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sur 246 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pamina vit avec son compagnon Nils au milieu de la forêt, entourés par un clan de cerfs, elle ne résiste pas à l'envie de tout connaître de ces cervidés, elle va être aidée avec la rencontre de Léo, photographe animalier, lui aussi passionné depuis de nombreuses années.
Si j'ai été passionnée par cet immersion au milieu de la forêt, par la beauté des cerfs, l'envie de participer aux affûts, j'ai aussi apprécié de partager la vie de Pamina, qui est certainement le double de Claudie Hunzinger.
Le lecteur apprends ou prends conscience des enjeux politiques, économiques de l'abattage des cerfs sous le contrôle de l'ONF, des chasseurs, de leur trophées.
C'est un magnifique roman poétique, un questionnement de l'Homme sur les animaux, la nature.
Claudie Hunzinger fait partie de ces écrivains dont je guette les parutions avec bonheur.
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Dans ce roman attaché à la description au plus près de la nature, avec son foisonnement de termes précis, Claudie Hunzinger, que je ne connaissais pas, se révèle être aussi poète.

Sa prose pourrait être définie comme une sorte de « nature writing » acclimaté à la région des Vosges. Les considérations strictement autobiographiques sont toutefois exclues de ce roman à trois personnages principaux. On peut penser que l'auteure est plus proche de Pamina, la narratrice, qui s'éprend de passion pour l'observation des cerfs dans son pays de montagne. Mais elle est tout aussi bien Nils, le compagnon de Pamina, et Léo le photographe animalier, un homme étrange et excessif dans son amour pour ces animaux.

Le ton est crépusculaire et lumineux. Deux mots qui s'opposent en apparence. Si Pamina et Nils, qui habitent depuis plus de quarante ans leur ferme isolée, ont constaté depuis dix ans un effondrement brutal et alarmant de la biodiversité, ils n'ont pas renoncé pour autant à éprouver de la joie dans l'observation de ce qui reste encore.

Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour m'avoir permis de découvrir cet étonnant prix Décembre 2019.
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Pamina une écrivaine, a décidé avec son compagnon Nils, de s'installer dans une vieille métairie, dans les Vosges, sans eau courante, sans chiottes, sans salle de bains. En rentrant un soir, en voiture, elle aperçoit dans ses phares un cerf de toute beauté, fendant la nuit. Cette apparition va provoquer le désir de mieux connaître ces fiers animaux. Sa rencontre avec Léo, un photographe, va lui ouvrir les portes d'un monde farouche et sauvage qui va la fasciner. Cela va bientôt être une obsession, devenir un cerf, entrer dans sa peau.

J'ai vraiment aimé ce récit, éloge de la nature sauvage et de la patience. Claudie Hunziger nous entraîne à la suite d'un animal majestueux, fort, solitaire et discret. Pour l'observer, il va falloir relever des traces, des empreintes, des excréments. Se mettre à l'affût pendant des heures, se poser, ne plus bouger, attendre. Se faire invisible pour voir l'invisible. Porter des vêtements de camouflage, un couteau, des jumelles. Rester inaperçu au niveau de l'olfactif. Pour cela, il faut utiliser la même vieille paire de bottes, le même T-shirt, le même pull rangés dans un tiroir tapissé d'aiguilles de sapin. Se laver sans savon.
À sa suite, nous allons apprendre à mieux connaître cette espèce menacée par les coupes de bois des forestiers, la régulation prônée par l'ONF et le désir des chasseurs de ramener un trophée.
« Comme les éléphants, les rhinocéros, les élans. Parce que, qu'est-ce que c'est ce “trophée” si ce n'est un mirage donnant l'illusion à celui qui s'en empare de posséder enfin ce qui lui manque, lui manquera toujours : une souveraineté perdue avec l'acquisition du langage. »

Nous allons tout savoir de son comportement, de ses amours. Voir leur mue à la fin de l'hiver où ils perdent leur ramure, que cette ramure d'une année sur l'autre peut diminuer à cause d'une disette, d'une blessure ou d'un chagrin.

Un roman naturaliste, militant de la cause animale, du retour à la nature, où le lecteur croise une guêpe, des corneilles, un renard, un chat sauvage, un rouge-gorge, une couleuvre, un Machaon, des chardonnerets. Une écriture sensible, un discours peut-être parfois excessif pour dénoncer les dégâts irréversibles que l'homme fait sur la nature.
« On constate que le monde se passe de nous. Et même davantage : il va mieux sans nous. »

Sans aucun doute une lecture qui fait du bien, qui donne envie de partir, de s'isoler du monde des humains pour se rapprocher de la nature.
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Pas facile de partager un avis qui m'implique trop personnellement mais dire que ce roman est très pessimiste quant à notre planète et ressentir l'horreur des massacres des grands cerfs, ça c'est indiscutable. Cependant je ne suis pas sûre que les pages d'observation de la nature, cervidés, oiseaux, plantes captivent tout le monde. Moi ce sont les oiseaux, les poissons et les coraux qui me fascinent et je comprends cette passion qui dans ce roman devient une addiction, une fusion totale, une raison de vivre et de désespérer. Un texte fort, poétique, sans nuance, sans pitié pour ceux qui détruisent la nature, la beauté, c'est totalement viscéral. C'est un cri déchirant qui me secoue sans pour autant panser nos plaies. J'ai aimé les phrases comme des balles traçantes, le vocabulaire, la vie passionnante des cervidés et la fin que j'avais hâte de découvrir dans le détail. J'ai bien fait de croire en ce prix Femina.
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Ce livre est une ode à la nature, au monde des forêts, et au peuple animal qui l'habite. J'ai été surprise devant la tournure digne d'un thriller qui s'est infiltrée au fur et à mesure du récit, cependant c'est assez … déroutant. Ce livre se propose comme un mini guide de l'affût, cet art du camouflage et de la traque de l'observation de l'animal. Si l'on s'éloigne peu à peu du monde naturel au cours de l'histoire, c'est pour s'immiscer dans la vicissitude humaine…pour un final en apothéose. Un livre intéressant qui bouleverse un peu les codes du genre, et qui donne envie de découvrir les autres oeuvres de Claude Hunziger.
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Pamina et Nils ont fait le choix de vivre loin de la civilisation, en montagne. Léo, un jeune photographe animalier, construit une cabane d'affût dans les parages. Pamina se lie avec lui et apprend à observer et connaître les grands cerfs. Cette activité devient passionnée et compulsive. Elle est prête à braver tous les dangers et conditions météo pour apercevoir ces animaux majestueux.
Malheureusement, en même temps que Pamina découvre la beauté de ce monde animal, elle se heurte à un monde cruel, d'humains bestiaux avides de pouvoir et profit. Elle assiste consternée au comptage nocturne du gibier avec l'adjudicataire du GIC (Groupement Intercommunal Cynégétique).

J'ai bien aimé ce livre, même si je ne suis pas portée sur les animaux, car Claudie Hunzinger a réussi l'exploit de me faire plonger dans son monde - et c'est une belle plume -.
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Chère Claudie,
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Je suis pour que l'on fasse l'éloge de la contemplation. Et par là, je veux dire, prendre le temps d'observer, de regarder longuement ce qui est autour de soi, s'imprégner du moment, de l'ambiance et être juste attentive, simple spectatrice, de cette vie qui tourne, s'anime, s'écoute et cohabite si près qu'on finit par ne plus y faire attention, la regardant de plus en plus loin.
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Ton livre, c'est tout cela, une ouverture sur un monde, celui de l'animal qui devient étranger chez lui, exclu de son propre environnement, managé par l'homme alors qu'il a son univers, ses codes, ses règles, son clan, sa famille. Je suis partie à l'affût avec toi, j'ai respiré calmement, je suis restée silencieuse, discrète pour profiter de cette immersion dans la nature. J'ai laissé les cerfs s'approcher, j'ai voulu respecter leur territoire, j'ai tenté de me fondre dans les bois, j'ai enfilé ma tenue de camouflage jusqu'à devenir invisible pour mieux voir.
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J'ai marché sur la trace de tes mots, je me suis emportée et comme toi j'ai été bouleversée. A ton rythme, j'ai vécu les angoisses, l'émerveillement face à l'animal, puissant dans toute sa magnificence, une prestance inégalée alors qu'il se tient droit devant toi. Comme toi, horrifiée par l'homme, par sa démesure, sa toute-puissance, j'ai souffert de la trahison et ressenti le danger, là, qui guette, tapi dans l'ombre, dans l'obscurité de ces bois touffus, assombris par les desseins de l'homme.
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Ton roman, magnifiquement écrit, tel un thriller en milieu naturel, m'a transportée dans un monde que je ne soupçonnais pas, que j'ai contemplé avec fascination, effarement, et qui lorsque la dernière page s'est refermée, résonnait encore en moi, le bruit des sabots essayant toujours de briser le silence.
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J'ai beaucoup aimé Les grands cerfs. Moi qui habite à quelques encablures d'une forêt domaniale. Je me suis prise d'amitié pour Pamina et son univers. J'aime les descriptions de ce monde "sauvage", on y apprend plein de choses sur la vie des cerfs. Elle dit l'orgueil de l'homme face aux autres espèces et de la fragilité de notre monde. Mine de rien cela parle aussi des relations humaines, d'amour, d'amitié. Un excellent moment.
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Une petite critique pour un roman de 192 pages.
Un roman bien sympa , une lecture facile et agréable qui m'a fait découvrir l'univers de cet animal peut connu le cerf.
Que j'étais bien dans cette montagne seule avec notre héroine .
Les cerfs , les autres animaux la végétation vivaient à leur rythme à leur façon avant que l'homme vienne troublé cette sérénité.
J'ai beaucoup aimé et je vais vite poursuivre la lecture de cette auteure.
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Pamina découvre au contact de Léo, photographe animalier, le plaisir de l'observation des grands cerfs, leur rite et leur rythme. Écrivaine, elle vit au milieu des Vosges en parfaite autonomie avec son conjoint Nils au milieu de piles de livres de poésie. Son obsession pour ces grands animaux grignote peu à peu sa vie quotidienne et la renvoie à ses propres paradoxes.

Que j'aime me promener en forêt avec Claudie Hunzinger, sa sensibilité, son regard et l'émerveillement constant qu'elle pose sur la nature. Oiseaux, grands cerfs, brume, feuillage, odeur de mousse, silence de la maison et les piles de livres de poésie... ce roman est un ode à la décroissance, à la simplicité, à la beauté et en même temps un constat amer de tout ce qui est entrain lentement de mourir, de s'éteindre et de disparaitre.

Un seul bémol à l'adresse des éditions Grasset. J'ai trouvé, sans les chercher, trois énormes fautes de frappe. Ce qui est beaucoup trop pour un petit roman.

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