J'ai commencé à lire
Arnaldur Indridason il y a seulement deux ans – cent cinquante ans après tout le monde comme je le disais, haha. Tant qu'à faire, j'avais attaqué par
les enquêtes d'Erlendur, la première,
La cité des jarres, puis la seconde pas longtemps derrière,
La femme en vert. Sauf que bien sûr, depuis, j'ai appris que les deux réelles premières enquêtes ont été traduites en français il y a peu, vingt ans après leur publication originale :
Les fils de la poussière, dont je vous parle aujourd'hui, et
Les roses de la nuit, que je lirai certainement bientôt aussi.
Verdict : ce n'est pas plus mal d'avoir commencé par
La cité des jarres, mon préféré sur les trois lus pour le moment. Dans
Les fils de la poussière, nous découvrons un Erlendur plus fruste et moins sympathique que dans les suivants. le roman est moins bien écrit, aussi. Il se lit néanmoins vite et bien et les grands thèmes qui semblent chers à
Arnaldur Indridason (je dis « semblent » car je débute dans son oeuvre) sont bien présents : il nous sort sans ménagement de la carte postale et pointe différents travers de la société islandaise, ici particulièrement les « classes de cancres » qui étaient surtout une mise au ban des familles les plus pauvres.
Indridason fait déjà preuve dans
Les fils de la poussière d'une grande empathie pour les laissés pour compte.
Au début du roman, deux drames surviennent simultanément : Daniel, un schizophrène interné en hôpital psychiatrique depuis l'adolescence, se défenestre devant son frère Palmi. Un vieil instituteur meurt assassiné, brûlé vif avec sa maison. Et nous faisons la connaissance de l'inspecteur Erlendur Sveinsson, chargé de l'enquête avec son équipe, dont Sigurdur Oli et Elinborg – les deux bras droits d'Erlendur dans les romans suivants. Rumeurs de pédophilie, soupçons sur la composition de gélules de foie de morue distribuées aux enfants dans les années 60 dans les écoles, la fin du roman est plutôt tirée par les cheveux, mais comme je le disais, il se lit bien.
« […] vers midi, le jour commençait enfin à se lever. Pour autant qu'on puisse qualifier cette pénombre de jour. Les ténèbres hivernales reposaient sur la ville comme une épaisse toile grise. »
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