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4,43

sur 1131 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
[Chronique]

Il a été ma dernière lecture de 2023 et quelle lecture!
J'ai découvert la sublime plume de Michel Jean avec ce roman « Kukum », qui raconte l'histoire de sa grand-mère Innue.

Pour ceux qui me suivent depuis un moment par ici, vous savez que l'histoire des indigènes est un sujet qui me tient particulièrement à coeur.
Avec Kukum, la plume de l'auteur sert cette cause avec délicatesse et pudeur.

Il nous raconte ici l'histoire de cette jeune fille grandissant à la ferme avec son oncle et sa tante, et qui croise un jour la route d'un natif canadien, un Innu.
Elle quittera sa vie pour le suivre, devra apprendre un mode de vie à l'opposé du sien, calqué sur le rythme des saisons.
Elle apprendra le respect de la nature, de l'animal qui donne sa vie pour nourrir les humains, de la rivière, qui sera une partie intégrante de sa nouvelle vie.

Elle deviendra une vraie innue, dans son coeur, dans son corps, en devenant mère plusieurs fois.

Mais le rêve se brisera un jour, sur les grumes jetées dans la rivière, sur la forêt rasée, dévastée par les colons.

L'homme blanc prendra tout aux Innus: leur terre, leur forêt, leur rivière, leur gibier. Puis, lorsqu'ils les auront dépouillés de toutes les choses « matérielles » ils leur prendront leurs enfants.

Avec pudeur, avec dignité, l'auteur raconte sa famille, comme tant d'autres. Fière, authentique, brisée.

Je ne peux que vous recommander ce bijou de littérature, ce récit touchant, bouleversant et surtout d'une infinie beauté.

Deux de ses autres romans sont dans ma PAL et je ne vais pas les laisser dormir très longtemps.
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Un roman intimiste aussi doux que fort et percutant.

1977 – Au bord du lac Pekuakami, ( le lac St Jean au nord est du Québec ).
Une vielle dame se souvient et raconte. Un retour très lucide sur sa vie parmi la population innue.
« Venir me réfugier au lac, comme ce matin, m'apaise, car il me rappelle qui nous avons été et qui nous sommes toujours. Pekuakami : ta surface lisse se mêle à l'horizon, le soleil s'y mire comme dans une glace, et ce miroir me renvoie à tous mes souvenirs. »

Une histoire vraie puisqu'il s'agit de l'arrière grand-mère (Kukum en langue innue), de l'auteur.
Almanda, jeune orpheline, née en 1882, est élevée par les « blancs ». Amoureuse à 15 ans de Thomas, jeune innu, elle adopte alors leur culture et leur vie nomade. « J'arrivais d'un monde où l'on estimait que l'humain créé à l'image de Dieu trônait au sommet de la pyramide de vie. La nature offerte en cadeau devrait être domptée. Et voilà, que je me retrouvais dans un nouvel ordre des choses, où tous les êtres vivants étaient égaux et où l'homme n'était supérieur à aucun autre. »

La première partie de ce beau roman est consacrée au rythme de cette vie de liberté. Chasseurs en hiver et nomades, vente des peaux en été aux blancs. Chacun y trouve son compte.
La vie est rude, mais en parfaite harmonie avec la nature et les autres populations. Paradoxalement dans cette nature hostile, c'est un monde de douceur et de poésie. Et surtout de liberté.

La seconde partie, à partir du chapitre « La nausée », relate l'exclusion progressive du peuple innu de son territoire. Car les colons blancs les ont dépossédés de leur territoire, donc de leurs moyens de subsistance, de leur langue, de leur culture.
«Ils ne se contentent pas de couper les arbres, «(…), c'est toute la vie qu'ils détruisent, les oiseaux, les animaux, ils abattent l'esprit même de la forêt. Comment des hommes peuvent-ils se montrer aussi cruels ? »
Sans leurs moyens de subsistance habituels, « les innus sont passés de l'autonomie à la dépendance »
Une vie qui paraît confortable matériellement, mais qui est surtout violente et oppressante. A l'opposé de leur vie nomade, difficile mais paisible.

La fracture entre les générations est particulièrement bien analysée et elle se rapporte aussi à toutes les populations migrantes ou exclues.
« Mes enfants sont nés dans le bois. Mes petits-enfants ont grandi sur une réserve. Les premiers ont reçu leur éducation en territoire, les seconds en pensionnat. Les pères blancs leur interdisaient de parler l'innu-aimun et punissaient même ceux qui le faisaient. Et en revenant, les enfants s'exprimaient en français. Un autre pont a été coupé entre les générations. Ils ont pensé qu'en les dépossédant de leur langue, ils en feraient des Blancs. Mais un Innu qui parle français reste un Innu. Avec une blessure de plus. »

J'ai beaucoup aimé le portrait d'Almanda, une femme au caractère volontaire, bienveillante et lucide.
Ainsi que l'expression de la nature, un personnage à part entière. Bienveillante et hostile, capricieuse et généreuse. .
La forêt, le climat et surtout l'élément de l'eau, avec le lac Pekuami et son affluent, la rivière Péribonka sont particulièrement bien décrits, tellement vivants que le lecteur partage le paysage et le voit vivre sous ses yeux.

A l'opposé de nombreux récits sur les amérindiens, mièvres, voire niais et angéliques, celui-ci dégage une grande sobriété, ce qui fait sans doute toute sa force et sa densité.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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J'ai trouvé ce court roman très fort et émouvant mais aussi porteur d'un vrai message. Il dénonce la maltraitance et l'oppression du peuple dont est issu la ligne de Almanda notre narratrice.

Ce qui est encore plus beau c'est de découvrir la note de l'auteur à la fin qui en fait raconte l'histoire vraie de sa grand-mère.

Ce texte est d'une beauté époustouflante et nous offre un témoignage précieux sur le mode des vie nomade des Innus de Pekuakami, l'immense lac St Jean au Canada.

Une petite pépite lue en deux jours et qui m'a beaucoup touché.
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Kukum, c'est l'histoire de cette incroyable femme Almanda Siméon qui n'est autre que l'arrière grand mère de l'auteur.

Orpheline de migrants irlandais, elle est élevée par sa tante et son oncle au coeur d'une ferme au Québec. Jusqu'à sa rencontre avec un jeune indien innu Thomas, dont elle tombe amoureuse.

C'est une immersion complète dans les familles nomades innu puisqu'Almanda va se marier avec Thomas et adopter son mode de vie. Almanda embrasse un amour invincible mais aussi une famille car ce peuple autochtone est plein de ressources et de tendresse. Elle va apprendre les coutumes, dresser son propre foyer, et partir également à la chasse pour ne pas être trop loin de Thomas. On imagine sans peine le lac Pekuakami, la rivière Peribonka et la communion avec la nature. Jamais de mises à mort, juste de quoi vivre. Un peuple uni, soudé, discret et pieux.
Almanda qui s'était souvent sentie seule enfant, ressortira grandie et pleine d'amour auprès de cette communauté.

Si la première partie du roman est une communion avec la nature et une ode aux amérindiens du Canada. La seconde partie nous laisse pantois. Déforestation, mécanisation, mises sous tutelle, enlèvement d'enfants. L'auteur ne cache pas « l'avancée » soit disant progressive et moderne du pays, privant les indiens de leur forêt, de leurs coutumes, les forçant à la sédentarité alors que ce peuple nomade trouve sa force dans la liberté.

Un très beau premier roman.
Une immersion complète auprès du destin extraordinaire de cette femme. Et une envie d'en savoir plus sur les innu et leur histoire.
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Michel Jean nous livre là un roman d'une grande finesse. Il s'agit de l'histoire de sa grand-mère et d'un peuple qu'elle a adopté et qui la adoptée par amour pour un de ses enfants / les innus. Les trois quart du roman sont jouissifs, joyeux, légers mais cependant ni dans la naïveté béate, ni dans l'innocence : la connexion avec la nature est certes omniprésente mais sa rudesse reste une réalité.
En dernière partie l'auteur nous amène subtilement aux temps des pionniers européens, les premières confrontations, puis les incompréhensions, la résignation et enfin... la déstructuration et les drames sociaux qui découlent de tant d'acculturation, des pensionnats canadiens confiés aux religieux et de la sédentarisation d'un peuple toujours libre et en voyage. Tout cela est décrit de manière assez factuel, avec une grande pudeur dans l'expression des ressentis, ce qui donne toute la force et la puissance à sa grand-mère Kukum alors jeune et à ce peuple.
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Les éditions Dépaysage font un travail formidable afin de mettre en avant la littérature autochtone d'Amérique du Nord et je tiens à les remercier pour cela.

Kukum est un roman émouvant, sensible, fort et poétique : il y a tellement de qualificatifs à utiliser pour décrire ce livre d'une grande justesse, d'une profonde humanité, un livre qui réveille nos consciences tout en nous contant une histoire inoubliable, celle d'Almanda.

Almanda est une héroïne incroyable et elle l'est d'autant plus qu'elle a vraiment existé : arrière-grand-mère de Michel Jean (l'auteur de ce très beau roman), elle suscite immédiatement l'admiration et le respect, c'est une véritable source d'inspiration. Dès le début j'ai aimé cette jeune femme si courageuse, si volontaire, si intelligente, si attachante. Dès le départ j'ai su que j'allais l'accompagner avec plaisir dans cet incroyable voyage.

Kukum est l'histoire d'une vie mais aussi l'histoire du peuple autochtone, un peuple qui a énormément souffert : des terres volées et détruites, une culture arrachée, une langue prohibée, des violences physiques et mentales, des tragédies, des horreurs sans nom.

C'est un livre qui révolte, un livre qui interpelle et en même temps un livre qui apaise grâce à cette force qui transparait d'Almanda, de son opiniâtreté et peut-être via un certain espoir : la vie est un cercle.

Michel Jean a un talent extraordinaire : celui de nous émouvoir, celui de dépeindre avec beauté des paysages, de nous plonger dans un récit sublime, celui de nous faire découvrir une culture, celui de nous emporter au coeur des forêts avec Almanda.

Vous l'aurez compris, Kukum est pour moi une des plus belles lectures de ce début d'année, c'est un roman extrêmement important autant pour son histoire personnelle que via son message universel.

Je vous invite vivement à aller en librairie pour vous le procurer et prenez au passage Amun, un très beau recueil de nouvelles dirigé par Michel Jean dans la même maison d'édition.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Kukum de Michel Jean, éditions Points.

Un roman d'une belle sensibilité sur les peuples autochtones québécois à qui le gouvernement, au nom de la "civilisation", a nié le mode de vie en harmonie avec la nature jusqu'à le condamner. Un passage sur les enfants enlevés aux parents pour être emmenés dans des centres d'éducation, en internat à l'année, m'a rappelé l'excellent roman Cinq petits Indiens de Michelle Good. Ces pensionnats dont on a révélé les maltraitances il n'y a pas si longtemps.
Mais dans ce roman, Michel Jean dépeint surtout, au travers l'histoire de son arrière-grand-mère, Almanda, un mode de vie dans une nature grandiose où l'homme prenait, pour ses besoins, ce qu'elle lui offrait, tout en la respectant. Une vie de nomades en corrélation avec les saisons et le gibier, une existence ancestrale qui sera confisquée à tout un peuple pour cause de déforestation et l'apparition du chemin de fer.
Une belle histoire, celle de Kukum, commencée à 15 ans parmi les Innus jusqu'à sa fin, dans un monde qui n'était plus le sien. Une société où les us, les coutumes et la langue des peuples indiens ont été effacés, une société dont il ne reste que l'histoire du souvenir et une curiosité touristique.
L'auteur se fait le porte-parole de cette communauté dans laquelle sont ses racines, son identité même si les lois les ont blanchies. Peut-on oublier ?

📖 Alma, orpheline d'origine irlandaise, a quinze ans lorsqu'elle se marie à Thomas, un Innu. Elle fait le choix de vivre en nomade, parmi le clan Siméon, au bord du lac Pekuakami, dans une nature sublime et menacée. Elle apprend les us et les coutumes, la langue de ce peuple et y élève ses nombreux enfants. Mais ce mode de vie touche à sa fin ...
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Une femme âgée ferme les yeux et se souvient...
Jeune orpheline,de 15 ans Almanda est élevée par un couple de fermiers à proximité de lac Saint-Jean. Lorsqu'elle va rencontrer Thomas Siméon, un indien Innu âgé 18 ans, ce sont deux mondes opposés qui vont entrer en contact. D'un côté les indiens nomades, chasseurs, libres, taiseux et de l'autre les fermiers, sédentaires, menant une vie simple et laborieuse.
L'esprit aventureux de la jeune fille va être immédiatement séduit par les promesses d'une vie nouvelle sans cesse en mouvement connectée à une nature immense et somptueuse. Et surtout elle s'y sentira parfaitement à sa place.
Ce livre nous conte avec beaucoup de poésie et de simplicité la belle et évidente histoire entre Almandra et Thomas, leur amour qui prend naissance au bord de l'immense lac Pekuakami et la façon avec laquelle la jeune fille va faire sien le mode de vie des indiens au sein de la famille Siméon, à travers les rivières et les forêts au rythme des saisons et des hivernages. "Chaque coup de rame m'éloignait d'une vie et me plongeait dans une autre. Moi qui avait la parole facile, j'apprenais à écouter ce monde à la fois nouveau et ancien et à m'y fondre".
L'histoire prend son temps et l'on découvre en même temps que Manda la façon de vivre du peuple Innu.
En parallèle, autour d'eux le monde est en pleine mutation, colons de plus en plus nombreux, arrivée du chemin de fer, exploitation à outrance des forêts, le "progrès" va faire des ravages et modifier le mode de vie des autochtones en s'appropriant avec violence la terre et les enfants. Les nomades vont être sédentarisés de force et l'ennui et l'alcoolisme vont faire leur apparition.
Lent et doux au début, le rythme s'accélère vers la fin du livre, au fur et à mesure que le mode de vie change.
Almanda,qui est l'arrière-grand mère de l'auteur, est un personnage lumineux, une"Kukum" forte et déterminée à laquelle Michel Jean rend ici un magnifique et inoubliable hommage.
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J'avais entendu énormément de bien de cette histoire mais c'est tout de même sans réelles attentes que je me suis lancée. Dès le début, j'ai été happée par l'écriture poétique de l'auteur. Il a réussi à me rendre nostalgique d'un temps, d'un pays et d'une culture que je n'ai pas connus.

Si vous me suivez depuis quelques temps déjà, vous savez à quel point j'aime les récits qui mettent en avant la nature. Ces romans me font ressentir une émotion particulière et celui-ci n'a pas échappé à la règle. J'ai été subjuguée par la beauté des paysages que j'arrivais à me représenter sans difficulté. Avec très peu de mots, l'auteur nous transporte au coeur des forêts canadiennes au sein de la communauté Innue et nous raconte l'histoire de son arrière-grand-mère : comment elle a été adoptée par cette communauté à l'âge de 15 ans après avoir rencontré son mari et leur mode de vie avant que le monde change et que des lois plus absurdes les unes que les autres soient mises en place.

Si le début de l'histoire possède quelque chose d'enchanteur avec ces grands espaces, cette communion avec la nature, cela va vite décliner puisque l'on va assister impuissant aux ravages de la colonisation et du capitalisme et l'effet que cela a eu sur cette communauté.

J'ai une affection toute particulière pour le mode de vie et les croyances des amérindiens : le profond respect qu'ils possèdent à l'égard de toutes les choses qui les entourent, leur reconnaissance et leur humilité.

Un livre bouleversant à découvrir absolument
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Elle, élevée par des fermiers asservis par leurs terres dans un petit village du Québec, rêve de liberté.
Elle rencontre Thomas. Il vient de l'autre côté du lac Saint-Jean, enfin du Pekuakami. Pointe-Bleue l'été. Péribonka l'hiver. Il chasse. Il déplume. Il tanne les peaux. Il ne parle que quelques mots de français. Il est indien. Il est libre.
Elle le suit. Elle apprend à s'exprimer avec son langage. Elle apprend ses gestes. Elle apprend le silence. Elle écoute la nature. Elle écoute les histoires. Elle s'adapte. Elle devient l'un d'eux.
Elle, c'est Almanda. Elle est innue.

J'ai adoré ce récit sensible et empreint de poésie, immersion intimiste dans le quotidien de la communauté innue de Mashteuiatsh.

Almanda voit les signes avant-coureurs. Elle voit le monde changer. Elle voit son monde contraint à changer.
Elle apprend la sédentarisation, les draveurs, la réserve, l'épuisement des ressources, l'épuisement des hommes. Elle subit la destruction, le mépris et le racisme. « Il est temps, même pour les sauvages de devenir modernes. »

J'ai adoré ce récit, quand il s'intensifie, finalement rythmé par la tournure dramatique que vont prendre les choses et même s'il a fini par me donner la nausée devant un nouvel exemple de la barbarie dont sont capables les hommes. •
Elle, c'est aussi la kukum ou l'arrière-grand-mère de Michel Jean. Riche des anecdotes propres à la communauté dont il est issu, il a choisi de nous livrer dans cette biographie romancée, l'histoire de sa famille et de ses racines.
Elle, et à travers elle, toute la communauté innue, m'ont beaucoup touchée.
J'ai adoré ce récit, témoignage autant qu'hommage à ce peuple autochtone qui a dû se battre quand les colons lui ont arraché sa singularité, sa culture, sa langue et son mode de vie. « Mais un Innu qui parle français reste un Innu. Avec une blessure en plus. »

J'ai adoré ce récit. Et l'objet livre aussi. Dans tous ses détails, le format, la couverture, la mise en page. Ce livre est un bijou.

J'ai adoré ce récit. Tellement que je ne sais pas comment le dire.
Merci Michel Jean de m'avoir permis de les rencontrer.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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