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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Défi ABC 2023 2024 : lettre I.

La préface de l'écrit indique qu'Ibsen avait d'abord écrit des pièces épiques utilisant la matière norvégienne. Désormais, il s'intéresse aux moeurs, au drame quotidien, au ménage chez lui. le foyer, la maison de poupée (peu importe la taille de la poupée) est autant lieu d'enfermement que de confort et le huis clos sert bien le propos.

Les différents personnages sont réussis, notamment le docteur Rank, mais il est avant tout question d'une femme frivole et enfantine (du moins, une femme qui se conforme au rôle qu'on lui assigne) et d'un mari droit, sérieux, et autoritaire, avec un fort sens du devoir. Couple très classique, donc.

D'un point de vue féministe, on comprend ce qui a fait scandale. le propos est simple : Nora commet des faux, son mari Helmer reçoit une lettre de menace de tout dévoiler, puis une autre revenant sur cette décision. Il pardonne à son épouse qu'il appelle sa petite alouette, son oiseau chanteur, son étourneau dépensier, son écureuil qui frétille. En parlant sérieusement à son épouse, elle se rend compte qu'en huit ans de mariage c'est leur première conversation sérieuse. Car jusqu'alors, Nora, sous domination du père puis du mari, était soumise et éternelle enfant, bien que Torvald ait cru bien faire. le fait que cet homme est appelé "Helmer" (nom de famille) alors que sa femme est appelée par son prénom, ajoute à l'infantilisation et la soumission, même "gentille". Est aussi abordé le suicide, certes jamais nommé et vite écarté comme solution, ce qui pour l'époque devait faire partie du scandale.

L'analyse purement féministe, quoique pertinente (notamment car Nora a eu sa prise de conscience d'elle-même), ne suffit pas à expliquer le succès de la pièce. Même si l'intrigue traîne un peu, notamment la dernière apparition du docteur, l'attente est un outil dramatique, et l'on prend plaisir à attendre l'ouverture de la lettre par Helmer. En somme, tout se passe au troisième et dernier acte, et toute la force est concentrée dans la scène finale.

L'émancipation physique d'une femme, est ce le départ du logis, du huis clos ? Ainsi, l'émancipation féministe est littéralement mise en scène, le dramaturge jouant avec l'espace scénique. sent qu'en tout cas elle ne pourra avoir lieu sur scène. C'est une pièce facile à lire que j'aimerais bien voir jouée. On y lit la différence entre aimer et plaire, entre heureux et gai, en somme, entre les conventions superficielles et un réel qui est ailleurs.
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Le calme avant la tempête. C'est cette phrase que j'utiliserai pour décrire cette pièce. Les motifs qui s'accumulent pour l'explosion, comme si l'essence venait se propager lentement dans le foyer familial et que les 20 dernières pages en était le feu. Fatalement tout se termine le feu s'éteint et seules des cendres restent dispersées sur le sol et dans l'air, un homme venant d'être confrontée par la poupée devenue femme.
Très agréable à lire et inattendu.
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Nora est mariée avec Torvald qui la traite comme une enfant. C'est difficile de se projeter sur comment les choses se passaient à la fin du 19e siècle en Suède mais j'ai trouvé que le trait était peut-être un peu forcé, avec de constantes références au fait que Nora est comme une enfant, et son mari qui lui donne des noms de petits animaux écervelés.
Toujours est-il qu'on va suivre ce personnage de Nora qui essaie de sauver son couple des retombées de quelque chose qu'elle a fait il y a longtemps, et qui se bat pour être actrice de sa vie.

J'ai trouvé le développement de ce personnage intéressant. Par contre j'ai trouvé que l'intrigue dépend de circonstances et de décisions de certains personnages qui relèvent un peu trop de la coïncidence pour être crédibles.
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Cette pièce de théâtre, elle a un marqué le début de quelque chose, et la fin d'une autre. Sans mentir, avant d'avoir ouvert ce livre, je ne pouvais pas lire de pièces de théâtre. C'était LE genre qui me frustrait le plus. Je détestais ça. Pour moi, les pièces étaient faites pour être jouées, pas lues. Mais ça, c'était avant que ma prof de français de première ne place cette découverte entre mes mains.
Nora, femme légère, est un petit oiseau, comme la surnomme tendrement son mari. Mais elle n'est pas n'importe quel type oiseau, elle est de ceux que l'on met en cage, pour les observer, les chérir.
Mais la cage, aussi belle fût-elle, reste une cage.
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Dans la famille Helmer il y a le mari Torvald, futur directeur de banque, son épouse Nora, femme au foyer, et leurs trois enfants. Autour d'eux gravitent le docteur Rank et Mme Linde, des amis du couple. L'histoire débute autour d'un univers familial idyllique bien que pas très "moderne" avec un mari assez hautain et autoritaire mais qui semble très amoureux de sa femme et une épouse quelque peu potiche mais qui semble l'assumer pleinement. Puis l'auteur se met à distiller des éléments qui montrent que derrière cette belle façade tout ne tourne pas rond. D'abord le mari qui considère ouvertement sa femme comme un bien, puis Nora qui avoue à son amie avoir quelques activités lucratives et surtout un emprunt qu'elle tait à Torvald... Et tout cela monte crescendo jusqu'au final inattendu.

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec cette pièce et j'ai été agréablement surprise. Au début j'ai détesté les personnages principaux. Lui avec son côté autoritaire paternaliste et elle, cette femme-enfant, juste bonne à le complaire. Tous deux très égoïstes et peu empathiques. Puis les éléments troublants arrivent peu à peu, montrant le vrai visage de Nora et Torvald, surtout celui de Nora, jusqu'au climax et à la fin surprenante. J'ai alors détesté encore plus Torvald alors que Nora est remontée dans mon estime malgré sa radicalité.
Ce texte est clairement féministe et dénonce la condition de femme objet, cet être ornemental qui doit se contenter de satisfaire l'homme de sa vie. Et autant dire que l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère malgré les apparences du début. L'argent tient une place centrale dans l'histoire puisqu'il est au coeur des mensonges et de l'implosion du couple. L'auteur établit clairement un lien entre argent et condition des femmes. Même si beaucoup de choses ont évolué depuis son écriture en 1879, cette pièce montre encore plusieurs points actuels. Elle avait d'ailleurs, par sa modernité, défrayé la chronique à sa sortie, choquant le public bourgeois. Couple, argent, mensonges sont indémodables.
"Une maison de poupée" respecte la structure de la tragédie à savoir unité de temps, d'espace et d'action, il y a donc peu d'indications scéniques ce qui rend la pièce agréable à lire. Je n'ai pas eu l'impression de rater quelque chose en passant uniquement par la lecture.
J'étais intriguée par ce titre et je suis très contente de lui avoir laissé une chance.
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Je prends enfin le temps de lire ce très grand classique à la renomée internationale et que les féministes citent régulièrement.

Pour être franche, la première fois où j'ai entendu parler de cette pièce de théâtre était durant un cours sur la littérature moderne chinoise. En effet Nora a eu une immense influence chez les jeunes érudits chinois dans les années 1910 et les a incités (parmi d'autres facteurs) à repenser leur vision du monde.

Pourquoi Nora a-t-elle tant de succès ? Tout simplement parce que c'est une femme qui a osé quitter le foyer conjugal à une époque où cela ne se faisait quasiment pas. Elle a eu le courage de refuser le rôle d'épouse soumise et de mère dévouée, le courage de s'affirmer et de désirer penser par soi-même, ne plus être le jouet de son mari, cette poupée fragile qui obéit sans discuter.

Le dramaturge met ici en scène un mari bien prétentieux qui fait de sa femme sa propriété (certaines répliques m'a fait grincer des dents) et semble n'avoir cure de ce que son épouse pense ou peut ressentir. Nora se prête au jeu pendant huit ans jusqu'au jour où un évènement survient et va tout faire basculer.

Cette pièce de théâtre est très moderne pour son époque et semble avoir inspiré bien des femmes.



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Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, mais la couverture a tout de suite titillé ma curiosité. Elle prend d'ailleurs tout son sens à mesure que l'on pénètre l'intérieur du foyer de Nora et de son mari Helmer, qui a le don de trouver les surnoms les plus infantilisants possibles pour sa femme. Il faut dire que l'on comprend très rapidement que leur mariage est basé sur la soumission souriante et enjouée d'une Nora qui incarne la femme-enfant par excellence. Ainsi, Helmer, attendri par son oiseau chantant, veille à ce qu'elle reste bien sagement dans sa cage dorée afin qu'elle égaie le foyer par son doux caractère, alternance de naïveté et de joie enfantine.

Une Nora qui cache pourtant un secret. Pour aider son mari, elle a contracté, avec une insouciance caractéristique des personnes élevées dans une bulle, une dette auprès d'un homme peu recommandable venu en réclamer le paiement. Un paiement qui n'est pas celui que Nora pensait ; un paiement qu'elle n'est pas en mesure d'assurer. Elle va pourtant faire de son mieux pour tenir le danger à distance, aidée par le retour d'une amie et puisant dans son imaginaire presque exalté pour détourner son mari de la vérité… Mais si finalement, seule la vérité pouvait la libérer ?

Car cette histoire, c'est bien celle d'un enfermement ! Un enfermement que la victime a accepté – puisque c'était là le destin d'une femme – passant de l'influence d'un père qui l'a façonnée à sa guise aux bras d'un mari qui l'a remodelée selon ses attentes. Mais, et c'est là que j'ai été très agréablement surprise vu l'époque de la publication, c'est également l'histoire d'une émancipation et d'ailes qu'une femme a fini par déployer. Il faut dire qu'alors que Nora était prête à tous les sacrifices pour le bien de sa maisonnée, elle va réaliser que son mari, qui se targue pourtant d'être noble d'esprit, est loin d'avoir son courage et sa pureté de coeur. Il y a une nette différence entre affirmer posséder des qualités et les démontrer face à l'adversité…

Plus on avance dans la pièce, pris en étau entre le secret de Nora, le désespoir d'un homme prêt à tout pour conserver sa place dans une société prompte à juger et à exclure, un mari infantilisant et paternaliste fier de sa position sans réaliser ce qu'il doit à sa femme, un admirateur… plus la pression monte, nous faisant ressentir une certaine angoisse. Un peu comme si on était dans l'expectative du pire en espérant, sans trop y croire, une douce résolution permettant à Nora de retrouver une certaine sérénité sans y laisser (trop) de plumes.

Je dois avouer que la fin m'a surprise, n'ayant absolument pas lu le résumé et n'ayant donc absolument pas anticipé le revirement de situation, et la prise de position audacieuse de l'auteur, qui nous offre ici une pièce féministe et en avance sur son temps. Une pièce qui évoque le rôle de la femme dans la société, un rôle imposé, un rôle de dévouement au mari et aux enfants, mais un rôle qu'il est possible de rejeter. Il est question ici de destin que l'on choisit après des années à se l'être vu imposé. Un point m'a chagrinée, ayant tendance à considérer que certaines responsabilités ne peuvent s'effacer parce qu'on le décide, mais j'ai aimé la prise de conscience de Nora, et encore plus qu'elle prenne les mesures qui s'imposent.

Alors que durant une bonne partie de la pièce, elle semble pétrie de naïveté, parfois un peu niaise par sa manière de considérer la situation, elle nous surprend et nous dévoile une force de caractère et une détermination insoupçonnées. Sa décision irrévocable que j'ai comprise, pas totalement approuvée, nous prouve qu'un oiseau peut décider d'arrêter de chanter pour les autres afin de trouver sa propre mélodie ! le message est puissant et se pare d'une belle aura de modernité à une époque où une femme était encore définie par son sexe, son statut d'épouse et de mère.

Quant à la partie audio, de nouveau Audible propose une adaptation qui convainc et permet d'effacer la barrière de la narration pour vivre tous les événements de l'intérieur. Au gré des modulations de voix, j'ai eu l'impression de voir Nora virevolter au sein de sa maisonnée, et de découvrir sur un visage, que j'ai imaginé avenant, les traces de l'inquiétude au gré des imprévus et autres tracas. Mon seul petit regret est la manière dont est à chaque échange énoncé le nom du protagoniste. Bien inutile et surtout exaspérant, ces informations ayant leur place à l'écrit, pas vraiment à l'oral…

En conclusion, Une maison de poupée de Henrik Ibsen est l'une de mes plus belles découvertes de ce début d'année. D'une incroyable modernité, cette pièce de 1879 nous propose une histoire d'émancipation féminine à travers l'histoire d'une femme-enfant qui décide de (re)déployer ses ailes. Dans une atmosphère alternant entre légèreté et tension, l'auteur captive avant de surprendre par une fin audacieuse qui rappelle la force de la détermination et le droit de chacun à choisir son destin !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Approfondir le peu de connaissances que je peux avoir en théâtre n'est pas l'idée la plus débile que j'ai pu avoir ces derniers temps.

J'dois avouer que la première fois qu'on m'a demandé du Ibsen j'ai cru que la personne voulait que je lui donne l'ISBN (numéro d'identité national d'un livre, pour faire court) d'un livre alors je faisais que répéter « ouais mais lequel de livre ? ».

Anyways, on m'a soufflé dans les oreilles que vraiment c'était pas un pilier compliqué comme dramaturge alors je me suis lancé, et devine quoi ?

Ça l'a grave fait. J'ai énormément de mal à me projeter dans l'espace et souvent les romans trop riches en dialogues ont tendance à me brouter menu (je suis de l'école McCarthy ; sujet verbe désespoir complément et je signe direct, kesstuvafer ?). Mais là.

Ça glisse tout seul et franchement j'ai été surpris par Une maison de poupée. le niveau de prise de conscience sur l'assujettissement des femmes en cette fin de 19e siècle, est tel qu'Ibsen était loin d'être aussi aveugle que ses pairs si tu veux tout savoir (et askip la pièce a pris cher quand elle est sortie un peu partout).

Il singe complètement les codes de la société bourgeoise, du rôle de la femme et de l'homme dans le couple de cette époque (et qui subsiste encore un peu aujourd'hui si tu remarques bien), en gros c'est une pièce dramatique mais qui commence par gratter un peu à cause de la gêne que ça occasionne chez celleux qui se reconnaissent et qui finit par faire sourire en coin en se baragouinant pour soi-même « ok je prends mon petit pied, envoie la suite ».

Tu veux passer un bon moment ? Lis Une maison de poupée, c'est super accessible et on se délecte pas mal en le lisant. Franchement si j'étais un petit comédien j'me verrais bien jouer Nora, pas toi ?

Sioux !
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Une maison de poupée a été écrite en 1879 et fit de son auteur un écrivain d'avant garde. L'introduction de ce livre par Marc Auchet,nous retrace l'itinéraire d'Ibsen et met en exergue sa volonté d'inscrire son oeuvre dans une recherche de " l'affranchissement de l'esprit humain". Dans cette quête , la place de la femme est évidemment abordée et dénoncée. C'est le sujet de cette pièce . Elle a suscité un vif intérêt mais aussi de virulentes critiques et de l'indignation, à tel point que l'auteur dû transformer la dernière scène pour le public allemand. L'idée d'une femme qui quitte son mari était déjà polémique mais qu'elle laisse derrière elle trois enfants était inentendable !
La pièce se déroule en trois actes,chacun correspondant à un jour. On y voit tout d'abord Nora et son mari Helmer, évoluer dans leur maison pour les préparatifs de Noël. Tout est mis en scène pour dénoncer l'infantilisation de la femme ainsi que la dépendance totale à son époux. de multiples détails opèrent comme des symboles qui alertent le lecteur sur ce qui se construit. Nora doit " minauder" en permanence pour correspondre à l'image qu'on attend d'elle. Elle est la " gentille alouette" " le petit écureuil " de son mari. Puis nous découvrons qu'elle garde un secret qui l'angoisse énormément.
Enfin lorsque ce secret est mis à jour,la réaction d'Helmer produit sur elle comme un électrochoc. Elle prend conscience du rôle qu'elle a dû tenir tout d'abord auprès de son père puis de son mari au point de ne jamais avoir été elle même. Elle ne sait d'ailleurs pas qui elle est, mais ne peut plus tolérer cet enfermement.
Bien sûr,cette métamorphore en seulement trois jours semble improbable,mais il n'en demeure pas moins que cette pièce pose avec pertinence et audace des questions essentielles et porte un regard sociologique des plus innovateurs pour l'époque.
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Fin du XIXe siècle, maison bourgeoise, secrets. Les ingrédients étaient là pour que ma lecture soit savoureuse. Mais que vois-je ? du féminisme ? Me voilà conquise plus encore. Nora est une protagoniste que j'ai beaucoup aimée. Sans dévoiler l'intrigue, je dirais que tout au long de la pièce on la suit, on vibre avec elle, on s'effraie avec elle, on plonge avec elle. C'est la fin de pièce de théâtre que j'ai le plus aimé jusqu'alors. Autant de féminisme avant même le XXeme siècle, cela m'a agréablement surprise. Ibsen est décidément un visionnaire. La pièce est bien écrite, se lit vite. le rythme est là. Chaque personnage apparaît avec précision, ses vices éclatant eux aussi à la lumière... J'aimerais la voir jouée ! Cela doit être magnifique.
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