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sur 1319 notes
Que l'on ose dire que Victor Hugo n'est pas un génie. Ce roman est tout simplement un chef-d'oeuvre ! Il entremêle l'Histoire avec un grand « H » et celle de trois inconnus, totalement marginaux, avec un tel brio que c'est le souffle coupé que l'on referme cette brique (et c'est le moins qu'on puisse dire, Hugo n'a jamais aimé être bref) de 838 pages. Vous m'avez bien lue, oui ! 838 pages. Oui, il faut avoir le temps de savourer une telle lecture. Non, il ne faut pas la mettre dans la liste des lectures scolaires obligatoires. A moins, bien sûr, de vouloir dégoûter les futurs universitaires pour réduire le nombre de potentiels romanistes, afin d'avoir plus de chances de trouver un boulot en tant que critique littéraire (machiavélique, moi ? Non, jamais !).
Lien : http://cultureremains.com/vi..
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Un des "grands" romans de l'auteur des "Misérables", écrit en plein exil. Amer, revanchard, un cri de douleur face à l'arrogance des puissants, plongeant dans le destin personnel de celui pour qui "le beau c'est le laid". Sous les traits de ce personnage, défiguré dans sa toute petite enfance pour complaire à un souverain fou et diabolique, c'est le peuple qui est représenté. Comme le Quasimodo de "Notre Dame de Paris", Gwynplaine, "L'Homme qui Rit", ce monstre au visage armé d'un permanent rictus, a intérieurement la beauté d'un héros romantique, porteur des idéaux les plus élevés. Victor Hugo, nanti de cette culture immense qu'il aime à faire partager (un peu trop) au lecteur, décrit une Angleterre féodale, où la noblesse a recouvré l'intégralité de ses privilèges après la chute de Cromwell. Une restauration à laquelle fera écho, un siècle plus tard, celle qui a suivi la Grande Révolution en France. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, pour le bon plaisir de la caste privilégiée. Au-delà de cette leçon d'histoire, maints rebondissements touchant parfois à la fantasmagorie maintiennent l'attention du lecteur. Mais quel dommage que la préface d'un littérateur, désireux de faire traîner en longueur son triste pensum, nous raconte tout, du début à la fin. Lecteur, lectrice, lisez plutôt la préface qu'a voulue l'auteur, elle est brève et va directement à l'essentiel : donner envie de lire…
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Un des "grands" romans de l'auteur des "Misérables", écrit en plein exil. Amer, revanchard, un cri de douleur face à l'arrogance des puissants, plongeant dans le destin personnel de celui pour qui "le beau c'est le laid". Sous les traits de ce personnage, défiguré dans sa toute petite enfance pour complaire à un souverain fou et diabolique, c'est le peuple qui est représenté. Comme le Quasimodo de "Notre Dame de Paris", Gwynplaine, "L'Homme qui Rit", ce monstre au visage armé d'un permanent rictus, a intérieurement la beauté d'un héros romantique, porteur des idéaux les plus élevés. Victor Hugo, nanti de cette culture immense qu'il aime à faire partager (un peu trop) au lecteur, décrit une Angleterre féodale, où la noblesse a recouvré l'intégralité de ses privilèges après la chute de Cromwell. Une restauration à laquelle fera écho, un siècle plus tard, celle qui a suivi la Grande Révolution en France. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, pour le bon plaisir de la caste privilégiée. Au-delà de cette leçon d'histoire, maints rebondissements touchant parfois à la fantasmagorie maintiennent l'attention du lecteur. Mais quel dommage que la préface d'un littérateur, désireux de faire traîner en longueur son triste pensum, nous raconte tout, du début à la fin. Lecteur, lectrice, lisez plutôt la préface qu'a voulue l'auteur, elle est brève et va directement à l'essentiel : donner envie de lire…
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Flaubert écrivait : "On peut juger de la beauté d'un livre à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur du temps qu'on met ensuite à en revenir."

Chaque chapitre de ce roman possède la force visuelle d'un tableau et la puissance poétique de Victor Hugo.
L'ensemble fonctionne comme une fresque à la teinte à la fois réaliste et romantique. le drame de Gwynplaine est d avoir été capturé par les Comprachicos qui l'ont défiguré de telle sorte que personne puisse le reconnaître. Et pourtant, sa plus grande souffrance n'est pas le souvenir de cette mutilation mais ses conséquences : lorsqu'il pleure, son visage semble sourire de manière grotesque, il est moqué, marginalisé et sa "monstruosité" terrifie. le contraste puissant entre ses sentiments et son apparence, entre intérieur et extérieur, est d'une extrême violence.
Ceux qui deviendront ses amis, sa famille ne peuvent être que Dea, une jeune fille aveugle qu'il a sauvé lorsqu'elle était encore nourrisson, et Ursus et Homo dont le tandem fonctionne comme un miroir inversé puisque Homo est un chien tandis qu'Ursus est un homme.

Cela fait quatre ans que j'ai lu ce roman et j'y repense très souvent, les images teintées d'onirisme qu'il a fait naître dans mon imagination s'imposent à moi avec la régularité du balancier d'une pendule.
L'homme qui rit n'a rien à envier aux romans les plus célèbres de Hugo.
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Encore un grand roman de Hugo, peut-être l'un des plus ambitieux que j'ai pu lire de cet auteur.

Mais ce n'est pas qu'un roman, il s'agit d'un projet plus grand de décrire un système politique, d'en donner les rouages et surtout d'en dénoncer les absurdités et les abus.

Ce n'est pas ce que j'ai préféré; et je reconnais avoir parfois lu en diagonale certaines pages très fournies en repères historiques, nom de lords et indications sur les systèmes politiques...

Car, comme Victor Hugo sait si bien le faire, il nous attache aux trois personnages principaux, ces paradoxes vivants : Gwynplaine-le monstre innocent; Dea - l'aveugle clairvoyante- et Ursus - ce misanthrope humain.

L'amour reliant Dea et Gwynplaine nous apparaît comme l'accomplissement de l'amour qu'Esmeralda n'a pas eu pour Quasimodo et que Déruchette n'a pas eu pour Gilliat (Travailleurs de la Mer): aimer au-delà du visage, de l'apparence. Aimer l'âme.
C'est un sujet qui semble revenir dans les romans d' Hugo, de manière presque obsessionnelle et qui de nos jours semblent encore plus faire sens.
On remarquera que les morts de Gwynplaine et de Gilliat sont identiques : l'un pour rejoindre celle qu'il aime, l'autre pour la voir partir.
L'intrigue est simple, assez courte par rapport à la taille du livre. Il nous tient en haleine,; on s'attache tellement aux personnages qu'on a du mal à s'intéresser au sujet politique que Victor Hugo souhaite développer.

Bref, comme tout roman de Victor Hugo; à lire.
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Angleterre, XVIIeme siècle. Un vieux philosophe misanthrope vivant avec un loup parcourt les villes à bord de sa roulotte. Un soir d'hiver, un enfant errant, chargé d'un curieux paquet, arrive à sa porte. Son visage est hideux et défiguré, mais le philosophe le prend sous son aile.
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Voilà, je n'en dirai pas plus parce que je trouve que ça fait perdre en surprises, je m'en suis voulu d'avoir lu le résumé...
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Pour ce qui est de mon avis, c'est une lecture sublime et émouvante, car les personnages que façonne Hugo sont profonds et terriblement attachants. On ne peut qu'être attendri par cet enfant abandonné, recueilli par un homme pas plus fortuné.
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J'ai été surprise d'apprécier des personnages qui au départ me deplaisaient et c'est là le talent de Hugo. L'écriture est grandiloquente, riche, peut-être trop riche par moments, la lecture peut paraître lourde à certaines périodes et en rebuter plus d'un, surtout lorsque l'auteur se met à nous citer tous les lords anglais de l'époque ainsi que leurs fonctions.
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Autre chose qui m'a déplu, c'est la tendance à recourir au deus ex machina, soit des événements qui sortent un peu du chapeau. C'est très théâtral et donc parfois peu crédible.
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En somme, c'était une excellente lecture qui me conforte dans le fait que Hugo est un romancier hors pair. J'ai hâte de découvrir les Misérables !
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L'homme qui rit est un roman très long qui développe les grands thèmes phares de la pensée philosophique de Victor Hugo : la monstruosité, les vices de l'aristocratie et de la royauté, l'exclusion sociale, les émotions et la beauté du genre humain (notamment, selon Victor Hugo, dans la plus grande des misère). A travers l'histoire de plusieurs personnages attachants comme Ursus, drôle de personnage aux multiples facettes en dehors de la société, Gwinplaine : notre "héros" qui, mutilé dès le plus jeune âge a traversé les pires atrocités de la vie avant de trouver le bonheur le plus pur en rencontrant Ursus et Dea, enfant qu'il a trouvé et recueilli, Victor Hugo place sa vision du monde, de l'humanité, de la société, et ses idées politiques.
En revanche, que de longueurs ! Comment ne pas sauter des lignes devant tant de phrases synonymes, très pesantes, qui ne font pas avancer le récit ! Parfois des chapitres entiers ne sont que blabla inutiles. Je n'ai pas aimé non plus toutes ces énumérations de noms de rois, seigneurs et aristocrates à la chaîne. La description, très dense, va au-delà de la description agréable à lire, riche et importante à l'histoire. Elle est régulièrement pompeuse. Très dommage, ce livre aux quelque 800 pages aurait pu être beaucoup plus captivant et intéressant en tenant en 300 pages ! Toutes les belles idées politiques et philosophiques ainsi que l'histoire n'auraient été que mieux mises en valeur.

De Victor Hugo, je préfère Les misérables, Notre-Dame de Paris ou encore le dernier jour d'un condamné, plus facile à lire, et ainsi plus agréable.
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"L'homme qui rit" a beau être l'un des romans les plus connus de Victor Hugo, et peut-être, avec "Les Misérables", celui qui a le plus inspiré les sphères littéraire et cinématographique, on aurait tort d'y voir un roman.

De son propre aveu, Hugo se fait ici à la fois romancier, philosophe, historien et poète. D'où la richesse incroyable de l'oeuvre au final.

"L'homme qui rit" est le premier volet d'une trilogie qui devait traiter, dans cet ordre, de l'aristocratie, de la monarchie et de la révolution. Si le troisième tome, "Quatrevingt-treize" a bien été produit, le roman sur la monarchie n'aura, quant à lui, jamais vu le jour.

Pour le lecteur qui pense aborder un "simple roman", "L'homme qui rit" risque d'ennuyer car ce grand drame social laisse la part belle aux analyses tantôt politiques, tantôt philosophiques et tantôt historiographiques d'un auteur très documenté et très averti. C'est d'ailleurs là un reproche qu'on peut faire à Hugo, lorsqu'il a fouillé un sujet à fond - et c'est son habitude -, il veut le restituer avec un peu de trop de minutie, ce qui alourdit globalement la narration.

Non pas que ses analyses soient inintéressantes, bien au contraire mais elles créent des longueurs, nous faisant abandonner les personnages pendant parfois des chapitres entiers. Au coeur de ces dissections qui se font dissertations, se trouvent des thèmes forts et universels : la destinée, le devoir et le pouvoir, le divertissement et le plaisir, l'amour, les vices et les vertus, la richesse et la pauvreté, la vérité et la justice, etc.

Enluminant le récit, la plume admirable, miracle de finesse, de précision et de poésie tout à la fois. Absolument personne n'écrit comme Hugo, le poète se dissimule mal derrière le romancier. Sa puissance d'évocation n'est comparable à aucune autre, on est téléporté dans l'univers qu'il crée pour nous ; qu'il soit noir ou lumineux, peu importe, Hugo brille dans tous les registres.


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Un très bon roman de Victor Hugo qui nous fait verser notre petite larme à la fin. Cependant, il est également très long et donc très riche en description ce qui peut perdre le lecteur en cours de route. Sans doute pas le roman idéal pour commencer à lire du Victor Hugo.
Lien : https://padawantiff.wordpres..
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L'homme qui rit, c'est une déchirure sur le visage d'un enfant qui en restera marqué à vie. C'est la déchirure indélébile qui crée la monstruosité sur le visage de cet enfant et n'enlève en rien son humanité. Bien au contraire...
J'aime beaucoup l'oeuvre de Victor Hugo, ses romans, sa poésie, ses pièces de théâtre. Mais par-dessus-tout, un récit se dégage dans cet amour, celui-ci, L'homme qui rit, je ne sais pas encore pourquoi. Victor Hugo est un auteur immense, généreux, humaniste, empli de contradictions, entier.
C'est un roman noir très noir, mais pas forcément au sens où on l'entend aujourd'hui. Il y a aussi dans ces pages sombres beaucoup de lumière.
C'est l'histoire d'un enfant, Gwynplaine, marqué à jamais par une cicatrice que des brigands lui ont infligé en lui déchirant son visage de part en part et qui lui donne en permanence une étrange façon de sourire, un sourire figé dans une grimace. C'est cette grimace qui porte le roman et en fait une des oeuvres les plus belles et les plus émouvantes de Victor Hugo.
Gwynplaine est un enfant mutilé, destiné à devenir par cette cicatrice l'homme qui rit, à être sans cesse comique au dehors et tragique au-dedans. Il est hideux jusqu'à la fin de son existence, mais sa laideur cache une beauté intérieure sublime.
J'ai aimé cette prose magnifique qui concilie la blancheur de l'innocence au côté sombre de la monstruosité. Je sais bien que ce côté binaire peut paraître simpliste, mais sous la plume de Victor Hugo, cela en fait un chef d'oeuvre. C'est pour moi un roman énorme dans tous les sens du terme.
Victor Hugo fait entrer dans ce livre la pureté et l'innommable. C'est là tout l'art de cet écrivain, que celles et ceux qui l'admirent comme moi sauront reconnaître. En écrivant cette chronique, je me demande même si notre monde a changé depuis l'époque où Victor Hugo a situé son récit. L'humanité est-elle si différente trois siècles plus tard ?
Tout commence par l'abandon d'un enfant de dix ans par des brigands sur une côte anglaise en janvier 1690.
Au départ, Gwynplaine est abandonné sur le rivage par les Comprachicos, ceux qui achètent des enfants pour les défigurer et puis les revendre. L'enfant marche péniblement dans la neige avec une obstination admirable. C'est l'hiver, une saison qui indigne Victor Hugo par-dessus tout, parce qu'elle fait souffrir les pauvres gens, et ça Victor Hugo ne le supporte pas.
Il va rencontrer une petite fille dans la neige, qui s'appelle Dea, elle a un an et est aveugle. Sa mère est morte à cause du froid. Gwynplaine la recueille.
Comme elle est aveugle, Dea ne voit pas le visage de Gwynplaine, le visage d'un monstre qu'elle va aimer parce qu'elle ne le voit pas et qu'il a une âme sublime.
Dea est une étoile tombée du ciel. Elle est une étoile dans le ciel de Gwynplaine.
Oui je sais, présenté comme cela, la situation paraît un peu fleur bleue. Mais c'est sans compter sur le souffle lyrique et politique de Victor Hugo, indigné par la misère, l'inégalité sociale.
Et c'est cela qui va conduire Gwynplaine à se saisir d'un destin fabuleux, de devoir franchir les méandres d'une intrigue vertigineuse, pour notre plus grand plaisir.
Les enfants sont recueillis par Ursus le saltimbanque, philosophe de surcroît, généreux, qui sillonne les routes d'Angleterre avec sa vieille guimbarde et son compagnon de loup, Homo. Il décide de recueillir ces deux enfants perdus, abandonnés, malgré le peu qu'il a à partager.
Ce n'est pas un hasard si l'une des premières scènes du livre est celle d'un gibet, dans une description horrible. Sous l'effet du vent le gibet s'agite, les corbeaux s'acharnent pour dévorer les quelques morceaux de chairs qui battent dans le vent. Victor Hugo s'élève contre la peine de mort depuis longtemps. C'est sa manière ici de poursuivre son combat humaniste.
C'est un roman sur la monstruosité humaine. Mais les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Alors que la laideur de Quasimodo était un hasard de la nature, la disgrâce de Gwynplaine est un forfait de l'homme et par ordre du roi, à cause d'une filiation gênante. C'est bien ainsi que Victor Hugo pose l'objet de ce livre. La cicatrice de Gwynplaine est le fait des hommes et du pouvoir.
C'est la symbolique du peuple transformé en monstre par les puissants, par la monarchie. On pourrait presque transposer cela, ici et maintenant.
C'est un livre qui questionne l'humanité, ce qu'elle est, là où elle se trouve parmi la monstruosité de nos vies. On dirait presque que ce roman n'a pas pris une ride deux siècles plus tard, qu'il est incroyablement actuel.
Il me semble important de lire et relire cette oeuvre lucide. Victor Hugo parle de notre présent à quelques distances de nous. J'ai l'impression que ce roman continue de questionner ce que nous sommes.
Qu'en pensez-vous ?
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