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sur 1325 notes
L'Homme qui rit, c'est Gwynplaine, c'est un lord, c'est un spectateur de la Greenbox, c'est Ursus, c'est la nuit, c'est Dieu, c'est le Diable, c'est nous.
Il y a de tout dans ce roman… une histoire d'amour, de trahison, de politique, de famille, de philosophie, de poétique… C'est un livre qu'il va falloir que je relise et relise, tellement j'ai peur d'avoir raté quelque chose.
Le récit s'ouvre et se referme dans la nuit, Victor Hugo utilise nombreux symboles et parallélismes en guise d'explication ou de résignation au fonctionnement de l'humanité… ou plutôt de la bestialité sur Terre.
J'ai lu dans certaines critiques que toutes les informations sur Londres et l'aristocratie ralentissent la péripétie ; c'est vrai … mais j'ai envie de dire… et alors ? Qui ne voudrait pas avoir une leçon d'Histoire-Géo avec ce conteur.
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A l'heure où j'écris ces lignes difficile de donner un nombre défini « d'étoiles » à ce livre, déjà parce que le système me déplait de plus en plus et surtout parce que la lecture me laisse sur de nombreuses questions et une véritable difficulté à savoir exprimer mon avis avec clarté et assurance.
Par où commencer ? Disons que L'Homme qui rit est une oeuvre complexe, et c'est peu de le dire. Elle est complexe déjà par le style hugolien qui ici ne semble s'embarrasser d'aucunes barrières : l'histoire, l'intrigue est ainsi dissolue dans un livre qui se laisse davantage aller à la digression qu'aux rebondissements. le style est assurément épique, flamboyant tout en étant aveuglant. J'en suis ressorti comme soufflé et essoufflé. A titre d'exemple prenons par exemple les longues digressions sur le fonctionnement de la monarchie et notamment le système de pairie au Royaume-Uni (fascinant…ou exténuant) ou les discours emportés, furieux d'Ursus et qui peuvent parfois tenir sur plusieurs pages, rendant ces élucubrations entêtantes (ou assommantes, encore une fois c'est selon…).
La complexité vient également (mais c'est en soi une continuité de mon propos précédent) de la structure même de cette oeuvre, de sa construction : qu'avons-nous devant nos yeux ? Un roman ? Oui, il y a bien une intrigue mais celle-ci pourrait finalement tenir sur bien peu de pages (et c'est bien le cas : au bout de 300 pages l'histoire n'en est encore qu'à ses balbutiements). Un ouvrage théorique/un essai ? C'est possible, même s'il s'agit parfois davantage d'un pamphlet hugolien ou de longues listes d'érudition historique. du théâtre ? Oui, mais sous la forme d'un roman. de la poésie ? Oui, mais en prose et surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer le couple phare du roman. Bref, l'oeuvre est bâtarde, contrastée. C'est d'ailleurs le fond même du roman, qui ne cesse de proposer des antithèses et d'opposer des mondes, des personnages entre eux : la « haute » contre le peuple, la monarchie contre la république, Dea et Josiane, Dieu et Satan… Tout n'est que lutte permanente, aussi bien dans le récit que dans sa forme même.
D'où ma perplexité : si vous désirez lire un récit captivant, gare à vous : L'Homme qui rit laisse un goût d'inachevé malgré ses huit cents pages. Vous voulez une plongée dans l'Angleterre du XVIIe ? Oui, c'est érudit, mais cette plongée sera entrecoupée d'une histoire romantique bien trop naïve (poussive même). Il me semble donc que ce livre s'adresse avant tout aux « fans » d'Hugo, à ceux qui veulent en savoir plus ou du moins retrouver la verve et l'esprit de l'auteur des Misérables : toutes ses idées semblent se réunir ici dans un livre monstrueux.
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Sourire en coin, façon Joker, Gwynplaine ne hante pas les rues de Gotham City pour chasser de la Chauve-souris mais l'Angleterre de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle. J'écris en chiffre romain puisque certains musées voudraient les supprimer pour simplifier la lecture des visiteurs. Pourquoi ne pas dégenrer monsieur Patate tant qu'on y est ? Ah, ils vont le faire aussi. J'abandonne.
Enlevé par les Comprachicos, qui ne sont pas des guitaristes manouches mais des personnes au CV peu recommandables puisqu'ils mutilaient des enfants pour les revendre dans les foires, Gwynplaine est secouru et élevé par Ursus, un saltimbanque philosophe après avoir été abandonné par ses ravisseurs. L'amuseur possède un chien-loup appelé malicieusement Homo.
Défiguré au scalpel, Gwynplaine grandit dans une roulotte auprès de Déa une jeune fille aveugle et d'une grande beauté. Les deux enfants sont inséparables et tombent éperdument amoureux. A la différence de Quasimodo et d'Esméralada, Déa ne peut voir le monstre et tombe sous le charme de son humanité. La belle s'éprend de la bête.
Gwynplaine constitue l'attraction principale des spectacles joués par sa petite troupe. Nul nez rouge, puces savantes ou numéro de jonglage, son sourire monstrueux suffit à attirer les foules et sa notoriété finit par attirer la curiosité de l'aristocratie.
Comme il s'agit de Victor Hugo, les choses tournent mal. Si femme qui rit à moitié dans son lit, l'homme qui rit, comme la vache, finit plutôt à l'abattoir de l'histoire. Ecrit pendant son exil à Guernesey, la météo locale et ses humeurs politiques lui inspirent ce drame baroque qui tient plus de l'opéra ou du théâtre que du roman. Hugo n'écrit pas ici des chapitres mais des actes, tant sa puissance d'évocation grave chaque scène dans l'esprit du lecteur. le génie Hugolien mixe histoire et poésie, drame social et philosophie. Au-delà de son goût pour les monstres, le poète est impitoyable avec l'aristocratie et il dénonce une nouvelle fois la peine de mort et les errements de la justice.
Gwynplaine va découvrir qu'il est de noble ascendance et va siéger à la chambre des Lords mais il est éloigné de Déa. Moqué par ses pairs lors d'un discours d'anthologie qui met en cause l'aristocratie, ses privilèges et sa capacité à maintenir son peuple au régime, il fuit ses titres pour retrouver Ursus et sa belle dans un dénouement tragique.
Les descriptions sont parfois interminables, les titres des lords sont énumérés sur plusieurs pages comme si l'auteur organisait des entractes entre des scènes à forte intensité dramatique… et pour permettre à son lecteur de faire des pauses pipi car le livre fait quand même 800 pages. Mais quel style ! Sous sa plume, les personnages fricotent toujours avec le mythe et le ton grandiloquent, ridicule chez certains, se mue en séance d'hypnose ici.
Echec public à sa sortie, peut-être lié à un trop plein d'intentions, « L'homme qui rit » n'est pas le plus lu des romans de Victor Hugo, ni le mieux structuré, mais les discours d'Ursus, la scène du naufrage et celle du gibet en début de roman mériteraient un classement à l'Unesco. Pourquoi pas des mots puisqu'il est question d'y classer la baguette de pain ou certains fromages ?
Une histoire qui ne prête pas à sourire.

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Malgré le prestige de Victor Hugo et le fond fascinant du roman, je n'ai pas eu de plaisir à la lecture de « L'Homme qui rit ».

La raison ? Un style insupportablement lourd qui inflige au lecteur de longues tirades sur les sentiments intérieurs des personnages principaux ou encore sur l'évolution historique de l'Angleterre en insistant sur l'extrême dureté de sa justice.

Pourtant malgré ses écueils stylistiques rédhibitoires, « L'Homme qui rit » reste une oeuvre attachante, faisant la part belle aux « monstres », aux difformes, aux miséreux ayant soif d'une revanche sociale, aussi belle que vaine.

Toutes les bases pour le personnage du « Joker » de DC comics ont été effectivement posées là...
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Avec L'Homme qui rit, Victor Hugo signe un drame historique aussi envoûtant que déconcertant. A mi-chemin entre le gothique, le romantique et le roman noir, ce livre a quelque chose de profondément fascinant. On ne peut que tomber sous le charme de ces personnages à l'intensité dramatique remarquable que sont Gwynplaine, Dea, Ursus et même Homo. Tous les quatre sont plongés dans un monde qui ne veut pas d'eux, et de cette équation irréconciliable surgit tout le tragique de leur destin.
La grande force de ce romain est avant tout le fait qu'il soit conçu avant tout pour le lecteur, qui se voit plongé au coeur des atermoiements des personnages et mis face à toutes les contradictions que ces pages renferment. Car au-delà de la simplicité apparente de son intrigue, se cache quantité de faux-semblants. Tout, ici, est contradictoire, antithétique. Tout s'oppose. Tout est disproportionné.
A travers tous les paradoxes que ce roman renferme, Hugo n'a d'autre objectif que celui-là : faire réfléchir son lecteur sur le despotisme monarchique et aristocratique, sur la misère, et sur la justice. Bref sur la condition humaine.
Un roman sans doute relativement méconnu, mais qui gagnerait à être (re)découvert, encore et encore.
Lien : https://mon-imaginarium.wixs..
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Que j'ai eu du mal avec « L'homme qui rit » de Victor Hugo ! J'avais pourtant dévoré « Notre Dame de Paris » et « Les misérables », mais là, malgré de nombreux passages sublimes, la magie n'a pas fonctionné…
Nous sommes dans l'Angleterre d'après Cromwell, au tout début du XVIIIème siècle. La reine Anne règne sur le pays, entourée de ses lords aux privilèges immenses. de l'autre coté de l'échelle, le saltimbanque et philosophe Ursus recueille un soir d'hiver dans sa roulotte un garçon errant, tenant dans ses bras un bébé. le premier a été affreusement défiguré, affublé d'un sourire éternel ; la seconde est aveugle. Il les prénomme respectivement Gwynplaine et Déa, et décide de les élever comme ses enfants. Mais des années plus tard, alors que les deux jeunes gens sont tombés amoureux, la vérité va finir par les rattraper, et le monde des lords va rencontrer celui des saltimbanques…
On est ici dans un roman revendicatif, où Hugo dénonce cette aristocratie écrasante qui se soucie bien peu du malheur des autres. le propos est bien illustré avec le personnage de Gwynplaine, pauvre devenu lord par la magie d'une bouteille à la mer. le problème, c'est que c'est beaucoup beaucoup trop long : Hugo se perd dans des disgressions bien peu intéressantes (plusieurs pages sur le nommage des éléments d'un bateau, les propriétés de tous les pairs d'Angleterre, …), et cela fait perdre au propos beaucoup de sa valeur. On s'ennuie ! Comme je l'ai dit il y a cependant des passages sublimes, qui pour le coup m'ont permis de tenir, mais qui malheureusement ne font pas tout le livre. Bref, pas top.
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Oser dire qu'on n'a pas vraiment aimé un livre de Victor Hugo, c'est risqué mais c'est mon ressenti; il y a longtemps que je voulais lire ce livre or je me suis perdue dans la minutieuse documentation au point de passer des pages...je voulais la suite de la vie de l'enfant défiguré, lâchement abandonné qui sauve un bébé aveugle et qui est recueilli par un saltimbanque . le destin m'apparait comme un deus ex machina que j'ai eu du mal à avaler.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'aspect critique de l'histoire de l'Angleterre.
Rassurez-vous, mes goûts sont particuliers: je n'ai pas aimé non plus Belle du seigneur, agacée par le belge zezeyant et par bien d'autres détails qui m'ont empêchée de déguster le livre comme les autres.
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[Pour lire la critique dans son intégralité, cliquez sur le lien en bas de l'article]

En plein exil à Guernesey, Victor Hugo publie en 1869 L'Homme qui rit. Ce roman sombre et baroque raconte la vie d'un jeune garçon enlevé « par ordre du Roi » afin d'être défiguré par un sourire éternel.


RÉSUMÉ

L'Homme qui rit est l'histoire de Gwynplaine, un garçon de dix ans abandonné sur une plage anglaise alors qu'une tempête approche. La particularité de cet enfant est qu'il est défiguré : un immense gouffre lui servant de sourire traverse son visage d'une oreille à l'autre. Dans son malheur, il recueille Dea, une petite fille aveugle d'un an. Par la suite, il croise la route de Ursus, un misanthrope, et de Homo, son loup, qui à leur tour prendront ces deux pauvres enfants sous leurs ailes. À eux quatre, ils forment une troupe de saltimbanques, connus sous le nom "Green box,", parcourant l'Angleterre. Un jour, Ursus décide d'amener son clan à Londres pour représenter Chaos vaincu, leur pièce de théâtre. Cependant, la véritable identité de Gwynplaine le rattrape et les choses ne font qu'empirer.


J'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman. Hugo parvient à nous transporter dans l'univers sombre du règne de la reine Ann à travers ses descriptions. Je retiens particulièrement les chapitres maritimes relatant la fin des comprachicos, ainsi que les portraits. Si j'ai aimé ceux d'Ursus et Homo, j'ai particulièrement adoré les portraits des antagonistes, et encore plus celui de la rein Ann, pour lequel Hugo a visiblement pris plaisir à peindre la pire reine que la Terre n'aie jamais porté : « Elle était perpétuellement en transpiration de mauvaise humeur ; elle n'exprimait pas sa pensée, elle l'exsudait. Il y avait du sphinx dans cette oie. »


Cependant, je reste un peu sur ma faim. Hugo propose énormément de digressions servant la méditation sur les thèmes qu'il évoque, ce qui laisse finalement, à mon goût, peu de place à l'intrigue et aux personnages. On croise très peu les antagonistes qui promettaient d'être abjectes au possible. Même si les thèmes proposés pour la réflexion sont intéressants et font partie des grands chevaux de batailles d'Hugo, je suis un peu déçue car j'ai eu l'impression d'attendre sans cesse une histoire qui n'est jamais arrivée. Mais malgré cela, j'avais très envie de lire les pages suivantes pour savoir comment les événements allaient se dérouler.


THÈMES ABORDÉS

J'ai parcouru plusieurs critiques avant de lire L'Homme qui rit, ainsi que des articles plus poussés par l'avoir fini. Je ne prétends pas mener une analyse complète, mais simplement évoqué les thèmes pour lesquels il me semble intéressant d'avoir un oeil attentif lors de la lecture. Un élément est régulièrement revenu : ce roman est un roman baroque et méditatif. Je partage cette observation. Hugo est connu pour vouloir un lecteur actif. La lecture de ses oeuvres doit amener ce fameux lecteur à s'interroger sur le monde. Dans L'Homme qui rit, les digressions qui peuvent freiner la lecture servent à retarder l'intrigue pour ménager la méditation sur les thèmes qu'Hugo souhaite soumettre à la réflexion de son lecteur.


[…]


L'Homme qui rit est donc plutôt un roman amenant la réflexion sur des thèmes importants pour Hugo, dont certains sont encore d'actualité. Finalement, alors que je m'attendais à une histoire riche en rebondissements, ce sont les digressions et la construction des oppositions qui font l'intérêt de la lecture.


Lien : https://culturelivresque.fr/..
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Ne vous méprenez pas, le sujet est grave, et on vous emmène dans une Angleterre misérable. L'écriture est évidemment magistrale... Nul besoin de plus pour laisser le lecteur, une fois la dernière page tournée, quelques instants immobile encore, saisi par l'émotion...
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Mr Hugo m'a piégée ! Je suis parvenue à lire ce pavé et j'en suis tout étonnée ! Mais cette lecture, dense et démente, m'a laissée "groggy". Tout y est démesuré et sujet à maintes digressions ( que je me suis autorisée parfois à survoler). Tout est matière à exacerbation des émotions ( EFFROI dans la scène mémorable du gibet), exagération de circonstance dans des scènes improbables ( une "petite vie", sous la neige ensevelie , dans les bras de sa mère morte, blottie). Tout est prétexte à diversions, circonvolutions, comparaisons. Mr Hugo en fait des tonnes, au risque d'être assommant. Ses écrits ont certainement eu du poids en ces temps-là !
Ceci dit, Mr Hugo nous écrit un roman d'une grande amplitude, avec une diversité de tons, une variété de thèmes, une foison d'émotions, que l'on ne peut que saluer cette oeuvre magistrale et majestueuse . Il se fait le chantre d'une partition multidimensionnelle et l'on ne peut que rester ébahi, ébloui, conquis.

Mais, pour moi, Hugo, c'est fini. Je ne crois pas que j'y retournerai un jour.
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