Imagine tous ces hommes épuisés, en proie au mal de mer. Agrippés à leurs livres de prières. Talmud érigé en nationalité de poche. Priant jusqu'au vertige. Avant, arrière, balancement rituel. Mouvement lancinant anesthésiant. Divine berceuse. Hommes en noir recroquevillés sous leurs châles de prière.
Et les femmes. Dispensées de prier par un Dieu aussi misogyne que les autres. Des mères, des jeunes filles, des vieilles engoncées dans leurs fichus et leurs robes longues, les enfants agglutinés en grappes autour de leurs jambes. Marmaille qui crie se dispute réclame se gratte.
Elle ne porte plus ni perruque ni foulard, elle n'a plus peur de désobliger un Dieu voyeur qu'elle oublie d'honorer. Elle offre ses bras dénudés au soleil de l'été et ne redoute plus de montrer ses mollets presque jusqu'au genou.