lubie des Elohimites à cet égard est, à vrai dire, la profession de foi en la venue d'extraterrestres à accueillir dans une ambassade.


L'église Elohimite propose en effet un salut entièrement dépendant de l'avancée des recherches scientifiques de la secte, en matière de clonage et de modifications de l'organisme humain. En ce sens, cette secte est pleinement ancrée dans la modernité contemporaine d'où toute référence à une transcendance d'ordre surhumain, divin est largement disqualifié. A cet égard, les derniers chapitres du roman dépeignent bien l'effondrement des religions anciennes face à l'expansion de l'Elohimisme.


3/L'invalidation radicale de tout forme de salut.
Les objectifs scientifico-religieux de l'Eglise Elohimite atteints, plusieurs siècles après, la condition humaine nouvelle demeure guère reluisante. le salut n'est pas venu de cette spiritualité nouvelle, fondée sur la science, pas plus qu'elle n'est venue des sociétés anciennes que de la modernité actuelle.


Ce roman semble être presque une dystopie, si l'on considère finalement que Houellebecq prophétise d'une certaine manière le caractère insoluble du problème du bonheur, qui demeurera indépendamment des évolutions d'ordre techniques et sociales que peut connaître l'humanité.


P.S. D'après un article du Figaro, Houellebecq travaille sur un nouveau roman. J'ose affirmer que c'est le seul article d'actualité que j'ai eu plaisir à lire ces derniers temps...
http://www.lefigaro.fr/livres/2014/04/24/03005-20140424ARTFIG00009-michel-houellebecq-je-ne-compte-pas-mourir-prochainement.php
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Découverte du fameux Michel Houellebecq avec cet ouvrage! Univers gris sur lequel l'auteur pose un regard cynique et désespéré ! Rien ne pourrais donc sauver l'humain et l'humanité lassés de tous les excès et de la plus part des grands échappatoires de la spiritualité! Mais pourtant dans cette mare glauque où l'homme moderne se débat pour éviter le néant total émerge une "île" qui offrirait une espérance de post spiritualité et d'éternité.....vertigineux!!!
Belle maîtrise de l'écriture ! Une vision documentée et sans complaisance sur l'homme et la société qu'il a construite mais , franchement il me manque de l'Espérance!
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Houellebecq est un provocateur, et il fait ça bien. C'est le but. Nous secouer, nous malmener. ça fait mal au début, mais bizarrement à la fin, on réfléchit (ben oui c'est dur de faire marcher notre cerveau, faut des électrochocs). "La possibilité d'une île" ne laisse pas indifférent. ça ne peut pas laisser indifférent. On y pense encore longtemps après. Parce que c'est bien écrit, c'est bien construit, même si ça parle de cul, que c'est malsain, morbide et que ça dérange. La société décrite comme "l'actuelle" est pourrie, malsaine, dépravée, et oui, on a envie de refermer le livre. Peut être aussi parce que ce qui est décrit n'est pas si loin de notre actuelle réalité, on est même en plein dedans... mas on préfère ne pas voir. Et puis on se met à rêver de ce "futur clonal", propre et organisé, la mort programmée, une vie achetée et planifiée. Et puis, on se sait pas comment, de façon imperceptible, nos impressions s'inversent. Et quand on referme le livre on se dit que le pire est à venir.
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Au cours d'un spectacle de vacances avec ses parents.

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