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3,49

sur 121 notes
Premier roman pour cet auteur que j'ai découvert avec l'été meurtrier. Ecrit à 17 ans, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le côté autobiographique du récit...
Un collégien de 14 ans, élève chez les jésuites avec toute la rigueur et le cadre strict d'une telle école, rencontre Soeur Clotilde qui a 28 ans.
Amour passionné, interdit doublement : par la loi de Dieu et celle des hommes.
Une écriture fluide et prenante car on sait qu'une telle histoire d'amour ne peut que mal finir et pourtant.....

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Sébastien Japrisot a écrit ce livre alors qu'il n'avait que 19 ans (17 ans d'après certains). C'est vraiment étonnant tant ce premier roman fait preuve de maturité. Il met en scène un adolescent de 14 ans et une nonne de 24 ans qui tombent éperdument amoureux pendant la guerre. C'est plutôt osé, surtout en 1950 ! Osé et inhabituel. Les amours impossibles ont fait l'objet de nombreux récits, mais un gamin et une religieuse... Tout de même !
J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur aborde ce sujet. Pas de religieux super sévères, aigris, méchants avec les enfants comme on peut le voir ou le lire souvent. Non, ici, c'est la religion elle-même qui est mise en cause par notre jeune héros, pas les hommes et les femmes qui la servent. Il martèle qu'il n'y voit pas de mal. Comment un dieu pourrait-il s'offusquer de voir deux créatures s'aimer vraiment, absolument ? Cela mérite réflexion.
Le style est clair et fluide, avec de nombreux dialogues. Pas de longueurs superflues et c'est très agréable à lire.
Je n'avais, jusqu'alors, lu que l'été meurtrier de cet auteur et je ne regrette pas d'avoir mis la main sur cet ouvrage.
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« Si tu le peux, crois en ton Dieu.
Mais surtout, crois en la vie.
Si ta vie oublie ton Dieu, garde ta vie. 
Si ton Dieu empêche ta vie, rejette ton Dieu.
Ta vie est l'unique,
Et, qui que tu sois, ton Dieu n'est pas le mien. »

Nous sommes à Marseille au moment de l'occupation où un jeune élève de 14 ans, Denis, rencontre soeur Clothilde, âgée de 22 ans, lors d'une visite à l'hôpital.

Les sentiments naissent et évoluent petit à petit, de page en page, d'amitié et d'admiration vers un amour maternel, ou du moins essaie t'elle de s'en persuader.

«  - Je ne dormirai pas. Je ne veux pas dormir. On dort trop et on ne vit pas assez. »

Le texte est doux, les mots et les phrases se suivent et roulent comme l'eau d'un ruisseau. Puis apparaissent des rapides, les pensées deviennent plus pressantes et, en parallèle, grandit la peur de pêcher. On se dit que même à l'heure actuelle, cette situation provoquerait le même genre de remous avec peut-être un peu moins d'intensité.

«  Mal partis pour mal partis, nous sommes partis ensemble. Les choses vues sous cet angle, nous sommes plutôt bien partis. »

La guerre est présente, en arrière plan, ce qui rend les passages où elle prend de l'importance encore plus frappants. Avec la fin de la guerre, vient la fin forcée de cet amour que l'on espère temporaire pour les deux amants. La conclusion du livre se termine par un désir qui doit s'accommoder d'une longue attente.
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Dans les années 80, j'ai découvert l'histoire un soir en rentrant d'une répétition, au ciné-club, et allez savoir pourquoi, ça m'a procuré une émotion intense. Ça a duré un moment, avec juste le souvenir que ce film était très émouvant, que la jeune religieuse était jouée par France Dougnac, ravissante, que la mère supérieure était interprétée par la belle Marie Dubois et que la musique était signée Darry Cowl. Point !
J'ai acheté le livre plus tard, même sensation d'émotion. En fait, Japrisot, qui l'avait écrit sous son vrai nom, Jean-Baptiste Rossi, avait 17 ans au moment de l'écriture et l'oeuvre est en grande partie autobiographique.
En 2000, désirant mettre l'histoire en musique, j'écris à l'auteur qui me rappelle au conservatoire où je travaillais alors. Adorable, au demeurant. On discute longtemps, on se rappelle, il m'apprend que Michel Legrand lui avait demandé, il y a longtemps, la même chose, sans succès. Là, il apprécie les trois chansons que je lui ai fait parvenir mais finalement, le projet ne se fera pas non plus, pour de multiples raisons. Il mourra deux ou trois ans plus tard.
L'histoire est magique de simplicité. C'est un adolescent qui s'exprime, un peu rebelle certes, mais bien élevé et déjà fort cultivé. La jeune religieuse figure presque une adolescente sur le tard, tant elle se montre juvénile. Alors là, curieusement, c'est pendant le conflit que tout va bien se passer, et à la libération que les choses vont prendre leur ampleur. Comme dans « Mourir d'aimer », un peu plus de 30 ans après, les amoureux se retrouvent avec tout le monde sur le dos, bourgeois empesés, religieux rêches, adultes dégoulinants de mesquineries sordides, plus la famille, j'en passe et des meilleures …
Je ne vous raconte pas la fin.
Lisez-là ! Vous ne regrettez pas.



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C'était du temps ou Sébastien s'appelait encore Jean-Baptiste. Tout jeune encore, il écrivit ce roman linéaire bien loin de la complexité de ses futurs récits (je pense en cela à l'Eté meurtrier ou à la Passion des femmes).
Il n'empêche qu'on est en présence d'une oeuvre profondément attachante, extrêmement romantique.
On y voit les personnages aller droit dans le mur tout en vivant une merveilleuse histoire. L'intrigue est sans doute invraisemblable sans être impossible non plus, et ça reste beau et lumineux malgré la situation dramatique.
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue parce qu'il ne faut pas divulguer quoique ce soit qui puisse gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
Seules les premières pages sont un peu laborieuses lorsque l'auteur dresse le portrait des premiers personnages, mais c'est vite oublié lorsque se développe l'histoire principale.
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Entre littérature et cinéma, le coeur de Sébastien Japrisot balançait souvent. On se souvient de Compartiments tueurs, l'Eté meurtrier, La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil et de beaucoup d'autres excellents scénarios portés à l'écran. Après avoir réalisé quelques courts métrages, il adapta à l'écran son propre roman : Les mal partis en 1975.
Ceux qui eurent la chance de voir le film se souviennent de l'émouvante interprétation de France Dougnac, jeune soeur Clotilde éprise d'un adolescent de 14 ans. Peu diffusé, peu critiqué, ce premier long métrage marqua malgré tout les esprits. Il faut dire que les relations amoureuses d'une nonne de 26 ans et d'un enfant avaient de quoi choquer même le public des années 70. le roman, le premier de Japrisot, publié en 1950 avait outré bien d'avantage. Mais valait-il le film ?
Malheureusement souvenirs contre lecture, je pense avoir préféré l'adaptation cinématographique au roman. Certains on dit que le style du livre était simple, épuré, je le trouve naïf et souvent même particulièrement niais. Les dialogues sont puérils et très mal adaptés aux personnages. L'enfant ayant parfois une maturité totalement irréaliste et la nonne au contraire, une absence de réflexion affligeante.
On se prend à songer à ce qu'aurait pu donner un scénario aussi sulfureux traité par Peyrefitte ou Montherlant…
Mais à sa décharge, Japrisot n'avait que quelques trois années de plus que son jeune héros lorsqu'il écrivit ce roman, troublant toutefois.
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Changement de style, mais j'ai lu d'une traite !
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Premier roman de Sébastien Japrisot. Marseille sous l'Occupation. Denis un collégien de 14 ans et une religieuse, surveillante dans son collège de jésuites se rencontrent. Peu à peu un amour partagé mais interdit naît entre eux, favorisé par les temps particuliers de la guerre.
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Je n'ai pas lu le livre mais j'avais à peine 8 ans lorsqu'il a été adapté en film, et aux alentours de 14 ans lorsque je l'ai vu pour la première fois à la télévision, l'ayant enregistré, je l'ai regardé en boucle, jusqu'à à en user la bande. Aujourd'hui je découvre que le film a eu une très mauvaise critique, sûrement qu'à l'époque le sujet était trop osé, j'ai aimé l'histoire et pense que j'aimerai lire le livre qui doit certainement dépasser le film
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J'ai adoré ce livre,, je me suis identifié totalement à ces amoureux qui résistent à tout et à l'impensable, à cette société si lourde et si obtuse. Ça paraît tellement loin de nous, cette écriture limpide et lumineuse. il y là-dedans un parfum d'autrefois enchanté et désenchanté, et sans illusion mais plein d'utopie. C'est un livre éternellement jeune.
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