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Mon deuxième recueil de nouvelles signé Jaworski et plaisir renouvelé après le très bon "Janua Vera".
Là encore l'auteur démontre son talent de conteur dans ce style particulier qu'est la nouvelle avec cette aisance à créer une ambiance, une histoire qui raconte vraiment quelque chose en finalement très peu de mots, enfin je veux dire de pages ;)
Cinq nouvelles, cinq histoires distinctes mettant en scène des humains, mais aussi des elfes et des nains, c'est dense et bien construit, l'aspect "psychologie" des personnages est réel, c'est bon, vraiment bon.
Le "sentiment du fer" et "désolation" auront été mes deux préférées, sachant que toutes étaient d'un très bon niveau, j'adore Jaworski sans réserve !
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Me voilà définitivement conquise par Jaworski !

J'ai retrouvé dans ce recueil de nouvelles l'écriture sublime, à la fois alerte et épicée, de Gagner la guerre. Quel talent ! Ses récits sont d'une richesse incroyable et fourmillent de détails, de figures imagées et de trésors enfouis que le lecteur s'évertue à dénicher à la fin de chaque phrase. Mais Jaworski c'est aussi tout un univers ! Un monde où s'entremêlent habilement cocasserie, cruauté, dérision, frayeur, sarcasme, magie, honneur et déshonneur !

Dans ce recueil, nous sont offertes cinq nouvelles fort différentes les unes des autres. Chacune dégage une atmosphère propre qui peut s'apparenter à des chefs d'oeuvre de littérature fantastique tels que le Trône de Fer ou encore le Seigneur des Anneaux.
Elles s'ancrent toutes les cinq dans le Vieux Royaume, si cher à Jaworski. Si j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à retrouver le royaume de Leomance en proie à la guerre et au démantèlement ainsi que la machiavélique ville de Ciudalia j'ai trouvé tout aussi sympa de découvrir de nouveaux horizons : le Massif montagneux de Kluferfell, hostile et impitoyable royaume des nains et l'ïle de Llewynedd, refuge elfique.

Certains personnages m'ont beaucoup plus intéressée que d'autres. Notamment, Sabaude Cufart, dans Desolation, détrousseur de cadavres de son état et qui ne manque pas de fausses excuses et de mauvaise foi pour justifier ses actes. Un vrai régal !
Il est néanmoins difficile de s'attacher aux personnages lorsqu'on lit des nouvelles. Je regrette de les avoir lues les unes après les autres sans prendre la peine d'espacer leur lecture de plusieurs jours.
Pour vraiment apprécier chaque nouvelle, il faudrait prendre le temps de les savourer tranquillement et pleinement.
Je tâcherai de le faire pour ma prochaine lecture de Jaworski : Janua Vera.
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Alors que le second volume de la série celtique de Jean-Philippe Jaworski (« Chasse royal ») vient tout juste de paraître, un autre ouvrage inédit de l'auteur est depuis peu disponible en librairie. Intitulé « Le sentiment du fer », l'ouvrage en question compile les différentes nouvelles écrites depuis « Janua vera » et se déroulant dans l'univers du Vieux Royaume, celles-ci n'ayant jusqu'à présent été publiées que dans diverses anthologies, notamment celles du festival des Imaginales d'Epinal. Un ouvrage que j'attendais avec impatience, quant bien même la quasi-totalité des textes ne m'étaient pas inconnus. Or, si la qualité est sans surprise au rendez-vous en ce qui concerne les nouvelles de Jaworski, c'est cependant loin d'être le cas de l'objet-livre lui-même qui ne peut s'empêcher de décevoir. Absence de sommaire et des références concernant les précédentes parutions des nouvelles, espace rentabilisé au maximum, erreurs sur la quatrième de couverture..., bref tout laisse penser à une édition bâclée, et ce alors même qu'on était en droit de s'attendre à un résultat particulièrement soigné, non seulement en raison de la renommé de l'auteur mais surtout de la longue période qui s'est écoulée entre la publication de l'ouvrage et l'annonce de ce projet par la maison d'édition. J'ai également été assez déçue de ne pas voir figurer au sommaire du recueil la nouvelle « Montefellone », initialement publiée en 2009 dans l'anthologie « Rois et capitaines » et dans laquelle l'auteur mettait brillamment en lumière l'absurdité de la guerre et l'ingratitude des puissants.

Le talent de Jaworski ne tarde fort heureusement pas à vite nous faire oublier ces petits désagréments et c'est donc avec un plaisir intact que l'on renoue avec l'univers du Vieux Royaume et ses différentes contrées, de la République de Ciudalia au Royaume de Léomance en passant par le royaume de Kahad Burg ou encore le port franc de Llewynedd. le choix des protagonistes est tout aussi varié puisque nous avons tour à tour affaire à des nains, des hors-la-loi, une magicienne ou encore des elfes. Dans « Le sentiment du fer », le héros n'est autre qu'un voleur chargé de récupérer un mystérieux livre ce qui permet à l'auteur de laisser libre court à son talent pour l'argot et les répliques pleines de gouaille. Dans « L'elfe et les égorgeurs », on retrouve le personnage de l'elfe Annoeth, déjà mis en scène dans « Gagner la guerre » ainsi que la nouvelle « Le conte de Suzelle » et apparemment toujours aussi insouciant. L'auteur nous invite ensuite à découvrir l'envers des champs de bataille puisque la nouvelle « Profanation » met cette fois en scène un détrousseur de cadavres jugé pour ses crimes par les glaçants prêtres du Desséché. Changement de décor avec « Désolation », un texte qui nous fait basculer dans une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus classique (références à Tolkien, présence de nains et de gnomes, expédition vers une cité oubliée...) mais Jaworski parvient encore une fois à nous surprendre avec un final aussi inattendu que réussi. le recueil se clôt avec « La troisième hypostase », une nouvelle pleine de poésie dans laquelle la magie occupe cette fois une place centrale.

Un recueil décevant sur la forme mais de grande qualité sur le fond. C'est un véritable plaisir de renouer avec l'univers de « Gagner la guerre » et « Janua Vera » ainsi qu'avec la plume de Jaworski, aussi à l'aise dans sa maîtrise de l'argot des voleurs que dans celle de la poésie des elfes. Espérons que l'auteur nous réservera prochainement d'autres voyages dans son Vieux Royaume !
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FAIRE DU SENTIMENT ?

Jean-Philippe Jaworski est doué, décidément très doué, et il le montre une fois encore à travers ce recueil de nouvelles, d'abord éditées séparément, entre autre aux éditions Mnemos, puis publiées en un seul volume chez Hélios (dont la mise en page n'est malheureusement pas des plus attractives, l'éditeur rognant sans cesse un peu plus sur les marges afin de conserver un prix relativement attractif, et même si l'on veut bien entendre les problèmes de coûts de fabrication, cela n'en demeure pas moins peu esthétique ni confortable).

Ce sont donc cinq nouvelles prenant leurs racines dans la même veine, le même fond que les précédents volume : Juana Vera et son roman tant justement encensé, Gagner la guerre. On y croise ainsi, dans la nouvelle-titre, un maître assassin qui n'est pas sans rappeler, par son ingéniosité, sa malignité et ses compétences à tuer, un certain Benvenuto désormais bien connu des lecteurs, combien même le tueur de cette première nouvelle est affublé d'une apparence à faire peur. On se retrouve ensuite en compagnie d'un elfe aux talents de charmeurs d'une puissance quasi-surnaturelle (en même temps, c'est un elfe, n'est-ce pas ?) et qui va se sortir d'un bien périlleux danger, seul contre tous, retournant même la situation à son seul avantage. Nouvelle d'une cruauté raffinée et diabolique s'il en est. Au cours de la troisième, on découvre qu'il ne fait vraiment pas bon être un pauvre hère surpris sur un charnier après la bataille, et que le jugement peut être terrible, surtout s'il est prononcé par les prêtres infâmes du Desséché, que des inquisiteurs espagnols de la grande époque auraient pu prendre pour frères. le tout est servi par un humour des plus noirs qu'Ambrose Bierce ou Alphonse Allais, dans des genres différents, n'auraient pas renié.

La quatrième nouvelle, la plus longue, est aussi sans conteste la plus aboutie, celle dans laquelle l'auteur aura su le mieux développer tout son talent. On y croise une troupe armée de nains aguerris au combat, accompagnée de gnomes ravalés au rang d'esclaves et de portefaix, cette compagnie étant poursuivie par des hordes de gobelin fort peu accortes, le tout se déroulant dans une vallée encaissée réputée infranchissable en raison de la présence d'un dragon assez peu cordial bien qu'en sommeil. Si l'hommage à J.R.R Tolkien est, dès la première page, l'évidence même, Jean-Philippe Jarouski parvient, avec intelligence, grâce, humour à s'approprier à la perfection tous les codes du genre, et plus particulièrement de ceux institués par le grand maître britannique de l'héroïc fantasy. Un très beau moment de lecture, palpitant et à la chute presque aussi inattendue que sacrément bien imaginée.

La cinquième et ultime nouvelle de ce recueil est presque directement liée à Gagner la guerre, se référant d'ailleurs à l'un de ses épisodes les plus tragiques ainsi qu'à l'un des seuls personnages droits et honnêtes du roman. Nous sommes cette fois dans un monde de magie elfique - d'une magie troublée par les fameux prêtre du Desséché -, connaissant une fin tout à la fois sombre mais ouverte sur d'éventuels épisodes à venir.

Le sentiment du fer ne fait donc, il faut l'admettre, pas beaucoup dans le (gentil) sentiment. Et c'est toujours la guerre, omniprésente dans l'histoire mouvementée et cruelle du Vieux Royaume, qui sert de toile de fond à ces cinq riches moments d'une fantasy de haut style, les reliant même avec un grand savoir-faire les uns aux autres, subtilement, quand bien même on ne retrouve aucun personnage commun de l'une à l'autre, ces moments d'histoires s'étalant sur dix-sept années et des lieux divers. Ainsi, de nouvelles éparses, Jaworski parvient à tracer une chronologie épique, une sorte de méta-conte à l'intérieur d'épisode d'apparence parfaitement disparate.

Cet homme là, bien qu'il en fasse parfois des tonnes - mais quel plaisir tout de même de découvrir un vrai style, riche, complexe, aux vocables aussi précis qu'ils peuvent s'avérer baroques, dans un genre, la SFFF, si souvent et parfois justement décrié pour la pauvreté, l'indigence des écritures -, cet homme-là, donc, sait embarquer son lecteur où il l'entend, et c'est un pur bonheur !
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J'ai découvert l'univers fantasy de Jean-Philippe Jaworski il y a peu et c'est une très jolie surprise! Cinq nouvelles composent ce recueil, dont l'action se passe au sein de la République fictive de Ciudalia en l'an 787 du comput royal. On y suit les aventures de plusieurs personnages dont Cuervo Moera, maître assassin ou un barde elfe ou encore un groupe de nains ( ça me fait d'ailleurs penser à une autre histoire de fantasy hihi) etc... le langage et les noms à consonance latine des personnages avec une sorte d'histoire dans l'histoire où des faits héroïques et légendaires sont relatés, sont pour le moins originaux.
Je n'ai pas lu les autres oeuvres de l'auteur, Janua Vera ou Gagner la guerre mais je suis sûre qu'elles méritent elles aussi leur succès!
Un bon moment de fantasy aux airs de Tolkien et de R R Martin :)
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Les elfes sont des emmerderesses. C'est pas moi qui l'ait dit, même si je n'en pense pas moins, c'est Jaworski (je serais d'ailleurs curieuse de savoir si il a piqué l'expression à Brassens qui est, à ma connaissance, le seul à l'avoir utilisée). Avec la nouvelle d'ouverture de ce recueil, « le Sentiment du fer », il nous en apporte la preuve éclatante : même quand ils ne sont pas là, les elfes arrivent à vous pourrir la vie, comme on pourrait témoigner ce voleur de Ciudalia embarqué dans une dangereuse mission pour dérober un objet mystérieux. Quand ils sont là, bien sûr, c'est encore pire. Demandez donc à cette bande d'honnêtes coupe-jarrets dérangés au milieu de leur paisible tâche par un baladin elfique à la langue trop bien pendu. Et il n'y a pas que les elfes, les nains aussi sont de sacrées petites raclures ! Moins sinueux peut-être, mais des petits salopards sournois quand même et qui n'hésitent pas exploiter et à sacrifier leurs prochains. La preuve, regardez cette caravane de gnomes conduits à coups de fouet dans les dédales d'une cité souterraine où se dissimule un terrible dragon… Et je ne vous parle même pas des sorciers ! Ralala, les sorciers, plutôt me flanquer un coup de hache dans le pied que d'en côtoyer un, je m'en tirerais à meilleurs frais !

On peut toujours compter sur Jean-Philippe Jaworski pour démolir les poncifs de la fantasy et en faire quelque chose d'entièrement nouveau. Passés à la moulinette de son imagination géniale, elfes, nains, sorciers et enchanteresses en ressortent transfigurés et modernisés. Comme pour « Janua Vera », son précédent recueil, Jaworski prouve que sa plume délicieuse se prête à tous les registres : humoristique avec le grinçant et hilarant « Profanation », tragique avec le plus poétique « Troisième hypostase », aventureux, etc… J'ai particulièrement apprécié la façon dont tous ces petits récits tissent des ponts entre eux, ainsi qu'avec ceux de « Janua Vera », donnant l'impression d'un tout homogène et permettant au monde du Vieux Royaume d'acquérir une grande densité. le tout donne un ouvrage d'excellente qualité, malheureusement desservi par une édition assez médiocre : couverture moyenne, design général moche, pas mal de coquilles, ainsi que des erreurs d'impression. J'aime trop Jaworski pour le pénaliser pour cela. N'empêche, j'aurais préféré l'acquérir en numérique. Surprenant de la part des « Moutons électriques » qui se distinguent habituellement par des éditions de très bonne qualité.
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Si j'ai retrouvé la plume de Jaworski avec plaisir, toujours aussi ciselée et magnifique, voire très amusante avec son argot "du peuple", j'ai moins apprécié ce recueil que "Janua Vera".
Plus éclectique, j'ai beaucoup apprécié les 3 premières, et beaucoup moins les deux dernières.

Le sentiment du fer : on retrouve un voleur/assassin à la Benvenuto, ça voltige, ça trucide, et c'est bourré d'action, ce qui est, tous mes amis ici le savent, ce que je préfère... Bref, celle-là, c'est un très bon moment !

L'elfe et les égorgeurs : excellente, tant dans le vocabulaire que les personnages, celle-ci, et très humoristique, elle est à peu près aussi séduisante que l'elfe qu'elle contient !

Profanation : nous décrit comment un lâche détrousseur de cadavre tente de se dédouaner, face à ses juges, des prêtres du Desséché. Très humoristique également, d'un humour très très noir, elle est très plaisante à lire.

Désolation : celle-là, je l'ai trouvé inutilement longue. Et par ailleurs j'ai été plutôt déçue.

La troisième hypostase : au risque de paraître indigente et stupide, je n'ai pas compris la fin. J'ai bien aimé le début, mais comme j'ai pas compris la fin, là aussi j'ai été déçue.

Et comme il y a 5 nouvelles, et que 3 m'ont plu, ben facile, la note, lol !
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Si vous me suivez depuis un moment, vous n'êtes pas sans savoir que Jean-Philippe Jaworski est mon auteur de Fantasy français et de loin! Puisque tous ses ouvrages ont été irrémédiablement des coups de coeur! Oui enfin ça, c'était sans compter ma lecture du recueil de nouvelles le Sentiment de fer qui malheureusement n'a pas du tout remporté mes suffrages!

Ce recueil comprend cinq nouvelles se déroulant toutes dans l'univers emblématique de Jaworski, celui du Vieux Royaume. On retrouve des noms géographiques connus comme la ville de Ciudalia ou le royaume de Ressine ainsi que des personnages récurrents : je ne suis pas certaine que le narrateur de la première nouvelle le sentiment de fer soit Benvenuto Gesufal de Gagner la guerre (son nom n'est jamais mentionné même s'il possède la même verve), en revanche, Annoeth de la seconde nouvelle L'elfe et les égorgeurs, est apparu dans Gagner la Guerre et le conte de Suzelle dans Janua Vera.

Alors, je vais commencer par râler un peu (cela faisait longtemps!). Je n'adhère pas du tout à l'édition bon marché, les Moutons Électriques m'ont habitué à mieux. Sa couverture en couleur sépia n'est pas des plus esthétiques, la reliure collée s'est déjà abîmée au bout d'une seule lecture (une page menace même de se détacher) et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'espace est rentabilisée au maximum car il n'y a aucune page en trop!

En ce qui concerne les cinq nouvelles, elles me sont apparues bien inégales. Si le talent de conteur et la plume de qualité de Jean-Philippe Jaworski sont bien au rendez-vous, d'autres aspects m'ont davantage déçu :

– Dans le Sentiment de fer, une mission est confiée à Cuervo Moerva, membre de la Guilde des Chuchoteurs. Il doit en effet dérober un livre précieux au sénateur Rapazzoni. L'action est toujours au rendez-vous mais au moment de la chûte de la nouvelle, j'ai eu un sentiment de déjà-vu surtout après avoir lu Gagner la guerre et la nouvelle Mauvaise donne de Janua Vera.

– Dans L'elfe et les Egorgeurs, le barde Annoeth arrive affamé dans un petit bourg dont la population a tout simplement été massacrée par des mercenaires. La bande de pilleurs et d'égorgeurs se trouvent encore sur place lorsque l'elfe demande leur hospitalité. Cela fait toujours plaisir de retrouver des personnages récurrents dans l'univers de Jaworski mais la chûte m'a un peu déçue, je l'ai trouvé un peu « facile ».

– Dans Profanation, Sabaude, un détrousseur de cadavres, se retrouve à prouver son innocence devant un juré de prêtres du culte du Desséché. Il s'agit sans doute de ma nouvelle préférée du recueil. J'ai adoré la morgue et la mauvaise foi avec lesquelles Sabaude s'est défendu devant ses juges! Excellent!

– Dans Désolation, un groupe de nains aux noms inprononçables doivent faire passer leur cargaison grâce à leurs gnomes-esclaves, en passant par la cité souterraine de Wyrmdale. Or, la cité a la réputation d'être dangereuse surtout depuis qu'un dragon y a élu domicile et dort en protégeant son trésor. Difficile de ne pas voir dans cette nouvelle un hommage à la Désolation de Smaug, personnage emblématique du Hobbit de Tolkien. Oui, mais voilà! La nouvelle d'une soixantaine de pages m'a paru longue, beaucoup trop longue et un poil classique.

– Dans La Troisième hypostase, Lusinga est une mortelle de cent-dix ans qui en paraît quarante. Elle est en effet l'élève du mage Gilliomer de qui elle a reçu ce don. Mais, sur l'île de Llewynedd où elle réside, arrive une grande menace. le récit fait encore une fois référence à Tolkien (le départ des Elfes du port de Llewynedd m'a fait penser à celui des Elfes des Havres Gris, dans le Seigneur des Anneaux). Je ne vais pas vous mentir : je n'ai pas compris la chûte de la nouvelle.

En conclusion, le sentiment de fer est une véritable déception pour moi et jamais, je n'aurais pensé qu'un jour, j'aurais écrit cela, adorant par dessus tout le travail de Jean-Philippe Jaworski. Oui, mais voilà! L'édition de piètre qualité, un ensemble un peu brouillon sur l'univers du Vieux Royaume, certaines nouvelles soit classiques dans leur traitement, soit avec une chûte décevante, auront eu raison de mon enthousiasme. Dommage car le style d'écriture de l'auteur vaut encore une fois le détour.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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J'ai été ébloui par Gagner la guerre, charmé par Janua Vera, je ne pouvais donc pas décemment passer à côté d'un second recueil mettant en scène les soubresauts du Vieux Royaume.
Jaworski est un grand écrivain et cette nouvelle oeuvre ne fait pas exception. C'est encore bien souvent magistral, notamment sur le plan lexical, descriptif, poétique, stylistique d'une façon générale.
Pourtant, je ne peux m'empêcher d'éprouver un léger pincement de déception. Hé, que voulez-vous, c'est que l'on a tendance à devenir exigeant avec les meilleurs !
D'abord, l'art de la chute dont la plupart des nouvelles de Janua Vera brillaient de mille feux en a pris ici un coup dans le citron. Les chutes de la plupart des nouvelles du Sentiment du fer sont bien moins puissantes. La première laisse en bouche un goût amer d'inachevé. La dernière est carrément sibylline.
Ensuite, la meilleure (à mon sens) des cinq nouvelles qui constituent ce recueil, L'elfe et les égorgeurs, où l'on retrouve avec joie Annoeth, le baladin elfe présent dans les deux autres oeuvres, eh bien en fait... je l'avais déjà lue, en version gratuite à l'époque. C'est même la première oeuvre que j'ai lue de Jaworski.
Enfin, l'hommage à Tolkien dans les deux dernières, mais notamment dans l'avant-dernière – qui est aussi la plus longue – est un peu trop appuyé à mon goût. Entendez par là qu'on a carrément l'impression de revivre l'expédition de Frodon & Co dans les Mines de la Moria infestées de gobelins.
Ce que j'aimais aussi dans le Vieux Royaume, c'était son originalité, et là d'un seul coup je me suis senti projeté dans une atmosphère de vieille fantasy à papa.
Voilà. Maintenant, prochaine étape : j'attends avec impatience de voir ce que Frédéric Genêt fait du passage à mon sens le moins réussi – tout étant relatif – de Gagner la Guerre, dans le 4e volume de son adaptation en BD qui sort bientôt.
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Challenge MULTI-DEFIS 2016
Item : Un livre de fantasy

Pressé depuis longtemps par un ami de lire "Gagner la guerre", je ne me suis toujours pas psychologiquement préparé à m'engager dans ce pavé de la fantasy française. Mais attiré par les louanges faites à J.-P. Jaworski, j'ai eu l'envie de gouter son style par son recueil le plus court et le plus récent : "Le sentiment du fer".

Indéniablement, le style de Jaworski est un régal pour les yeux, l'esprit, la culture, etc. Une plume soutenue et plus que maitrisée nous entraine littéralement vers cet autre monde qu'est le Vieux Royaume. Comment dire que beaucoup de publications en fantasy font pâle figure concernant la langue ?

Les nouvelles, au nombre de cinq, se partagent entre relativement courtes histoires et séquences rapides de la vie de personnages divers. Si "Le sentiment du fer" est sympathique, "L'elfe et les égorgeurs" est léger et amusement malgré la situation délicate du ménestrel. Je ne suis pas très sûr d'avoir saisi le final de "Profanation" qui brille par son art de la mauvaise foi. "Désolation" fut un supplice. La nouvelle la plus désagréable pour moi. Sorte d'hommage assumé à Tolkien, cette nouvelle nous plonge au coeur d'une montagne en compagnie de nains et de gnomes. La profusion de noms imprononçables et le retournement final à moitié attendu (concernant le dragon) ont eu raison de ma patience et de mon engouement. Ce n'est que par tranche de 10 pages que j'ai réussi à en venir à bout.
Heureusement, "La troisième hypostase" m'a pleinement satisfait en guise de conclusion.

Je pense laisser "Janua Vera" pour le dessert et tenter "Gagner la guerre" durant l'été. le style me plaît beaucoup mais je ne suis pas entièrement convaincu par les nouvelles. Les unes peuvent plaire comme d'autres peuvent totalement vous mettre à l'épreuve d'une lecture forcée. En tout cas, ce recueil est une bonne entrée pour se faire une idée sur l'auteur, son univers et son écriture.
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