Chère Claudie,
.
Je suis pour que l'on fasse l'éloge de la contemplation. Et par là, je veux dire, prendre le temps d'observer, de regarder longuement ce qui est autour de soi, s'imprégner du moment, de l'ambiance et être juste attentive, simple spectatrice, de cette vie qui tourne, s'anime, s'écoute et cohabite si près qu'on finit par ne plus y faire attention, la regardant de plus en plus loin.
.
Ton livre, c'est tout cela, une ouverture sur un monde, celui de l'animal qui devient étranger chez lui, exclu de son propre environnement, managé par l'homme alors qu'il a son univers, ses codes, ses règles, son clan, sa famille. Je suis partie à l'affût avec toi, j'ai respiré calmement, je suis restée silencieuse, discrète pour profiter de cette immersion dans la nature. J'ai laissé les cerfs s'approcher, j'ai voulu respecter leur territoire, j'ai tenté de me fondre dans les bois, j'ai enfilé ma tenue de camouflage jusqu'à devenir invisible pour mieux voir.
.
J'ai marché sur la trace de tes mots, je me suis emportée et comme toi j'ai été bouleversée. A ton rythme, j'ai vécu les angoisses, l'émerveillement face à l'animal, puissant dans toute sa magnificence, une prestance inégalée alors qu'il se tient droit devant toi. Comme toi, horrifiée par l'homme, par sa démesure, sa toute-puissance, j'ai souffert de la trahison et ressenti le danger, là, qui guette, tapi dans l'ombre, dans l'obscurité de ces bois touffus, assombris par les desseins de l'homme.
.
Ton roman, magnifiquement écrit, tel un thriller en milieu naturel, m'a transportée dans un monde que je ne soupçonnais pas, que j'ai contemplé avec fascination, effarement, et qui lorsque la dernière page s'est refermée, résonnait encore en moi, le bruit des sabots essayant toujours de briser le silence.
.
Lien :
https://www.instagram.com/p/..