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3,74

sur 246 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans mon cheminement de lectrice j'avais croisé un auteur, Göran Tunström, qui tentait d'écrire un Livre du Dehors dans Partir en hiver. Inde-Népal et, voilà qu'aujourd'hui je rencontre une auteure, Claudie Hunzinger, artiste plasticienne, qui essaie d'écrire, elle, un Livre de Plein air… Les grands cerfs. Deux démarches intellectuelles, deux concepts artistiques et poétiques pour capter au plus près la beauté du monde et les mystères de la vie.


Un genre de journal de bord auto-fictif relatant l'installation de la narratrice Pamina et de son compagnon Nils dans une ferme isolée, nichée dans une région forestière et montagnarde difficile d'accès. Un endroit idéal pour une retraite qui au fil du temps va se révéler être le lieu élu par les grands cerfs pour s'y reposer. Un lieu stratégique depuis longtemps repéré par un gars du coin, Léo, photographe animalier, qui amène peu à peu Pamina sur les traces des cervidés et la connaissance de leur royaume.
Les grands cerfs un récit qui privilégie après plusieurs saisons d'observation, d'affûts et de guets, la dernière année, façon journal de bord, placé sous le signe de Cernnunos, dieu Cerf des Gaulois, dont la ramure présageait une connexion cosmique.


Pourtant si j'ai apprécié la belle, poétique et séduisante écriture de Claudie Hunzinger, la magie n'a pas opéré. Je suis passée à côté de l'itinéraire ou démarche de l'auteure. La fascination, les obsessions de ces «transfuges», comme les nomme la narratrice pour définir son couple, ne m'ont pas transportée. Pamina et Nils m'ont fait davantage penser à des ermites modernes acceptant la précarité matérielle pour une éventuelle renaissance qu'a des écocitoyens.

Une expérience personnelle peut-être un peu trop nombriliste à mon goût et surtout, il m'a manqué dans ces lignes une forte dimension spirituelle (à moins que je n'ai su la débusquer) que j'avais trouvé dans L'Evangile de la nature de John Burroughs. Si chacun de nous porte en son coeur un oiseau, comme Pamina porte le pinson du nord dans le sien, au risque d'offenser Cernunnos, je préfère m'accrocher au plus petit des oiseaux, le colibri. Ceci étant, je me permets un petit aparté, l'approche de Claudie Hunzinger dans sa démarche artistique m'a amené à la comparer à celle d'une autre artiste plasticienne, Anne Steinlein, qui après de nombreux carnets de voyage témoignant de son immersion dans le monde propose aujourd'hui de magnifiques installations rendant hommage à la Nature et l'Univers à travers ses Gardiens de la Terre.

Mais aujourd'hui plus que hier, "Nous avons besoin, plus que jamais, de sources d'inspiration modèles de vie, de «changeurs de monde» qui nourrissent notre détermination à nous transformer nous-mêmes pour mieux transformer le monde" dixit Matthieu Ricard.

Aussi, Les grands cerfs reste une parenthèse dépaysante, un joli détour pour une escapade vivifiante au milieu des bois. Une fable écologique sur laquelle on peut réfléchir.

Pour les lecteurs qui souhaitent une immersion dans une nature sauvage, vierge, où l'homme a su trouver ses marques, je ne peux que leur conseiller de marcher sur les traces de John Haines en lisant Vingt-cinq ans de solitude: Mémoires du Grand Nord.

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Les Vosges et les cervidés, voici deux bonnes raisons de lire « les grands cerfs » qui offrent de magnifiques pages sur ces espèces menacées par les excès d'une époque qui ne respecte plus certains équilibres naturels.

Mais, cette oeuvre pourtant courte se noie vite, à mes yeux, dans des digressions aussi lassantes qu'inintéressantes où l'auteur ne nous épargne ni les sorties scolaires, ni ses affres vestimentaires et transforme la visite de Fabienne Jacob en babillage puéril.

Ce papillonnage explique peut être pourquoi Pamina est totalement passée à coté de Léo et n'a pas compris que la chasse et l'exploitation raisonnable du massif forestier contribuent à la préservation de la nature.

Se retirer du monde, conduit à se couper du réel, à se doter d'oeillères et gâche ce livre qui m'a finalement déçu par ses longueurs, ses excès doctrinaires et son style parfois bâclé.
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Tout comme l'auteur, la narratrice habite avec son conjoint une ancienne métairie perdue au fond du massif vosgien. Elle se remémore le temps où des voisins à la présence discrète évoluaient autour de la ferme. Elle s'était soudain prise de passion pour eux, avait appris à les observer longuement, aux côtés d'un villageois épris de photographie animalière. Il s'agissait d'une harde de biches et de cerfs qui, peu à peu, ont disparu, tirés par des chasseurs au rythme des quotas autorisés par l'ONF, sous couvert d'une régulation que ce livre envisage comme un massacre.


Le texte fait rêver : l'on se retrouve, frigorifié et trempé, caché sous des filets de camouflage, à guetter interminablement une fascinante vie sauvage, collectionnant des clichés photographiques pris avec un téléobjectif de la taille d'un bazooka, s'émerveillant qu'une telle présence à proximité directe d'habitations puisse demeurer si discrète. Autour de la ferme d'ailleurs, évoluent bien d'autres espèces que les cerfs, et le récit nous livre également de bien jolies pages sur la multitude de papillons et d'oiseaux observables à l'époque.


Malheureusement, selon l'auteur, ce rêve appartient désormais au passé, et les pages imprégnées de beauté sauvage sont teintées d'une amertume mêlée de colère, de devoir en faire le deuil en même temps que l'apologie, et d'y voir une illustration supplémentaire de la ruine écologique de notre planète. S'il est facile de partager cette rancoeur et ces regrets, l'on est en même temps amené à s'étonner, la croyance générale affirmant une tendance à la prolifération excessive des cervidés dans nos forêts, faute de prédateurs.


Mes recherches ne m'ont pas permis de me faire une idée entièrement claire sur la question : les rapports officiels sont rassurants, affirmant l'augmentation régulière des populations de cerfs en France depuis l'instauration de plans de chasse dans les années 1960. En même temps, des initiatives locales ne cessent de s'insurger contre les trop gros prélèvements qui viennent grever des effectifs, par endroits de plus en plus faibles…


Il est dommage que ce livre, par ailleurs bien écrit, n'étaye pas davantage ses affirmations, en enquêtant au-delà d'une perception toute personnelle que l'auteur pose en contradiction frontale de celle de son entourage. le texte est beau, ses émotions en ligne avec celles qui nous assaillent face au constat de l'état général de la planète, mais, pour le coup, l'auteur ne s'est-elle pas un peu emballée, sans vraiment prendre la peine de comprendre l'impact réel de la régulation et de la chasse, ni de répondre aux interrogations de ses lecteurs ?


Je ressors très mitigée de cette lecture, dubitative face au bref et subit engouement de la narratrice pour un sujet joliment et sincèrement abordé, mais insuffisamment argumenté : il ne suffit pas de s'emparer d'un thème à la mode et de surfer sur l'émotion du moment pour convaincre. Restent de bien jolies images et un questionnement légitime quant à la peau de chagrin qu'est devenu l'espace concédé par l'homme à la vie sauvage en général.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Pamina se passionne, comme le titre l'indique, par les grands cerfs. Je le classerai plus dans l'essai ou documentaire que roman. Quelques infos intéressantes sur ces cervidés et sur le pour et le contre de réguler leur nombre en autorisant la chasse. Style inégal. Des chemins qui égarent le lecteur.
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Pamina (qu'on devine vite être l'auteure Claudie Hunzinger), vit depuis de nombreuses années avec Nils, son compagnon, dans une vieille maison de montagne éloignée de tout, au coeur de la forêt vosgienne. Un choix de vie "poétique" plutôt que politique, explique-t-elle.

Dans ce récit qui semble fortement inspiré d'expériences réelles, elle retrace sa rencontre progressive avec un clan de cerfs qui évolue dans les bois autour de sa maison.

Méconnaissance, curiosité, premiers affûts, rencontres manquées, moments de grâce... l'auteure aborde la relation entre l'humain et l'animal, entre l'humain et la nature qui l'entoure. Elle touche aussi évidemment à la question écologique, condamnant les chasseurs qui réduisent chaque année un peu plus "son" groupe de cerfs, et faisant le parallèle avec l'extinction des espèces.

Certains passages sur les cerfs sont très beaux et m'ont carrément donné envie de mettre mes chaussures de marche et d'aller faire un long tour dans la forêt, loin de tout.

Mais à d'autres moments de cette lecture, trop nombreux, je me suis surprise à m'ennuyer, et à regretter que le texte ne soit pas plus concis, plus travaillé. Car Pamina digresse pas mal, et ses digressions semblent un peu artificielles, utiles seulement à mettre en avant le fait qu'elle est une artiste et qu'elle connaît plein d'autres artistes. J'avoue que j'aurais préféré rester uniquement dans la forêt...

Et puis je suis ressortie un peu confuse et mitigée sur le propos de fond. Pamina nous dit qu'elle se place avant tout du côté de la poésie et qu'elle ne veut pas se mêler de politique. Mais en même temps, au cours du livre elle prend parti, et fait siens certains discours plutôt typiques de mouvements écologistes et de gauche. (Tout en nous avouant que quand elle en a envie, elle prend sa voiture pour descendre en ville acheter des crevettes et des mangues...)

Je ne suis pas en désaccord avec toutes ses opinions, mais j'aurais trouvé plus poétique, pour le coup, qu'au lieu de ressortir certains poncifs et d'essayer de nous dire quoi penser, elle creuse un peu plus avant dans la complexité et l'ambivalence du monde animal. Qu'on reste, encore une fois, un peu plus longtemps dans la forêt, avec les cerfs.
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Un livre sur les cerfs et leur disparition dûe à la chasse. de belles balades en perspective dans la forêt des Vosges.
La Narratrice se lève au petit matin, vers 4h pour observer les magnifiques spécimens de cerf, 14 ou 18 bois. Elle va s'attacher à chacun d'eux, retenir leur nom, qu'un ami qui les photographie, leur a donné et s'attristera à chaque disparition d'un animal.

De bien belles rencontres donc, la mue des cors, la saison des amours...
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Nous sommes ici avec Pamina, qui habite en montagne avec son compagnon Nils. Très vite, elle va se prendre d'une passion pour les cerfs qui côtoient son environnement, et n'aura de cesser de tenter de les apercevoir avec l'aide de Léo, un photographe animalier.

Ce roman sera malheureusement pour ma part une énorme déception. Je ne m'attendais pas du tout à cela. J'avais en vue une grande évasion dans la nature et ce ne fut pas vraiment le cas. Au contraire, c'est un véritable huis-clos que nous propose l'auteure et j'ai eu l'impression de tourner en rond pendant trop de pages dans ce roman.

Pamina se prend d'une véritable obsession quant au fait d'apercevoir les cerfs, et tout du long, le lecteur a droit à maintes descriptions des moyens utilisés pour y arriver. J'avoue que je me suis ennuyée. C'est très contemplatif mais j'ai eu une impression de répétition dans le scénario au début de plusieurs chapitres, une réelle impression de statisme. J'ai peiné à m'intéresser au quotidien de cette héroïne qui n'aura pas su me donner l'envie de m'intéresser de plus près à sa passion.

L'écriture est très belle et c'est vraiment le point fort du roman. le tout est très poétique, les mots sont choisis avec soin et délicatesse. C'est réellement le fond qui m'a posé souci, ne réussissant pas à m'impliquer dans ce que je lisais.

Un roman qui se révèle être donc une déception, tant j'en attendais autre chose. Je suis restée hermétique à cette histoire, ayant ressenti trop souvent de l'ennui. La magnifique plume de l'auteure vient relever ce roman pour lequel j'ai l'impression d'être totalement passée à côté.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Derrière Pamina, l'héroïne de ce roman qui s'adresse au lecteur à la première personne du singulier, c'est bien sûr Claudie Hunzinger qui parle. Elles partagent le même amour de la nature, de la solitude; elles mènent la même vie retirée dans les montagnes; elles ont la même réflexion sur la disparition du monde sauvage.
Pamina vit avec son mari au coeur du Massif Vosgien, dans une maison située en altitude, à la lisière d'une forêt Un endroit idéal pour se couper du bruit du monde moderne, pour observer les animaux qui fréquentent la forêt, et notamment les grands cerfs. En compagnie de Léo, un ami photographe, elle s'initie à l'affût dans une cabane de fortune. Mais Léo n'est pas tout à fait celui qu'elle croyait à l'origine de leur amitié, le "fou de cervidés" qu'elle croyait authentique et qui ne vit que pour le plaisir de la photographie. ce livre pose la question de savoir si on peut aujourd'hui être un naturaliste jusqu'au bout, et comment on peut concilier au XXIème siècle la vie moderne et le maintien des écosystèmes ancestraux.
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La vie se poursuit, simplement et intensément car elle s'est retirée des tumultes de la ville.
La romancière nous invite ici, à vivre son lieu intime, la nature et l'un de ses représentants majestueux, le cerf.
J'ai vécu un bon moment de lecture, de partage et d'apprentissage.
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Passable. Attirée par le titre et le sujet, j'ai sauté beaucoup de passages au commencement qui ne commençait pas. C'est pas une histoire, pas un récit, pas un journal, et au début, ça m'a fait l'effet d'un chewing-gum qu'on assez vite envie de recracher. Une fille citadine en mal d'inspiration choisit d'écrire un livre dans le vent, donc sur les animaux sauvages, donc en immersion. C'est à la mode, sûr que ça fera son effet. La première partie, j'ai trouvé l'histoire fade, du genre conversation culturelle en salon de thé parisien. Gros 44, fringues high-tech, équipements dernier cri du photographe initiateur, ça pue le fric et le hobby bourge. Heureusement que la narratrice se rend compte de l'affreuse duplicité du photographe vers la fin, donc il faut aller jusqu'à la fin. J'ai cru que c'était juste le trip d'une nana qui raconte comment elle en est venue à se mettre à l'affût des grands cerfs et la mièvrerie des premiers chapitres m'a gavé. A partir du milieu, ça commence à accrocher et j'ai fini par apprécier la position de la narratrice qui découvre que les cerfs qu'elle a contemplé lors de ses affûts finissent à la boucherie des chasseurs. Elle pige enfin que la forêt est confisquée par l'ONF et les chasseurs, deux sectes qui d'ailleurs se battent entre elles, et c'est juste à ce moment là que ça devient intéressant, dommage que ça soit la chute de l'histoire. Sinon, j'ai apprécié quelques détails documentés sur les cerfs, bon c'est la moindre des choses quand même vu le sujet et le titre, pauvres bêtes cernées, foutues, ceux qui les photographient et se maquent avec les tueurs se révélant comme eux des prédateurs armés d'appareils photos, mais c'est le même engrenage technique que ceux qui ont des fusils : cette disproportion de moyens entre des bêtes qui n'ont que leurs sens et les humains abrutis de machines rend ces chasses intolérables. Où l'ont voit que finalement c'est la bête qui fait marcher son intelligence et l'humain qui devient de plus en plus déconnecté de la réalité et de plus en plus méchant, cruel et con. J'ai découvert aussi la secte des chercheurs de bois, comme ceux qui cherchent des champignons, sauf que les champignons ça se mange et que les bois de cerfs, c'est juste pour étaler sur un bureau et se vanter. Bref, il y a un milieu du cerf comme il y a un milieu de tout et n'importe quoi. Les gens ont tellement besoin de se créer une identité et une utilité qu'ils peuvent s'approprier n'importe quel objet à épuiser, et après ils sont tellement accros à la valeur qu'ils se sont donnés en concentrant leur attention et leur énergie sur cet objet qu'ils en deviennent capables de n'importe quelle compromission hors toute éthique et tout bon sens. Mon opinion de trouver malsain et totalement déloyal de traquer la vie privée des animaux dans les pauvres et ultimes recoins de leur intimité s'est trouvée ravivée bien évidement par la découverte consternée de la réalité par l'auteur. Les cerfs, les gens sont contents d'afficher de belles photos sur leurs smartphones mais ils se moquent qu'ils soient en court d'extinction sous prétexte qu'ils ont la sale habitude de brouter les arbres. J'ai donc partagé avec cette auteure la même amertume d'extinction incontournable du monde naturel. Sauf qu'elle fait du fric avec ce constat et repart dans sa ville après, et que moi je reste en forêt à me taper le déchirant cri du chevreuil ou du sanglier en train de se faire massacrer et que, si j'ose émettre ma désapprobation, je risque ma vie.
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