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3,56

sur 2555 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une vie « problématique ».
Lui et d'autres qui flirtent au bord d'un gouffre qu'ils définissent comme la vie : dure, décevante, répétitive.
Un bâton pour survivre, l'anti-dépresseur qui n'est pas sans conséquence sur la virilité du narrateur.
Virilité revendiquée, expliquée, disséquée au gré des femmes rencontrées dont certaines jouent également avec l'extrême.
Une aimée et perdue bêtement engendre lors de retrouvailles non abouties un délire poussé au paroxysme mais auquel le narrateur ne donnera (heureusement) pas suite.
Une amitié de pochards en mal d'être, blessés au plus profond d'eux-mêmes dans leurs amours, dans leurs engagements professionnels, dans la dérision de leurs espérances.
Une vie entre hôtel « fumeur », un bungalow qui donne lieu à une découverte pédophilique (rien ne nous sera épargné), une maison où flottent d'autres vies, etc…
Un peu d'humour, quelques idées générales transformées en vérités, un style qui interpelle le lecteur, des milieux relativement aisés, un amalgame qui, avec un doigt d'humanité en dernière partie, fait qu'on ne lâche pas le livre.
Une descente aux enfers, une descente lucide sans retour possible, tel est l'être qui se débat au cours de ces pages.
Une analyse extrême qui aurait sûrement intéressé le « guignol viennois » (dixit l'auteur).
Et enfin la question : que retiendrons-nous de cette lecture, que nous apporte-t-elle?
La réponse ici m'appartient : la perception intense de la noirceur, d'histoires de gens auto-destructeurs qui se donnent le droit de dire jusqu'à l'écoeurement, de se raconter dans les détails les plus vils et c'est réussi, parfois nauséeux.
Il ne demeurera pas dans ma mémoire comme un livre indispensable et mémorable.
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La première moitié du livre qui relate les déconvenues amoureuses du narrateur Florent-Claude est plutôt ennuyeuse et sans grand intérêt pour le lecteur. La suite est plus captivante, car notre antihéros sombre dans une dépression chronique et l'art du suspens que maitrise parfaitement Houellebecq veut qu'on ait envie de savoir comment il va s'en sortir. La sérotonine (composant du Captorix, médicament prescrit par son médecin) entraine l'impuissance, ce qui va aggraver son état. Impuissance réelle et symbolique face à un monde en décomposition, c'est une des thématiques essentielles pour l'auteur et ses personnages en sont l'illustration parfaite. Elle est l'occasion d'une belle plongée dans le réel : la France rurale et le désespoir des agriculteurs face à un marché mondialisé sont évoqués avec une certaine justesse en parallèle avec celui d'un homme sur le déclin confronté à l'absence de désir et à la solitude...
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Sérotonine est un livre sur cette hormone du bonheur que le personnage principal prend sous forme d'antidepresseur
Il a la quarantaine et quitte sa compagne une jeune japonaise
Il quitte également son travail de cadre dans l'agro alimentaire part vivre dans un hôtel
Il se remémore ses précédentes compagnes
Puis il va voir un ami de son époque étudiante qui est devenu agriculteur et qui galère
Sur 350 pages il y en a 15 sur cet ami et sa révolte
J'apprécie son écriture sur la description de la société française mais son avis sur la femme pas du tout
Bonne lecture mais en lisant en diagonale les passages sur la femme
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Houellebecq est un affreux... Un affreux cynique et provocateur qui poursuit son aventure littéraire toujours sur la ligne de crête de la bienséance. Un affreux qu'on n'arrive pas à détester, tellement il a du talent.

"Serotonine" est la lente glissade d'un homme qui se coupe du monde pour s'enfoncer dans une profonde dépression. Une trajectoire acceptée réalisée avec détachement et indifférence qui donne lieu à quelques développements fulgurants sur les maux de notre société. Comme un sociologue passif, Houellebecq nous rend compte de ce qui ne va pas, avec la sécheresse de celui qui ne croit plus en rien, et se met en mode survie. Autant dire qu'il ne faut pas être déprimé pour s'attaquer à cette lecture.

Mais derrière ce constat peu engageant, il y a une écriture primesautière et sautillante qui s'engage loin dans des voies de traverse, avec le bonus des obsessions houellebecquiennes. C'est jouissif... L'auteur sait mieux que personne attacher le lecteur à son personnage pour l'entraîner à sa suite dans ses divagations et ses fantasmes. L'humour perce toujours sous l'humus de la noirceur, si bien que la lecture reste un plaisir qui se prolonge. Où va-t-il chercher tout cela ?... Sa vision d'un destin non-contrôlé où l'homme se laisse balloter par les événements et ses pulsions sonne souvent juste, même si on veut se défendre contre ce pessimisme exacerbé qui s'oppose à tous les rêves de la jeunesse. Houellebecq est le chantre du réalisme le plus brutal.

Le livre enfonce le lecteur toujours un peu plus, et la fin apparaît pénible, et quasi irritante par l'abandon de lui-même du personnage. Un livre qui se résume par une flèche tournée inexorablement vers le bas. Une dépression sans retour... Heureusement, il y a quelques éclairs dans le récit, en particulier au début lors d'une rencontre fortuite dans une station-service avec deux jolies femmes souhaitant qu'on regonfle les pneus de leur voiture. Dans cette péripétie, Houellebecq est éblouissant de drôlerie. La mécanique du désir naissant chez l'homo erectus est brillamment restituée par un auteur qui ne s'interdit rien. Ames chastes, s'abstenir...

Au final, un livre dans la lignée des précédents, mais peut être un peu plus noir. Surtout que Houellebecq dresse un paysage crépusculaire du monde agricole. Espérons qu'il continuera à l'avenir à nous enchanter par la finesse de son écriture, sans nécessairement nous plonger dans une déprime collective.
Lien : http://calembredaines.fr
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Florent-Claude, quarante-six ans, déteste beaucoup de choses dans sa vie, jusqu'à son prénom qu'il trouve ridicule. Florent-Claude est dépressif (mais il se soigne en se gavant d'anti-dépresseurs !) Malheureusement, le résultat en est un excès de sérotonine (censée lui redonner la pêche) qui bousille sa libido … Un des effets indésirables avec l'impuissance et la nausée (ouf ! il n'a pas de nausées …)

Michel Houellebecq nous décrit un personnage ambigu et pétri de paradoxes, phallocrate et vulgaire comme le sont souvent ses « anti-héros ». Un homme qui se remémore ses amours avec si peu de poésie … On a un peu envie de refermer le roman, à ce moment là.

Et pourtant, lorsque Florent-Claude nous décrit également la souffrance paysanne normande et sa lutte incessante pour s'en sortir, sa révolte légitime devant l'injustice de la politique agricole, c'est criant de vérité, c'est émouvant … Alors on se demande où commence et où finit la provocation dans les écrits de l'auteur. Et pourquoi il s'acharne à vouloir nous choquer en permanence … Pourtant on doit lui reconnaitre le courage de ses opinions, même si on aimerait qu'il les dévoile en y mettant un peu plus de fioritures … Bon, allez, on va dire que Florent-Claude, ce n'est pas lui … pas complètement …

Si je persiste à lire les romans de Michel Houellebecq, qui ne m'a vraiment « bluffée » qu'avec son Goncourt (« la carte et le territoire », 2010) c'est parce que j'ai découvert un homme un peu différent de l'idée que je m'en faisais, (un homme pas si blasé que ça, finalement) dans le film « Thalasso », sorti en 2019 (plus désarmant que lui : tu meurs, lorsqu'il pleure sur la disparition de sa grand-mère tant aimée …)

Mais là Michel, lorsque vous donnez la définition d'une chambre parentale (dressing plus salle de bain) afin que vos lecteurs de la classe populaire puisse intégrer de quoi il s'agit, franchement ! C'est ce qui reste un mystère chez l'auteur : ironie moqueuse pour nous faire sortir de nos gonds ou mépris total d'une partie de la nation qu'il imagine trop inculte ?… Si je n'ai pas détesté, je n'ai pas eu non plus de coup de coeur … Et vais probablement en oublier le contenu assez rapidement … Ce qui ne m'empêchera pas de lire le prochain !
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Écouté en livre audio

Si la lecture de l'acteur est une vraie réussite, un Houellebecq de la parole, il faut reconnaître que je souscris à l'idée générale selon laquelle ce n'est pas le plus réussi des ouvrages de l'auteur contemporain. Peut-être nous commençons à nous lasser d'une certaine allégorie de la vie et de la personnalité de l'auteur, peut-être ses descriptions à tort et à travers de la personnalité un peu obscure, sombre, dépressive du narrateur (de l'auteur?) amènent à une certaine lassitude...bref (utilisé à peu près 200 fois dans le récit). Il reste malgré tout un peu de plaisir, tout n'est pas perdu, à l'écoute de l'ouvrage, en particulier sur sa première partie, mais ce n'est pas (plus) totalement un plaisir total.
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« Sérotonine » m'a fait osciller entre charme et nausée. J'ai éprouvé de l'aversion pour le narrateur et personnage principal du roman. J'ai trouvé ce quadragénaire déprimé parfaitement abject et dégoutant, faible et irresponsable. Ce dernier nous raconte sans filtre sa chute, ses turpitudes et ses bassesses, nous inflige ses réflexions misanthropiques, misogynes ou homophobes. Bref un personnage détestable auquel on ne veut surtout pas s'identifier. Et pourtant auquel on peut s'identifier par certains aspects. Car, à travers son regard, Houellebecq nous livre une réflexion sur le sentiment amoureux, comment le dépister, comment l'entretenir, comment le détruire. Et son exploration du monde agricole montre qu'il en a une profonde compréhension à défaut d'empathie. Et encore, j'ai senti de la bienveillance pour les victimes de cet immense plan social invisible et silencieux, de la sollicitude pour leur souffrance car les laissés pour compte du système sont aussi les héros de ce livre. Et tout cela dans une langue très claire, drôle et pathétique à la fois, dans une écriture juste malgré quelques longueurs ou platitudes que le cynisme des propos ou leur ton provocant ou caustique n'atténue pas toujours. Tantôt désopilant ou bouleversant, tantôt léger ou indigeste, Houellebecq ne laisse pas indifférent.
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Après avoir résisté à l'appel des sirènes (tant médiatiques qu'issues de mon proche entourage), j'ai lâché et décidé de me confronter au phénomène Houellebecq en lisant son dernier livre Sérotonine.
Si le tout début du livre - particulièrement son incipit et sa première page - m'ont enthousiasmée, l'excitation est bien vide redescendue. Seul le passage sur les agriculteurs a réussi à, de nouveau, susciter mon intérêt. Bref, au moment de clore le livre, je me suis interrogée sur le pourquoi d'une telle aura.

Certes, le livre est bien écrit et un certain nombre de phrases acerbes peuvent être notées. L'analyse de la société libérale est crue, réaliste, et donne à plusieurs reprises le cafard… Pour autant, il m'a semblé que de nombreux passages se répétaient sans forcément présenter d'intérêt ; les digressions pornographiques ne sont pas toujours justifiées, voire parfois totalement hors de propos… Quant aux personnages, il manque à mon sens de profondeur et s'avèrent relativement simplistes.

Contrairement à ce que j'ai pu entendre ci et là j'ai été loin de découvrir le nouveau Baudelaire !
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C'est la confession d'un homme en pleine déprime. Il a l'impression d'avoir tout raté dans sa vie, sa vie professionnelle et ses amours. Il décide de disparaître des radars. Il nous confie ses échecs amoureux de Yuzu la nympho à Claire « l'omelette norvégienne », froide à l'extérieur, chaude à l'intérieur, et d'autres, je passe les détails...
Il fuit Paris pour la Normandie, renoue avec un ami d'enfance aristo-agriculteur, qui a encore la force de se battre mais dont le combat finira mal.
Voilà un livre profondément pessimiste, sur un monde dur, sans amour, sans perspective, impitoyable pour l'espèce humaine, et misogyne.
Malgré tout cela se lit avec plaisir, c'est teinté d'un humour parfois subtil, ironique et grinçant. Il aborde des thèmes bien contemporains tout en étant est un peu superficiel et dilettante et il est agrémenté, pour ceux qui aiment ça, de scènes de sexe bien réalistes. Après tout, dans le monde tel qu'il est décrit ici, c'est peut-être nécessaire, comme une pincée de sel dans une bonne recette... A chacun de se faire son opinion.
Houellebecq est-il un grand écrivain ? le débat divise les amateurs de littérature. Je ne sais pas. Ma première réponse a été de dire que « Houellebecq est pour les catégories sociologiques CSP+ ce que Musso est pour le grand public ». Ce qui ne répond pas à la question. Je la laisse donc pendante.
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Inutile pour Houellebecq de déployer la promotion d'un nouveau livre… Les médias assurent son lancement avec efficacité, les multiples commentaires et critiques le prouvent. le lecteur que je suis n'est ni inconditionnel de l'écrivain, ni indifférent à ses propositions littéraires, mais un curieux qui tente de clarifier des impressions.
Michel Houellebecq poursuit la plongée dans la dépression, collective et personnelle. Il aime provoquer par un retour appuyé aux fantasmes sexuels, à la pornographique, au vocabulaire vulgaire et glauque.
Le personnage principal, Florent-Claude Labrouste, tente un impossible retour sur son passé. Dans une vaine recherche de ses anciennes amitiés et liaisons, il s'enfonce dans la misanthropie et une médicalisation suicidaire. le bonheur lui a échappé, il était pourtant possible mais la peur, le refus d'une réalité éloignée de l'idéal l'isolent.
Le roman est inégal, les sujets abordés sont divers et la construction de l'ensemble paraît rassembler des prises de notes. Les passages répétitifs et à l'intérêt limité (sur le sexe …) alternent avec des réflexions et un tableau (plutôt) réussis de la société (la situation du monde agricole est saisissante).
« Sérotonine » ne laisse pas indifférent, il provoque des sentiments contradictoires à la lecture. Du « c'est trop », le lecteur passe au sourire quand l'ironie, l'humour et le cynisme montrent une lucidité froide devant la réalité . Reste à s'échapper au désespoir……

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