AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 389 notes
Ce livre a peut-être plein de défauts de forme, signalés par d'autres critiques (encore que...). Il n'en reste pas moins qu'Alexandre Jardin (dont je n'ai jamais lu les autres oeuvres) décortique ici au scalpel, avec une précision de chirurgien ophtalmologiste, les complaisances ordinaires, les hontes bues, les cécités sélectives, les rideaux de fumée qui ont entouré durant sa jeunesse l'évocation des années noires de Vichy... et du rôle, terrible, de tout premier plan, joué par son grand-père.
Il emmène aussi le lecteur jusqu'au tréfonds du drame de la mémoire qu'il a personnellement dû traverser -et auquel d'autres, à des degrés divers sans doute, se sont trouvés confrontés. Et c'est peut-être là l'aspect le plus instructif de ce livre.
On pourra certes regretter parfois quelques affirmations peu étayées -mais qui n'affectent guère la crédibilité de l'ensemble- ou de petites imprécisions, comme lorsque l'auteur mentionne le film "La Shoah" (1985) comme le premier déclencheur d'un nouveau regard sur les années de la collaboration, en oubliant -pour rester dans le domaine cinématographique- "Le chagrin et la pitié" (1971) et "Français, si vous saviez" (1973), qui avaient tout de même commencé à saper la langue de bois occultant la période. Il est vrai qu'à l'époque, Alexandre Jardin devait être en train d'apprendre à lire en Suisse !
Un témoignage indispensable, en tout cas, utile "complément" à l'ouvrage de Robert Merle "La mort est mon métier".
Commenter  J’apprécie          50
Il se trouve que je n'ai pas lu ce livre jusqu'au bout. En fait, je suis arrivée à la page 40 (environ) et devant l'ennui de la chose, eh bien oui je l'avoue, j'ai abandonné.
Que Monsieur Jardin fasse son mea culpa (en fait celui de son grand-père et de sa famille), soit. Mais peut-être se donne t-il trop en spectacle. Peut-être, je ne sais.
Ce que je sais c'est que rien ne m'a retenu dans ce texte, et pourtant, il s'agit d'une période historique qui m'intéresse beaucoup.
Commenter  J’apprécie          50
Jardin c'est 'Fanfan', 'le Zèbre'.... des histoires gentilles, édulcorées... Mais là, le Alexandre bien heureux est loin, très loin. Imaginez votre état d'esprit si vous apprenez que votre aëul était, un proche de Laval, donc de Pétain et qu'en qualité de directeur de cabinet il était un des organisateur de la rafle du Vel'd'hiv le matin du 16 juillet 42. A moins d'être un pur et dur du Front National.....
Alors soit Alexandre Jardin comme le reste de la famille, il se tait ; soit il a le courage d'écrire ce livre. Au risque de perdre à l'avenir un grand nombre de ses lecteurs et de voir des personnes changer de trottoir pour ne pas le croiser. Mais il publie ces révélations et son écoeurement qui font de lui un grand Monsieur.
Le style d'écriture, on s'en fout un peu. Par contre le parti pris de ce récit est "Je ne fais pas de détours, je vais droit au but, je prends tous les risques ; ce sera ma façon de m'excuser auprès des femmes, des enfants et des hommes 'grillés' par ces hommes (allemands et français qui les ont menés vers leur répugnante mort.
Alexandre Jardin s'est servi de sa renommé pour mettre un bémol à celle de son père pour son silence et celle de son grand-père pour sa participation à l'horreur.
Commenter  J’apprécie          50
Ce n'est pas trop le genre de livres ou d'auteurs qui m'attirent en général, mais le thème abordé dans celui-ci m'intéressait, j'ai donc voulu tenter malgré tout.

Au final, je reste assez mitigée après cette lecture.
Je l'ai trouvé très intéressante sur le fond, mais sa forme de m'a pas captivée.
Cela vient sans doute essentiellement du style de l'auteur qui ne me transporte pas, la structure de son récit est assez ennuyeuse je trouve (le seul autre livre que j'ai lu de lui, c'est « L'Île des gauchers », je ne m'en souviens pratiquement plus, mais je sais qu'il m'avait laissé cette même sensation tiède).
Le livre ne contient finalement qu'une succession d'anecdotes qui sont certes intéressante pour nous aider à comprendre l'état d'esprit de l'auteur, son cheminement, la façon dont il se dépêtre de ses origines qui lui pèsent tant, mais elles donnent un ensemble un peu décousu je trouve. Il y manque un fil rouge pour donner une cohérence à l'ensemble.
Du coup, j'ai eu parfois un peu de mal à rentrer dedans.

Ceci dit, le sujet en lui-même est passionnant et je trouve important qu'il soit abordé, parce que même s'il existe des milliers d'oeuvres diverses sur cette périodes, rares sont celles qui parle de l'après. Que ce soit du côté des Allemands ou du côté des Français, on y parle rarement de la difficulté que c'est de vivre en étant un descendant d'un de ceux qui a commis toutes ces horreurs.
J'ai aussi trouvé triste de voir que (même s'il vaut sans doute mieux cela à l'ignorance intentionnelle), lorsque le jugement ne se pose pas de l'extérieur sur des gens qui n'ont rien fait d'autres que de venir au monde dans la mauvaise famille, il peut aussi être tout aussi difficile de vivre pour cette personne qui se sent coupable et souffre alors qu'elle n'a pourtant rien fait…

Je pense aussi que ce livre peut être très intéressant à lire pour ceux qui aiment cet auteur, parce qu'il nous en apprend beaucoup sur la personnalité d'Alexandre Jardin, sur la façon dont ses oeuvres se sont construite en fonction de ce passé, il y explique aussi comment la légèreté de ses histoires a été pour lui une échappatoire, une façon de cacher par la joie et les sourires les souffrances et la culpabilité qu'il ressentait en raison de ce grand-père si dérangeant.

Par contre, je trouve la fin sans intérêt et en totale contradiction avec l'objet de l'ensemble du livre. Tout du long il ne cesse de nous répéter qu'il veut rétablir la vérité et se démarquer de cette famille qui a toujours enjolivé l'histoire de son grand-père et préféré ignorer ses agissements dérangeants, mais finalement, dans le dernier chapitre il fini par choisir à nouveau la solution de facilité en se tournant vers l'imaginaire, comme s'il n'avait pas su finir ce livre autrement que par un nouveau mensonge pour excuser son grand-père. Je trouve ça vraiment dommage…
En plus, dans ce passage, il ne va même pas au bout de la rencontre, et elle n'en a du coup qu'encore moins d'intérêt.


Pour conclure, je dirais que même si ce livre ne m'a pas toujours captivée, je le trouve tout de même intéressant pour les sujets qu'il aborde et les questions qu'il pose, et je pense qu'il plaira beaucoup aux adeptes d'Alexandre Jardin.

Lien : http://l-imaginarium.forumac..
Commenter  J’apprécie          50
Alexandre Jardin nous conte son passé, enfin celui de sa famille, un livre glaçant, poignant, et parfois agaçant.
Ce grand-père qui a été le directeur de Pierre Laval au moment de la rafle du vel -d'HIV.

Il y raconte l'histoire de sa propre famille, notamment celle de son grand-père Jean Jardin, haut fonctionnaire sous le régime de Vichy. Ce livre aborde des thèmes tels que la collaboration, la résistance et la complexité des relations familiales. C'est un récit émouvant et introspectif qui interroge le poids de l'héritage familial.

Ce livre est pour l'auteur une délivrance, mais son grand-père n'a jamais été vraiment inquiété dans ce roman, il essaie tant bien que mal de lui rendre cet honneur tout en dénonçant son déshonneur vis-à-vis de la France.
Je pense que c'est chose faite désormais.

Un témoignage à lire pour comprendre.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Des gens très bien, c'est comme cela que Jardin qualifie son grand-père et les gens qu'il côtoyait, ces gens qui, au temps du gouvernement de Vichy, ont fait le choix d'y collaborer et, par ce fait, de collaborer avec l'Allemagne d'Hitler et ses visées purificatrices. Alexandre Jardin n'offre pas un roman, mais un cri pour se sortir d'un mal-être dans lequel sa famille l'avait plongé. Mais en poussant ce cri, c'est toute une partie de la France qui a semblé réagir, c'est une partie de la France qui s'est senti mal de son passé. C'est donc une oeuvre à la fois très personnelle et à visée plus large que nous offre Jardin. Cela aurait pu être plus court, plus direct, et ne pas présenter autant de répétitions, mais cela aurait-il eu le même impact? Jardin se fait plus sombre et plus intérieur que jamais, mais, chose importante, il utilise toujours sa plume agile.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Les sujets du nazisme, de l'anti-sémitisme et plus globalement ce qui touche à la seconde guerre mondiale et aux heures les plus noires de l'histoire de France m'ont toujours touchée, profondément. Aussi, je me suis laissée embarquée dans cette enquête familiale, qui questionne la responsabilité individuelle et collective.

Mêlant journal intime, déroulé de l'enquête, reconstitutions historiques et conversations existentielles avec son ami Zac, petit-fils d'une femme nazie, cet ouvrage est assez singulier.

Je dois dire que j'ai été assez remuée par cette lecture. le sujet est de toute façon dérangeant. le traitement l'est tout autant. L'auteur cherche à tout prix à démontrer que son grand-père a été fortement exposé lors de la période vichyssoise et que certains événements tels que la rafle du Vel d'Hiv lui sont en partie reprochables. Il en découle un sentiment de haine, de colère et dégoût de l'auteur envers sa famille.
Je l'avoue, je me suis quelque peu lassée vers le milieu du texte de cette approche. le propos de l'auteur n'est pas d'excuser qui que ce soit, cependant, de façon subtile, je m'attendais à ce qu'il cherche à comprendre comment des personnes bien sous tout rapport ont pu être les témoins, voire les acteurs d'événements indicibles.
L'auteur ne laisse pas de place à cette démarche, sa colère prenant le pas sur tout le reste, rien ne parvient à le détourner de son objectif : sa quête de vérité via un réquisitoire manichéen.

Les formules littéraires d'Alexandre Jardin sont frappantes et pleines de colères, mais leurs multiplications au cours du récit devient lassante.

Finalement, à la fin de l'ouvrage, la colère est encore plus grande. Et le lecteur, lui, l'a reçue de plein fouet, sans finalement avoir pu prendre tellement de recul. Il en résulte un certain malaise, que l'auteur ne cherche pas à dissiper, bien au contraire.
Commenter  J’apprécie          40
J'espère qu'après ce livre , A. Jardin va revenir à des romans plus drôles, plus légers !
Je comprends sa démarche de régler ses comptes avec son grand-père collabo mais ce sentiment de culpabilité tourne à l'obsession ! L'agacement m'a finalement empêchée de lire le livre jusqu'au bout ! Et pourtant, quelle belle écriture !
Commenter  J’apprécie          40
Beaucoup de questions qui tourmentent sincèrement Jardin, peu de réponses, pas de solution. Une culpabilité énorme qui est en fait tout le sujet du livre. Je regrette la fin, un songe pour moi inutile. En revanche, ce livre déclenche réflexions et témoignages, un regard différent sur Vichy.
Commenter  J’apprécie          40
J'aime beaucoup Alexandre Jardin. Je l'ai d'abord aimé à travers ses romans qui ont ponctué mon adolescence même si j'ai découvert son oeuvre en commençant pas le Zubial qui relate l'histoire de son père, Pascal Jardin, décédé à 46 ans. Cette première lecture m'a permis de mieux comprendre les romans suivants et encore plus cet ouvrage dans lequel il relate l'histoire de son grand père, Jean Jardin, directeur de Cabinet de Laval en 1942-43, notamment pendant la Rafle du Vel d'Hiv. Alexandre Jardin explique s'être intéressé à son illustre aïeul très jeune, nourri d'anecdotes ou de lapsus familiaux l'ayant conduit à lire encore et encore tous les ouvrages sur la guerre et la collaboration en France. Il s'étonne comme son grand-père passe pour un homme très bien, vénéré par sa descendance, alors qu'il semble évident qu'il a été à un moment où un autre au courant de la Solution finale et de la Rafle du Vel d'Hiv mais également alors qu'il était nécessairement antisémite. On ressent dans ce livre toute la colère et l'incompréhension d'Alexandre Jardin, face à sa famille et en particulier face à son père qui a participé à la construction de cette image fantasmée du grand père...

Alexandre Jardin a été beaucoup critiqué pour ce livre alors qu'il annonce lui même ne pas confondre son rôle d'écrivain avec celui d'historien. Il interroge la mémoire familiale et les faits historiques qu'il a pu glaner. Je dois dire que je m'interroge comme lui : lorsqu'on sait le rôle des directeurs de cabinet, comment son grand père n'aurait il pas été informé du sort réservé aux Juifs de France ou encore de la Solution finale... Il a forcément valider un certain nombre de textes législatifs anti-juifs avant de les soumettre à Pierre Laval dont il gardera jusqu'à la fin de sa vie le portrait sur son bureau. Autre étonnement de Jardin : aucune archive n'évoque son grand père clairement alors que celui ci a sans conteste joué un rôle important dans le régime de Vichy puis dans la vie politique de l'après guerre. Celui ci y voit une sorte d'épuration des archives, une destruction organisée et je dois dire que cela est troublant. Surtout quand Alexandre Jardin explique avoir trouvé, alors qu'il était adolescent, dans le grenier de la maison familiale, des cartons remplis de documents et de témoignages visant à blanchir son grand père au cas où il serait poursuivi par les tenants de l'Epuration.

Ce livre est à la fois organisé et désorganisé. Il suit une ligne historique pour suivre l'histoire du grand père mais on y trouve de multiples digressions renvoyant à des souvenirs ou à l'histoire familiale. Je comprends le malaise d'Alexandre Jardin face à ce non-dit familial mais également de la part des biographes de son grand père et principalement de Pierre Assouline. Ce dernier a d'ailleurs rédigé une diatribe assez violente contre l'ouvrage d'Alexandre Jardin qui je pense a nourri fortement la polémique. On connaît l'influence d'Assouline dans le milieu littéraire et je m'étonne de cette violence alors qu'Alexandre Jardin, tout en critiquant la façon dont cette biographie n'a pas interrogé le passé collaborationniste de son grand père, n'arrête pas de répété qu'Assouline est un ami... Oui Alexandre Jardin pourrait prendre un peu de distance parfois. Il semble un peu naïf : ce n'est pas une surprise que son grand père ait été antisémite. Même si ce n'est pas une excuse et que tout le monde ne l'était pas, Jean Jardin était sans conteste un homme de son temp et l'antisémitisme était très répandu à cette époque. Mais encore une fois, Jardin ne se la joue pas à l'historien et à la fois on sent qu'il est difficile de prendre de la distance compte tenu de son indignation et de la blessure qu'il porte. Cet engagement d'ailleurs donne vie à cet ouvrage.

Alexandre Jardin a mis ses tripes dans ce livre, on le ressent à chaque ligne. Cela l'amène parfois à beaucoup de lyrisme notamment lorsqu'il explique qu'il a cherché à comprendre et connaître la religion juive, la religion du livre, ce qui l'a conduit à créer l'association Lire et Faire lire... Personnellement, j'aime beaucoup son style, je l'ai toujours aimé (j'ai lu à peu près l'ensemble de son oeuvre). Je trouve son style moderne, intelligent, rythmé.

On en pensera ce qu'on voudra mais cela donne une autre perspective à la famille Jardin qui a fait l'objet de nombreux ouvrages de la part de sa descendance, tous plus farfelus les uns que les autres. Je pense à le Nain Jaune de Pascal Jardin, lu il y a des années, au Zubial d'Alexandre Jardin mais également au Roman des Jardin, tous lus avant de créer ce blog.
Lien : http://nagandsoon.com/des-ge..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (972) Voir plus



Quiz Voir plus

Alexandre Jardin

Né à Neuilly-sur-Seine en ...

1955
1965
1975
1985

12 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Alexandre JardinCréer un quiz sur ce livre

{* *}