AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,22

sur 172 notes
Une prostituée de luxe mariée entretient une liaison avec un amant fortuné. Celui-ci l'initie aux relations sado-masochistes et au maniement des armes. Jusqu'au jour où elle commet un geste irréparable…

C'est le premier livre de Régis Jauffret que je découvrais avec « Sévère ». Je suis plutôt déçue par cette oeuvre que je trouve assez malsaine. Dans un préambule complexe, à relire plusieurs fois, l'auteur montre que la fiction « éclaire comme une torche », d'un côté, mais sait mentir, d'un autre : « personne n'est jamais mort dans un roman. Car personne n'existe dedans. Les personnages sont des poupées remplies de mots, d'espaces, de virgules, à la peau de syntaxe. La mort les traverse de part en part, comme de l'air » (p. 9). Régis Jauffret a voulu s'enfoncer dans un crime, le décrire, à travers la voix d'une narratrice paumée, l'analyser, le comprendre au mieux, … le justifier ?

Les va-et-vient chronologiques et entre personnages sont plutôt complexes. de qui parle l'auteur ? du mari ? de l'amant ? Quand se situe la réflexion de la narratrice ? Avant ou après le crime ? On s'y perd un peu.

Le ton de l'oeuvre me semble malsain : il y est question de sexe de manière très crue, de prostitution, de perversité à travers deux personnages déséquilibrés qui entretiennent des rapports sado-masochistes menant la narratrice au crime. le propos peut choquer.

En analysant les tenants et aboutissants de ce crime, l'auteur a-t-il voulu le justifier, en témoignerait la fin ? Je trouve qu'il est un peu facile de se dédouaner dans un préambule des mots qu'on écrit, qu'on présente comme une fiction et qui seraient donc anodins, sans conséquence sur le lecteur. L'auteur conclut en effet son préambule par ces mots : « Ne croyez pas que cette histoire est réelle, c'est moi qui l'ai inventée. Si certains s'y reconnaissaient, qu'ils se fassent couler un bain. La tête sous l'eau, ils entendront leur coeur battre. Les phrases n'en ont pas. Ils seraient fous ceux qui se croiraient emprisonnés dans un livre » (p. 9).

Un livre qui explore les bas-fonds de la sexualité humaine, choquant et plutôt malsain.
Commenter  J’apprécie          50
Sévère nous plonge dans une ambiance perverse. Les rapports du banquier avec sa maîtresse sont loin d'être simples : ils sont faits de provocation, d'humiliation...on a l'impression que la mort était inévitable, que le banquier la cherchait, en initiant sa maîtresse au maniement des armes par exemple.
Commenter  J’apprécie          50
Fait divers sordide dans le milieu fortuné helvétique: l'assassinat d'Edouard Stern, puissant banquier, par une pauvre fille, piégée par l'emprise de l'argent et du pouvoir. L'auteur se met à la place de la tueuse: son geste, sa fuite, son retour, ses aveux. Une triste histoire, presque banale (sexe et argent) sans amour.
Commenter  J’apprécie          40
Jauffret reprend un fait divers et en fait un livre. Un genre de First Person Shooter avec une plume parfois magique ; finesse des propos et étonnantes réflexions sur un truc qui à la base n'est pas loin d'une bouse de vache. C'est ça la littérature, aussi, je crois. Pas un chef d'oeuvre mais une belle interprétation.
Commenter  J’apprécie          40
Un réel fait divers malmené par Régis Jauffret sur une relation sado-maso entre un « enfant vieux aux abois » et une femme désespérée, évoquée de manière crue et brutale par moments, très loin de 50 nuances de Grey. Deux « sales gosses », dont l'une se laisse « battre tendrement » par l'autre qui aime lui « faire l'amour méchamment ». C'est dur mais heureusement le roman est court.
Commenter  J’apprécie          40
Maintenant que j'ai perdu mon temps à terminer cette lecture, je n'en perdrai pas davantage en donnant trop longuement mon avis!...

Dans un style décousu, qui mêle les retours en arrière, les projections dans l'avenir et la situation actuelle vécue par la narratrice, l'auteur se complaît manifestement à dépeindre l'univers pour le moins malsain des relations sado-masochistes entretenues par la narratrice, meurtrière, et son amant, assassiné, mais aussi les liens non moins malsains qu'elle a avec son mari.

Un auteur que je découvre par ce livre, qui ne me donne pas du tout envie d'aller plus loin avec lui!...
Commenter  J’apprécie          40
On connaît le fait divers qui l'inspire, l'assassinat du banquier Stern par sa maîtresse dans un contexte sadomasochiste, mais on le dépasse très vite pour atteindre une vérité universelle, très présente aussi dans l'oeuvre de Jauffret : celle du rapport de force qui existe dans toute relation humaine.
Plus que l'histoire, c'est la langue limpide et précise qui embarque le lecteur.

Dans les Inrocks, Jauffret confie "Nous avons été gavés de livres qui parlaient du quotidien et du moi des écrivains."
Lui nous parle de personnages si lointains et pourtant tellement de nous... Fascinant
Commenter  J’apprécie          40
Bien que n'étant pas fan de Régis Jauffret, je reviens régulièrement vers ses livres, comme attiré par un aimant, sans pouvoir l'expliquer. Celui-ci raconte la domination sexuelle entre un homme et sa maîtresse, mais qui est le vrai dominant? C'est tiré d'une histoire vraie, ce que Jauffret d'ailleurs dément en la racontant. On explore dans cette lecture les sentiments les plus troubles avec l'aboutissement dans un meurtre assez malsain, une des spécialités de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          30
Avant de parler du roman, je tiens à dire que la préface sur le rôle de la littérature est absolument magnifique et je suis très content d'avoir pu lire un tel plaidoyer pour la littérature.

En ce qui concerne le roman, je connais pas le fait divers auquel ce roman se rapporte donc je ne pourrais pas juger du lien entre le roman et la réalité des faits. le roman est agréable à lire mais comme je sortais de la lecture d'Asiles de fous (du même auteur), qui est beaucoup plus ambitieux sur la forme selon moi, j'ai été déçu par ce roman un peu trop classique à mon goût. Je choisirai mon prochain Jauffret avec plus de soin la prochaine fois.
Commenter  J’apprécie          30
Elle vient de le tuer, d'un coup de revolver, et elle regarde le corps sans vie de son amant, son complice sexuel, son amour unique. de jeux érotiques en pratiques sadomasochistes, le couple a vécu une histoire d'amour hors normes, lui, puissant personnage très connu, elle qui finit par l'enserrer dans une curieuse combinaison de latex rose avant de l'assassiner. le récit naît sous la plume et par la voix « d' elle », mariée, prostituée de luxe. L'histoire ne parvient pas vraiment à intéresser, trop loin des choses habituellement vécues, mais elle dérange, elle retient un moment l'attention avant de tomber dans l'oubli. Elle provient de l'exploitation d'un fait divers réel, suivi par Jauffret pour Le Nouvel Observateur. Curieux univers...Deneuve dans Bunuel était plus troublante...

(Jauffret a suivi pour le Nouvel observateur le procès de la meurtrière du banquier Stern.)
Commenter  J’apprécie          30





Lecteurs (352) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2874 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}