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4,22

sur 1321 notes
Un enfant abandonné sur les côtes anglaises est recueilli par un saltimbanque philosophe.

Sur 860 pages, on aurait pu en supprimer presque 600. C'est bourré de digressions plus longues les unes que les autres sur tout et n'importe quoi. Par ex, un navire est pris dans une tempête, et bien on a droit à un cours sur les vents, tempêtes et vagues; une leçon sur le genre de bateau comparé à d'autres; la liste de tous les récifs de la côte; des considérations sur les naufrages et le droit de prise, sur les bouteilles à la mer, etc. Il est question de la chambre des Lords, aussitôt on a plusieurs chapitres sur l'histoire du Parlement anglais, son cérémonial, ses membres, ses compétences. Et ainsi de suite.

La construction de l'intrigue rend en plus l'histoire hyper prévisible et la fin est bâclée en plus d'être niaise. Restent la plume d'Hugo, souvent sarcastique, et quelques thèmes intéressants, que l'auteur a déguisés sous forme d'un récit historique pour critiquer le système politique et social de son époque.

Je regrette de m'être accrochée jusqu'au bout, je me suis ennuyée à mourir la plupart du temps. Dommage, j'en attendais beaucoup (sûrement trop).
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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le génie de Hugo dépasse tout ce que j'imaginais. J' ai 73 ans et lu Hugo sous toutes les coutures (poésie, théâtre) toute ma vie, mais peu ses romans (seulement Les Misérables, il y a 55 ans de cela).
Lire ce roman, c'est plonger dans l'immensité des idées, des sentiments humains, de la politique, des détails historiques, des rapports humains, de la nature et ses manifestations, avec comme outil une immensité de vocabulaire.
le travail de ce génie pour connaître tout ce qu'il sait et ainsi le transcrire dans le roman est inimaginable.
On est tellement époustouflé, émerveillé par tant de richesses dans ce texte, que l'on pardonne très facilement à Hugo les quelques énumérations longuettes non indispensables.
Je croyais ce roman secondaire... c'est un immense chef d'oeuvre. Inoubliable!
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Pour ma première lecture d'Hugo, ça commence plutôt fort !

Gwynplaine n'est encore qu'un enfant lorsqu'il recueille Dea, âgée de quelques mois seulement, et que tous deux trouvent refuge chez Ursus et Homo. Un long récit commence alors, afin de suivre les multiples péripéties que traverse Gwynplaine. Ce dernier est par ailleurs marqué d'une cicatrice qui lui procure un rire et une apparence affreux. Derrière ce physique considéré hideux, il n'en demeure pas moins un être humain, resplendissant par sa beauté intérieure.

Plongé au coeur du XVIIIe siècle, le lecteur découvrira le riche tableau que dresse Hugo de l'Angleterre aristocratique de l'époque. Au sein de ce contexte sont mêlés les différents thèmes que sont l'amour, le bien et le mal, l'idylle, la pauvreté et l'ironie. Agrémentés d'une écriture extrêmement complexe, ces différents éléments forment un récit d'une richesse rare.

Certes, certains passages m'ont semblé pesants, notamment les longues énumérations des différents lords ou les descriptions de lieux à n'en pas finir. Ce fut néanmoins une lecture prenante et j'ai énormément aimé la complexité de l'écriture, qui ajoute encore plus de beauté que ce qu'en apporte déjà le récit.

Je recommande ce roman à toute personne aimant les longs récits plongés au coeur de l'aristocratie et s'intéressant à la question de l'humanité.
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Il ne faut pas tourner autour du pot: nous sommes là face à un sommet de la littérature. Hugo nous conduit dans une histoire, un peu folle et fantastique, qui lui permet d'exprimer tout son art de l'écriture et de la construction romanesque. Et aussi et surtout: de décrire par le menu, avec une justesse et une précision redoutables, les forces et les faiblesses de la nature humaine. Quel observateur, ce Hugo, comment a-t'il compris tout cela en une seule vie, pour nous le restituer sous une forme aussi magistrale? Le personnage principal, le jeune Gwynplaine, défiguré dans son enfance pour pouvoir être exhibé dans les foires (!), est malin, sensible, presqu'optimiste, jamais revanchard. La magnifique Déa, jeune fille aveugle, a une beauté intérieure qui nous émeut à chaque page. Et le rustre Ursus, philosophe de foire, cache sous sa rudesse apparente une humanité désintéressée (qui l'a conduit à les sauver, puis à les éduquer, tous les deux). Il y a même un loup, curieusement nommé Homo, qui est là, on ne sait pourquoi. Son rôle sera pourtant décisif, à la fin. Evidemment, nous sommes chez Hugo: il faut mériter tout cela, et lire plus de 700 pages pour savourer la force de ce récit. On en reste saisi par un souffle incomparable: celui d'un des tout meilleurs écrivains Français.
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Trop méconnu, sombre, noir, sinistre mais tellement d'actualité!
Le Joker va triompher aux Oscars...il en doit beaucoup à l'homme qui rit...
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Retour sur un ma lecture de "l'homme qui rit" de Victor Hugo, son avant dernier roman (1869), dont je ressors avec des sentiments...partagés.

J'avais prévu de le lire il y a quelques semaines mais j'avais choisi de décaler cette lecture. Il faut en effet une certaine dose de"motivation" pour se lancer dans un roman d'Hugo.

J'ai vu quelques avis qui placent "l'homme qui rit" au-dessus des "Misérables", ce dernier étant ma définition personnelle d'un chef-d'oeuvre (même si ce n'est pour autant pas mon roman préféré): thématiques, personnages, digressions qui se rattachent au récit avec une virtuosité sans équivalent (la partie dédiée à Waterloo...), émotion (la première rencontre entre Causette et Valjean), etc.
Beaucoup l'ont pourtant abandonné à cause d'un début jugé trop long. Bien que cette première partie, consacrée à Mgr Myriel, longue de moins d'une centaine de pages, soit indispensable pour présenter l'homme qui sera à la base de la construction du nouveau Valjean/Madeleine/Fauchelevent.

L'action de "l'homme qui rit" débute à la fin du 17ème siècle, en 1690, en Angleterre. Guillaume III d'Orange, protestant, vient de renverser Jacques II, catholique. Anne, la propre fille du souverain déchu, monte sur le trône en 1702 après la mort de Guillaume sans descendance.

A cette époque sévissent les Comprachicos, "hideuse et étrange affiliation nomade", spécialisée dans le commerce (ils les achètent lorsque des parents veulent s'en débarrasser) et la torture d'enfants. Dans le but d'en faire des monstres... "Pourquoi des monstres? Pour rire. le peuple a besoin de rire. Il faut aux carrefours le baladin; il faut aux Louvres le bouffon"

Les Comprachicos sont devenus indésirables en Angleterre en cette fin de siècle, mais aussi dans le reste de l'Europe. Toute troupe avec des enfants étant suspecte, ils fuient donc le royaume en abandonnant leurs pauvres victimes à leur destin.

C'est un de ces enfants, abandonné par des fuyards et défiguré par un sourire éternel dont il n'a pas encore connaissance, que nous allons donc suivre. Plutôt jeune homme d'ailleurs grâce à l'utilisation d'une ellipse. Victor Hugo avait déjà évoqué un être difforme, 38 ans plus tôt, dans Notre-dame de Paris

Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment va-t-il survivre ainsi mutilé ?

Dès le début du roman, notre cher Hugo...fait du Hugo.
Il faudra donc patienter, attendre qu'il mette en place ses personnages, son contexte, son atmosphère.
Logique pour un pavé de 800 pages, format auquel je suis habitué. Mais cela reste long. Et il va distiller dans tout le roman ses (trop) nombreuses digressions et explications historiques.
Hugo nous a habitué à ce genre de prouesses.
Je pense notamment aux chapitres "Paris à vol d'oiseau" et "ceci tuera cela" dans Notre Dame.
2 chapitres digressifs compliqués, brillants, comme souvent chez Hugo, dans lesquels il prend le temps de nous décrire tout Paris ou d'émettre une thèse sur le remplacement de la construction par l'imprimerie.
Hugo est comme cela: capable d'arrêter le cours de son récit pour développer quelque chose qui lui tient à coeur, et y revenir plus tard.

Il utilise à nouveau ici un découpage en Livres permettant de découvrir les différents personnages sans qu'ils n'aient encore d'interactions. Avant de les faire se rencontrer et que leurs histoires se mêlent. Même si le lien est évident et que ces rencontres sont fortement attendues par le lecteur. Procédé habituel chez l'auteur, tout comme le "faux suspense"

Comme toujours chez Hugo, certains passages sont d'une beauté à couper le souffle. Grâce à Gwymplaine, son personnage principal, mais également à Dea que vous découvrirez.
J'ai parfois ressenti des frissons à la lecture. Pas métaphoriquement. Littéralement.

Ces passages alternent toutefois avec des parties plus rudes. Dans lesquelles il ne va pas hésiter à faire étalage de sa maîtrise parfaite (prétentieuse?) de la langue.

J'avais lu cette phrase quelque part, je ne sais plus exactement où, peut-être dans la préface d'un autre roman: "Hugo était un génie et il le savait"

Toutes les pages sont d'ailleurs agrémentées d'un nombre proprement hallucinant de notes en bas de page, indispensables parfois à la compréhension d'un mot ou d'un contexte. Cela hache malheureusement la lecture. Impression renforcée par un name-dropping très fréquent (dans ce contexte on me pardonnera l'anglicisme), tant du côté de nos voisins outre-Manche que du côté français, un parallèle constant étant établi avec le royaume de France. Les références mythologiques sont également légion. Les hellénistes seront ravis de ce côté là.

J'ai trouvé dans "l'homme qui rit" un livre ardu dont la lecture se révélera exigeante, voire fastidieuse, tant on a régulièrement l'impression de lire un livre d'histoire et non plus un roman.
Il reste toutefois les moments de grâce évoqués plus haut, qui se hissent au Panthéon de la littérature et de l'émotion. Et qui méritent sûrement de surmonter les difficultés rencontrées et les longueurs habituelles, bien que brillantes je le répète, de son immense auteur.

On est donc en face d'une grande oeuvre c'est certain, mais dont l'aspect romanesque me semble finalement inférieur en quantité (il faudrait compter...) à l'aspect descriptif et historique de la monarchie et de la pairie britannique.
Elle en est évidemment une critique acerbe, un plaidoyer pour le peuple, comme cela a déjà été le cas pour Hugo dans "les Misérables" ou dans son fameux "discours sur la misère" J'ai été conquis par le premier aspect, plus dubitatif sur certaines parties du second.

Ce livre en ravira certains et en rébutera d'autres.
Et J'attendrai donc quelques mois avant de me lancer dans "Quatre-vingt treize".
Mais il mérite assurément d'être lu, pour l'émotion qu'il peut susciter, et aussi pour l'ambition, parfois démesurée dans sa construction, de son auteur.

Et que c'est beau.

Bonne lecture à tous
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Un livre à part superbe portrait de l'angletere de son époque qui nous fait revivre l'epoque post revolution francaise en angletere un livre incontournable pour moi tant en terme de rythme que de suspense tout est superbe ici !
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Victor Hugo, c'est le classique par excellence, inspirant, inspiré, intemporel. "L'homme qui rit" c'est Gwynplaine, l'amuseur défiguré sensible et sensé, c'est Ursus, le philosophe misanthrope à l'humanité folle, c'est Dea, l'aveugle à qui rien n'échappe, c'est Homo, le loup témoin fidèle de notre société, c'est ces nobles si loin dans leurs chateaux qui vivent les intrigues les plus invraisemblables... Ce roman de Victor Hugo est d'une érudition folle, une somme de vocabulaire, d'analyses sociales, de digressions qui n'en sont pas. 700 pages d'un pur bonheur.
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Quelle lecture ! Très riche en savoir historique sur le XVIIème siècle de l'Angleterre, le système de l'aristocratie, de la chambre des Lords mais aussi autour de la navigation, et du système judiciaire. On y apprend énormément de choses, que je ne retiendrai surement tellement l'apport est conséquent, mais cela ne fait que conforter le tablent de Hugo et son esprit travailleur.
au delà de ce fond historique, on suit le parcours d'un jeune homme défiguré tout petit, abandonné à 10 ans sur les rives de l'Angleterre et qui malgré tout ce malheur ne sera pas rancunier envers la Vie. Il sauvera même celle d'un tout petit bébé alors que lui-même meurt de faim, de froid et de fatigue.
Ils atterriront tout deux chez Orsus, un forain philosophe, médecin, bourru mais au coeur énorme. J'ai adoré son personnage, toujours râleur mais qui donnerai sa vie pour "ses" deux enfants.

Hugo aborde comme toujours ses thèmes de prédilection, la pauvreté contre la richesse du coeur, la laideur contre la beauté intérieure, les manigances de l'aristocratie contre la vie simple des plus modestes.
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Roman allégorique, érudit et étourdissant, « L'homme qui rit » a pour cadre une Angleterre féodale dans laquelle les riches, tout puissants et corrompus, oeuvrent à maintenir dans la misère un peuple asservi et dépourvu du moindre droit.

Enfant, Gwinplaine est abandonné à son sort après avoir été défiguré. On lui a taillé au couteau un sourire monstrueux. Après avoir sauvé Déa, bébé aveugle ensevelie sous le cadavre de sa mère morte de froid, il est recueilli par Ursus, un vieux saltimbanque philosophe accompagné d'un loup. Tous quatre connaîtront la paix pendant une quinzaine d'année, présentant de foire en foire un spectacle dont Gwinplaine, appelé « L'homme qui rit », est le clou... Jusqu'à ce qu'il soit confronté à ses origines, à sa différence, et à une aristocratie arrogante pratiquant une politique pervertie.

Dans ce roman foisonnant et documenté, on retrouve les chevaux de bataille chers à Victor Hugo, en particulier : les inégalités sociales et la corruption des classes dirigeantes. Ce qui est nouveau ici, c'est la démesure dont il fait preuve pour clamer son indignation. Il plonge le lecteur dans un véritable cyclone où le romantisme est combiné à une critique sociale acerbe. Il use de sarcasme. Il présente des descriptions hallucinantes. Son écriture, toujours riche et précise, est exaltée.

J'ai adoré lire ce roman. J'ai adoré son style (du Hugo pur jus), son atmosphère passionnée, ses thèmes généreux, et son histoire sans concession.
L'homme qui rit possède une âme lumineuse et porte sur son visage l'infamie des hommes qui oppressent.
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