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sur 389 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour ma première lecture d'Alexandre Jardin, je suis servi! Et de quelle manière!
Alexandre va détricoter une légende familiale maquillée comme une voiture volée: Celle de papy-Jean, collabo Vichyste passé entre les balles et jamais inquiété. Ahurissant!
C'est Alexandre qui va s'y coller, à déboulonner la statue de l'icône familiale Jean Jardin alias le Nain jaune... Et l'entreprise n'est pas aisée, loin s'en faut!
Le livre est passionnant et captive le lecteur parfois figé d'horreur: Comment un groupe de collabos assumés, persuadé pour certains d'agir au mieux des intérêts supérieurs et supposés de la nation ont pu ordonner ces infamies contre les Juifs dont le point d'orgue fut cette rafle du Vél d'Hiv?
L'enfer est, dit-on, pavé de bonnes intention? hum... Il est plutôt occulté par une cécité de confort et de circonstance, genre: "Si nous ne livrons pas les juifs, ce sera pire avec les nazis"... Ou: On ne pouvait pas savoir ce qu'on faisait des juifs raflés remis aux allemands". Et cela, on le comprend et le ressent, ne peut satisfaire ce petit-fils qui aimait et admirait le Nain Jaune!
Papy n'a pas fait de la résistance!
Pour Alexandre jardin, c'est douloureux mais de plus en plus limpide, et il devra l'écrire. Fini les histoires gentilles et bluettes, et en route pour la (sale) histoire.
Le collabo jean Jardin est mort dans son lit, jamais inquiété... Et c'est son petit-fils qui va essayer de réparer et laver l'honneur en dénonçant le déshonneur.
C'est admirable et cela ne vole pas ses cinq étoiles.
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Pour moi, jusqu'à maintenant, Alexandre Jardin était un petit rigolo qui écrivait des livres sans intêret...Des bluettes gentillettes sur l'art d'aimer et d'entretenir son appétit de vivre ....
Je l'avais une ou deux fois à Apostrophes et son compte était réglé.
Comme quoi ....
Et puis, ds une librairie, je tombe sur la couverture du poche de ce livre. Une photo en noir et blanc datant de la guerre et ce titre " Des gens très bien ". Mon regard remonte sur l'auteur " Alexandre Jardin " Tiens ??? Bizarre ....
Je retourne le livre ....;encore plus bizarre. Mr Jardin parle de qq chose qui m'intéresse et j'achète le livre.
Et j'ai été bluffée.... vraiment. Par son style, son vocabulaire, son humour décalé voir desespéré, son mal être.
Car Alexandre Jardin a quelque chose au fond de lui, quelque chose de plus complexe que ne le laissait penser ses autres livres ( que je n'ai pas lu, je dois le reconnaître, mais leur titre suffisait à m'éloigner d'eux ) quelque chose qui n'a rien à voir avec "Oui Oui au paradis " et paf .... en plein coeur, je suis touchée et admirative. Quel écrivain !
Je ne résumerais pas le livre, vous pouvez trouver des résumés partout sur le net mais je trouve que cette quête d'authenticité, de vérité va au delà du cas de la famille jardin et du l'époque de la guerre de 40. Elle concerne tout le monde.Il y a qq chose de très banal la dedans qu ia un lien avec l'idéalisation de nos parents voir grand parents et qq part du refus de leur donner une dimension humaine et contestable. Mais comment grandir alors? comment accepter sa propre insuffisance, sa propre noirceur qd on est pas capable de l'accorder à ses aïeux parce que ds la famille d'Alexandre Jardin, ils ont fait très fort ds le genre insupportable. Il ne s'agit pas de" grand père qui avait une maîtresse ou des enfants caché ", c'est bien pire, bien plus dur à intégrer , ce qui explique que Alexandre Jardin était jusque là coincé ds un rôle d'adolescent attardé quoique génial. Comment devenir un adulte quand son propre grand père a tourné le dos à toutes valeurs morales et humanistes ?
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Ce livre écrit à la première personne, commence très fort et il s'en dégage, tout au long de la lecture, une impression pénible, désagréable, une gêne sûrement salvatrice mais difficile à accepter.

En effet, Alexandre Jardin, auteur à succès très connu, fils de Pascal Jardin (le Zubial) qui a fait carrière aussi dans la littérature, parle de son grand-père, Jean Jardin, dit le Nain jaune, qui fut le principal collaborateur de Pierre Laval, du 20 avril 1942 au 30 octobre 1943, à Vichy. En tant que directeur de cabinet du Vice-président du Conseil dirigé par le Maréchal Pétain, Jean Jardin, fidèle et loyal serviteur, a livré des juifs par familles entières, sans oublier les enfants. Durant cette période pendant laquelle le Nain Jaune a travaillé au plus près du chef d'un gouvernement qui collaborait avec l'occupant, il y a une date terrible : le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel' d'Hiv. Or, ce sont les policiers et les gendarmes français qui ont arrêté ces milliers de gens, faisant souvent du zèle et les envoyant à la mort. Tout au long du livre, Alexandre Jardin s'emploie à décortiquer le mécanisme de cette logique infernale et dénonce le silence qui a suivi, permettant de protéger les puissants personnages compromis durant cette période de notre histoire.
Au cours de la lecture, Alexandre Jardin explique pourquoi il a été à l'initiative de l'opération Lire et faire lire. Ainsi, nous comprenons tout l'engagement de cet écrivain pour que les enfants lisent, une action qui devrait sans cesse être mise en valeur.

Le livre se termine par une conversation imaginaire entre l'auteur et son grand-père, un soir, à Vichy. Celui-ci, persuadé de faire le bien, explique sa logique mais ses justifications, décortiquées tout au long de l'ouvrage, laissent sceptique. Alexandre Jardin, en écrivant "Des gens très bien", a voulu rétablir une vérité trop longtemps cachée, parce qu'elle dérange trop de monde et en particulier, sa propre famille. Ainsi, il a fait preuve de beaucoup de courage.
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Cette histoire m'a beaucoup intéressée. On essaie de comprendre comment des personnes ayant eu de grosses responsabilités dans la haute sphère française sous Vichy en 1942 a réussi à rester une personne "bien" pour ceux qui les entourent. Etaient-ils vraiment conscients des suites de la rafle du Vel d'Hiv? C'est ce que va chercher l'auteur du livre, chercher à savoir jusqu'où a été leur responsabilité, leur intention. Et on comprend tout ensuite. le raisonnement, la démarche est longue pour l'auteur et on comprend quel a été le cheminement logique et outrancier d'après sa famille. Et pour finir nous comprenons mieux comment des dirigeants français on pu rendre le terrain propice à cette horreur qu'a été le Vel d'Hiv.
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Carnet de bord d'un auteur en colère contre son ascendance et plus particulièrement son grand père paternel, Jean Jardin, qui était le dircab (directeur de cabinet) de Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy, pendant l'occupation allemande et un des responsables de la rafle du veld'hiv. Un passé que sa famille mais aussi l'autorité française a toujours passé sous silence ou feint d'oublier et qui a rongé pendant longtemps Alexandre Jardin. Un passé et un grand père dont l'action a été magnifié et passé a la postérité par le père de l'auteur, Pascal Jardin, dans son célèbre "le nain jaune". Un roman dans lequel l'action politique de Jean Jardin est recouvert de paillettes, son antisémitisme passé sous silence et où l'homme est présenté comme un homme bon , honnête et excentrique bien loin de la triste réalité.

Alexandre Jardin découvre assez rapidement que le passé de son grand père est peu glorieux et il se plonge dans les recherches historiques pour cerner ses responsabilités politiques. Dans le même temps il publiera ses romans qui l'ont rendu célèbre (Bille en tête, le zèbre,Fanfan) et qui sont eux d'une grande légèreté, loin de ses préoccupations intérieures.

A 44 ans il décide d'écrire ce livre, un pavé dans la mare, qui fait réagir beaucoup de monde. On convoque le ban et l'arrière ban des historiens pour savoir si les propos d'Alexandre Jardin sur son grand père sont véridiques. Les uns disent que rien n'est fondé, d'autres que si son propos est approximatif il n'en reste pas moins pertinent , d'autres saluent le débat soulevé sur la collaboration et son oncle le traite de menteur. La France a toujours du mal a voir son passé en face surtout quand il est honteux. Est ce que ce livre est historiquement valable ? Peut-être, peut-être pas . Ce livre est avant tout un éclairage sur les conséquences d'un secret de famille et la manière dont on essaye de donner le change. Alexandre Jardin a choisi la prose sucrée avant de livrer ce livre polémique qui a fait couler beaucoup d'encre.

Il n'en reste pas moins que c'est un livre écrit dans un style mordant et incisif et qui apporte un autre éclairage a ses écrits antérieurs. Un livre qui m'a passionné malgré les quelques répétitions dont l'auteur nous gratifie ici et là.

Alexandre Jardin a délaissé ses habits de "gentil" en espérant qu'avec ce livre il endosse celui d'écrivain prometteur.

Ma note 9/10 pour ce livre passionnant, plein de rage et sûrement pas simpliste comme voudrait nous le faire croire certains.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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C'est sidérant, très courageux, extrêmement émouvant, superbe... Difficile de trouver les mots qui pourraient rendre compte des mots et maux d'Alexandre Jardin et de leur dépassement. Il faut les lire. Absolument.
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Voilà, c'est fait ! J'ai enfin lu le récit-témoignage-enquête d'Alexandre Jardin sur ce fameux secret de famille que l'auteur a choisi de révéler au grand public (et à lui-même et à ses enfants par la même occasion) au grand dam d'une partie de sa famille, avec laquelle aujourd'hui il est irrémédiablement fâché !

Il s'agissait pour lui, alors âgé de 46 ans (livre publié en 2011), de démystifier la personnalité complexe, les dits et les non-dits, les actes et les non-actes de son grand-père adoré, Jean Jardin dit le Nain Jaune, qui a eu la fâcheuse idée d'être un fonctionnaire zélé du gouvernement de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale. En effet, d'avril 1942 au 30 octobre 1943, il fut selon son petit-fils "le principal collaborateur du plus collabo des hommes d'Etat français : Pierre Laval, chef du gouvernement du maréchal Pétain."

Puisque, manifestement, il ne reste aucune trace, dans les archives privées ainsi que dans les archives nationales publiques (bizarre, vous avez dit bizarre ?), Alexandre Jardin s'interroge sur quelle a pu être la responsabilité effective de son grand-père à l'occasion de la déportation des juifs et notamment lors de la rafle du Vél d'Hiv qui a eu lieu le 16 juillet 1942. Comment, en effet, en étant "son directeur de cabinet ; son double. Ses yeux, son flair, sa bouche, sa main. Pour ne pas dire : sa conscience" [NDLR de Laval] pouvait-il, à la place de donneur d'ordres qui était la sienne, ignorer et ne pas être complètement partie prenante de cette opération menée à l'encontre des hommes, femmes et enfants juifs de France ?

Il faut dire que la "légende familiale" sur Jean Jardin est à la hauteur de son parcours et particulièrement tenace. de plus, elle n'a pas manqué d'être régulièrement alimentée, dans le sens positif, par à la fois les écrits du père d'Alexandre Jardin (Pascal Jardin : La guerre à neuf ans 1971, le Nain jaune 1978) qui lui voue un vrai culte ; par les propos rapportés des "amis de la famille" (grands intellectuels du milieu littéraire ou hommes politiques divers) ; par sa biographie officielle écrite par Pierre Assouline en 1988 (Une éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976). de plus, il faut admettre que les choses ne sont pas toujours faciles dans la famille Jardin pour connaître la réalité des choses et pour parler vrai, puisque celle-ci s'évertue à vivre, au quotidien, sa légende familiale à contre-courant de tout, à savoir penser, vivre, agir, lire, écrire, aimer autrement que la norme...

Comment, dans ces conditions, faire le tri entre ce qui fut réellement et ce que l'on donne à voir, à croire au jeune Alexandre ? Néanmoins, il a toujours senti peser sur ses épaules, dans son coeur, un poids dont il ne savait à quoi attribuer la cause. de mal-être en mal-être, de volonté de vivre selon la ligne familiale à des velléités de faire voler ses masques derrière lesquels il se cache, de pertes difficiles à assumer (son frère, son père, ses amours) dont il ne mesure pas toujours les effets, l'auteur devenu adulte et déjà romancier reconnu, choisit à un moment donné, de prendre en catimini un chemin de traverse, de ne plus suivre la ligne "Jardin" : il décide de mener ses propres recherches pour, enfin, savoir mais aussi surtout pour "réparer" quelque chose qui selon lui a besoin d'être réparé. Il sera, sur ce chemin-là, aidé par certains de ses amis et connaissances dont on verra qu'eux aussi ont eu à vivre sous le coup de certains secrets familiaux.

De ce point de vue, j'ai reconnu dans cette démarche nécessairement difficile mais cathartique, les analyses théoriques et expériences pratiques de la papesse de la psychogénéalogie, Anne-Ancelin Schützenberger. Cette science (initiée dans les années 70) tend en effet à démontrer que "les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d'un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables" (source Wikipédia). On le voit aussi dans la pratique actuelle des constellations familiales, et avec elles l'établissement des socio-génogrammes qui tendent à mettre en exergue les phénomènes de répétition dans une famille, jusqu'au moment où l'un de ses membres prend conscience du problème, le dénonce ou l'affirme, pour tenter certes de se réparer, mais aussi pour tenter de réparer le reste de la lignée à venir.

Donc, on ne peut que saluer la démarche très courageuse d'Alexandre Jardin qui, décidant de remuer la fange dans laquelle les secrets familiaux sont englués, prend le risque assumé de devenir le mouton noir de la famille, celui par lequel le scandale arrive. Et ce, d'autant plus, que cette histoire-là est mise, à travers ce récit, sur la place publique. Quitte à prendre aussi un risque en tant qu'écrivain...

Car mettre au jour cette histoire-là, c'est aussi pour Alexandre Jardin, montrer comment des "gens très bien" sous tous rapports, comment une certaine élite française (politiques, intellectuels, bourgeoisie, etc.) ont pu sciemment (ou inconsciemment) collaborer avec l'ennemi ou pour le moins, ne rien faire pour contrecarrer leurs projets de destruction d'une partie de l'humanité.
En élargissant son propos, il souligne la responsabilité qui a été celle de la France (les politiques au pouvoir, les fonctionnaires du gouvernement de Vichy en fonction, la police nationale, les financeurs, les personnes riches et aisées qui tenaient table ouverte en recevant l'occupant, mais aussi le collaborateur lambda désireux de profiter des biens d'autrui ou de se venger d'un voisin, etc.) dans les actes odieux et criminels perpétrés à l'endroit d'une minorité.
Car, qu'on le veuille ou pas, nous portons tous, nous Français, collectivement, cette responsabilité-là !
Ce qui est aussi particulièrement odieux, c'est la façon dont certains (dont Jean Jardin) sont, après-guerre, passés entre les mailles du filet... pour continuer à mener leur vie, comme si de rien n'était.

Donc, vous l'aurez compris, j'ai été particulièrement émue par ce récit très personnel, tant sur le fond que par la forme car au-delà de l'histoire familiale de l'auteur, il concerne tout un pan de notre histoire nationale.

J'ai apprécié la façon dont l'auteur nous fait partager à la fois ses réflexions, ses démarches d'enquête et d'analyse des informations trouvées, ses questionnements sur la démarche de "mettre au jour" qu'il entreprend et sur son ressenti au fur et à mesure qu'il avance (il a du mal avec ses loyautés vis-à-vis de son grand-père et de son père), ses doutes face à la contre-information qu'on lui oppose (fait-il fausse route ? se fourvoie-t-il ?).
Le style est à l'image du romancier qu'on connaît : concis, épuré, parfois très imagé, assorti d'une dimension plus ironique (voire cynique) qu'à l'accoutumée. A travers ce choix stylistique, il me semble qu'il entend nous dire, à nous lecteurs, que même s'il n'a rien trouvé qui "prouve" (puisque manifestement du nettoyage a été fait en temps et en heure a été fait), il n'est en rien dupe de ce qui a été.

Peut-être ai-je été aussi particulièrement touchée, car moi aussi, comme lui, je me suis toujours intéressée aux récits et témoignages de rescapés de la Shoah ou de la déportation en général (lui va même au-delà en choisissant de s'intéresser de très près à la religion juive). Je n'ai jamais bien compris le pourquoi ni le comment de cet intérêt manifeste pour cette période de l'Histoire (qui a débuté alors que j'avais 13 ans après le visionnage du film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais au collège), alors même que je ne suis pas de confession juive.
Comme lui, je ne sais pas grand chose de l'histoire familiale et de ses secrets. Ce n'est sans doute pas pour rien que j'ai fait de l'écriture mon métier et que j'en suis venue, à la presque fin de ma carrière professionnelle, à devenir "biographe pour des particuliers" tant cette notion de transmission de l'histoire familiale m'était chère. M'intéressant de près à la psychogénéalogie, je me suis longtemps interrogée : et si mes ascendants (qui ont connu la guerre tant en France qu'en Italie) avaient des choses à se reprocher qu'il m'appartiendrait de mettre au jour pour réparer ?
En cela, le récit d'Alexandre Jardin a trouvé un écho sensible dans mon propre ressenti auquel, pour ma part, je n'ai pas encore osé donner une suite quelconque.

Un livre excellemment bien écrit qui transporte dans le temps, qui interroge et dont on ne ressort pas indemne tant il marque de son empreinte ce que peuvent être les conséquences douloureuses de secrets de famille sur la vie de ses membres.





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Une confession sans fausse note qui se parcourt la gorge sèche.
Alexandre Jardin provient d'un être qui participa au « bal macabre » de la collaboration et qui ne fut jamais inquiété. du sang vicié qui coule dans ses veines, l'héritier tente aujourd'hui d'extraire le poison.
D'une droiture et d'une lucidité à toute épreuve, il croise les témoignages les plus romanesques, les documents confidentiels les plus pointus, les souvenirs personnels les plus refoulés, pour accéder au secret qui a rongé toute son existence.
Au détour de phrases pudiques et cinglantes, il déploie les révélations dans de courts chapitres. Dans un style tranchant, il creuse, vrille, fore.
Courage, élégance, sincérité propulsent tout le livre.
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Je ne connaissais pas Alexandre Jardin à part dans le petit écran quand il présentait un livre. Celui ci m'a interpellé. Je ne l'ai pas lâché. Je ne savais pas qui était son grand-père. Dans un style très simple, très direct, il lève le voile sur sa famille. J'ai beaucoup réfléchi sur la mienne en fermant le livre...
Lien : http://jolismots.e-monsite.c..
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Alexandre Jardin, avec sa plume légère et concise nous dévoile un secret de famille, bien gardé et tu depuis des décennies. Dans de nombreuses familles, célèbres ou non, il y a des non-dits. Certains ne sont que des anecdotes sans aucune conséquences. D'autres sont de véritables draps mortuaires qui masquent des réalités tragiques. Alexandre a beaucoup travaillé pour écrire ce roman-récit. Il a fait d'importantes recherches bibliographiques et historiques. Il s'est plongé dans les archives familiales, a fréquenté les services d'archives conservant des documents des ministères et autres. Petit à petit il a regroupé les enquêtes, les témoignages et les documents retraçant la carrière de son grand-père adoré par tous, dit "le nain jaune". Ce dernier a été directeur du cabinet de Pierre Laval. Il a donc découvert que son grand-père avait joué un rôle très important lors de la tragique Rafle du Vél d'hiv , des 16 et 17 juillet 1942. Son grand-père, titulaire d'un poste à responsabilité n'a rien fait pour empêcher ces arrestations massives de juifs.
Le temps a passé . le secret familial a bien été enseveli sous le drap. Mais Alexandre n'a pu garder pour lui cette odieuse blessure Il a tuer le père, le grand-père Il a crevé l'abcès. Il veut être en paix. Mais il sait que la blessure ne se refermera jamais. Tout au plus elle sera atténuée. dans ce roman, Alexandre se libère d'un énorme poids et révèle dons la réalité que son père, ses oncles ont passé sous silence. Un joli message. Il lève le voile sur cette tâche qui pèse sur sa famille. Cependant les enfants, les petits-enfants , à plus forte raison , ne sont pas responsables des actes incivils commis par leurs ancêtres. Il fait preuve d'humilité et de sagesse. merci beaucoup, Alexandre.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Né à Neuilly-sur-Seine en ...

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