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Quand le talent de conteur de Hubert ("Peau d'Homme") rencontre celui du dessinateur de "Jolies Ténèbres", alias Kerascoët, cela ne peut rien donner d'autre qu'un ouvrage audacieux, original et réussi.
Cela donne "Miss Pas Touche" prêté par une amie et dont je viens de dévorer les deux premiers tomes (ça tombe bien: les tomes 3 et 4 m'attendent sur la table du salon!).

Nous sommes dans les années 30, dans ce Paris un peu canaille, un peu frivole, un peu Bohème que la littérature et le cinéma savent si bien camper. Celui des chansons réalistes, d'Arletty, de Marcel Carné et de Pierre MacOrlan.
Celui aussi, interlope et dangereux, des apaches, de la brigade des moeurs et des maisons closes.
Le Paris louche, l'envers des années-folles qu'on ne met pas sur les cartes postales.

Agathe et Blanche sont deux soeurs fraîchement débarquées de leur province. Pour vivre, elles se sont faites domestiques chez une riche bourgeoise qui leur loue une mansarde mal isolée aux murs fendillés. Si Blanche est une jeune fille sage et réservée, Agathe aime aller danser le soir dans les guinguettes qui longent la Marne.
Ses sorties ne sont pas du gout de sa soeur d'autant plus inquiète que depuis quelques temps un tueur de jeunes femmes rôde, tueur que les journalistes, jamais à cours d'inspiration, ont affublé du titre de "Boucher des Guinguettes".

Elle avait raison de s'inquiéter Blanche… Poussée par le malheur et l'adversité, par la vengeance aussi, la jeune fille entreprend de mener sa propre enquête pour tenter de démasquer et de mettre hors d'état de nuire le Boucher des Guinguettes et pour se faire, elle se fait engager au Pompadour, une maison close de luxe, de celles qui ne reçoivent que riches ministres, princes de sang et militaires haut-gradés, sans se douter un seul instant de ce à quoi elle sera confrontée…

Mélange d'étude de moeurs et de thriller, d'érotisme et de polar "Miss Pas Touche" est une vraie réussite tant du point de vue graphique que scénaristique.
Les illustrations oscillent entre clair-obscur et couleurs éclatantes et foisonnent de détails, de minutie et de vivacité. Elles parviennent à suggérer plutôt qu'à montrer et c'est brillant!
Le scénario est quant à lui prenant et très riche. Il y a l'enquête et les meurtres (qui ne sont pas sans évoquer Jack l'éventreur bien des années plus tard), il y a la vie et les intrigues au coeur de la maison close. Au passage, les auteurs en profitent d'ailleurs pour fustiger l'hypocrisie des dirigeants bien-pensants qui prêchent la moral et la virginité avant le mariage mais qui passent leurs nuits à faire subir le pire à des filles dont c'est le gagne-pain.
Tout cet aspect de la bande dessinée m'a d'ailleurs rappelé un roman que j'ai beaucoup aimé récemment: "Un bref désir d'éternité" et dans lequel on retrouve un Paris louche et presque schizophrène si séduisant dans la fiction parce que le creuset idéal pour des intrigues sombres, bien ficelées et qui savent donner matière à réfléchir telle que l'est celle de Miss Pas Touche, plus engagée qu'elle n'en a l'air au premier abord autant qu'extrêmement divertissante.

Enfin, un mot sur les personnages de cette Bd qui ne peuvent laisser indifférents: il y a les attachants, les mystérieux, les détestables si crédibles qu'on oublie qu'ils ne sont que de papier et qu'on ne veut plus lâcher après avoir terminé ce premier tome. Si, si!
Il y a Blanche, il y a Joe et il y a Annette, poupée blonde dont on sent qu'elle vacille sous le poids de ses secrets et de ce monde inique, laid, écoeurant et irrésistiblement feuilletonnant…

Feuilletonnant, oui...
Et quant à savoir si notre héroïne démasquera le tueur avant qu'il ne soit trop tard et si elle y laissera la dignité et surtout la fierté qu'elle défend bec et ongles, c'est dans le tome 2 que ça se passe!









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Quand on télétravaille, et qu'à un moment la concentration ne veut pas (toute seule face à l'écran c'est pas toujours évident)... la solution c'est la diversion. Donc Hop... une petite BD.
48 pages c'est vite lu.
J'ai a peine eu le temps de m'attacher à un personnage que pfft, il était plus là. Et ça vire dans une ambiance un peu particulière d'une maison close.
Et la BD devient alors une sorte de recueil de portraits des différents personnages qu'on pouvait y croiser. C'est rude, violent.
J'ai un peu l'impression d'être un voyeur dans cette lecture.
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Un premier tome très réussi pour une histoire se passant dans les milieux sulfureux de l'entre-deux-guerres.
La mise en place est franchement bien pensée et l'entrée dans l'univers des maisons closes se fait de façon plutôt cocasse...c'est très réussi.
Les personnages sont intéressants, attachants, et éveillent une foule de questionnement dont on a hâte de découvrir les réponses.
Le dessin est simple mais très expressif et efficace. Un peu dans le style de ce que ferait Sfar par exemple.
Très belle découverte, je suis impatiente de connaitre la suite de l'enquête...
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J'ai bien aimé les aventures de cette Miss pas touche. Tout juste le début où survient ce terrible drame me semble un peu léger car Blanche oublie vite sa peine. On a dès lors l'impression que le rôle de la soeur Agathe n'était qu'un alibi pour plonger notre héroïne un peu prude et réservée dans le monde des maisons closes. Cela donnera lieu à des situations assez cocasses et marrantes.

La collection Poisson Pilote est une de mes préférées. Elle m'a rarement déçu car elle arrive souvent à produire des oeuvres intelligentes, tendres et humoristiques. Bref, on s'amuse, on éprouve un plaisir à la lecture. La narration est fluide et rapide : cela aide le lecteur à se plonger dans le Paris des années folles. le trait est à la fois enlevé et léger. C'est un travail réellement impeccable.

Au final, on peut considérer que c'est une série vive, fraiche et dynamique comme je les aime.
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Critique des tomes 1 & 2

Qu'est-ce qui trotte dans le carafon de la prude et chaste Blanche pour la pousser ainsi à se faire engager dans ce bordel de luxe ? L'initiative est plutôt périlleuse ! À moins que la jeune donzelle au caractère bien trempé, ne soit sur les traces de l'assassin de sa soeur. Sa chère Agathe, exécutée par un tueur en série qui défraie la chronique : le boucher des guinguettes. C'est en dominatrice sado inaccessible que la seule vierge de l'établissement, dorénavant bien nommée Miss pas touche, joue son nouveau rôle avec une conviction surprenante et va, sous cape, entamer la traque du meurtrier, animée d'un désir de vengeance de plus en plus exacerbé...

À peine une ou deux pages et voici l'histoire qui vous agrippe pour ne plus jamais vous lâcher. Entrainé dans une ambiance délicieusement frivole, étourdi et grisé par la guinche et les bals de ce Paris des années folles, on est insouciant malgré l'ombre du monstre qui plane. Et même quand le récit bascule dans le drame, soudainement rattrapé par la réalité des faits divers, l'atmosphère demeure légère. Si les événements se font graves et les sujets très délicats, c'est toujours avec l'esquisse d'un sourire sur le visage que l'on parcourt la suite. Une fraîcheur, un esprit très doux qui épargne la crédibilité de l'histoire en ne tombant jamais dans le burlesque ou la trivialité. Une bonne humeur qui filtre dans les truculents dialogues et surtout dans ce sympathique dessin.

Un trait simple aux intonations Sfaréennes assez prononcées, à la plastique peut-être un peu plus lisse, et réellement très expressif dans des corps qui vivent et des visages bavards en sentiments. La colorisation, belle et efficace, participe aussi activement à pondérer le tempérament sombre et difficile de l'ensemble. Les cases généralement en tri ou quadrichromie sont une juxtaposition d'aplats qui, ou contrastés donnent du relief et de la richesse aux décors, induisant dynamisme et vivacité, ou harmonieusement nuancés modulent les tensions dramatiques et autres accents mystérieux. C'est la musique idéale pour accompagner les changements de rythme et de ton de la narration.

On pourra simplement se contenter d'être un spectateur agréablement diverti ou chercher plus loin des mobiles de réflexion, que ce soit dans la chronique sociale ou dans l'étude de moeurs, cependant, chacun trouvera son bonheur dans cet original et savoureux mélange de thriller angoissant, de réalisme accablant, d'humour discret, et de charme teinté d'érotisme. Une série remarquablement équilibrée à la palette abondante en émotions et tonalités.
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Une jeune femme décide de se venger de la mort de sa soeur. Pour cela elle entre au ...bordel, un lupanar cossu avec ses spécialités. Cela lui permet d'enquêter. Début XXème la vie d'une maison clause est décrite. le dessin est vraiment sympa, l'histoire dure et naïve en même temps.
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Coloriste de nombreuses séries, Hubert (« le legs de l'alchimiste« ) étale à nouveau ses talents de scénariste dans cette première partie de diptyque que nous livre la collection Poisson Pilote.

Un scénario qui nous plonge dans le Paris d'entre-deux-guerres des années 30, avec ses ruelles, ses costumes et surtout ses maisons closes. On y suit les aventures de Blanche, qui suite au meurtre de sa soeur et à la perte de son travail de bonne, décide de se faire engager dans un bordel de luxe afin de retrouver le meurtrier.

Mais sous ses allures de polar glauque sur fond de maison de passe, le récit parvient tout de même à dégager une certaine fraîcheur grâce à des personnages attachants et un graphisme plein de légèreté. La naïveté et le tempérament de Blanche siéent à merveille à son personnage et tranchent de façon cocasse avec son nouvel environnement de travail, tout comme sa volonté de préserver à tout prix sa virginité.

Ce mélange subtil entre la dureté de l'histoire et la légèreté des personnages et du dessin constitue la véritable force de cet album et permet aux auteurs de développer un suspense prenant dans une ambiance joviale et d'aborder des thèmes difficiles sans tomber dans la vulgarité.

On ne peut donc que souligner le mérite du graphisme plein de finesse des Kerascoët (pseudonyme breton du couple d'auteurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset), qui installe un décalage jovial et subtil entre le fond et la forme, dans un style qui se marie parfaitement à cette belle collection.

Excellent !
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Années 30, Agathe et Blanche sont deux jeunes soeurs engagées comme bonnes à Paris. Alors que Blanche est d'un naturel calme et réservé, Agathe sort tous les soirs aux guinguettes sur le bord de Marne pour danser et rencontrer des hommes, sans se soucier des rumeurs concernant un tueur en série surnommé le Boucher. Une nuit où Blanche est seule dans leur chambre, elle surprend un meurtre dans l'appartement mitoyen. Au retour d'Agathe, elle lui montre la brèche dans le mur qui lui a permis de faire sa macabre découverte. Mais celle-ci n'a pas le temps de regarder par la fissure qu'un coup de revolver retentit. Agathe meurt et la police conclut rapidement à un suicide.

Mais Blanche sait qu'il s'agit du Boucher en personne. Pour découvrir son identité et confondre l'assassin, elle devra s'engager au Pompadour, la maison close la plus prisée de Paris. Entre les filles jalouses, les accords tacites avec la police et son nouveau rôle de « Miss pas touche », Blanche aura du mal à tenir le coup et mener son enquête tout en préservant sa virginité. Mais surtout, elle se rapprochera dangereusement du tueur et devra être constamment sur ses gardes.

Miss pas touche est un polar extrêmement bien ficelé où les apparences sont souvent trompeuses, le tout soutenu par des dessins superbes et une colorisation en accord avec le thème et l'époque. le Paris de l'avant-guerre est un décor fascinant et le trio Hubert – Kerascoët fait partie de ces rares artistes qui peuvent vous plonger dans une autre époque en quelques coups de crayon. Il y a aussi de nombreux décalages dans Miss pas touche, que ce soit entre la naïveté de Blanche et le milieu dans lequel elle est obligé d'évoluer ou entre les tons chaleureux de l'album et l'histoire sordide de notre héroïne. Des combinaisons qui font le succès de ces deux premiers albums.
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Un titre simple, beau et surtout à l'image de ce que j'aime chez Hubert, cette forme de sincérité dans ses personnages, de les mettre dans un contexte social ou familial complexe. A l'image de ce qu'il a vécu dans avec sa famille comme il l'a confessé à plusieurs reprises dans des interviews.
Le titre est touchant par sa simplicité, beau par ses personnages et surtout captivant par son histoire.
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J'ai découvert cette série au hasard de la bibliothèque, et le hasard fait bien les choses. Cette miss pas touch' est un vrai bonheur. Ce premier tome est plein de fraîcheur et le scénario audacieux est nourrit d'un dessin tout aussi superbe. L'ambiance année 30 des maisons closes parisiennes... Je vous recommande cette découverte.
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