Roman très prenant, sur la quête de l'identité mêlée à l'horreur du nazisme. le côté romanesque est un peu déroutant : reconnaître les traits du visage de son père sur une photo de Buchenwald semble hautement improbable, mais c'est le privilège du romancier que d'inventer des histoires.
Bien sûr, l'auteur le dit lui-même, c'est toujours délicat de romancer les camps de concentration.
Fabrice Humbert, en focalisant son enquête sur les bourreaux et leur motivation, arrive à donner un nouvel éclairage à la principale tragédie du 20° siècle à propos de laquelle les témoignages et les réflexions ne manquent pas aujourd'hui.
J'ai trouvé très intéressante son analyse de la violence, son passage en lycée dans les banlieues difficiles lui a permis d'ouvrir les yeux sur des souffrances contemporaines, j'ai trouvé qu'il le racontait bien.
Les personnalités de son père et de son grand père, donnent une profondeur au secret de famille qui trop vite n'en est plus un pour le lecteur. En revanche, j'ai dû attendre la fin du récit pour vraiment comprendre le père du personnage principal.
J'ai beaucoup aimé également la façon dont l'auteur mêle à son récit les auteurs qui l'inspirent, on retrouve
Semprun,
Primo Levi mais aussi
Jack London et
Sebastian Haffner, écrivain allemand dont la lecture éclaire de façon magistrale la montée du nazisme.
Comme toujours la lecture de livres sur l'extermination organisée par les nazis est éprouvante, mais c'est également réconfortant de savoir que les intellectuels d'aujourd'hui : la troisième génération, ne veut pas oublier.
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