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sur 246 notes
Deuxième livre de cette autrice pour moi, qui met à nouveau en scène un de ses doubles, Pamina et son compagnon Nils, qui occupent une maison isolée dans les Vosges. Cette fois, elle évoque peu son activité littéraire et son compagnon, mais s'intéresse rapidement à un autre personnage, Léo, photographe animalier venu observer les grands cerfs qui vivent autour de sa maison. La narratrice guette à son tour cet intrus avec qui elle lie peu à peu connaissance et qui va l'initier au monde des cervidés. Les longues marches et les heures à l'affût sont l'occasion de décrire la forêt et tous ceux qui la peuplent. Pourtant, petit à petit, la distance se creuse entre Léo et la narratrice, qui découvre les enjeux plus sombres de la régulation, les quotas délivrés par l'ONF aux chasseurs cachant des trafics moins reluisants. Un roman passionnant, dans lequel la narratrice rend hommage à une nature menacée par l'avidité et la cruauté des hommes. À travers ces pages, Claudie Hunzinger évoque des artistes qui lui sont chers et nous offre à voir la nature à travers ses yeux : oiseaux, papillons, plantes, etc. : des découvertes qui prolongent le plaisir de la lecture.
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Un livre des plus ennuyants à lire, à croire que l'auteure ne sait pas de quoi elle parle... Ce livre m'a échappé des mains, tellement il est orienté politiquement... c'est ce que l'on peut appeler de la littérature poubelle. On s'ennuie du début à la fin, et il n'y a aucune beauté qui ressort réellement de ses écrits. Aucun des points de vue n'est défendable, par ailleurs, dans ce livre. Ce livre est... un non sujet.
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Excellent moment passé avec Claudie Hunzinger, un de plus, dans ses forêts alsaciennes. Cette auteure me donnerait presque envie de tout plaquer pour aller vivre en forêt, moi la fille des plaines et des montagnes, qui se nourrit d'horizons lointains.

Claudie et les grands cerfs … Quel magnifique animal, fascinant et mythique .. Il est d'ailleurs présent dans toutes les mythologies du monde (j'exagère peut-être, disons qu'il est présent dans beaucoup de civilisations), probablement à cause du renouveau annuel des cors, ou de la forme de ceux-ci, qui semble faire le lien entre la terre et le cosmos, ou encore peut-être à cause des sons graves et envoutants de leur brame (qui personnellement me rappellent le chant du violoncelle), qui ont le chic de me remuer les entrailles.

L'auteure partage avec nous les heures séances d'affût, dans la brume automnale, et sa joie intacte d'enfant de trouver une ramure abandonnée. Elle réussit à écrire un récit, mêlé de suspens (avec même une intrigue) et d'opinions (bien tranchées, les opinions d'ailleurs). Bref le bouquin idéal pour s'informer, se distraire et surtout réfléchir sur le monde en devenir…

Puissions-nous faire en sorte que ce monde enchanteur et merveilleux continue longtemps encore après nous car je crois cette témoin privilégiée qui nous dit « On constate que le monde se passe de nous. Et même davantage : il va mieux sans nous. »
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La vie au coeur
Pamina et Nils vivent aux Hautes-Huttes, au coeur de la forêt vit un clan de cerfs. Pamina veut tout savoir d'eux, consciente que ce ne sont pas eux qui vivent sur son territoire, mais eux humains qui ont envahi les lieux.
« de roman en roman, je lui donne un autre nom. Une fois Bambois. Une fois La Survivance. Nous voilà aux Hautes-Huttes. Mais c'est toujours la même maison. Ou alors le même rêve de maison. Une sorte de chimère. »
L'arrivée de Léo, photographe animalier, va ouvrir à Pamina un vaste territoire d'observation.
« Choisir son poste. Arriver en avance. Se poser, ne plus bouger. Attendre. On a si bien disparu qu'on permet à l'autre de s'approcher de vous. […] Disparaître en restant là. Incognito. Se faire invisible pour voir l'invisible. Guetter des apparitions. Découvrir un clan, ses figures de légendes. »
Dans les temps anciens, les chercheurs de mues, transformaient celles-ci en outils ou en bijoux ; de nos jours ce n'est qu'un trafic rapportant du fric.
Claudie Hunzinger entraîne ses lecteurs au plus près de la vie, celle qui est sauvage, celle que l'homme s'acharne à détruire. Dans ce roman d'atmosphère elle nous fait vivre sa fascination pour ces cervidés. C'est poignant, car elle est d'une sincérité absolue.
Mais elle se heurte à ceux qui considèrent que ces cervidés empêchent la forêt de se régénérer.
En mots choisis l'auteur nous coupe le souffle par la splendeur du monde décrit. Par la catastrophe annoncée elle nous broie le coeur.
La littérature s'invite au coeur de ce royaume.
Plus l'auteur observe les cerfs plus elle se sent proche d'eux et éloignée des hommes.
« Je découvrais, étonnée, à quel bord j'appartenais. À celui des proies. Étrangeté amplifiée par le genre qui m'incarnait, comme si depuis toujours le féminin et l'animal allaient ensemble, passionnément, dans le même qui-vive. »
En terminant ce livre, le lecteur s'interroge sur le devenir de ce monde des forêts, n'existera-t-il plus que dans les livres ?
Toujours cette écriture au plus près de son sujet et qui sait aussi bien en tracer la poésie que la cruauté.
C'est une écriture nourrie par la vie, celle qui s'intéresse à l'autre animal ou humain.
Dans ce vaste monde, un regard, des mots peuvent peut-être changer l'ordre qui marche à l'aveugle.
Ce livre est sensible et totalement habité.
Une lecture riche en émotion et réflexion.
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Pamina (qu'on devine vite être l'auteure Claudie Hunzinger), vit depuis de nombreuses années avec Nils, son compagnon, dans une vieille maison de montagne éloignée de tout, au coeur de la forêt vosgienne. Un choix de vie "poétique" plutôt que politique, explique-t-elle.

Dans ce récit qui semble fortement inspiré d'expériences réelles, elle retrace sa rencontre progressive avec un clan de cerfs qui évolue dans les bois autour de sa maison.

Méconnaissance, curiosité, premiers affûts, rencontres manquées, moments de grâce... l'auteure aborde la relation entre l'humain et l'animal, entre l'humain et la nature qui l'entoure. Elle touche aussi évidemment à la question écologique, condamnant les chasseurs qui réduisent chaque année un peu plus "son" groupe de cerfs, et faisant le parallèle avec l'extinction des espèces.

Certains passages sur les cerfs sont très beaux et m'ont carrément donné envie de mettre mes chaussures de marche et d'aller faire un long tour dans la forêt, loin de tout.

Mais à d'autres moments de cette lecture, trop nombreux, je me suis surprise à m'ennuyer, et à regretter que le texte ne soit pas plus concis, plus travaillé. Car Pamina digresse pas mal, et ses digressions semblent un peu artificielles, utiles seulement à mettre en avant le fait qu'elle est une artiste et qu'elle connaît plein d'autres artistes. J'avoue que j'aurais préféré rester uniquement dans la forêt...

Et puis je suis ressortie un peu confuse et mitigée sur le propos de fond. Pamina nous dit qu'elle se place avant tout du côté de la poésie et qu'elle ne veut pas se mêler de politique. Mais en même temps, au cours du livre elle prend parti, et fait siens certains discours plutôt typiques de mouvements écologistes et de gauche. (Tout en nous avouant que quand elle en a envie, elle prend sa voiture pour descendre en ville acheter des crevettes et des mangues...)

Je ne suis pas en désaccord avec toutes ses opinions, mais j'aurais trouvé plus poétique, pour le coup, qu'au lieu de ressortir certains poncifs et d'essayer de nous dire quoi penser, elle creuse un peu plus avant dans la complexité et l'ambivalence du monde animal. Qu'on reste, encore une fois, un peu plus longtemps dans la forêt, avec les cerfs.
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Un livre magnifique. Magnifique, puissant, émouvant. Bien écrit. Beaucoup de poésie. du nature writing à la française. Une belle découverte, un ode à la nature sauvage proche de chez nous et pas dans les grands espaces américains, dans un coin de forêt du nord-est de la France. Un livre sur la beauté, la liberté, la patiente, un hommage à l'affut. Hautement recommandé !
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« Look what they've done to my song ma
Well it's the only thing
That I could do half right
And it's turning out all wrong ma »

Voilà le plan :
« le village, puis le chemin sombre dans la forêt sombre, prendre à gauche la voie indiquée par une pancarte « SANS ISSUE », ou plutôt sans issue générale, une voie qui s'écartait de la tyrannie du nous, du nous-politique, du tous-ensemble, prendre donc la voie barrée à franchir ; voie qui sentait l'aventure, le vent et les secrets, qui sentait la singularité, la ferveur singulière, la découverte de soi, du monde, la voie du libre; voie qui menait droit à un endroit clandestin bourré de connaissances ésotériques ... »
Un très beau voyage dans lequel il ne faut pas craindre d'être trempés, essorés, lacérés par la pluie. C'est peut-être ça le vrai voyage, comme le dit l'auteure : « survivre au froid, à la peur. »
Pour perdre la notion du temps.
Être à l'affût de la splendeur.
Contempler la liberté.
La noblesse. La splendeur.
Savourer.
S'éveiller.
Prendre conscience de l'appauvrissement de notre monde.
S'en émouvoir...
Se faire invisible pour voir l'invisible,
Curieuse d'un monde inépuisable de détails et de précisions.
« [...] ce n'était pas poète seulement qu'il fallait que je sois pour le livre que j'avais commencé à bâtir, mais poète de la nature, lui donnant la voix. Ce qui signifiait un autre genre de travail. Des précisions. Des faits. Tout, scientifiquement exact. La science comme méthode, mais avec l'aide de Vénus, son aide sensible, amoureuse, passionnée, si je voulais obtenir un soulèvement des consciences. »
Un excellent moment de lecture, qui respire la nature et qui m'a davantage touchée que le prix Femina 2022 "Un chien à ma table". La narration y est un poil moins fluide j'ai trouvé.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Pamina et Nils ont fait le choix de vivre loin de la civilisation, en montagne. Léo, un jeune photographe animalier, construit une cabane d'affût dans les parages. Pamina se lie avec lui et apprend à observer et connaître les grands cerfs. Cette activité devient passionnée et compulsive. Elle est prête à braver tous les dangers et conditions météo pour apercevoir ces animaux majestueux.
Malheureusement, en même temps que Pamina découvre la beauté de ce monde animal, elle se heurte à un monde cruel, d'humains bestiaux avides de pouvoir et profit. Elle assiste consternée au comptage nocturne du gibier avec l'adjudicataire du GIC (Groupement Intercommunal Cynégétique).

J'ai bien aimé ce livre, même si je ne suis pas portée sur les animaux, car Claudie Hunzinger a réussi l'exploit de me faire plonger dans son monde - et c'est une belle plume -.
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Pas facile de partager un avis qui m'implique trop personnellement mais dire que ce roman est très pessimiste quant à notre planète et ressentir l'horreur des massacres des grands cerfs, ça c'est indiscutable. Cependant je ne suis pas sûre que les pages d'observation de la nature, cervidés, oiseaux, plantes captivent tout le monde. Moi ce sont les oiseaux, les poissons et les coraux qui me fascinent et je comprends cette passion qui dans ce roman devient une addiction, une fusion totale, une raison de vivre et de désespérer. Un texte fort, poétique, sans nuance, sans pitié pour ceux qui détruisent la nature, la beauté, c'est totalement viscéral. C'est un cri déchirant qui me secoue sans pour autant panser nos plaies. J'ai aimé les phrases comme des balles traçantes, le vocabulaire, la vie passionnante des cervidés et la fin que j'avais hâte de découvrir dans le détail. J'ai bien fait de croire en ce prix Femina.
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Wow, Apollon, Geronimo, Pâris… les grands cerfs fascinent Pamina, qui s'est retirée dans une vieille métairie des Vosges il y a des années. Ils portent des noms de dieux, de héros. Ils sont toute la vie de Léo, photographe animalier équipé des matériels les plus sophistiqués pour se camoufler et capter les moments les plus beaux et rares offerts par cette harde de mâles. Grâce à lui, Pamina apprend à se fondre dans les fourrés, sous la neige et la pluie, dès potron-minet. Grâce à cet ouvrier en papeterie, elle apprend le rôle de l'ONF dans la « régulation » des populations de cervidés, de la négociation avec les adjudicataires, les chasseurs, pour le droit annuel de tuer. Pamina prends fait et cause pour ces grands ruminants sauvages, les mêmes qu'au Paléolithique. Elle le sens, son corps de femme bat en harmonie avec ceux de ces êtres capables de l'invisibilité totale comme de la bestialité sauvage du rut, du combat pour la possession des biches. Pamina, ou Claudie Hunzinger, nous conte ses approches, ses attentes, ses rêves et ses désillusions avec la poésie et la brutalité de l'enfance. Que l'on soit d'accord ou non avec son point de vue, il reste un roman d'une puissance sensuelle et philosophique dont je me souviendrai longtemps.
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