Un bijou, comme les autres livres de ce grand monsieur. Explications claires et distinctes vraiment saisissante. Un livre à lire.
Commenter  J’apprécie         20
L’observation des souffrances physiques et morales permet de constater
que la plupart résultent de la privation des joies et des plaisirs. L’ombre
est réelle, mais n’a pas d’existence propre. Elle atteste seulement l’absence
de clarté. Elle n’a pas pour autant le pouvoir d’occulter la lumière. La
privation de joies ou de bien-être, ainsi que la crainte d’en être frustré,
sont à l’origine de nos souffrances. « Qu’un seul être nous manque et tout
est dépeuplé » dit le poète. On peut ajouter que si les biens et les objets
que nous aimons disparaissent, l’univers devient sans attraits. Ces arrachements rendent sombre le plus radieux des soleils.
Paradoxalement, l'abondance des observations, des expériences, des hypothèses est telle que fort peu parviennent à chaque chercheur. Et si d'aventure elles lui parviennent, le malheureux est écrasé sous une documentation telle qu'il n'a ni le temps ni les possibilités d'en prendre connaissance. Pour pallier ces graves inconvénients, chaque discipline s'est créée pour son usage et ses interéchanges un vocabulaire spécialisé, un jargon, qui est littéralement ésotérique et que seuls les initiés comprennent. Il en résulte une nouvelle Babel scientifique inaccessible à l'immense majorité des hommes moyennement cultivés.
Si bien que, loin de résoudre les énigmes de l'homme et de l'Univers, chaque expérience soulève et propose des énigmes encore plus vastes, des problèmes plus nombreux, des notions de plus en plus subtiles et profondes. De plus, avec les moyens actuels de recherche, les chercheurs du monde entier forment des équipes plus ou moins solidaires qui doivent ou devraient échanger les résultats de leurs travaux. Les possibilités de communication avec l'électronique, l'audiovisuel, les télétransmissions devraient dynamiser et accélérer les recherches. Cela se fait mais trop peu, hélas !
Ces immenses foules d'hommes pourtant intelligents et ayant les lumières suffisantes, celles de «l'honnête homme», se sentent à l'extérieur et comme exclus de ces cénacles. Ils en conçoivent une admiration sans mesure pour ces «savants» auxquels ils s'en remettent aveuglément pour la connaissance de tout ce qui touche au réel. Mais l'homme, la nature, la terre, la vie sont-ils réellement améliorés par les découvertes scientifiques ?