Quelle étrange sensation lors de la lecture de
Klara et le soleil. J'ai été intriguée tout le long, essayant de comprendre dans quel monde
Kazuo Ishiguro nous avait propulsé. Ce monde où il existe des Amis Artificiels (AA) et des enfants « relevés ». Aucun réel repère temporel et géographique. Un monde futuriste, mais qui semble pourtant si proche. le malaisant côtoyant la poésie. Un récit singulier et déroutant qu'il me tardait de lire depuis sa sortie.
Klara est une AA. Elle est destinée aux enfants et adolescents fortunés en manque d'amis. Tous les jours, elle contemple la rue depuis le magasin où elle « vit » en attendant de trouver sa famille. Ici, ils sont plusieurs générations de robots, choyés par Gérante. Les AA fonctionnent principalement au soleil. le moindre rayon est attendu pour y puiser les nutriments nécessaires. Klara a d'ailleurs une relation assez religieuse avec ce soleil. Les AA doivent respecter de nombreuses règles : ne pas regarder les humains dans les yeux, ne pas leur parler en premier, ne pas donner son avis sauf s'il est souhaité … Après des semaines (mois ?), Klara est finalement choisie par Josie, 13 ans, qui lui trouve une beauté « française ». Josie est malade et Klara va devoir prendre soin d'elle. Une maladie dont l'origine est assez mystérieuse, mais dont on comprendra rapidement les causes. Klara va donc évoluer au milieu de Josie, de sa mère et de Gouvernante Melania, qui n'est guère ravie de l'avoir dans la maison. Nous ferons également la connaissance du jeune voisin et (petit)ami de Josie, Rick qui fait partie des enfants « non relevés ».
J'ai aimé que l'histoire soit racontée du point de vue de Klara. Même si on ne se sait pas comment pourrait penser un androïde, j'ai trouvé la narration très réaliste. On suit son cheminement de pensée, ses raisonnements, son évolution, elle qui devient finalement plus humaine que les humains de son entourage. L'auteur réussi à nous la rendre attachante, et j'ai particulièrement été sensible à la fin. J'ai également aimé « voir » comme elle. Son monde est fait de « boites » et de pixels. Assez déroutant. Mais en dehors d'elle et Rick, je n'ai eu d'attachements pour aucun personnage. Ni pour Josie, dont les réactions sont assez surprenantes, et encore moins pour la mère!
Un récit qui plus loin que l'aspect IA, nous interroge surtout sur notre humanité !
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