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sur 1131 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire de l'arrière grand mère de l'auteur :Almanda Simeon;sa kukum. Autour du lac Pekuakami, le lac Saint Jean. de la rencontre avec son mari, un indien Innu, leurs enfants...
Une magnifique histoire de leur amour, d'une vie de chasse, d'expéditions dans les grands espaces. Une vie où le sens de la famille est très important et puis le drame lorsque les colons blancs arrivent. Il faut du "progrès" mais à quel prix, la déforestation, le déplacement des enfants dans des pensionnats... La perte de leur identité.
La nature est omniprésente, les Innus tuent pour se nourrir, pour vivre.
Cette femme a une force de caractère exemplaire. Un roman sur l'identité.
Un coup de coeur.
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Prolongement des traditions orales amérindiennes, "Kukum" est la voix d'Almanda Siméon. Les pieds dans le sable, léchés par les remous du lac Pekuakami qui l'a vue s'épanouir, l'aïeule ferme les yeux et suspend le temps. Elle nous conte sa vie, celle d'une jeune fille intrépide et vaillante qui quitte sans ciller une vie aliénante à la ferme pour épouser l'amour de sa vie : Thomas, et avec lui la liberté, le nomadisme et la culture innue. L'émerveillement face à la nature, le respect et l'humble crainte qu'elle inspire rythment un récit empreint de sagesse et d'appétit de vivre. Ses mots nous portent loin, dans une autre époque, un autre continent, une autre culture, au cours de longues marches éreintantes, d'hivers rudes, mais de tant d'acceptation, de résilience et de chaleur humaine. Et soudain, on s'aperçoit que l'on respire un peu mieux. Il est dur de lâcher ce livre, dur aussi de rouvrir les yeux avec Almanda sur une civilisation qui change, une version amère déchirante et avilie de ce qu'elle avait laissé derrière elle à l'aube de ses quinze ans. Mais désormais, lorsque la nostalgie s'invitera, nous pourrons inlassablement revenir en pensée sur les berges de ce lac immense, les pieds chatouillant le sable et la tête contre l'épaule d'Almanda,nous nous laisserons porter par le flot de ses mots. Ceux de l'arière-grand-mère de Michel Jean, sa Kukum, qui devient presque un peu la nôtre et à qui il rend ici un hommage bouleversant.
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Michel Jean nous offre à hauteur de femme l'histoire de son extraordinaire arrière-grand-mère, Almanda Siméon. Elle se tient au bord du lac Pekuakami , le lac Saint-Jean au Québec, au crépuscule de sa vie et se raconte.
C'est un magnifique roman que j'ai eu l'occasion de lire là grâce à un séjour au Québec et grâce à une amie qui me l'a chaudement recommandé. C'est l'histoire des nomades du Nord de l'Amérique, racontée par Almanda Simeon, une jeune fille qui a choisi de vivre cette vie aux côtés de Thomas, l'homme dont elle s'est éprise. C'est aussi l'évolution de cette vie de nomade, forcé à vivre sédentairement, par la pression des hommes blancs et du gouvernement Canadien. J'ai eu le plaisir de le découvrir en version livre lue et j'avoue que cette lecture calme, apaisante et tranquille m'a permis de pleinement goûter à ce rythme de vie qui n'est pas le nôtre. la nature, le calme, les paysages, les émotions sont autant de belles choses découvrir. j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai été en colère et j'ai appris ... Quoi de mieux pour un livre ! n'est ce pas finalement le but ultime ? A découvrir pour les amoureux de nature et pour les nostalgiques d'un temps révolu. merci Michel jean pour ce roman d'une grande beauté, merci Claudine pour m'avoir fait découvrir cette petite merveille !
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Kukum raconte l'histoire d'Almanda Siméon, l'arrière-grand-mère de l'auteur, depuis son adoption au Québec par son oncle et sa tante, en passant par son mariage avec Thomas, un Innu du lac Pekuakami, grâce à qui elle trouvera l'amour et la liberté dont elle rêvait. Ainsi, on va traverser les âges, découvrir les coutumes d'une région, naviguer au coeur de la nature, et assister à la destruction d'un mode de vie nomade.

Bien que parfois profondément intime, il y a une réelle pudeur dans ce récit, et une sérénité sans faille. J'ai admiré la force et le courage dont cette femme a fait preuve tout au long de sa vie. J'ai aimé la relation d'Almanda et Thomas, si respectueuse, sincère et passionnée.

Le respect et l'harmonie règnent entre le peuple Innu et la nature. Une tout autre façon d'appréhender le monde, où l'humain ne cherche pas à dominer cette dernière mais à vivre en cohésion avec elle. On traverse les saisons, les lacs et les forêts. On fête avec les Innus le retour des beaux jours, et on ressent la faim qui nous tenaille, en hiver, quand la nourriture se fait plus rare.

Hélas, le changement de moeurs et de gouvernement va peu à peu bouleverser ce bel équilibre. Aussi, Kukum évoque, sans haine, la façon dont le peuple Innu s'est vu dépouillé de son environnement, notamment à cause de la culture forestière. Une nature qui disparaît, des arbres majestueux abattus et des lignes de chemins de fer venant briser ces espaces sereins. Autant d'éléments qui signeront « la fin d'une vie de mouvement » et le début d'une existence sédentaire.

Sans insister trop vertement sur le traitement des indiens innus à l'époque, l'auteur n'en fait pas l'impasse pour autant, et évoque les conséquences d'un tel changement sur ces peuples. le sujet le plus délicat étant celui de ces enfants arrachés à leur famille afin d'être éduqués, comprenez « civilisés », dans un pensionnat spécialisé dont certains ne reviendront jamais. Ce n'est pas la partie la plus conséquente du roman, mais elle est néanmoins nécessaire.

Kukum est un récit magnifique, simple et émouvant, d'une grande puissance. C'est un roman empreint d'amour et de beauté, qui fait l'éloge de la patience. Ce roman m'a totalement conquise, jusqu'au coup de coeur, et je vous en conseille vivement la lecture !

Chronique détaillée sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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C'est l'histoire singulière de sa garnd'mère que Michel Jean nous narre dans ce roman.



Qui était-elle la Blanche orpheline, élevée simplement par un oncle & une tante, cette petite fille éprise de lecture qui va se marier à 15ans à Thomas, un innu qu' elle a rencontré au bord de la rivière.
Dans l histoire familiale c'est aussi la disparition de cette riche civilisation amérindienne Les Innus sont devenus les pupilles de l Etat Fédéral ( dixit le premier ministre du Québec)

On leur a enlevé leurs enfants, leurs territoires, leur langue. On a changé leurs noms



Un livre écrit simplement avec beaucoup de fluidité, & une édition très belle qui facilite la lecture
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Quelle merveilleuse découverte, la vie du peuple Innu, leurs façons de vivre, leur besoin de liberté, leur force physique et mentale. L'auteur nous permet de vivre avec eux et de partager leur intimité par la voie d'une blanche qui a rejoint ce peuple des Premières Nations.

Puis on découvre, comment ce peuple sympathique, paisible en harmonie avec la nature a été dépossédé de son identité par les Blancs, qui au nom de l'évolution, du progrès, sont intervenus de façon unilatérale et ont changé leur mode de vie.

L'auteur, lui-même Innu, décrit cet envahissement sans rancune ou colère. Il décrit une situation. Écriture superbe.
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"Avec le temps, j'ai compris que pour apprendre il fallait regarder et écouter. Rien ne servait de demander."
J'avais peu de chance de croiser ce livre et je serais passée à côté d'un petit bijou sans quelques conseils avisés. le titre énigmatique finira de me convaincre de le lire rapidement.
Je découvre par la même occasion une maison d'édition qui se consacre à la littérature autochtone d'Amérique du nord ? Que demander de mieux ?
Kukum, veut dire grand-mère en langue innue parlée par les autochtones de l'est canadien. Kukum, c'est Almanda, l'arrière-grand-mère de l'auteur, la narratrice de ce roman, qui au seuil de sa vie se souvient de ce qu'a été sa vie, ses douleurs, ses difficultés, mais surtout ce qui la rendu tellement vivante et libre. Elle est installée au bord du majestueux Lac St Jean….
Almanda, est une orpheline recueillie par de modestes fermiers qui seront pour elle sa tante et son oncle. Son destin était tout tracé. A ceci près, qu'à l'aube de ses quinze ans, elle rencontre Thomas, il ne parle pas français, alors qu'elle ne parle pas l'innu ; le temps, l'amour fera le reste… "Entourée d'êtres prisonniers de leurres terres, je découvrais quelqu'un de libre. Cela était donc possible. "
"Il m'arrive encore de penser de temps en temps à ma tante et mon oncle. Chaque heure du jour, où que je sois, quoi que je fasse, je savais où ils étaient et ce qu'ils faisaient. En choisissant la vie en territoire, j'avais choisi la liberté. Certes celle-ci avait un coût et entrainait des responsabilités envers les membres de mon clan. Mais j'avais enfin le sentiment de vivre sans chaînes."
Almanda quitte son foyer, sa condition pour suivre la communauté de son mari dans les grands espaces du nord-est canadien, très attachée à la vie nomade en immersion dans un milieu hostile qu'ils respectent plus que tout.
Kukum, est d'abord le portrait touchant d'une femme libre, amoureuse de son homme et de son clan ; d'une femme aux ressources inépuisables d'adaptabilité, et de sagesse.
Kukum nous montre à quel point le mode de vie traditionnel des peuples autochtones a été bouleversé dans l'indifférence générale, et avec la volonté affirmée de ‶mettre au pas ″des peuples parfaitement intégrés à leur environnement.
Kukun, c'est aussi un chant d'amour à ces grands espaces magnifiquement décrits dans une langue pourtant simple et sans ostentation ; ce qui rend ce roman si émouvant et sincère.
Une bien jolie découverte !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un bien joli roman plein de charme et de nostalgie qui est un bel hommage de l'auteur à sa kukum (arrière-grand-mère) et à travers elle à tout son peuple innu.

Almanda est une jeune fille orpheline élevée par un oncle et une tante dans "un monde immobile". Assoiffée d'aventures et d'espace, elle remarque 'un jeune indien qui arpente sur son canot la rivière devant chez elle. Peu à peu, une connivence s'instaure entre eux faite de regards échangés, de signes de la main ou de la tête puis de rencontres et rendez-vous tacites. La réserve, la gentillesse et la force qui émanent du jeune Thomas ont vite fait d'emporter son coeur. Il y a une vraie évidence entre eux. Très vite, ils se marient et le couple remonte la rivière vers Pekuakami (le lac Saint-Jean) pour rejoindre leur clan.

La famille de Thomas, son père, son frère et ses deux soeurs accueillent la jeune femme à bras ouverts. Tous vont l'aider à comprendre et assimiler leurs coutumes ancestrales, vont lui apprendre tous les savoirs nécessaires à la survie en forêt, chasse, pelleterie, artisanat.....
A travers les yeux d'Almanda, l'auteur fait découvrir au lecteur tout un mode de vie respectueuse de la nature environnante. C'est raconté en toute simplicité mais avec la force de l'authenticité.

Peu à peu cette existence rude mais tellement exaltante va être entravée par la civilisation blanche qui s'implante tout au long des rivières et autour du lac. Des titres de propriété et l'exploitation de la forêt vont empêcher les Innus de se déplacer au rythme des saisons, les obligeant à une sédentarité qu'ils ont du mal à vivre... Michel Jean nous bouleverse en déroulant son récit de la tragédie en marche avec une économie de mots et d'effets qui frappe par sa justesse et son humanité.

Une très belle histoire d'amour, de vie, de traditions, de liberté, de drames dont j'ai aimé la sobriété, la profondeur et la poésie de chaque ligne.

Une mention particulière pour le superbe travail éditorial qui fait de ce livre un objet de qualité au grand confort de lecture.
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Connaissez-vous la communauté Innue? Non ? Moi non plus avant ce roman et pourtant elle est une des plus importantes de l'Est du Canada et plus particulièrement ici du Lac Saint-Jean dit Pekuakami.
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L'auteur Michel Jean nous propulse dans cette région du Québec et nous retrace la vie hors du commun de son arrière-grand-mère, sa kukum, Almanda.
Nous sommes début 1900. Orpheline et élevée par un couple de fermiers, la jeune Almanda, quinze ans vit au rythme de l'école et du travail à la ferme. Un jour elle croise le regard d'un jeune indien, Thomas Siméon, dix-huit ans. Elle va tout quitter et se marier avec lui et ainsi rejoindre le clan des Atuk-Siméon. Il parle à peine le français et elle ne pas parle l'innu et pourtant cette nouvelle culture deviendra sa culture. Elle la défendra tout au long de sa vie durant laquelle elle sera le témoin démuni de leur perte d'identité et d'une nature ravagée.
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Kukum c'est l'histoire d'une femme forte, libre et indépendante qui n'hésite pas à aller dire au premier ministre sa façon de penser mais c'est surtout l'histoire d'un peuple dépossédé. Sédentarisés, soumis à la loi Indienne, les enfants envoyés de force dans des pensionnats catholique... Un peuple nomade privé de liberté de chasse, de pêche... Les conséquences? Alcoolisme, violences, suicides ...
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Nous sommes tout comme Almanda, les témoins des ravages de la modernisation et de la colonisation. J'ai aimé cette façon de nous raconter cet autrefois à travers les yeux d'Almanda. Tout est poésie et beauté même lors des pires moments. Et même s'il s'agit bien d'un roman et non d'une biographie, l'auteur n'ayant que peu côtoyé son ailleule, je ne peux m'imaginer Almanda autrement!
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Une belle découverte de l'auteur et une magnifique plume pour cet émouvant hommage à sa kukum et au peuple Innu.
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Une découverte également de cette petite maison d'édition dont une des collections est consacrée aux peuples d'ailleurs. 
« Établis sur tous les continents depuis des millénaires, injustement honnis ou naïvement adulés, ils sont la mémoire vivante de l'humanité, durable entaille en la paume d'Orphée. À la connaissance des peuples autochtones d'hier et d'aujourd'hui, cette collection est consacrée. »
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Kukum ou « grand-mère » c'est d'abord l'histoire de la vie d'une femme, mais c'est aussi un récit qui s'inscrit dans l'Histoire d'un peuple, les Innus. C'est aussi le reflet de l'Histoire d'un continent et de la façon dont on y a traité les Autochtones.

Kukum c'est un récit qui débute dans la poésie et dans la beauté de la nature avec ses dangers et ses offrandes, mais qui se termine dans l'horreurs des pensionnats et des cicatrices laissées par le colonialisme et les nombreuses tentatives d'assimilation des premières nations en Amérique du Nord.

Je connais bien les sévices infligés aux Autochtones par les différents gouvernements canadiens, mais Kukum m'a appris un autre point de vue de l'Histoire. Celui d'une femme plus forte que les humiliations et toujours courageuse devant l'indifférence des « blancs ».

Michel Jean a réussi un tour de force, livré un témoignage franc et ouvert sur une réalité que l'Histoire préférerait cacher et nier. Il vient toucher les lecteurs avec sa magnifique plume qui n'est ni moralisatrice ni culpabilisante. le récit de la vie de sa grand-mère nous émeut et nous permet de chausser ses souliers pour apercevoir « le progrès » du point de vue de ceux qui occupaient le territoire des siècles avant l'arrivée des Européens.

C'est un livre essentiel, dont il nous faut comprendre toute la profondeur si l'on veut participer à la réalisation de cette « réconciliation » qui se fait toujours attendre entre les Premières nations et les descendants des immigrants européens.
C'est un livre qu'il faut partager et réfléchir.
C'est un livre aussi triste, qu'il est porteur d'espoir. Je le recommande, peu importe votre degré de connaissance de l'histoire des nations autochtones.
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