AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 104 notes
5
13 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ce petit village de la côte est de la Nouvelle Zélande est habité par une communauté de Maori, descendants de l'ancêtre mythique Kahutia Te Rangi, le chevaucheur de baleine, une communauté en quête d'une identité collective qui n'est pas folklore.
Et au grand désespoir du chef Koro Apirana, son premier arrière-petit-enfant est une fille, Kahu. La ligne de succession se brise là, irrémédiablement. Mais c'est sans compter sur le patriarche des baleines, qui se laisse envahir par la nostalgie des jours anciens et revient sur les lieux de son bonheur passé. La petite Kahu sera l'instrument de la réconciliation, à la fois bravant et sauvegardant les traditions et l'unité du monde qui est celui des siens.

The Whale Rider est de ces livres qui peuvent se lire à tout âge car il est une belle histoire pour un enfant qui sait encore que tout est possible et il est une jolie fable sur l'identité et la transformation pour un adulte. L'écriture est simple et poétique, le livre va à l'essentiel, même si la première moitié ne prépare pas à la seconde partie. Et le parallèle qui se dessine peu à peu entre le vieux chef Maori et le vieux patriarche des baleines est émouvant et une très belle métaphore.
Sans être moraliste ni simpliste, ce livre fait réfléchir sur l'identité culturelle, montre que l'évolution des traditions et la perpétuation des valeurs d'une société ne sont pas antinomiques. Un très beau livre qui n'a hélas pas encore été traduit en français, mais dont on peut entrevoir la philosophie dans le merveilleux film qu'en a tiré Niki Caro. Je recommande chaudement le film pour ses superbes images et l'histoire d'un grand-père et de sa petite-fille et le livre pour le chant de ses phrases et la sérénité qu'il dégage.
Commenter  J’apprécie          20
Un court livre bourré de tendresse et de poésie. Entre tradition et modernité, l'auteur fait revivre une très ancienne légende maorie sur l'origine de la création du monde. de nos jours, le vieux chef Koro cherche son digne successeur qu'il refuse catégoriquement de voir en son attachante petite-fille… C'est un conte contemporain envoûtant, aussi sensible que subtil. Il est léger, il est grave : il véhicule des messages sur la fragilité de la nature, sur la place et le pouvoir des femmes, sur la tolérance, sur la perpétuation de la culture et de l'identité de tout un peuple.
Commenter  J’apprécie          10
Quel beau voyage nous propose ce livre ! Bienvenue pour une immersion de quelques heures dans une partie de notre monde sous en regard simple tendre et magique à bien des aspects.

Dans la baleine tatouée on se laisse emporter dès les premières pages par une écriture fluide, agréable et parfaitement claire. La traduction habile, nous permet de lire le maori dans le texte (presque) sans en percevoir la frontière linguistique.

L'histoire, simpliste, nous propose un voyage métaphorique entre le monde des baleines et le monde des humains. Ces deux mondes se font écho et dialoguent en intégrant et immergeant le lecteur. Au combien les messages relayés sont clairs, universels, ancrés dans notre époque mais également dans bien des époques auparavant. Au combien ce message, cette supplique, cette prière sincère d'harmonie entre les peuples, d'harmonie entre les êtres et d'harmonie intérieure est belle à lire.

Ici pas de comparaisons à rallonges, pas de cheminement philosophique poussé, simplement l'histoire de deux peuples et de plusieurs individus qui s'entremêlent et qui appellent clairement, métaphoriquement, simplement de l'aide pour un avenir en commun.

Merci pour cette belle écriture, cette traduction qui nous donne accès à ce très beau texte. Et merci aux Éditions au vent des îles pour la qualité de de l'ouvrage qui participe au plaisir de cette lecture.

Petite déception, c'est un plaisir intense mais terriblement court, j'aurai aimé des centaines de pages pour me baigner dedans avec les baleines.
Commenter  J’apprécie          10
La naissance d'une petite-fille dans le village maori de Whāngārā provoque chez son grand-père Koro Apirana, qui attendait un garçon pour prolonger sa lignée, une amère déception. Nani Flowers, son épouse, digne descendante du puissant clan Muriwai, est à l'inverse ravie. N'en faisant, comme d'habitude, qu'à sa tête, elle dépasse les bornes en la prénommant Kahu en l'honneur de Kahutia Te Rangi, l'ancêtre fondateur de la tribu à laquelle il a apporté, en chevauchant une baleine, les forces vitales lui permettant de vivre en communion avec le monde. Et puis elle a fait enterrer par ses petit-fils le placenta et le cordon ombilical de l'enfant dans le village, pour s'assurer qu'elle y reviendra toujours. Sa mère mourant peu de temps après l'accouchement, la petite-fille est récupérée, comme le permet la coutume, par sa famille maternelle. Lorsqu'elle revient dans son village natal pour les vacances, elle exprime un indéfectible amour pour son paka (grand-père) adoré, qui y répond par une indifférence revêche se muant en agressivité dès que Kahu devient trop envahissante.
L'histoire nous est contée par Rawiri, l'oncle de Kahu, très attaché à cette nièce vive et sensible, qui semble entretenir un lien surnaturel avec le reste du vivant. Son point de vue est précieux car il éclaire le contexte du regard d'une jeunesse autochtone prise entre des aspirations parfois contradictoires.

D'un côté, la volonté de certains membres de la communauté maorie de faire vivre sa langue et ses coutumes, tel Koro, qui y initie les jeunes hommes du village. de l'autre, l'appel des sirènes de la modernité, susceptibles de menacer cet héritage. L'homme a ainsi peu à peu perdu sa part de divinité et le pouvoir de parler aux animaux. Pire, il s'est retourné, allant jusqu'à la chasser, contre la baleine dont, selon les légendes, il avait été un compagnon. Un échouage de baleines révèle les différentes attitudes de la communauté vis-à-vis d'un héritage que certains renient quand d'autres y restent attachés. C'est en se rendant en Papouasie, alors qu'il a quitté depuis plusieurs années son village, que Rawiri prend quant à lui conscience de son identité maorie, et du défi à relever pour concilier adaptation à un progrès dépendant de la bonne volonté européenne et sauvegarde de la cuture et des traditions maories, pour créer des passerelles entre passé et présent.

La grand-mère Nani Flowers est un exemple inspirant de cet équilibre à trouver, qui mêle avec naturel le respect de rituels ancestraux et l'appréciation de plaisirs procurés par la modernité, qui se montre à la fois garante de croyances maorie et initiatrice d'évolutions sociales, notamment en imposant une fille dans un rôle jusqu'alors exclusivement dévolu aux hommes.

Le lecteur est quant à lui imprégné de la mythologie maorie à l'occasion d'extraits de légendes qui s'intercalent dans le déroulement de l'intrigue. Il y découvre une nature luxuriante, grouillante, et odorante, un monde d'interactions animales et végétales qui se suffit à lui-même. La terre, la mer et les baleines y sont considérées comme des êtres vivants, à qui l'on prête des désirs et des émotions.

"La baleine tatouée" est ainsi un roman dépaysant, où le merveilleux se mêle au tragique, et le spirituel aux contraintes d'une réalité dont les protagonistes ont pleinement conscience. Pour autant, c'est un texte sans lourdeur, car porté par une écriture fluide, et traversée d'un humour quasi permanent, notamment grâce au couple cocasse que forment Koro Apirana et Nani Flowers.

Une jolie découverte.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Dès le début ceux qui comme moi aiment les contes et légendes ont l'impression de plonger dans un monde enchanté, avec une écriture qui nous transporte dans un ailleurs de rêves, avec une plume en adéquation. Un univers plein de couleurs, de lumières, avec des reflets… Des animaux sortis droit du paradis… Au commencement, il y avait la mer, la terre, des dieux… et les anciens, avec leurs traditions et leurs coutumes… Et le fait même de parler des animaux en employant les mots māori amplifie cette sensation de se perdre dans le merveilleux… 
Merveilleux aussi le dompteur de baleine qui est au centre de cette promenade à la fois poétique et sociétale.

Les personnages aussi sont attachants et leur caractère et comportements tellement compréhensibles ( même si le comportement de arrière-grand-père Koro Apirana, chef de la tribu me fait hurler!) Cet arrière-grand-père qui se refuse à transmettre le pouvoir à une fille, qui refuse de laisser une fille aller à l‘école pour y apprendre tout ce qui concerne les coutumes et l'histoire de son peuple. Et pourtant il est bien conscient que le savoir de son peuple se perd, que les anciens savaient parlera créatures de la mer et que maintenant, plus personne n'en est capable… « Le tohorā (baleine) a toujours eu une place unique dans l'ordre des choses » . Et pour sauver à la fois le peuple des créatures marines et le peuple des hommes, il faudrait que se dresse un individu capable de communiquer avec les dauphins, les baleines, pour les guider vers la survie…

Un énorme coup de coeur pour le personnage de Kahu, la petite fille qui voue un culte à son grand-père qui la rejette. Et pourtant rien n'entame son amour et sa dévotion au personnage de Koro. A chaque fois elle se fait repousser et à chaque fois elle revient.
Comme dans la plupart des anciennes religions, au débit était la triade : Ici il s'agit de la triade de Kiwa. Tous les noms des endroits importants se transmettent sous forme de légendes, de chants. Les zones de pêche sont sacrées, sous la protection des gardiens.
Ce récit est une ode au respect de la nature. C'est aussi un témoignage de l'importance de l'identité culturelle et de l'appartenance - ou non - à une minorité. C'est aussi une manifestation de l'inquiétude face à l'avancée du progrès, qui détruit avec la technologie la vie et les comportements ancestraux. C'est aussi la remise en question des humains qui se croient supérieurs aux dieux, à la nature, aux croyances immémoriales et qui veut imposer le vérifiable et le concret comme règle d'existence. 
Alors que le secret de la vie est dans cette phrase «  Alors que tout le monde vive, et que l'harmonie entre terre et mer, entre les tohorā et toute l'espèce humaine, soit aussi maintenue ! »

Je ne vais pas vous raconter ce conte merveilleux. Je vous laisse le découvrir. Ce fut pour moi une lecture magique, de celles qui vous font voyager… et qui me donne envie d'en apprendre davantage sur la mythologie maori. 
Ce livre ne pouvait que m'enchanter, car ceux qui me connaissent un peu savent que j'aime tout ce qui se rapporte à la mythologie et que la vie sous-marine me passionne. J'ai eu la chance de nager avec des dauphins en pleine mer, de voir des baleines dans la Péninsule Valdès, en Patagonie. En parlant de baleines, je vous conseille le livre de  Sarano, François  « le retour de Moby Dick» (2017) dans la magnifique Collection Actes Sud –Collection Nature Mondes sauvages
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
Commenter  J’apprécie          10
Kahu grandit dans une tribu maorie de Nouvelle-Zélande, dans le respect des traditions ancestrales. Toutefois, Koro Apirana, le chef de tribu, refuse d'imaginer qu'une femme puisse un jour lui succéder. Et si cette jeune femme pouvait briser cette tradition ? Ce joli conte contemporain, qui est aussi le livre néo-zélandais le plus traduit dans le monde, nous offre une plongée dans la culture maorie et nous fait voyager dans un monde où les baleines murmurent des chants millénaires. Un récit enchanteur !
Commenter  J’apprécie          10
Si l'écrivain néo-zélandais Witi Ihimaera, reste encore relativement peu connu en France, il n'en demeure pourtant pas moins l'une des rares plumes de la littérature maori internationalement reconnue, notament grâce à ce conte: “La baleine tatouée”, qui s'inspire de la légende de Paikea, l'un des mythes fondateurs du peule néo-zélandais, que nous pouvons à présent découvrir aux éditions:Au Vent des Îles

Ce conte à la croisée des genres oscillant entre le roman initiatique et la légende ancestrale, nous narre la destinée de Kahu, qui a la malédiction de naître en première héritière de grand chef maori Koro Apirana.

Enfant prodige, Kahu montre des prédisposions naturelles pour la culture maori, ainsi qu”une forme de connexion innée avec le chant des baleines sacrées dès son plus jeune âge. Mais elle se retrouve dès lors confrontée à l'autorité de son grand-père, qui lui n'a qu'une seule obsession: trouver un garçon qui lui succèdera, car l'idée qu'une femme puisse un jour prendre sa suite, lui est aussi insupportable que non conforme à la tradition. Kahu devra alors faire montre de ténacité, pour traverser les diverses péripéties “prévues par le destin”, afin d'accomplir sa légende personnelle, faire ses preuves et gagner la reconnaissance de son grand-père… Heureusement elle pourra compter sur le soutient de l'espiègle Nani-Flowers sa grand mère, qui apporte une touche de légèreté et d'humour bien dosé à l'histoire, sans oublier son oncle Rawiri, témoin privilégié par qui nous est raconté le récit.

Bien plus qu'un simple roman d'apprentissage, le livre de Witi Ihimaera, vient questionner les rites ancestraux à la lumière de la culture occidentale émergeante, la place de la femme dans la société patriarcale à l'extrême, ou encore le rôle de l'écologie dans un monde de plus en plus moderne….
Mais surtout la grande force de l'oeuvre réside dans son écriture, là où elle pourraient être teintée d'un militantisme enragé ou d'une révolte violente, elle se révèle être d'une intelligence subtile, nous invitant à trouver un juste équilibre entre ces apparents opposés, afin de les faire cohabiter, plutôt que de choisir une parti pris pour l'une ou l'autre de ces idéologies.

Witi Ihimaera tisse ici un conte contemporain captivant et plein d'humour sur le lien de l'homme à la nature, mais aussi sur les liens entre les générations. Un livre-phare qui a permit au romancier néo-zélandais d'asseoir sa renommée internationale, au point d'être adapté en film en 2002 par Niki Caro sous le nom de
Lien : https://youtu.be/m6-FSQJMQUo
Commenter  J’apprécie          10
« La Baleine Tatouée » est un petit roman, un conte plutôt, de Witi Ihimaera, écrivain maori d'expression anglaise. L'original s'appelle « Paï » (1987) traduit en « The Whale Rider », et actuellement traduit par Mireille Vignol en « La Baleine tatouée » (2022, Au Vent des Iles, 164 p.). Lorsque l'on cherche un peu d'autres ouvrages de cet auteur, on trouve « Kahu fille des Baleines » illustré par Bruce Potter (2009, Au Vent des Iles, 48 p.) dont le résumé éditorial ressemble fort à celui de « La Baleine tatouée », sans le « Ta-Atua », il est vrai. Sans doute était-ce avant que le dite baleine puisse exprimer ses signes extérieurs de richesse et de pouvoir.
le roman narre l'histoire de Kahu, une fille de 8 ans, descendante de Kahutia Te Rangi, la chevaucheuse de baleines. Nous y voilà. Membre de la tribu maorie de Whangara sur la côte est de la Nouvelle-Zélande. Son arrière-grand-père, Koro Apirana, est le chef de la tribu. Mais comme la tradition maorie est très patriarcale, il aurait préféré avoir un héritier masculin. Comme quoi les femmes ne peuvent pas acquérir le leadership traditionnel du peuple maori.
L'histoire est découpée selon les saisons, du printemps à l'hiver, avec un prologue « le chevaucheur de baleines » et un épilogue « L'enfant de la mer ». Une introduction tout d'abord qui permet de présenter l'ile, ses habitants, la mer qui « grouillait de poissons », y compris le « tarawhai, la raie à queue pointue ». et voilà qu'arrivent les pirogues « waka ». Ils venaient de leur ile-royaume, au-delà de l'horizon ». Sans doute la mythique Hawaiki. Et sur ces scènes quasi paradisiaques, « le soleil se levait et se couchait, se levait et se couchait ». Ignorants sans doute, qu'au même moment, en Angleterre, « le soleil se couchait et se levait, se couchait et se levait ».
Survient un « tohora, une baleine gigantesque. Un monstre marin », portant « le signe sacré : un moko en forme de spirale sur son front ». C'était bien avant Herman Melville, encore plus avant Pierre Senges, qui lui s'était concentré sur le devenir de la grande baleine blanche. A lire absolument « Achab Séquelles » (2015, Verticales, 624 p.), mais cet animal est rancunier. Que devient-il une fois démêlée de ses filins ? Que devient Achab après que le baleineau lui ait bouffé sa jambe ? Achab à New York, devenu liftier, garçon d'hôtel, confesseur, comédien et souffleur (normal pour un ex-baleinier), en prestations avec les Ziegfeld Folies. Tout cela n'est pas présent chez Witi Ihimeaera, c'est bien dommage.
Par contre, « un homme jaillissait des flots, à califourchon sur la tête de la bête ». Un « dompteur de baleine ». Encore plus fort que les grands cirques, même ceux à trois pistes en simultanée, comme j'ai pu en voir. Encore plus amusant que les dauphins tristes, tournant en aquarium comme un vulgaire ide dans son bocal. Il est vrai qu'au cirque, il y avait l'orchestre, un vrai avec des musiciens, et un Monsieur Loyal, tout aussi prétentieux, mais habile à donner des coups de pieds au derrière de l'Auguste. Là, il n'y a que « le chant fabuleux [qui] emplit soudain l'océan » et qui s'adresse à la terre « Vous m'avez appelé et me voilà ». On dirait la BBC et Radio Londres, en version remastérisée et sans brouillage.
Le tout se termine per un « hui e, haumi e tâiki e ». Ainsi soit fait. C'est la phrase répétée dans la tradition orale.
Après le prologue, le printemps avec « La force du destin » en Patagonie. C'est la crèche, le berceau des cétacés. Petit baleineau deviendra grand pourvu que le krill soit abondant. Pour faire plus chic, ces animaux possèdent une paire d'organes lumineux près des yeux, une autre paire sur la deuxième et cinquième pattes et un sur les quatre sternums. Et de plus ils ont de grands yeux composés noirs. Et le chef du groupe se souvient de sa jeunesse, quand il était encore baleineau, et qu'il avait vu sa mère dévorée par les requins. Mais un homme l'avait pris en pitié « qui le berça et pressa son nez conte le sien en signe de salut ».
Arrive, enfin, Kahu, abréviation de Kahutia Te Rangi, fille de Rehua, épouse de Porourangi, ainsi que l'annonce t'on à Koro Apirana, chef de la tribu. Une fille, une arrière-petite-fille…. « Elle a brisé la lignée masculine dans notre tribu ». Alors que la tradition voudrait que la société soit dirigée de façon patriarcale. « Puis, loin au large, j'entendis un son de baleine. hui e, haumi e tâiki e. Ainsi soit fait ».
Avec l'été, arrive une autre déception, c'est la mort de Rehua, la mère de Kahu. Et la généalogie du « peuple de Te Tai Rawhiti ; le peuple de le cote est », en est tout bouleversée. C'est Kahu qui sera chef de la tribu « La malédiction des femmes ». Toujours BBC et Radio Londres qui annonce les changements à venir et le vote féminin.
On passe alors à la version de Rawiri, l'oncle de Kahu. Il revient d'Australie et a découvert que « c'était un pays balèze, beuglard, baratineur, brutal et beau ». Voilà pour les qualificatifs en « b ». bizarre dans ces récits mythologiques, c'est toujours le tonton, qui en a marre de la tribu, s'exile quelque temps et revient donner des leçons. C'est un peu l'oncle Vania de « Pourquoi j'ai mangé mon père » de Roy Lewis (1996, Actes Sud, 176 p.), qui, devant une côtelette grillée au feu s'exclame « Ca me rappelle Chou Kou Tien ». Mais là ce sont ses expériences en Papouasie qu'il raconte, avant de se décider à prendre le chemin du retour et de voir dans les nuages une baleine géante.
C'est alors qu'un groupe de baleines s'échoue sur la plage de Whangara. « Toute la tribu, mâles, femelles, baleineaux, tous suivaient leur leader ». Parmi elles, une baleine tatouée pleure l'homme, son fidèle compagnon, qui la dompta et la chevaucha jadis. Kahu doit faire quelque chose, si elle veut sauver les baleines, et par là même, sa tribu. « Sur la tête de la baleine se trouvait le signe sacré. Un tatouage tourbillonnant, clignotant sa puissance à travers le ciel qui s'assombrit ». La légende maorie raconte que jadis, Paikea était arrivé à dos de baleine jusqu'à l'île d'Aotearoa, « le pays au long nuage blanc » qui désigne la Nouvelle-Zélande. le patriarche des baleines, « l'ancien rorqual » se laisse envahir par la nostalgie des jours anciens et revient sur les lieux de son bonheur passé. La petite Kahu sera l'instrument de la réconciliation.
Transmission de la culture et des rites, dimension culturelle des légendes, mais aussi combat intérieur de l'homme vieillissant pour accepter son déclin, et la destinée de sa petite-fille. « hui e, haumi e tâiki e. Ainsi soit fait ».
Commenter  J’apprécie          10
je pense que le traduction en français ne rend pas service à ce conte onirique.
pour moi c'est un échec, je me suis lassée très rapidement de toutes ces images improbables et ce texte qui, u.e fois traduit, n'a ni queue ni tête pour un occidental.
Je suis quasi certaine que dans sa langue natale cet auteur aura beaucoup de succès.
Commenter  J’apprécie          10
La baleine tatouée, roman et légende du peuple premier de Nouvelle Zélande, les maoris. Une ode à la nature, au respect, à l'essentiel. Superbe, émouvant. Un livre édité par Au Vent des Îles : éditeur de qualité et incontournable pour la littérature et les essais de l'océanie !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (249) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
259 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}