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4,17

sur 1786 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Première rencontre avec John Irving et je dois dire que côté style, on a affaire à un grand écrivain. Non seulement le récit est parfaitement maîtrisé dans sa structure mais encore l'auteur distille dans ses mots un dosage très équilibré entre drame, humour, témoignage et réflexion. Une fois ce roman (un joli pavé, soit dit en passant) terminé, on peut difficilement le catégoriser. C'est un peu un ovni littéraire qui a sa propre vie, ses propres qualités et défauts.

Commençons par les qualités.
J'ai vraiment eu conscience qu'Irving écrivait dans le but de laisser une trace littéraire. On sent qu'il a fait sienne cette assertion de Thomas Hardy qui prétend qu'un écrivain digne de ce nom ne peut et ne doit pas embêter son lecteur avec une histoire et des personnages banals. Et personnellement, je trouve qu'il a bien raison ! D'ailleurs, les romans qui passent à la postérité remplissent tous ce critère essentiel. Et pour justifier cette théorie, Irving n'hésite pas à mettre le paquet sur Owen Meany, le héros de son roman, d'autant plus remarquable qu'il l'oppose à la banalité presque outrancière de son narrateur, son meilleur ami, et à la médiocrité de la société mesquine qui l'entoure.

Owen Meany (phonétiquement ça donne "mini") est un tout petit bonhomme, une espèce de pygmée qui aurait tout pour être le personnage le plus insignifiant qui soit : de très petite taille, d'un milieu modeste, du genre hurluberlu, doté d'une voix de crécelle, enfant unique, perçu comme un avorton avec des idées au-dessus de son âge, il constitue un anti-héros parfait. Et qu'est-ce qu'Irving se propose de faire de lui ? Un personnage immense, universel, un nouveau Jésus-Christ, rien de moins. "Une prière pour Owen" est clairement un roman messianique, c'est limpide comme de l'eau bénite et criant comme un choeur gospel. Tout au long du récit, l'auteur sème les indices en un puzzle habilement éparpillé puis recomposé. Owen est un nouveau Sauveur dont la Résurrection est aussi certaine que son origine est mystérieuse, son sacrifice et sa foi profonds et ses miracles avérés. Les êtres qui lui sont les plus proches sont facilement assimilables à des personnages de la vie du Christ : son père (Joseph), sa mère (Marie), son meilleur ami (Jean), sa compagne supposée (Marie-Madeleine), etc. de nombreuses scènes sont également des calques frappants de l'Ecriture Sainte chrétienne. Mais si Irving - qui semble apprécier les paradoxes et les contraires pour mieux s'en amuser – fait d'un nain un géant, c'est non seulement pour nous « initier spirituellement » mais aussi pour nous éclairer sur la guerre du Vietnam (1955-1975), traumatisme des USA, et nous faire traverser cette période elle aussi pleine de paradoxes et de souffrances humaines à travers les yeux d'une génération sacrifiée. Cet aspect du roman, très présent, fait froid dans le dos tout en étant subtilement traité, ni trop crûment ni trop discrètement.

Toutefois, malgré les grandes qualités littéraires que je reconnais volontiers à « Une prière pour Owen » - qui est considéré comme un best-seller par nos amis anglo-saxons (sélection du top 100 de la BBC) -, pour moi il présente deux défauts qui ont empêché mon adhésion pleine et entière : les longueurs narratives et le fait même qu'il soit étiqueté best-seller. Je commence par ce dernier point : best-seller ou non, un roman a droit à toute mon objectivité mais comme je n'échappe pas au conditionnement social, plus on m'a parlé d'un roman incontournable et plus, involontairement, je vais y placer d'espoir, m'attendant à être « littéralement transcendée » par ladite oeuvre et quand ça n'arrive pas, ça me fait l'effet d'une douche écossaise : ma nature enthousiaste attend, chapitre après chapitre, que la flamme sacrée de la lecture addictive s'allume, frémissant à chaque étincelle, s'amenuisant dans l'ennui pour renaître de ses cendres tel le phénix dix pages plus loin… pour, au final, un résultat mitigé quand il aurait dû être orgasmique. Enfin, les longueurs dont souffre le récit et qui, au lieu d'amplifier l'intensité des émotions ressenties les ont au contraire émoussées au point que parfois, j'ai été très heureuse de participer à une lecture commune avec neuf autres comparses car nos échanges m'ont boostée et encouragée à m'accrocher.

« Une prière pour Owen » n'aura pas été le coup de coeur attendu, il n'est pas un best-seller ou un page-turner à mes yeux, mais il restera une lecture marquante et inaugure une exploration à poursuivre de l'oeuvre d'Irving.


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Un roman complexe, sujet à différentes interprétations, qui m'a donné du fil à retordre. J'ai eu beaucoup de mal avec la première partie du roman centrée sur les différentes religions issues du protestantisme, sujet qui reste le fil conducteur du roman. le personnage principal, Owen Meany forge son destin en suivant un rêve /une prémonition qu'il a régulièrement et accomplit ainsi un destin terrifiant persuadé d'être un élu de dieu. Ce roman pose la question du destin et de la foi, de ce que la foi peut porter à faire.
Si j'ai beaucoup apprécié les personnages, touchants et étranges, j'ai passé un certain nombre de pages qui m'ont semblées particulièrement arides et ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Très bonne lecture. Je ne connaissais pas cet auteur et je ne regrette pas de m'y être aventurés ! Même si parfois certaines longueurs sont à déplorer, on se rend vite compte que chaque phrase est utile voire indispensable! Bon dénouement une vraie surprise !
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Les 300 premières pages de ce roman m'ont fait souffrir (et 300 pages c'est drôlement long) à plusieurs reprises je me suis demandée si je n'allais pas abandonner ma lecture.Tout le côté religieux me gonflait, je trouvais l'histoire assez moyenne.En gros j'étais pas super emballée.
Mais culpabilité oblige devant les critiques dithyrambiques des lecteurs de babelio j'ai décidé de m'accrocher .
MIRACLE!!!
L'histoire c'est doucement révélée, les personnages se sont étoffés et mon attention a enfin été captée.
Et puis, crescendo ,j'ai compris le long processus obligatoire par lequel avait dû me faire passer l'auteur pour me guider enfin vers un très joli et très troublant dénouement.
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Lorsqu'on aborde un roman de John Irving, nous nous attendons à certains sujets récurrents qui seront présents. Ma ernière critique concernant cet écrivain, « L'Hotel New Hampshire », vous en parlait un peu. Il faut savoir que dans celui que je chronique pour vous aujourd'hui, les thèmes de prédilections de l'auteur qui y sont touchés sont : La Nouvelle-Angleterre, la prostitution, l'accident létal et le parent absent. Nous n'y voyons, par contre, ni ours, ni relation entre un jeune homme et une femme mature, ce qu'on retrouve dans plusieurs autres de ses oeuvres.

Nous sommes devant un roman d'apprentissage. Nous suivons donc John Whellwright de son âge peu avancé jusqu'à ce qu'il soit adulte. Nous côtoyons les évènements marquants de sa vie grâce aux retours en arrière. Son meilleur ami, Owen, est un garçon spécial. Très religieux, avec des parents étranges, nous le connaîtrons, peu à peu, tout au fil de notre lecture. John Irving réussit à garder certains mystères jusqu'à la toute fin, malgré le manque d'action inhérent à sa plume.

En effet, si vous êtes adeptes de combats, de sexualité ou de péripétie à toutes les pages, vous serez déçu ou ennuyé. Cet auteur est contemporain, dans tout ce que ce terme veut dire. Il est plutôt question ici de philosophie, de la vie en générale et du passage à l'âge adulte. Selon ma recherche, il semblerait qu'« Une prière pour Owen » est fortement influencé par « le Tambour », écrit par Günter Grass. Même les initiales de Owen Meany et Oskar Matzerath sont identiques. Malheureusement, je ne connais pas ce dernier roman, là s'arrêtera donc la comparaison.

La plume se veut simple et efficace, comme il nous a habitués. Laissant aux protagonistes leur libre arbitre, nous sentons bien une oeuvre qui déborde du cadre du livre. En fait, nous pouvons pratiquement croire que ces gens ont réellement existé. C'est l'une des maîtrises de l'auteur, réussir à inclure quelques éléments qui sortent de l'ordinaire à une vie concrète, possible. Cet amalgame de personnages aux traits peu banals avec un pragmatisme puissant est une marque de commerce.

Finalement,

Bien qu'ayant apprécié, la lenteur de certains passages pourra en rebuter plus d'un. La force est indéniablement la richesse des protagonistes et des situations. Un roman d'apprentissage à la John Irving. 7 sur 10

On aime : les personnages, le roman d'apprentissage, le réalisme, l'aspect philosophique.

On n'aime pas : la lenteur de certains passages, le manque d'action.
Lien : http://blogue.librairie-meki..
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Chaque geste dans la vie d'Owen semble être dicté par Dieu... Ce livre très surprenant nous emène dans la guerre du Vietnam et nous permet d'approcher la vie quotidienne au New Hamphire.

J'ai très apprécié le style du livre, mais le thème "la vie nous est dictée par l'au-delà" est assez difficil à accepter pour un quelqu'un qui n'est pas trop versé dans la religion.
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C'est l'histoire d'Owen, un garçon pas comme les autres. Il a un corps bizarre et minuscule, une voix aigüe et forte, mais une intelligence brillante et un charisme extraordinaire. Il croit être envoyé par Dieu mais déteste les catholiques. Il connait la date et les circonstances de sa mort, la guerre du Vietnam.

Elle est racontée par son meilleur ami, Johnny. Leur amitié indéfectible a résisté à un événement tragique qui aurait pu la briser durant l'enfance.
L'histoire se déroule essentiellement durant les années 50 et 60, dans une Amérique fortement empreinte de fausse moralité et de pseudo-puritanisme.

L'histoire passionnante pêche cependant par les références à l'Eglise, trop présentes, et la lenteur ennuyeuse de certains passages.

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Quel beau roman. On peut penser que tout est trop décortiqué et effectivement par moment j'ai bien cru perdre patience face aux répétitions, aux détails et sujets abordés. Mais la vie est comme cela n'est-ce pas, remplie de pensées, états, mouvements, sentiments, frustrations, amours, amitiés et j'en passe. La lecture peut être fastidieuse mais la plume l'emporte on veut terminer le livre malgré une fin sans réelle surprise. Heureuse de l'avoir lu mais j'avoue m'être ennuyée par moments par ce surplus de verbiage.
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Difficile de parler de ce roman tant il est foisonnant et complexe ! John Irving nous offre un grand roman mystique et prend tout son temps pour nous installer dans un univers remarquablement riche où le burlesque se dispute sans arrêt au mélodrame. J'ai retrouvé ici des personnages et des aventures extravagantes dans un milieu complètement normal et la tendresse de l'auteur pour les personnages qui perçoivent la vie autrement. Avec les personnages, nous traversons 45 ans d'Histoire américaine de 1942 à 1987. Outre une merveilleuse amitié, il est aussi question de foi, de spiritualité, de guerre du Vietnam et de politique. Les situations sont rocambolesques et l'auteur combine astucieusement drame et drôlerie. Il pose déjà un regard lucide et pessimiste sur l'évolution de la société américaine de base et sur son appauvrissement intellectuel, dû en partie à tous ces discours de beaucoup de prêcheurs qui parlent au nom de Dieu. J'ai apprécié sa plume, sa fantaisie et sa dérision. Les personnages sont attachants, la personnalité d'Owen incroyablement passionnante et intelligente, mais je me suis beaucoup ennuyée avec les interminables passages concernant la religion et la vie au Canada du narrateur. Je dois avouer que j'ai lu énormément en diagonale, même si j'ai éclaté de rire de nombreuses fois. Je pense que ce roman aurait gagné à être un peu plus court pour me plaire vraiment.
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C'est parti pour un avis qui se promet laborieux. Une prière pour Owen est une lecture que j'ai trainée sur plus de 8 mois et avec plus de 200 lectures en parallèle qui ont été finies. Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite si plusieurs personnes ne m'avaient pas poussée à aller au bout je l'aurais abandonné à 50p, 100p, 150p… jusqu'à 450p. Alors oui je serais passée à côté de quelque chose car après 450p tout se met en place, répond au début, est plutôt chouette et permet de réfléchir sur beaucoup de sujets mais l'auteur l'illustre très bien lui-même vers la fin :
« Cette semaine, j'endoctrinais mes élèves de littérature sur le sujet des « débuts fracassants ». Je leur disais que, si les livres inscrits au programme commençaient aussi paresseusement que leurs dissertations, personne n'arriverait à les lire jusqu'au bout. »
Sur les 450 premières pages (sur 700), j'ai du apprécier 5 pages noyées dans cette masse ennuyeuse. On suit l'histoire d'Owen racontée par son meilleur ami John. J'ai passé 450p à souhaiter la disparition de ces deux-là. John est insipide et ne vit qu'à travers son ami Owen qu'il vénère comme un dieu (au sens propre). Owen est décrit avec amour alors que tout dans cette histoire le fait apparaitre comme une usure finie à fuir comme la peste. Leur vie quotidienne pendant leur enfance est tellement centrée sur la religion et les courants chrétiens aux Etats-Unis que ça m'a complètement bloquée. J'ai eu beaucoup de mal à admettre que l'évolution était bien et que la dernière partie me plaisait. Je me suis braquée face à cet énorme bloc lent et agaçant. Je ne peux expliquer ce qui rend la fin interessante sans dévoiler les rebondissements de l'histoire mais il faut vraiment du courage et de la ténacité pour dépasser le très long début et arriver à ce qui en fait une bonne lecture.
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