Klara et le Soleil

Un des meilleurs Ishiguros : c'est surtout l'empathie phénoménale du robot Klara qui fait pour moi le charme de ce roman. Vous avez bien lu : "robot", car Klara est bien une ‘Amie Artificielle', une amie robotisée qui doit faire apprendre les enfants d'une société futuriste un peu d'interaction sociale. Les enfants de ce futur sont presque tous génétiquement modifiés, de sorte qu'ils peuvent apprendre à la maison et donc interagissent rarement ou jamais avec d'autres enfants ; une FA devrait remédier à cela. Nous nous retrouvons donc une fois de plus chez Ishiguro dans un monde très étrange.

Parfois, ce roman dégageait la même atmosphère étrange que la trilogie de Coetzee sur la jeunesse de Jésus. Leur thème central semble également être plus ou moins le même : qu'est-ce qui rend une personne humaine ? Chaque personne est-elle unique ? Chez Ishiguro, cela est sondé dans la différence entre le robot AF et son "protégé", la malade Josie; on ne dit jamais de quoi elle souffre, mais la suggestion est très claire que cela a à voir avec son adaptation génétique. Dans le même ordre d'idées, la distinction entre enfants adaptés et non adaptés est examinée, et le rôle important des parents dans ce choix est également mis en évidence. Tout très intéressant, et cela rappelle aussi un peu 1984 d'Orwell, mais Ishiguro n'aborde que brièvement les thèmes et ne creuse pas plus loin.

La même chose pour la relation semi-religieuse du robot Klara avec le soleil : dans cette histoire, le soleil est avant tout la source de son énergie (ou est-ce juste une imagination ?), mais elle est aussi bien plus que cela ; des prières sont données au soleil, et Klara essaie même de provoquer une intervention du soleil pour améliorer Josie (il est même sous-entendu qu'elle réussit). Étrange et inconfortable, certainement. Mais, comme je l'ai dit, c'est la capacité empathique de Klara à évaluer et à comprendre les sentiments et les relations humaines qui est le véritable charme de cette histoire. Il y a un côté un peu amer à cela, car Klara ressent aussi clairement l'inconstance et même la fausseté insidieuse du comportement humain. Mais Ishiguro finit par une touche aigre-douce, avec une ode à l'amour et à la différence. Peut-être, l'intrigue de ce livre n'est pas tout à fait convaincante, mais pour moi c'était une lecture tout à fait satisfaisante.

Quelque part en Amérique, dans un avenir proche, des magasins d'androides offrent aux familles aisées des AA ( amies artificielles) pour tenir compagnie à leurs enfants. Klara est l'une d'entre elles, pas le modèle le plus évolué en termes d'options, mais fiable et fonctionnant à l'énergie solaire. Ce sera elle la narratrice du roman et si sa vision de l'espace est morcelée, elle s'adresse au lecteur comme un personnage à part entière et son langage est irréprochable.
Ishiguro aborde une fois encore les thèmes qui lui sont chers : l' humain et l'artificiel, la conscience, le bien et le mal, la société industrielle. Et il le fait sans la moindre extravagance, dans une sobriété qui détonne avec les romans qui évoquent habituellement l'intelligence artificielle.
Klara est-elle proche de l'humain ? On se doute que cette question affleure lorsqu'il est question d'androides. Et elle coche de nombreuses cases. Elle a envie d'être choisie par Josie, une petite fille en particulier pour qui elle éprouve d'emblée de l'affection et se comporte avec elle de manière très maternelle. Elle éprouve une dévotion religieuse, quasi mystique, envers le Soleil qui lui sert de carburant, mais qu'elle considère comme une divinité apte à servir aussi les humains. Et surtout, elle est capable d'un discernement dont sont dépourvus des hommes qui considèrent que l'humain peut etre remplacé par la machine, puisqu'elle réalise qu'elle n'aurait jamais pu remplacer Josie, si elle venait à mourir, comme c'était initialement prévu.
Une dystopie terriblement originale, poétique et pleine d'empathie !

Un ouvrage de science fiction, inattendu dans le style habituel de l'auteur. Un récit à la fois apaisant, enveloppant, surprenant par moment. L'intégration de l'intelligence artificielle dans le quotidien au travers de la présence de Klara, se fait de manière très naturelle et nous adherons de suite à cet univers. J'ai particulièrement aimé le thème du soleil, qui devient presque un personnage à part entière du récit et qui surtout ouvre plusieurs axes de réflexion. D'autres éléments lié aux avancées technologiques, soulèvent également des questions pertinentes. Je recommande cette lecture.

"Alors permettez-moi de vous demander autre chose. de vous poser cette question. Croyez-vous au coeur humain ? Je ne me réfère pas simplement à l'organe, bien sûr. Je parle dans le sens poétique. le coeur humain. Pensez-vous qu'une telle chose existe ? Cette chose qui rend chacun de nous spécial et unique ?..." (p. 275)

"Klara et le soleil" de Kazuo Ishiguro est le 1er roman que je lis de cet auteur, découvert sur les conseils d'une amie. C'est un ouvrage très particulier et fascinant, que je ne regrette pas d'avoir lu.

Kazuo Ishiguro a choisi d'y utiliser la science-fiction, genre que je lis peu, pour évoquer le sujet de l'Intelligence Artificielle, mais pas uniquement...
Dans ce conte aux accents philosophiques, il nous propose une réflexion sur l'inquiétude que l'on peut avoir face à la (potentielle) supériorité de la machine sur l'homme, sur la complexité du coeur et de l'âme humaine, et sur notre singularité en tant qu'être humain dans un univers dystopique, qui ne semble toutefois pas tant éloigné que cela du nôtre.

J'ai apprécié la finesse de son écriture, qui est simple, facile à lire et poétique.

J'ai aimé son choix de raconter cette histoire à la première personne, selon le point de vue de Klara, un robot aussi lucide que sensible. C'est vraiment original d'être plongé dans les pensées de Klara, qui a une vision particulière du monde qui l'entoure et qui analyse tout.

J'ai trouvé intéressant qu'il imprime un rythme assez lent à son récit, où se mélangent légèreté et profondeur, et où la complexité des sentiments humains est bien rendue.
Par contre, il faut bien se concentrer, car il ne donne pas beaucoup d'informations et préfère laisser certains points obscurs: au lecteur de comprendre ou d'interpréter...

J'ai vraiment aimé les deux premières parties du livre, qui sont très fluides et attrayantes pour moi, avec la découverte de Klara et de son univers.
Les suivantes, dans lesquelles on s'interroge sur la capacité de remplacer complètement l'humain, m'ont moins intéressée, et m'ont semblé tirer un peu en longueur.
Je suis donc globalement mitigée sur ce roman, qui m'a enthousiasmée sur certains points, mais m'a laissée un peu sur ma faim au niveau des réflexions initiées...

Roman charmant et déconcertant déroulant l'histoire de Klara, une intelligence artificielle au service d'une adolescente malade et fragile. Cette IA est particulièrement touchante du fait de son acuité visuelle, de son sens d'observation et de son désir de bien faire en toute circonstance. Une certaine candeur et une froideur baignent ses propos rendant le récit, pour ma part, assez impénétrable au début. Mais, passé les 50 premières pages, et notamment la rencontre avec Josie, le charme opère et l'histoire se déroule dans une douceur et une évanescence étrange.
Le roman touche à de nombreux sujets : la maladie, l'humanité, l'éthique, la perception du monde, la croyance (et notamment ce lien quasi mystique au soleil), les relations humaines. Plusieurs propos dans le livre sont néanmoins restés obscurs malgré deux trois recherches parallèles... j'ai fini par associer les "oblong" aux tablettes et smartphones, les enfants "relevés" à une modification génétique pas toujours heureuse, la machine "cooting" à une sorte de machine pour faire des travaux (voir poser du goudron)... bref il m'a manqué certaines images concrètes pour que la magie opère totalement et que je ne m'approprie le récit.
Il reste néanmoins un charme (c'est vraiment le terme) et une amitié envers Klara, cette IA pleine de douceur et de bienveillance qui trouve sa place dans un monde humain pas toujours heureux, renvoyant au lecteur sa propre conception d'humanité.
Bonne lecture !

Les limites de l'intelligence artificielle et sa grandeur imaginées par cet auteur.
La bienveillance, l'amitié, l'amour incarnés par un robot. le don de soi poussé au paroxysme. Comment une machine animée par l'IA donne sans compter. J'ai l'image du meilleur ami de l'homme qui aime et reste fidèle jusqu'à son dernier souffle et même au delà. Très fort.

Dans un futur indéterminé, les êtres humains, vivent avec des AA, Amis Artificiels, qui assistent au mieux les enfants dans leur évolution et permettent qu"ils ne soient pas seuls. C'est une AA nommée Klara, qui nous conte son histoire, celles des humains qui l'entourent et en particulier celle de Josie, l'enfant qu'elle accompagne. Elles se sont choisies mutuellement.
Klara est une AA particulièrement attentive aux comportements et aux réactions des humains, qu'elle analyse méticuleusement pour apporter la réponse qui lui semble la plus adaptée et bienveillante.
La narration suit un rythme constant et les différents personnages et les intrigues s'enchaînent sous les yeux de l'AA. Une lecture très intéressante qui interroge beaucoup sur l'intelligence artificielle, mais peut-être plus encore sur la nature humaine. Des questions sans réponses, à méditer ...Recommandé vivement.

Hello! Quel magnifique roman que Klara et le soleil...
C'est un bijou de douceur et de subtilité qui nous amène à decouvrir un futur pas trop lointain à travers les yeux d'une AA, une amie artificielle, Klara.

Klara est choisie par Josie, une jeune fille qui étudie à la maison en vue d'entrer à l'université, car telle est l'avenir des ados dans cet avenir où les humains sont substitués par des IA et ou les critères de sélection sont toujours plus clivants.

Mais Josie est gravement malade. Sa mère se prépare à vivre pour la seconde fois le deuil d'un enfant. Et Klara, intelligente et innocente, naïve mais déterminée, se persuade de pouvoir sauver Josie ...

J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce récit tout en finesse et en retenue. Ishiguro nous fait voir le monde à travers les yeux d'un robot et il le fait si bien qu'on en distingue tous les pixels.

Une lecture qui m'a littéralement envoûtée.

Une très belle découverte. Je ne connaissais absolument par Kazuo Ishiguro. Et je ne regrette pas de m'être procurer ce superbe roman.

L'histoire se passe dans un futur proche où l'intelligence artificielle fait parti intégrante de la vie des humains. Des AA (Amis Artificiels) sont présents dans la plupart des maisons pour tenir compagnie et être l'ami d'adolescents ou d'enfants. Klara est une AA et c'est de son point de vue que l'auteur donne une nouvelle image de notre humanité. Klara veut comprendre la nature humaine et nous livre ses pensées, ses doutes, ses craintes, tout cela en aidant Josie, sa "propriétaire" gravement malade.

Un roman simple, très bien écrit et d'une grande générosité. J'espère découvrir d'autres romans de la plume de cet auteur.

Klara et le soleil, Kazuo Ishiguro
Nous n'avons aucune notion de temporalité dans ce roman qui pourrait se passer demain comme dans des dizaines d'années. Dans un monde où vivre avec une intelligence artificielle est normal, ou l'humain pollue toujours autant et où les gens conduisent encore leur voiture, Klara est une IA en quête d'une famille. Exposée en vitrine, elle se renforce aux rayons du soleil en attendant celui où celle qui la choisira. Alors, elle observe la ville, les gens, les petites habitudes et les grands bouleversements.
Un jour. Josie découvre cette IA capable de réflexion et décide de lier son avenir au sien. Commence pour Klara une nouvelle vie chez Josie. Mais la petite fille est atteinte d'une maladie qui l'affaiblit, et Klara ne va pas tarder à connaître la raison de sa présence dans cette maison peu ordinaire.
Un livre déroutant sur notre société, mais plein de tendresse, d'espoir et d'une certaine mélancolie.
Ishiguro a ce quelque chose d'assez addictif, sensible mais tout en retenue. A découvrir !