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EAN : 9781231000021
34 pages
Rarebooksclub.com (13/09/2013)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Colère de la bête :
Un âne descendait au galop la science.
— Quel est ton nom ? dit Kant. — Mon nom est Patience,
Dit l’âne. Oui, c’est mon nom, et je l’ai mérité,
Car je viens de ce faîte où l’homme est seul monté
Et qu’il nomme savoir calcul, raison, doctrine.
Kant, porter le licou sanglé sur la poitrine ;
Avoir dès son bas âge, âpre et morne combat,
L’os de l’échine usé par la boucle du bât ;
Subir, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai pioché ce livre dans mon intégrale de Victor Hugo pour le « Challenge SOLIDAIRE 2019 – Des classiques contre l'illettrisme. »

L'Âne est un long poème écrit entre 1857 et 1858 (mais publié en 1880). Il est composé de 13 parties mais je n'ai pas compté le nombre de vers...

« D'abord bref apologue, puis fable, il a grandi jusqu'à devenir une épopée philosophique quasiment autonome. »

L'âne Patience rencontre Kant et s'adresse à lui pour donner son point de vue sur la conduite de l'homme vis-à-vis : des enfants, des génies, de la création, de la société & de lui-même.

J'ai eu un peu de mal au début à me faire au rythme mais je suis assez vite entrée dedans. Dans l'ensemble j'ai trouvé les idées d'Hugo intéressantes même si j'ai été un peu perdue dans l'énumération des personnes citées (pour beaucoup des sombres inconnus des temps passés).

En 2 siècles, il y a des choses qui n'ont pas changé !


Challenge SOLIDAIRE 2019
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Une courte pièce poétique (60 pages), mais que j'ai eu du mal à lire, et du mal à finir. Ce n'est pas un dialogue philosophique entre un âne philosophe, et le philosophe Kant, mais un monologue, il n'y a pas d'interruption dans le récit. Je devrais dire plutôt dans le poème, mais il se présente sous une forme très monolithique, quelques rares sections qui donnent des titres et organisent un peu les idées, mais pas de strophes, pas de retour à la ligne. J'adore Hugo quand il joue avec talent sur la longueur des vers, sur les sonorités, sur les rimes, alternant la taille des poèmes... Ici, c'est presque un bloc unique d'alexandrins - ou quasiment, avec des rimes, oui, mais sans virtuosité du langage. J'ai noté toutefois une fin de vers où il faut nommer la lettre "Y" pour la faire rimer, ce qui m'a fait sourire... Oui, j'ai aussi été vite dépassée par la somme, qui assomme, des noms propres (savants, théologiens, physiciens, écrivains...), même si c'est une volonté délibérée de Hugo, le lecteur est comme le collégien, abruti par ce qu'il ne maîtrise pas.
Au-delà de la forme qui m'a un peu découragée - j'ai dû lire tout d'un coup, je ne suivais plus si j'arrêtais ma lecture, sur le fond, on retrouve des obsessions de Hugo, mais sans qu'il soit présent par un "Je", ce qui est plutôt rare. L'Âne est évidemment son porte-parole, condamnant les prêtres mais adorant le Christ, admirant Shakespeare, Molière et Voltaire, célébrant les beautés de la nature, critiquant les doctes pédagogues qui abrutissent en transmettant un savoir par coeur plutôt que de faire réfléchir, et donc forment des imbéciles - une critique sévère pour moi qui suis professeure, même si je n'enseigne pas comme les maîtres de latin du XIXème siècle...
On retrouve aussi la critique de la foule, incapable de reconnaître le génie, l'homme exceptionnel - j'ai d'ailleurs pensé aux Contemplations, mais surtout à Baudelaire avec "l'Albatros". Enfin, c'est une charge violente contre l'hypocrisie de la société, qui entasse des savoirs inutiles mais sans résoudre les problèmes de la société, la faim, la pauvreté - et on retrouve l'auteur des Misérables...
Dense, très dense, j'aurais dû passer beaucoup plus de temps sur certaines pages pour bien maîtriser les idées, mais la forme ne m'a pas séduite.
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Donneur de voix : Vincent Planchon | Durée : 2h 55min | Genre : Poésie


Victor Hugo - Buste héroïque par Auguste Rodin (1897)

Majestueuse vision et critique de la Raison et du savoir, dans la langue fervente du Poète.

L'âne, figure de l'innocence et de la simplicité, interroge l'Histoire et l'Homme, en interpellant Kant.

Un texte qui donne de la Force par sa verve.
> Écouter un extrait : Introduction.


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Introduction.mp3 (Clic-droit, « Enregistrer sous… »)
01 Colère de la bête.mp3
02 Coup d'oeil général.mp3
03 L'Âne patience entre dans le détail.mp3
04 La Nuit autour de l'homme.mp3
05 Conduite de l'homme vis-à-vis des enfants.mp3
06 Conduite de l'homme vis-à-vis des génies.mp3
07 Conduite de l'homme vis-à-vis de la création.mp3
08 Conduite de l'homme vis-à-vis de la société.mp3
09 Conduite de l'homme vis-à-vis de lui-même.mp3
10 Réaction de la création sur l'homme.mp3
11 Tristesse finale.mp3
12 Tristesse du philosophe.mp3
13 Sécurité du penseur.mp3


> Consulter la version texte de ce livre audio.

Lien : http://www.litteratureaudio...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Conduite de l'homme vis-à-vis de lui-même
Dieu, nature, cité; la loi, l'esprit, la lettre;
Mais à quel point de vue enfin faut-il se mettre
Pour trouver le bon sens de votre enseignement ?
Je feuillette et relis tout l'homme vainement,
Je ne vois point par où son coeur s'améliore,
Je vois la nuit grandir si je vois l'astre éclore.
Voyons, regarde un peu, bonhomme impartial.
Nous avons contre nous notre angle facial,
Nous autres animaux; on est, de par son crâne,
Contraint d'être un chacal ou forcé d'être un âne;
L'instinct bas nous conduit par le bout du museau;
À quatre pattes, monstre ! et nous portons le sceau
Du malheur, et l'infâme artère carotide
Est mère de l'ours fauve et du pourceau fétide;
La matière est fatale, au moins l'homme le dit;
La roche est antre afin que le loup soit bandit,
Le renard, c'est le vol; l'autour, c'est la rapine;
L'hyène a l'ongle ainsi que la ronce à l'épine;
Mais l'homme conscient et libre en son penchant,
L'homme, qui peut choisir, d'où vient qu'il est méchant ?
De quel droit êtes-vous des tigres, vous les hommes ?
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Pauvres fous! Dieu vous livre
L’enfant, du paradis des anges encore ivre ;
Vite, vous m’empoignez ce marmot radieux,
Ayant trop de clarté, trop d’oreilles, trop d’yeux,
Et vous me le fourrez dans un ténébreux cloître ;
On lui colle un gros livre au menton comme un goitre ;
Et vingt noirs grimauds font dégringoler des cieux,
Ô douleur! ce charmant petit esprit joyeux ;
On le tire, on le tord, on l’allonge, on le tanne,
Tantôt en uniforme, et tantôt en soutane ;
Un beau jour Trissotin l’examine, un préfet
Le couronne ; c’est dit : un imbécile est fait.
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Si le pôle n’est point d’accord avec un saint,
Si quelque astre tient tête à la Bible et se mêle
De démentir un texte où la lettre est formelle,
Le pôle est démagogue et l’astre et jacobin.
Quand un pape – je crois que ce fut un Urbain
Quelconque – condamnait, au nom de son messie,
Le soleil de tourner sous forme d’hérésie,
Qui dont eût contredit le prêtre épouvantail?
La cathédrale d’ombre ouvrait son grand portail,
Les deux battants grinçaient des gonds avec colère,
Rome mettait la main sur le spectre solaire,
L’église requérait le secours de l’état,
Afin que le soleil confus se rétractât;
Devant la nuit stupide, infirme et misérable,
Le jour, pâle, venait faire amende honorable ;
La vérité criait : Je mens! Et Patouillet
Semonçait Galilée, et Dieu s’agenouillait.
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Livres, vous semblez tous des fleuves penchant l'urne,
Mais ce qui sort de vous, c'est le désengorgement
De l'éternel brouillard sur les glaciers fumant ;
L'esprit se perd en vous comme aux gouffres la sonde ;
Vous êtes imposants ! Vous divisez le monde
En deux opinions principales : savoir
Si vos graves feuillets, votre blanc, votre noir,
Vos textes plus profonds que les flots sur les plages,
Vos luxes de science, et vos fiers étalages
De travail et d'étude, et vos grands apparats,
Sont créés pour les vers ou sont faits pour les rats.
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C'est moi qui suis. Dieu n'est pas ; l'homme est seul.
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