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4,17

sur 5406 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'étais passé à côté de ce roman dit "culte" sorti en 1980 en France. Et même si j'en avais souvent entendu parler et aussi lu les quelques pages pertinentes et enthousiastes que lui avait consacrées le grand Raymond Carver, je ne l'avais jamais lu.

C'est peu de dire que je l'ai vraiment adoré, ce roman. Que de choses on pourrait en dire!
Il y a d'abord le fait que ce roman, comme peu d'autres, mêle le burlesque (à certaines pages, on rit comme devant un film de Charlot ou de Buster Keaton) au tragique qui vous étreint (la mort n'est jamais loin). Il y a la satire facétieuse mais sans-pitié d'une certaine forme de féminisme extrémiste, mais aussi la condamnation sans appel (et toujours d'actualité malheureusement!) de la tyrannie des hommes sur les femmes. Garp est, sans conteste du côté de la cause des femmes. Et d'ailleurs, c'est presque tout le temps un homme au foyer qui fait les courses, la cuisine, le ménage!

On est touché aussi par les terreurs de Garp, car, en tant que père ou mère, cette peur qu'il arrive quelque chose à vos enfants vous parle au plus profond de vous-même.

Et on est émerveillé par cette galerie de personnages parfois improbables (Roberta Muldon, Ellen James et les "ellenjamesiennes", le sergent Garp, géniteur involontaire de Garp...) et par toutes ces situations rocambolesques.

Il y a aussi le thème ironique sur la concupiscence, et ces descriptions à la fois explicites et crues, mais aussi empreintes soit d'humour soit de terreur, des affaires de sexe.

Et même l'épilogue qui relate le parcours des protagonistes après la mort de Garp, est encore, je trouve, un clin d'oeil ironique et un peu cruel (car tout y conduit à la mort) au "mélo" des romans "populaires".

Il y a enfin, en arrière plan, la réflexion sur la fiction littéraire, souveraine en tout, qui parcourt tout le roman: par exemple, la réponse de Garp: "je n'ai jamais compris pourquoi "sérieux" et "drôle" passent pour être incompatibles" aux critiques acerbes d'une lectrice qui l'accuse de se moquer des malheurs des gens; les pages merveilleuses ( une démonstration magnifique de la magie de la fiction) où Garp raconte l'histoire du chien et du chat à son fils Walt, puis raconte, mais en plusieurs versions successives, ce qui s'est réellement passé à son épouse Hélène, jusqu'à ce celle-ci songe que "cette histoire pouvait tout aussi bien pure invention que les versions antérieures"; son opposition farouche à une certaine critique littéraire qui cherche à tout prix des références autobiographiques dans ses romans etc... Et enfin, il y a "la mise en abime" que constitue l'insertion dans le texte de nouvelles ou fragment de romans écrits par Garp.

En résumé, pour moi, un roman très riche, dont d'autres facettes m'apparaîtront probablement dans l'avenir (il y aura sans nul doute pour moi un monde après "Le monde selon Garp"). Et aussi un roman qui donne envie de lire d'autres productions de l'auteur.
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Curieusement, en repensant à ce roman que j'ai tout particulièrement apprécié, je ne parviens pas à mettre exactement le doigt sur le sujet de celui-ci. Est-ce la famille, la vie, l'art, la littérature, le féminisme, tout ça à la fois ou simplement la vision du monde selon le personnage de Garp ? Je ne sais pas vraiment, c'est dur à dire et c'est ce qui fait une des grandes forces de ce récit.

Il n'est pas étonnant d'entendre parler de ce livre maintes et maintes fois, autant en conseil de lecture que dans des échanges passionnées entre deux grand(e)s lecteur(rice)s. Car le monde selon Garp est un livre qui contient un peu de tout et beaucoup de choses à la fois. le tout est enrobé dans l'histoire de Garp, de sa conception à la fin de sa vie. Ce roman est étonnant dans tout les sens du terme : je ne m'attendais (et ne pouvait m'attendre) pas du tout au déroulement de l'histoire et les différentes scènes clés qui ponctuent l'oeuvre. Mais je ne m'attendais pas non plus au ton de l'auteur qui manie aussi bien le sérieux et la philosophie que la dérision et l'ironie. John Irving explorera bien des thématiques enrobées dans une histoire prenante mais qui sait également se faire violence. J'ai vraiment apprécié la découverte de ce T. S. Garp, personnage qui n'est ni un héros ni un saint, juste un homme. Mais tout ceux qui gravitent autour de lui ont également cet accent de vérité criant, tout comme ce qui va se passer autour de lui : dérive extrémiste, famille ordinaire, apparition du féminisme, envie d'écrire, joie du sport, on trouve un peu de tout dans un mélange qui se conclue sur une phrase bien énigmatique au final. Car quelle idée se cache derrière tout ça ? Peut-on résumer l'intégralité de cette oeuvre à sa bien étrange conclusion ?

Personnellement je suis un très grand fan de ce livre, que je continue de garder en tête lors de petits moments de réflexion qui me donnent à penser. le monde selon Garp n'est pas si loin du notre, bien sûr, mais en même temps il reste une fiction qui donne envie de réfléchir. Une réussite magistrale que ce roman.
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Comment définir ce roman ?
Quand une amie m'a demandée "De quoi parle ton livre ?", j'ai eu un long moment de bug, pour finalement lui répondre :
C'est l'histoire d'un écrivain, de sa vie jusqu'à sa mort, et de l'histoire de ses proches avec différents thèmes dont le féminisme, la monoparentalité, l'homosexualité et la famille, la peur de perdre ses proches, et une critique du monde de l'édition.
C'est un peu un roman dans un roman.

Garp est né d'une manière pour le moins originale, et aura forcément un destin à cette image.
Sa mère, Jenny, une infirmière qui voulait un enfant sans avoir de mari, sera donc une mère solo qui inculquera à son fils la persévérance, de croire en ses rêves et de se battre pour sa famille et ses idées.
Garp sera un père de famille ultra-protecteur, voire trop, constamment inquiet pour ses enfants, et sera un mari passionné, jaloux mais parfois infidèle.
Durant le récit, John Irving a inclus les textes écrits par Garp.
C'est ce qui fait l'originalité du récit.
On n'a pas l'impression d'être un simple lecteur, mais aussi de faire partie de son entourage et donc de sa vie, et de la vivre en même temps que lui avec ses joies, ses souffrances, ses désillusions, ses traumatismes.
Car le Monde selon Garp, c'est tout ça à la fois : un mélange de sentiments, de sensations, de révoltes et de bonheurs, une philosophie de la vie et de la mort.
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J'ai beaucoup aimé ce roman assez long, dense, profond et férocement drôle. Il nous parle de la maternité et de la paternité. du féminin et du masculin. du statut d'écrivain. du succès et des échecs. de la concupiscence...
C'est à la fois une comédie et une tragédie humaine. Un très long épilogue en quelque sorte pour les cas désespérés que nous sommes, nous humains, destinés à mourir mais avant cela désireux de passer un agréable moment avec la vie.
Août 2020
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Quand j'ai terminé ce roman, j'étais triste et chamboulée par ces histoires de vies, une saga familiale qui restera gravée longtemps dans ma tête.

Je confirme maintenant que ce roman est un véritable chef d'oeuvre où l'auteur nous parle de sujets sensibles:

L'agression, la violence, la mort, le féminisme, les extrémistes féministes, le sexe, les voyages, la famille.

C'est l'amour qui en ressort dans toutes ces histoires, tous ces personnages auxquels, je me suis accroché en lisant ce magnifique roman beau et dramatique.

Un lien si puissant qui unit une mère à son fils ne peut que me toucher en plein coeur.

L'auteur nous parle aussi de la vie de ces écrivains à l'époque, de la littérature et des explosions sociales de cette époque. Certains auteurs y sont cités donc je prends des notes. Marc Aurèle par exemple.

Jenny Fields une jeune femme différente, issue d'une famille très aisée et qui veut simplement devenir infirmière mais surtout elle veut être libre de ses choix.

Symbole de la liberté des femmes, elle a écrit un véritable best-seller, livre de chevet de toutes les bonnes féministes. « Sexuellement suspecte »

Plus jeune elle décide d'avoir un enfant et soudain petit S. T. Gap vient au monde, un monde où il grandit avec une mère écrivain et féministe, il va voyager et devenir lui-même un auteur.

Ces premiers romans ne sont pas vraiment au top, jusqu'au jour où il trouve la force dans ses souffrances et ses drames inconsolables.

Il écrira un véritable chef d'oeuvre " le monde selon Bensenhaver" ce roman sera aussi bien adoré que détesté par les critiques. Trop féministe pour certains et pas trop machos pour d'autres.

Tous les personnages dans son roman m'ont vraiment touché, aussi bien les bons que les mauvais car Garp à un don d'attirer le mauvais oeil n'ayant pas sa langue dans la poche.

Garp se marie avec celle qu'il a toujours aimé Helen et qui l'a attendu quand il est parti vivre à Vienne avec sa mère, ils vont devoir surmonter des épreuves très cruelles qui m'ont fait vraiment mal au coeur.

Ils vivront aussi des moments très drôles et passionnants.

Garp n'a pas peur de s'attirer les foudres des Ellen-Jemesiennes, qui à la parution de son dernier livre lui en veulent à mort.

Je ne connaissais pas du tout leurs histoires que vous les découvrirez à la lecture de ce livre.

C'est vraiment incroyable mais aussi effrayant.

Jusqu'où peut aller la folie humaine et la haine ?

L'histoire d'Ellen James m'a vraiment touchée, elle passera du temps avec les Garp et se liera d'amitié avec Ducan et la petite Jenny.

Mère et fils vont avoir tous les deux des vies passionnantes, des combats à mener et l'injustice à combattre, mais surtout des plaies ouvertes qui ne se referment pas. Helen accompagnera jusqu'au bout les idéologies parfois grotesques de son mari.

Son amour pour lui est d'une force indescriptible.

Et si c'était simplement ça qu'il cherchait, la mort pour atténuer ses souffrances qu'il a causé sans le vouloir. Garp était un personnage aussi différent que sa mère et parfois un peu givré, il y a des histoires dans son esprit qui n'ont parfois aucuns sens mais c'est un homme très humain, combatif et protecteur.

Quand je suis arrivée au bout de ce pavé, je ne m'attendais pas à cette avalanche d'émotions et de tristesses.

Pour moi ce livre restera gravé dans ma mémoire car il me parle mais il me réconforte aussi car la mort fait partie de la vie.

Elle arrive un jour et l'on ne doit pas avoir peur mais on doit être prêt pour le grand départ.

Je suis vraiment heureuse de l'avoir enfin lu, l'auteur est véritablement un grand écrivain et je pense lire ses autres romans, un jour si le temps me le permet.

Merci à ceux qui prendront le temps de lire mon article sur le monde selon Garp; selon moi une lectrice passionnée.

J'avoue que quelques larmes se sont échappées sans me demander mon avis.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Le monde selon Garp. C'est ma troisième lecture de ce roman.

J'avoue je l'ai lue à différents âges.

A ma première lecture, j'avais 20 ans, je l'avais lu en anglais pendant mes études de langue. Une vrai découverte. Un engouement sans fin pour cette Jenny Fields qui fait fi des préjugés des autres et qui vit sa vie de femme comme elle entend. J'aurai voulu par certains moments être comme Jenny plus sûre de moi en tant que femme en tant que personne.

A ma deuxième lecture, 5 ans plutôt, je me suis pris d'amitié pour ce Garp si enclin à protéger les siens, si arrêté dans ses avis. Ce Garp que tout le monde trouvait étrange m'était familier. Sa peur de perdre les siens qu'il arrive quelque chose faisait écho à mes propres peurs dans ma vie de maman. Que je n'aurais je pas été un Garp à certains moments !!!!!!!!

Aujourd'hui j'en suis à ma troisième lecture, lecture qui n'a pas été volontaire mais guidée par le club de lecture du mois de mars 2015. Encore une nouvelle orientation me direz vous, je vous direz que oui. J'ai été mal à l'aise, interloquée par les relations homme femme, relations homme femme que Garp avait mais aussi sa femme Hélène. J'avoue que je ne les comprenais pas que je les ai détesté à certains moments pour le mal qui se faisait. Bref à la limite d'arrêter. Pour moi c'était un non respect des relations humains, bref un peu too much pour moi.

Pourtant à chacune de mes lectures, l'émotion était là : la mort de Walt m'a touché, le vide qu'elle a laissé au sien, l'évolution des personnages par la suite. J'ai adoré l'humour (particulièrement celle de l'histoire de la pension).

J'aime John Irving pour les thèmes récurrents dans ses romans : l'ours, les relations humaines (mère/fils, enfants/parents), L'Europe, la lutte. Chaque roman d'Irving est une découverte et un bon moment (même si je n'en ai lu que trois).

Le monde selon Garp pourrait devenir le monde selon Carine. Ce livre est un must et quelque part un hymne à la vie.

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Comment juger le Monde Selon Garp ? Il faudrait sans doute une thèse complète pour réussir à dénouer, à analyser tous les aspects de cette oeuvre magistrale. A mi chemin entre le cartoon et la vraie vie, ce roman nous plonge dans un monde totalement surréaliste et tellement réel à la fois. Humoristique, tragique, bouleversant, stupéfiant, on ne s'attend jamais à ce qui va se passer d'une page à l'autre. Irving joue avec nos nerfs et nos sentiments jusqu'au bout. Ce roman fait montre d'une imagination débordante mêlée à la violence extrême que nous réserve la vie. Sur fond de critique de la société, ses graves travers, ses extrêmes, ses fous furieux, Irving nous livre aussi une grande partie de lui-même, de ses espoirs, de ses peurs. Une fresque qui m'a marquée au fer rouge. Selon moi incontournable.
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Le monde selon Garp c'est avant tout l'histoire de sa mère, elle a toujours voulu un enfant mais ne pouvant le faire seule, elle trouva un soldat blessé et coucha avec lui. Peu de temps après Garp naissait, un enfant plein d'imagination, rêveur, et attachant. Sa mère ne lui a jamais caché la vérité, que se soit sur son père, la façon dont elle l'a eue et ses raisons, ni même sur la vie en général. J'ai aimé cette première partie, bien qu'elle soit assez longue à lire, j'entrevoie où va mener l'intrigue, du moins j'espère avoir su lire entre les lignes.

Par la suite, Garp grandira comme tous les enfants de son âge, avec la stabilité que lui offre sa mère, elle n'est pas surprotectrice, ni absente, sa force de caractère se transmettra à son fils. Jenny est un personnage plus complexe qu'il n'y paraît, féministe avant l'heure, elle ne se bat pas spécialement, elle vit simplement sa propre vie comme elle l'entend. Il y aurait de belles analyses à faire mais je n'en ai pas le talent, je pense que le roman est aussi réel et crédible qu'une histoire vraie. L'histoire est drôle aussi, ce n'est pas vraiment de la comédie mais beaucoup de passage sont écrit avec dérision alors qu'ils devraient être sérieux, il y a du cynisme aussi, ce qui me plaît souvent.

Plus tard Jenny et Garp seront en concurrence dans le monde des écrivains, les tenants et les aboutissants d'une telle rivalité va donner au roman tout son élan, ma partie préférée. Vient peu à peu se mêler de la politique, de l'extrémisme, tout sur ce ton si particulier. Alors oui, il y a des longueurs, surtout sur la partie enfance de Garp mais cette base est extrêmement importante pour bien avoir tout le contexte de la mère et du fils.

Pour faire court, un roman incroyable sur le féminisme, la création littéraire, abordant des thèmes assez variés en plus de ceux-là, un livre réaliste et inspirant.
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Quatrième roman de John Irving -1978, 1981 en France - juste avant L'Hotel New Hampshire, le Monde Selon Garp est sans doute celui qui l'a fait le plus connaître. Ce livre m'a fait rire de bout en bout, je l'ai trouvé émouvant tendre et délicieusement cru, attachant romanesque et aventureux, inattendu et plein de surprises en trois mots jubilatoire fluide et captivant. de ce jour je suis resté captif de John Irving si grand auteur dont j'ai lu tous les livres. C'est dire si je suis impatient de l'arrivée imminente de la traduction française de son petit dernier et 15ème roman: The Last Chairlift. ( le Dernier Télésiège)




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Le Monde selon Garp est le seul livre que j'ai emprunté à la bibliothèque pour mes challenges (ABC 2015 et Challenge Variétés - livre paru l'année de ma naissance).
Je regrette de l'avoir emprunté car je le relirai volontiers et je vais de toute façon l'acheter. Et je vais ajouter au moins deux autres livres de John Irving dans ma PAL!
J'ai vraiment adoré ce livre et j'étais triste d'arriver à la fin.
Les personnages sont attachants, humains et les thèmes abordés sont variés. Je ne me suis pas ennuyée entre les situations abracadabrantes, loufoques et les drames, l'auteur m'a emportée, conquise.
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