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sur 54 notes
Plongée dans le quotidien d'une géobiologiste déterminée à satisfaire son insatiable curiosité pour le vivant. Elle se démène pour monter un laboratoire et poursuivre ses recherches aux côtés de Bill, son assistant dévoué. C'est cocasse, enjoué, romanesque à souhait et très cinématographique... Les chapitres dédiés à l'observation de la nature sont assez courts et c'est dommage car Hope Jahren est animée d'une belle qualité de pédagogue. Son style, teinté d'humour et facile d'accès, élève cette autobiographie au rang d'épopée scientifique enchanteresse.
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Résumé : /
Présentation de l'autrice :

Hope Jahren est une géochimiste et géobiologue américaine. Professeure à l'université d'Hawaï, elle est surtout connue pour son utilisation de l'analyse isotopique de forêts de l'Éocène (entre -55Ma et -35Ma). Elle est la seule femme et l'une des quatre scientifiques à avoir obtenu deux « Young Investigator Medals » en science de la terre. Lab Girl est son premier livre et il présente un mélange entre des mémoires et la vulgarisation scientifique mais surtout le portrait d'une femme qui a dû se battre pour sa passion et pour se créer une place dans un milieu d'hommes.

Les hommes sont comme les plantes : ils poussent vers la lumière.

Lab Girl :

Le livre est composé en trois parties : racines et feuilles, bois et noeuds, fleurs et fruits. Ces trois parties représentent les phases de croissance d'une plante, les trois parties d'une vie, les trois moments de vie de l'autrice. En suivant le parcours d'un arbre, on découvre le parcours d'une femme. Biologie et littérature forme ici une belle métaphore végétale. Au début tout est calme, trop calme, son environnement est simple, ses parents parlent peu, sa maison est calme. En grandissant elle développe une passion pour la science. de l'enfance à l'adolescence, elle grandit dans les labos, elle étudie les sciences. Elle grandira dans les labos pendant encore très longtemps. Puis, au fil du temps, elle crée sa place. Petit à petit.

Tout commencement est la fin d'une attente. Il nous est donné à tous une seule chance d'exister. Chacun de nous est à la fois impossible et inévitable. Chaque arbre majestueux a d'abord été une simple graine qui a su attendre son heure.

On découvre au cours de la lecture une personne captivante. Elle réussit à merveille à exprimer son amour pour la science et pour la nature. Ici, amour et passion sont partagés avec une grande sensibilité, une certaine forme de sagesse et une simplicité totale. Il est aussi intéressant de noter la franchise de ses propos : notamment la plus grande difficulté que représente la recherche de fonds par rapport aux recherches scientifiques. Aussi, son livre est rendu accessible (vocabulaire et explication de certains fonctionnements) grâce à de belles métaphores. L'univers scientifique, qui peut paraître assez plat et renfermé, est décrit de manière poétique et amicale. On se sent à la fois comme un spectateur privilégié mais aussi comme un partenaire « de galères ». On partage ses craintes, on rit de ses idées, on admire sa force, on apprécie Bill, on a de l'espoir pour ses recherches et sa quête de financement. Hope Jahren est un véritable modèle.

Pour aller plus loin :

- En un sens, ce livre m'a fait penser au livre Dans la forêt de Jean Hegland. Même si celui-ci explore plutôt les questions existentielles de la vie et fait partie du genre de la science-fiction, il retrace la vie d'une femme en tant que telle, son quotidien, la place de l'individu. C'est comme lire un journal intime mais très « intelligent scientifiquement », on se pose des questions sur la place de la femme, de la science, le souci écologique et sur la société en général. Les écrits sont poétiques, drôles, sensibles et brillants. de quoi être bien admiratif !

- Il y a cet article du journal The Guardian qui rend encore plus admiratif envers Hope Jahren : Lab Girl: A Story of Trees, Science and Love by Hope Jahren – review

- Ses sujets d'études sont drôlement intéressants, je vous invite à aller voir sur researchgate.net afin de voir ce qu'elle fait c'est impressionnant ! (https://www.jstor.org/action/doBasicSearch?Query=hope+jahren&filter=)

- Une chronique que j'ai beaucoup aimé : celle de du blog Girl about library et sa vidéo qui va avec 😊 (la joie dans sa voix, ses mots et ses yeux quand elle parle de ce livre… c'est trop bien ^^)

- La bande-annonce du livre est aussi toute douce :

- Petit jeu de mot gentil : l'autrice porte bien son prénom 😊

Si personne ne sait comment fabriquer une feuille, nous savons en revanche très bien comment la détruire. Au cours des dix dernières années, nous avons abattu plus de deux cent cinquante milliards d'arbres. Un tiers de la Terre était autrefois recouvert de forêts. Tous les dix ans, nous faisons disparaître un pour cent de leur surface totale, soit l'équivalent de la superficie de la France.

Mon avis :

Au début de ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal à m'immerger. C'est peut-être dû à la sortie d'une période de non-lecture, ou alors parce que le livre est très long à démarrer. Comme une graine. Oui comme une graine. J'ai eu peur que l'action ne commence jamais. J'ai relu la couverture : oui ce livre doit forcément me plaire j'étudie la biologie (+ particulièrement végétale) et je suis aussi passionnée de lecture. Il doit me plaire. Il y a eu 30 pages d'ennui. Je ne peux pas dire que je n'aimais pas, les descriptions étaient très familières, son univers est familier. Mais tout est trop lent. Trop calme. Il devrait me plaire. Et finalement, après quelques pages, il a dû se passer un petit miracle. Il manquait juste ce petit truc qui rend les personnes plus sensibles, plus réelles, plus compréhensibles : des sentiments. Après avoir rencontré l'épicéa bleu, j'ai dévoré ce livre. Ce livre ce n'est pas que de la science ou que de la littérature. C'est l'histoire d'une vie et toute vie, qu'elle soit animale ou végétale est à la fois très aléatoire et très complexe. C'est brillant. J'ai adoré ce livre et je ne peux que le recommander ! 😊

Remerciements :

Je tiens a remercié chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Quanto pour cette lecture ! Malgré mon grand retard dans la publication de cette critique j'ai pris un immense plaisir à lire ce livre puis en parler !

"Comme la plupart des gens, je me souviens d'un arbre qui a marqué mon enfance. C'était un épicéa bleu (Picea pungens) qui défiait les longs mois d'hiver de son feuillage persistant. Je revois ses aiguilles aiguisées se détacher contre la neige blanche et le ciel gris ; il était un parfait exemple du stoïcisme qui se développait en moi. L'été, je l'enlaçais, je l'escaladais et lui parlais ; j'imaginais qu'il me connaissait, et que je devenais invisible quand j'allais dessous pour observer les fourmis transporter inlassablement ses aiguilles mortes, comme des âmes damnées dans l'enfer des insectes. En grandissant, j'ai réalisé que cet arbre ne se souciait en réalité guère de moi, et on m'a appris qu'il pouvait créer sa propre nourriture à partir de l'eau et de l'air. Je savais qu'il ne percevait (au mieux) qu'un infime vibration lorsque je l'escaladais, et que les quelques branches que je lui arrachais pour mes châteaux de neige n'étaient pour lui que l'équivalent d'un seul cheveu arraché à ma tête. J'ai dormi près de lui pendant des années, à trois mètres à peine, avec la vitre de ma fenêtre pour seule séparation. "
Lien : https://labouquinerieimagina..
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Hope Jahren est comme cette graine de lotus qui a patiemment attendu deux mille ans avant de germer, sans jamais perdre espoir. Dans ce captivant récit autobiographique, elle revient sur son parcours, son enfance avec un père scientifique, ses études de lettres à la fac, son mémoire sur les différentes occurrences du mot coeur dans Dickens, ses jobs étudiants éreintants de coursière puis de préparatrice dans la pharmacie de l'hôpital. Un cheminement qui l'a petit à petit mené à trouver sa voie : la science.Hope quitte la pharmacie et rejoint un labo de recherche. Quelques années plus tard, son doctorat en poche, elle aura elle-même son propre labo pour poursuivre ses recherches en paléobiologie avec son collègue et ami entièrement dévoué, Bill. Tant bien que mal, Hope fait face au manque de moyen pour financer ses recherches et parvient à s'imposer dans un monde dominer par les hommes.
Son récit est entrecoupée de fascinants chapitres sur les secrets du monde végétal, de captivantes informations des dernières études menées qu'elle vulgarise pour nous en des images parlantes, comme elle le fait pour ses étudiants. Ces passages m'ont beaucoup fait penser à La vie secrète des arbres que j'avais adoré. Chaque chapitre illustre un pan de son histoire personnelle, du développement des racines à la germination de la graine qui marque son entrée dans le monde de recherche jusqu'à la reproduction de la plante et le développement du fruit quand elle met elle-même au monde son premier enfant.Poignant et poétique, Lab Girl est une invitation à observer le monde qui nous entoure. Ces végétaux qui sont au centre d'études à plusieurs millions de dollars pour en percer les secrets et auxquels nous ne prêtons même plus attention. Ce vert qui n'a cessé d'être source d'inspirations des créatifs, des poètes mais aussi des scientifiques passionnés comme Hope. Empli de mystères et merveilles, le monde végétal n'a pas fini de nous intriguer et nous fasciner pour peu qu'on prenne le temps de s'arrêter un instant et de le contempler.
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Lab Girl, Une histoire de science, d'arbres et d'amour d'Hope Jahren est un roman autobiographique de l'auteur, relatant son amour pour les sciences, des prémisses de son passé avec un papa professeur de sciences dans un collège, encrant dans sa chair et son esprit le goût des sciences. Cette femme d'origine scandinave est une géochimiste et géobiologiste américaine, enseignant à l'université d'Hawaï, sa renommée est à l'origine de l'utilisation de l'analyse isotopique de forêts de l'Éocène, remportant ne nombreux prix. Hope Jahren avec ce roman d'une vérité troublante, invite le lecteur dans cet univers transpirant sa chair et son âme, rythmant sa vie depuis son enfance, celui de la nature et de ces mystères, à travers les plantes, les arbres, les graines, ses rencontres et sa passion fusionnelle des sciences. C'est un roman d'une vie, celle d'une amoureuse de la terre, son laboratoire este sa maison intime, ce lieu la protège.
Ce livre autobiographique traverse les méandres de la vie d'une petite fille ensorcelée dès son enfance par les sciences et la végétation dessinant le relief du paysage où son regard brillant se perd avec délice de ce spectacle d'une nature surprenante. Hope Jahren rend hommage à cette vie végétale, comme ce chapitre de l'arbre de son enfance, un épicéa bleu (Picea pungens), cet arbre faisant partie intégrante de sa vie, cet adage de l'écriture pour Hope Jahren est « le seul remède à l'oubli », cet hommage sincère explique en soi, l'esprit de cette femme scientifique.
De ses études à nos jours dans son laboratoire, Hope Jahren va de rencontre en rencontres humaines, Bill, son âme soeur scientifique, Lydia préparatrice dans un laboratoire de médecine rencontré lors de ces études, son combat de femme pour réussir dans ce monde assez machiste et misogyne dans sa profession, elle devra doubler d'effort pour faire ses preuves.
La découverte la plus incroyable pour Hope Jahren, ce n'est pas l'opale que fabrique les micocouliers dans leurs graines, mais sa quête passionnelle, celle d'étudier les plantes pas de l'extérieur mais de l'intérieur. Cette femme devra dans un monde scientifique assez misogyne redoubler d'effort pour obtenir la Graal de la reconnaissance, avoir cette autonomie de faire les découvertes dans son propre laboratoire, toujours avec la complicité de son partenaire de toujours Bill, une amitié hors du temps.
Ce livre entremêle avec beaucoup de finesse, de grâce une force végétale dans une vulgarisation poétique, de l'amour de notre auteur, cette littérature de ces études passées avec son âme scientifique, les auteurs troublant les émotions de Hope Jahren, comme Jean Genet, Charles Dickens et les autres.
Après avoir lu La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben, un roman d'enseignement sur la communauté des arbres, une ode incroyable à la vie d'une forêt, Hope Jahren réussi une roman touchant la cause végétale, des petites anecdotes biologiques constellent notre étonnement de la force de la vie, de la structure extraordinaire de la végétation survivante de la folie humaine.
Cette vie, Hope Jahren la narre dans ce roman Lab Girl autobiographique biologiquement écologique que Pierre Rabhi dans sa quête osmotique de l'homme et de la nature ne renierait pas, pour entrainer le lecteur dans un tourbillon unicellulaire d'une trinité vivante, composée de feuille, tige et racine dans un quintette de vie, traversant de l'intérieur cette folle passion de la vie végétale.
Hope Jahren a réussi un tout de force de faire aimer la biologie à ses lecteurs avec cette biographie d'une vie au coeur de la nature, je remercie cette masse critique pour cette pépite d'humanité et de sciences végétales, un vrai paysage de végétation d'amour et de création.
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J'ai lu ce livre sur la proposition de Babelio, dans le cadre d'une Masse critique. Un grand merci à eux et aux éditions Quanto !

Lab Girl, une histoire de science, d'arbres et d'amour est le récit autobiographique de la géologiste américaine Hope Jahren. Je dois dire que quand j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai tout de suite été intriguée. Ce livre avait tout pour me plaire : une vie de femme singulière, l'étude de la nature comme sujet, un point de vue de scientifique sur l'environnement... Et pourtant, j'ai l'impression d'être passée à côté... La lecture fut plaisante mais sans plus, alors que je m'attendais vraiment au coup de coeur...

Hope Jahren alterne des chapitres autobiographiques avec des chapitres de vulgarisation scientifique sur les arbres, les plantes, les graines... J'ai beaucoup apprécié ces derniers. On apprend énormément de choses sur la nature et ce qui nous entoure. On comprend notamment l'extraordinaire résilience du végétal !

Par contre, j'ai moins aimé l'aspect autobiographique, je l'ai trouvé un peu creux. Là où je pensais trouver un témoignage sur le sexisme dans le monde scientifique, Hope Jahren ne fait qu'évoquer rapidement le sujet, sans rentrer vraiment dans le fond du sujet. de même, si l'on comprend bien son amour du travail, je n'ai pas vraiment ressenti son amour de la nature, je n'ai pas vibrer avec elle au fil de ses recherches. Elle n'a pas su me faire entrer en empathie avec son récit de vie. Je suis restée en dehors, en observatrice et c'est bien dommage.

Enfin, le livre donne une place très importance à son amitié avec Bill, collègue et frère de coeur. Tellement importante que, pour moi, c'est ça le vrai sujet de ce livre (d'ailleurs même la fin lui est totelement dédiée). du coup, j'ai eu l'impression d'être un peu flouée par rapport à ce que le synopsis m'avait laissé imaginer :/ Un bilan de lecture en demi-teinte donc.
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De l'art de tromper le lecteur avec une première et une quatrième de couverture alléchante : car enfin rien de « profondément émouvant » « d'intense, d'exaltant », pas plus « d'histoire d'amour ».

Une longue autobiographie, certes parfois humoristique, mais très longue, longue, longue...
Quant aux approches botanistes : rien de bien neuf. de plus les effets d'annonce sur la vie des plantes et des arbres ne sont que la reprise de publications scientifiques d'autres chercheurs. Ce qui est normal puisque Hope Jahren est géobiologiste et non botaniste.
Ce livre, hélas, supporte mal d'être lu après celui, révélateur, de Peter Wohlleben.

Reste l'amour....annoncé mais là, vraiment je me pose beaucoup de questions car je n'en ai pas lu grand chose ou alors un amour torturé qui ne sait ou ne veut se déclarer, un amour à l'image de l'esprit chancelant de l'auteur : cyclothymique, adepte de l'automutilation.
Mais l'amour conjugal, l'amour maternel et même des plantes : niet, que dalle…
Allez oui, l'amour du métier y est, oui...

Quant au style : de belles tournures, de légers traits d'humour mais cela ne donne pas un intérêt suffisant à cette autobiographie d'une illustre inconnue, de moi en tous cas.

Bref un livre dont le sujet réel est la quête de subvention à laquelle est soumis tout chef de laboratoire et dans tous les pays ; et si le sujet est effectivement problématique, il ne nécessitait pas ce pavé de 400 pages.

Un mot sur l'objet livre lui même : un beau broché souple en main, au papier particulièrement lisse et agréable à feuilleter.

Dommage de n'avoir apprécié que le contenant et pas le contenu.
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Ce récit autobiographique est particulièrement bien construit avec une alternance entre de courts chapitres où l'on apprend des choses sur les plantes et les arbres. Et puis, le parcours de vie d'une femme atypique, scientifique qui sait garder sa joie de vivre dans certaines situations.

Il s'agit de la géobiologiste Hope Jahren, issue d'une famille scandinave. Son récit commence dès son enfance dans l'état du Minnesota où elle suit volontiers son père dans son laboratoire.
Après une première expérience professionnelle en tant que préparatrice en pharmacie, elle s'oriente vers des études supérieures, ses professeurs l'encouragent vivement.
Elle arrive donc à Berkeley, en 1994, et c'est là qu'elle va rencontrer son inséparable binôme de travail, Bill. Avec lui, une relation fusionnelle s'installe. Ils se comprennent d'un seul regard et forment une équipe de choc en s'investissant dans leurs travaux scientifiques jusqu'à tard dans la nuit. Avec lui, elle va partir sur le terrain, changer à plusieurs reprises de laboratoire, et voyager pour étudier les plantes et les arbres.

Hope Jahren nous raconte subtilement son parcours de vie, ses défaites comme ses réussites, avec des anecdotes qui nous font sourire, en particulier lorsqu'ils se retrouvent dans des situations comiques.

J'ai découvert beaucoup de choses sur les plantes et les arbres, sans que cela soit barbant, au contraire, c'était habilement distillé.
J'ai également découvert une femme fragile qui nous dévoile ses soucis personnels sans tabou. Mais également, le portrait d'une femme forte qui a dû supporter le poids d'une communauté scientifique essentiellement masculine à l'époque.

Bref, un roman poignant, surprenant, hors-norme que j'ai apprécié découvrir grâce à une opération spéciale Masse critique. Merci aux éditions Quanto et à Babelio pour leur partenariat.
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J'avais déjà lu avec beaucoup de bonheur "La vie secrète des arbres" de Peter Wohlleben, j'ai donc retrouvé un peu de ce plaisir de percer les mystères des arbres avec "Lab Girl" de Hope Jahren.
Pourtant, ce n'est pas l'essentiel du livre car ces chapitres consacrés aux arbres s'intercalent entre ceux dédiés à l'autobiographie de l'auteur. C'est étonnant et très souvent intéressant. J'en ai appris beaucoup sur les difficultés de monter un labo et de se lancer dans la recherche scientifique. C'est édifiant et toujours traité avec le décalage et l'humour qui caractérise l'auteure. Les scientifiques qui s'acharnent à faire de la recherche fondamentale dans des secteurs pointus, peu explorés et peu exploitables économiquement sont déjà mal vus par le milieu, mais alors cela devient réellement du sport de haut niveau quand c'est pratiqué par un petit bout de femme insomniaque et atypique ! Pour être une scientifique heureuse il faut à la fois vivre cachée et être capable de traverser les États-Unis sous une tempête de neige pour espérer obtenir un peu d'attention à un congrès de collègues masculins dédaigneux ! Hope Jahren ne lâche jamais l'affaire et son parcours est jubilatoire.
Enfin, le véritable coeur de ce livre bat pour moi quand il s'agit de suivre et d'essayer de comprendre la vie de Bill, l'assistant et ami fidèle de l'auteure. Marqué par son histoire familiale, isolé dans son dévouement à la science, méprisé par un système où l'assistant est indispensable mais rarement financé par les maigres budgets alloués, Bill est un humain errant, blessé et philosophe, qui suit Hope Jahren dans ses pérégrinations, comme si elle était le centre de son univers. le livre touche là à l'analyse d'une forme d'amour qui échappe aux codes courants, qui résiste aux lieux communs et à la tentation de trouver sa place dans une petite case bien nette. Et de manière très cohérente avec la réalité de la recherche scientifique contée dans ce livre, cette relation restera essentiellement un mystère, dont quelques expériences permettent de s'approcher sans jamais parvenir à percer tous les secrets. Frustrant et palpitant ! Émouvant et étonnant !
J'ai l'habitude de lire différemment les essais des romans, en prenant le temps pour les premiers et en dévorant les seconds. "Lab Girl" m'a offert une expérience entre les deux, qui m'a demandé de la patience et de l'adaptation, tout en me titillant et me procurant du plaisir de lecture ! Voilà qui me donne envie d'analyser en scientifique les motivations de celles et ceux qui gravent leur prénom sur les arbres !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée .
Je remercie Babelio et les éditions quanto pour cet envoi.
J 'aime toujours recevoir des livres dans ma boite aux lettres !

La couverture de l'ouvrage me donne envie de le lire : c'est un bon début.
Hope est une vraie chercheuse scientifique, une passionnée et obstinée. Elle passe des weekend entiers à etudier la vie des sols. Avec un collègue travailleur et un peu particulier : Bill.
Ce couple atypique fonctionne à merveille et j 'ai bien aimé leur road trip à travers les Etats-Unis .

Par dessous tout, la grossesse de Hope, qui est un moment très difficile pour elle, m'a beaucoup touché.
Il y a une sagesse et une humilité chez cette femme, malgré sa maladie.
Un petit regret cependant : les connaissances scientifiques de l 'ouvrage sont parfois hors de portée du lecteur .

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La petite Hope est née dans une famille taiseuse d'américains aux origines scandinaves, toute sa vie elle va chercher l'amour d'une mère qui l'a sans doute aimée mais sans jamais lui montrer. Toute sa vie, elle voudra avoir son laboratoire comme papa. Passionnée de botanique, fascinée par l'altérité des formes de vie végétale; elle va suivre un véritable parcours du combattant pour devenir une brillante scientifique et une référence de la paléobiologie. Parce qu'elle est une femme, parce qu'elle souffre de troubles bipolaires... parce qu'elle est différente. Grâce à l'amitié indéfectible de Bill son frère de coeur, à l'amour de Clint son mari. le style est unique, sans auto-appitoiement, sans préjugés, plein d'humour et de recul. J'ai adoré le parallèle mis entre la biographie de Hope Jahren et les phases de la vie des plantes, sa façon claire et précise de pointer du doigt les dysfonctionnements du mode de financement de la recherche, la précarité des brillants esprits qui tentent de consacrer leur vie à la science dans un monde de plus en plus marchand où seuls comptent le commerce et l'armement. Une véritable pépite que j'ai failli louper, merci donc aux éditions Quanto et à Babelio pour cette masse critique spéciale.
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