Alexandre Jardin reviens avec un roman explorant à nouveau ses racines familiales. Après nous avoir fait hurler de rire en décrivant sa tribu de frappadingues dans «
le roman des Jardin », il se tourne aujourd'hui vers son grand-père, chef de cabinet de
Pierre Laval, vichyste de triste mémoire.
On entre dans ce roman comme on entame une soirée avec un ami, quand on va chercher la bouteille d'eau-de-vie et deux petits godets, et qu'on sait que la nuit sera longue parce qu'on va se livrer sans fard et partager un fardeau pour le rendre plus facile à porter.
Alexandre Jardin nous confie les difficultés de vivre une ascendance aussi lourde que celle d'un architecte de la déportation du Vel'd'Hiv' en 1942, dans une arène familiale où chacun masque de fantaisies une réalité insoutenable.
Alexandre Jardin raconte son odyssée intime depuis l'âge de dix-sept ans, où il a commencé à comprendre ce que signifiaient les responsabilités glaçantes de son grand-père, tues par sa famille – avant de s'interroger sur les chemins qui conduisent quelqu'un de bien à participer à l'horreur ; et à l'assumer sans jamais se renier.
Derrière le rire d'Alexandre, il y avait donc ce secret terrible, étrangement exhibé par son père Pascal pour qu'il ne soit pas vu. Ce voyage chez ces gens très bien passe par des souvenirs, des saynètes difficiles : c'est une confession grave.