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3,98

sur 1028 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une lectrice de Babelio m'avait conseillé ce livre.
J'ai oublié son nom, mais je la remercie. Peut-être se reconnaitra-t-elle ?

J'ai terminé hier soir de lire ce roman et je n'ai malheureusement pas complètement accroché.
Pourtant je m'étais interdit de lire une seule critique, pour ne pas être influencé et avoir une lecture toute neuve. Mais en plein milieu du roman « patatrac ! ».
A l'instant où le flutiste Raphaël a cette pensée d'envoyer sa femme faire réparer sa flûte, j'ai tout de suite su ce qui allait se passer.
Et ce pressentiment, comme d'ailleurs celui de la fin terrible du roman, ont « gâché » ma lecture de la deuxième moitié du livre.

Il est indéniable que ce récit est très bien écrit. Nancy Huston a une belle écriture fluide, même si j'ai trouvé que sa plume était moins poétique qu'avec le superbe « Lignes de faille ». L'histoire se lit bien.

Mais le récit contient cependant pour moi de grosses maladresses.
Libre choix à l'auteure d'avoir mis pour toile de fond, la guerre d'Algérie. Ce qui me gêne ce sont les prises de positions politiques de Nancy Huston à travers les événements qu'elle relate et à travers le personnage très ambigu d'András.

Quant aux personnages de l'histoire sentimentale, je les ai tous ressenti vivre dans l'extrême. Et que le changement d'attitude trop soudain de Saffie et Raphaël entre autres, m'ont paru improbable.
Comme si les trois souffraient d'un dédoublement de personnalité.

Ma deuxième réserve est donc sur les deux coups de foudre, qui me paraissent invraisemblables.
Comment un flutiste aussi raffiné que Raphaël, puisse tomber raide amoureux d'une étrangère, transparente, qui n'a aucune aspérité et ne dégage aucune émotion ?
Magie de l'amour?
Cela ne colle pas avec l'hyper sensibilité d'un artiste, un Raphaël qui de plus, ne s'aperçoit de rien.
Et même si l'amour rend aveugle, Raphaël m'a paru vraiment des plus niais et mièvres, ce qui n'a pas été « flatteur » pour l'homme que je suis.

L'autre coup de foudre, celui de Saffie pour Andreás, m'a semblé aussi invraisemblable.
Saffie passe trop soudainement d'un extrême à l'autre, celui d'une jeune femme lymphatique, désincarnée, absente et trop secrète, à celui d'une jeune femme sensuelle, sexuelle, charnelle, passionnée, et qui finit par livrer toutes ses confidences sur son passé fracassé.

Je n'ai pas pu m'attacher à aucun des personnages, qui pour moi, manquaient d'épaisseur et je le regrette.

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J'ai eu du mal à croire à cette histoire ,le coup de foudre de Raphael ,le pianiste célèbre qui tombe amoureux de Saffie sa femme de ménage allemande et l'épouse aussitôt , le seconde coup de foudre de Saffie pour Andras ,réfugié juif hongrois .Le tout saupoudré du fond historique de la seconde guerre mondiale ,du problème juif et nazi ,de la guerre d'Algérie ensuite ,de la politique française des années
1960 et de balades dans le Paris touristique de la rive droite et gauche. Quelques bons passage sur la guerre ,le bien ,le mal, mais le tout reste assez creux sans avoir creusé et étayé les raisons du comportement des personnages .
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Honnêtement, même quelques heures après avoir terminé ma lecture, je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Il m'a à la fois pas mal imprégnée et laissée sur le carreau !

Saffie est une jeune allemande fraîchement arrivée sur Paris, lorsqu'elle répond à l'annonce de Raphaël Lepage et que celui-ci en tombe immédiatement amoureux, l'engageant dans la foulée. Saffie semble à la fois présente et tellement loin, absente… et c'est ce silence, cette gravité qui font chavirer le coeur du musicien. Ils vont se marier rapidement, avoir un enfant… mais Saffie n'est pas heureuse, elle se contente de survivre. Jusqu'à ce que son chemin croise celui d'András, luthier et hongrois d'origine. Là, l'amour éclate, et Saffie reprend pieds dans la vie, mais pas sans souffrances.

Il m'est difficile de faire un résumé un peu plus personnel de l'histoire que j'ai lu en cette fin de semaine. Pas parce que j'ai eu du mal à la comprendre, ni rien, au contraire ! Mais parce que j'en reste encore un peu troublée. Ce roman m'a surprise, impressionnée, et m'a un peu dégoûtée, aussi, je crois.

Dès le départ, on remarque que la plume de Nancy Huston joue sur les mots, sur les sonorités, ce qui est très agréable : elle essaie de nous imprégner d'une façon différente pour que son intrigue nous pénètre par ses bizarreries, ces tempos que l'on capte ou que l'on loupe. Il y a à la fois une musicalité étrange et une littérarité, si vous me permettez le terme, assez innovante.

C'est de cette façon qu'elle nous entraîne dans les années 50 françaises, après la Deuxième Guerre Mondiale, au milieu de ces conflits concernant l'Algérie, qui rythment la vie et semblent pourtant si loin de nos personnages. C'est ainsi que l'on rencontre Saffie, qui semble être actrice de sa propre vie. Elle agit, subit, même l'amour de Raphaël… et c'en est difficile à traverser pour nous : comment peut-elle rester si passive ? Qu'a-t-elle donc ? Elle ne peut pas faire ça, non ? Si ?

Son personnage est complexe et j'avoue avoir à la fois été un peu fascinée par elle, et surtout effrayée. J'essayais de comprendre, et lorsque la vérité apparaissait, si cela ne me choquait pas, ça ne restait pas très loin. Ce n'était pas tant son passé qui m'inquiétait, mais bien ce qu'elle faisait de son présent.

Parce que L'empreinte de l'ange, c'est ça, pour moi : l'histoire d'une femme qui va reprendre son présent en mains, pas forcément facilement, mais avec amour… sans imaginer une seule seconde que ses actes pourraient avoir des conséquences. Ben oui ! Comment ça, elle va à ses rendez-vous avec son amant, son fils dans le landau, puis dans la poussette ? Comment ça, Emil (son fils, donc), va finir par appeler András « Apu », ce qui signifie Papa en hongrois ? Comment ça, cette liaison va durer plusieurs années ? Hein ? Mais c'est horrible !

Et pourtant… et pourtant, cette histoire n'accuse personne. Elle franchit les murs de n'importe quelle barrière, expliquant par le contexte de l'époque quelles sont les tensions qui peuvent agiter les membres de certaines communautés, pousser à la révolution, ou… alors enclencher une certaine passivité. Après lecture de ce roman, je ne peux accuser aucun personnage, et pourtant, je suis loin de les avoir cautionnés. J'ai imaginé au travers des lignes de Nancy Huston ce qui se passait en eux, et même si parfois, c'était trop pour moi… je comprends, quelque part.

La fin m'a profondément ébranlée parce qu'elle survient sur un dénouement inattendu, choquant et injuste. Il est douloureux, alors que la plume de Nancy Huston glisse sur un ton presque doux pour nous transmettre toute la puissance des actes, de ce qui survient. C'est là que j'ai été véritablement dégoûtée, en fait. En apprenant certaines choses sur la guerre d'Algérie, sur les mouvements de l'époque, sans parler le comportement des deux amants, là… je trouvais ça déjà parfois difficile. Mais là… ça m'a coupé le sifflet !

Vous êtes sûrement en train de vous dire que franchement, cette lecture, vous allez vous faire un plaisir de l'ignorer, si vous ne l'avez pas encore lue. Je peux comprendre, sincèrement ! Pourtant, c'est un roman qui vaut le coup pour cette musicalité et cette plume que j'ai évoquées plus haut, sans compter l'intrigue qui vous prend un peu au piège. Je regrette juste de m'être sentie un peu à côté parfois, parce que j'avais envie de savoir comment ça allait se terminer. Je dirais juste qu'entre ces pages se cache beaucoup d'humanité (dans ses bons et ses mauvais côtés), de violence, de réalisme, d'amour (même physique et j'avoue que je m'en serais passée) et de musicalité. C'est un mélange de beaucoup, beaucoup de choses.

En fin de compte, L'empreinte de l'ange est un roman particulier que je n'aurais jamais lu si on ne me l'avait pas prêté. Il m'aura pas mal perturbée, surtout au niveau de l'intrigue et des éléments que j'aurais appris sur notre histoire. La fin m'aura ébranlée par sa soudaineté ainsi que son caractère tranchant, injuste. Cela étant, j'ai pu constater que Nancy Huston avait une plume de talent, sachant faire passer une multitude d'éléments entre ses lignes, ses mots, et en ceci, c'était une très bonne découverte.
Ce sera donc un 14/20 pour moi !
Lien : http://leden-des-reves.blogs..
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Le style est agréable, doux. Beaucoup de passages à relever. Mais la puissance du livre prend toute son ampleur aux trois dernières pages qui nous plongent dans un trouble profond, difficilement supportable.
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Je viens de terminer mon deuxième Nancy Huston. le premier, c'était Lignes de faille. Je reconnais, dans L'empreinte de l'ange, l'écriture toute particulière de son auteure mais je n'ai pas été percutée par l'histoire tout comme avec Lignes de Faille. Cette fois-ci, pas de construction compliquée. À la place, une histoire simple et pas en même temps. Des bribes de souvenirs de la Deuxième Guerre Mondiale. Des gens qui ont été blessés au plus profond d'eux-même et qui doivent reprendre goût à la vie.
L'atmosphère des romans de Nancy Huston est sans pareille. Vous ne pourrez sans doute pas relier ses histoires avec celles d'autres auteurs. Nous sommes si déstabilisés que nous ne savons pas si oui ou non, nous aimons réellement cela. Tout ce que l'on sait, c'est qu'on continue à lire et qu'on se demande vraiment où cela va bien pouvoir aboutir.
En bref, je ne saurais trop vous dire si j'ai aimé ce roman, mais en tout cas, je suis contente de l'avoir lu !
Et je me permets un commentaire pas trop rapport: j'adore les livres des éditions Actes Sud, avec leurs feuilles épaisses, la police de caractère agréable et son format long mais étroit !

Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Un roman féminin conventionnel avec des personnages un peu caricaturaux. J'avais lu le mois dernier "L'arbre de l'oubli" et je lui avais trouvé du fond, de la complexité, une vraie aventure dans le temps.
En comparaison, j'ai trouvé le livre trop classique : c'est plus l'état psychologique de Saffie et l'émergence de ses secrets qui la bloquent qui donnent un fil rouge au livre.
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J'avoue être resté assez perplexe et même déçu après avoir lu ce livre. A mon avis, il est loin d'égaler les meilleures réussites de N. Huston.
D'un côté, le récit a presque la dimension d'un vaudeville plutôt bizarre. En 1957, un flutiste, Raphael, épouse une jeune Allemande hyper-coincée prénommée Saffie, qu'il connait à peine et qui lui donne rapidement un fils, Emil. Miracle de l'amour, Raphaël reste amoureux de son épouse qui exhibe pourtant tous les signes d'une très profonde névrose. Ensuite, pour des raisons que N. Huston n'explicite pas (mais un miracle a-t-il besoin d'être compris ?), Saffie s'éprend d'un réfugié hongrois juif, Andras: elle prend visiblement goût à la vie. Pendant des années, elle a de fréquents rendez-vous avec son amant; Emil, qui l'accompagne chaque fois, reste bien sage pendant qu'ils font l'amour; et, comme il se doit, Raphaël accaparé par sa carrière musicale n'y voit que du feu. J'avoue avoir des difficultés à accepter un tel scénario.
Toutefois, en parallèle avec cette histoire d'adultère, l'Histoire s'invite aussi dans le roman. Comme souvent avec l'auteure, les horreurs du passé (la seconde guerre mondiale) jouent un rôle essentiel dans la psychologie de Saffie et d'Andras - le lecteur le découvre peu à peu, sans trop de surprise. Mais ce n'est pas l'essentiel. N. Huston donne une grande place à la guerre d'Algérie (et à ses prolongement en France): la "greffe" de cette grave péripétie politique dans le roman m'a paru assez artificielle . L'auteure fait d'Andras un progressiste qui soutient activement les nationalistes algériens, alors qu'il a fui son pays envahi par l'armée soviétique en 1956 ( ! ). le livre dénonce férocement la répression française contre le FLN et contre tous les suspects musulmans; les atrocités commises par les deux camps ennemis ne sont pas passées sous silence.
Le dénouement du récit est dramatique, mais ne m'a pas semblé très convaincant. Par contre, j'ai bien apprécié l'épilogue - ambigu et méditatif - du roman (qui se situe trente-cinq plus tard).
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Le résumé ne laisse pas présager de la force du récit de ce livre. L'histoire d'une femme empêtrée dans les aléas de l'Histoire avec toute la violence dont elle est à la fois témoin et victime. Difficile de ne pas s'attacher aux personnages.
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Pour une description parfaite de ce roman, vous pouvez lire le premier commentaire qui a été posté sur cet article... Description tellement parfaite que je vois mal ce que je pourrais y ajouter.
Ce roman c'est un peu de la vie dans tous ses états. Dans l'innocence d'un tout jeune enfant assassiné par l'amour aveuglé de son père pour sa mère ; dans à l'enfance saccagée de sa mère, qui se laisse glisser dans le monde comme un fantôme, sur laquelle la violence et le drame de l'actualité n'ont aucune prise ; dans sa rencontre/reconnaissance avec Andràs, avec lequel elle va pouvoir se raconter, et s'éveiller un peu non pas au monde mais à elle-même, retrouvant une insouciance que l'on pourrait juger malsaine, mais nécessaire à la sortie de sa torpeur ; dans Andràs lui-même, qui jamais n'en n'aura jamais finit de se battre, contre le passé, le présent, et pour le futur. En résumé un roman riche d'humanité, d'inhumanité et de terreur(s).
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J'ai mis du temps à entrer dans cette histoire. En fait, toute la partie où Saffie est passive face à Raphaël m'a un peu ennuyée. Mais ensuite, en découvrant l'amour, Saffie trouve sa raison d'être et les considérations politiques se font de plus en plus présentes dans l'histoire qui devient un manifeste contre la guerre d'Algérie mais aussi contre la façon dont nous avons traité et traitons encore les maghrébins venus s'installer en France, d'abord en les installant dans des bidonvilles, puis dans les banlieues. Sans parler bien sûr de ce jour d'Octobre 1961 où des centaines d'entre eux ont disparu. Nancy Huston y montre aussi que si les Nazis étaient abominables, les civiles allemandes ont aussi souffert lors de l'arrivée des russes.

J'ai donc fini par apprecié cette histoire qui m'a rappelé Octobre Noir, une BD qui m'a sans doute permis de mieux comprendre les évènements décrits ici.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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