Bonne surprise !
Klara, c'est une AA, une amie artificielle, un robot destiné à devenir l'ami d'un enfant. Et on va suivre Klara depuis la boutique où elle est à vendre jusqu'à son déclin.
De la société où va vivre Klara, on n'a pas d'image précise, on devine que certains sont des privilégiés, autorisés à étudier et avoir une belle vie, protégée, à l'abri et en sécurité. Et que d'autres, soit qu'ils n'ont pas été "relevés", soit qu'ils aient eu envie de sortir de leur cage dorée, vivent à l'extérieur de ce happy few, et sont en proie aux conflits, à la survie et autres joyeusetés. C'est le cas du père de Josie, la petite fille qui a choisi Klara comme AA.
Josie vit avec sa mère, et elle est malade, comme sa soeur avant elle, Sal. Son voisin, Rick, est aussi son meilleur ami, et elle lui est restée fidèle bien qu'il n'ait pas été relevé. Mais Josie est malade, et risque de mourir. Et Klara, le robot, dotée de davantage d'empathie qu'on aurait pu s'y attendre, va tenter de tout faire pour la sauver, allant jusqu'à conclure un pacte étrange avec... le Soleil.
De lecture fluide et plaisante, tout en douceur et sans gros éclat final,
Klara et le Soleil amène le lecteur à se poser de nombreuses questions sur l'intelligence artificielle et les limites de son utilisation. le robot, Klara, qui est le narrateur, est bien plus sympathique et "humain", étonnamment, que la plupart des protagonistes, exceptés peut-être le père de Josie, Rick et Gouvernante Melania.
Jusqu'à quel point l'IA peut-elle remplacer l'humain ? Voilà la question que je perçois en filigrane à travers ce roman, question que l'auteur finalement esquive.
J'ai beaucoup aimé ce roman, même si le sort de Klara m'a beaucoup émue, tant d'abnégation et de sacrifices pour... Quoi au final ? Mais après tout, ce n'est qu'un robot, à quoi bon avoir de la compassion pour un robot ? A mon sens, parce qu'on est humains, et que si on commence "à trier" qui "mérite" et qui "ne mérite pas", c'est là justement que nous commençons à perdre notre propre humanité.
Merci Klara, et merci
Kazuo Ishiguro pour ces questions passionnantes que je ne me serais certainement pas posées, ou en tous cas pas de cette façon, si je n'avais pas lu ce livre.