AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782764808610
Libre Expression (09/09/2013)
4.49/5   70 notes
Résumé :
À quatorze ans, Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leurs familles sur ordre du gouvernement canadien. Avec les autres jeunes du village, ils sont envoyés, par avion, dans un pensionnat perdu sur une île à près de mille kilomètres de chez eux pour y être éduqués. On leur coupe les cheveux, on les lave et on leur donne un uniforme. Il leur est interdit de parler leur langue. Leur nom n'existe plus, ils sont désormais un numéro.

Soixante-dix ans p... >Voir plus
Acheter ce livre sur
LirekaFnacAmazonRakutenCultura
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
4,49

sur 70 notes
5
10 avis
4
1 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un roman qui parle d'une période très sombre de l'histoire du Canada ; celle des pensionnats autochtones. Michel Jean est lui-même Innu, ce qui rend encore plus crédible sa façon de raconter les horreurs. Il se sert des personnages de Charles, Marie et Virginie, tous trois autochtones, arrachés de leurs familles, pour se faire envoyer dans un pensionnat sur l'île de Fort George, dans la Baie d'Hudson, afin de les assimiler et les acculturer. Mais ils ne seront pas que trois ; il y a des milliers d'enfants qui ont subi le même sort. Les pensionnats, tenus par des communautés chrétiennes, était un terrain de jeu cruel pour ces frères ; abus sexuels, sévices, punitions, coups… et j'en passe. Autant d'innommables, autant d'enfance brisée… Après, on se demande pourquoi beaucoup d'autochtones ont des problèmes d'insertion, de consommation, de violence, et d'itinérance. Leur peuple est marqué à vie. Une lecture difficile, mais nécessaire.
Commenter  J’apprécie          280
Un seul mot: Waouh! J'ai adoré et je remercie Elfie du blog "L'étincelle Magique" de m'avoir conseillé ce livre. Il s'agit d'un roman basé sur des faits réels! Des membres de la famille de l'auteur ont vécus dans ce pensionnat.

L'histoire se déroule au Canada dans les années 30. le gouvernement canadien donne l'ordre d'envoyer tous les enfants Innus (indiens) dans un pensionnat dans une île loin de leurs parents. Ceux-ci sont littéralement arrachés à leurs familles, leurs racines, leurs coutumes. Ils n'auront plus le droit de parler l'Innus, seront appelés par des numéros, subiront des violences physiques: les coups des prêtres et des bonnes soeurs seront leurs lots quotidiens. Ils subiront l'humiliation, la privation, la peur, des viols, l'horreur.

Marie et Virgine, deux amies de toujours vont se serrer les coudes dans le pensionnat. Elle vont vivre l'enfer pendant des mois. Une petite camarade va se suicider après un événement tragique. Et puis Virgine rencontre Thomas, jeune garçon bien courageux qui vient d'une autre tribu. Une histoire d'amour va naître entre Virgine et Thomas. Une histoire qui aura des conséquences dramatiques.

En parallèle, on découvre Audrey qui est avocate et qui doit retrouver les anciens élèves de ce pensionnat pour les indemniser pour les préjudices subis. Elle part donc à la recherche de Marie, Virginie et Thomas. Elle retrouvera Marie, qui n'est plus qu'une épave suite aux terribles traitements des religieux. Marie va donc lui raconter sa monstrueuse histoire. Virginie et Thomas eux ont disparus. Audrey grâce à Marie, va découvrir l'horrible vérité.

Un magnifique roman, plein d'humilité. Une bouleversante histoire qui m'a complètement chamboulée. Un très beau livre!
Lien : http://chezcookies.blogspot...
Commenter  J’apprécie          180
Cette histoire m'a fait mal jusqu'au plus profond de mon être. Je me doutais que ce ne serait pas un livre facile à lire, mais ça a ouvert la voie à des peurs qui m'étaient encore inconnues.

La peur d'être annihilé, vidé complètement de son essence et coupé de sa source de vie. L'église et le gouvernement leur ont tout pris, et même plus. Beaucoup plus.

Ce livre me laisse en colère et pourtant sans mot. Je ne sais pas vers qui, aujourd'hui, tourner cette colère du passé qui pèse encore si lourd sur le présent. Je suis aussi triste, choquée, écoeurée, honteuse mais tout de même fière de ne jamais avoir eu de préjugés envers les autochtones.

Michel Jean a su représenter le passé dans toute sa sombre inhumanité. Pourtant, se livre est rempli d'espoir. J'espère qu'il ne disparaîtra jamais.
Commenter  J’apprécie          150
Un rapport de la Commission Bagot en 1876, suggère que la meilleure manière d'assimiler les enfants autochtones est de les séparer de leurs parents. En 1883, le premier ministre du Canada de l'époque, Sir John A. Macdonald, autorise la création de pensionnats indiens. Jusque dans les années 1990, près de 150000 enfants autochtones au Canada ont été amenés de force dans 139 pensionnats loin de leur repères, leurs cultures et de leurs langues. Plusieurs ont subi de la violence physique, psychologique et des abus sexuels. Certains, ne sont jamais retournés chez eux. On estime aujourd'hui qu'il y a probablement 25 000 dépouilles d'enfants autour de ces pensionnats. le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1997 était à Rankin Inlet, au Nunavut. Ce n'est qu'en 2008 que le premier ministre Stephen Harper a présenté des excuses officielles au nom du gouvernement du Canada.

À travers ce roman nous suivons la vie de Virginie, Marie et Thomas. Ils sont séparés de leurs parents, de leur foyer, ils ont 14 ans. En arrivant sur l'île ou se trouve le pensionnat, on leur donne un numéro. C'est la façon dont ils seront appelés dorénavant … Un roman dur et parfois difficile à lire. Se rendre compte de tout ce que ces enfants ont vécu …. et plusieurs qui se fermaient les yeux … Une bien triste histoire qui a réellement eu lieu ici au Canada, pays “civilisé”. Honteux !
Commenter  J’apprécie          100
Chère lectrice, Cher lecteur,

En juin, au Québec, il y a un mouvement pour mettre à l'honneur la littérature autochtone.

Aussi, juin s'avère le Mois national de l'histoire autochtone . Pour découvrir davantage cet événement littéraire, vous pouvez suivre le #jelisautochtone ou encore visiter le site du Gouvernement du Canada et sa page abordant le Mois national de l'histoire autochtone.

L'an passé, pour participer à En juin, je lis autochtone, j'ai plongé dans L'amant du lac de Virginia Pésémapéo Bordeleau. J'avais choisi ce livre car selon la quatrième de couverture, ce dernier est : « […] le premier roman érotique écrit par une auteure amérindienne du Québec». Ma curiosité avait alors été piquée par cette affirmation.

Cette année, mon choix s'est arrêté sur le vent en parle encore de Michel Jean. J'avais tellement aimé ma lecture de Kukum et de Wapke que je voulais renouer avec la plume de Michel Jean et avec son imaginaire. de quoi est-il question dans ce livre?

Le vent en parle encore

Virginie, Marie et Charles sont des adolescents qui vivent avec leurs familles et ils apprennent les moeurs et les coutumes de leurs nations autochtones. Puis, un jour de 1936, des agents fédéraux viennent chercher tous les enfants et les adolescents pour les amener dans un avion afin qu'ils se rendent à Fort George, dans un pensionnat, situé sur une île, dans la Baie d'Hudson. Les parents n'ont pas le choix de les laisser partir car c'est un ordre du gouvernement qui veut éduquer leurs progénitures. Les trois adolescents comprennent vite le mode de fonctionnement au pensionnat. Dès leur arrivée, les soeurs, les prêtres, les frères, leur coupent les cheveux, leur octroient des vêtements, leur interdisent de parler leur langue et leur donnent des numéros en guise de prénom. Ils seront battus, violés, intimidés, affamés, par les soeurs, les frères, les prêtres. Leur vie est détruite.

Soixante dix-sept ans plus tard, une avocate, Audrey, est responsable de trouver les survivantes et les survivants de ce pensionnat pour leur remettre une somme d'argent. le gouvernement a conclu une entente pour régler le différend l'opposant aux survivantes et aux survivants des pensionnats autochtones. Elle devra se rendre à la limite du monde, dans une réserve autochtone située à Pakuashipu. Elle y fera la rencontre de Marie, une survivante, et elle devra transiger avec une Vérité plus grande que nature.

Madame lit et le vent en parle encore

Au début des années 2000, j'ai enseigné le français langue seconde à un avocat du ministère de la Justice du Canada. Ce dernier travaillait sur le dossier des pensionnats autochtones pour le gouvernement canadien. À cette époque, il m'avait parlé des nombreuses poursuites intentées par les Autochtones pour le traitement injuste qu'ils avaient reçu dans les pensionnats et du fait que le gouvernement ainsi que l'église catholique avaient voulu les assimiler et les évangéliser. En ce sens, je connaissais la cause. Mais, la lire aves les mots de Michel Jean, aujourd'hui, a un tout autre sens pour moi. J'ai vu dans les médias, depuis l'an passé, la découverte de sépultures anonymes d'enfants autochtones enfouies sur les sites des pensionnats. Beaucoup de parents autochtones n'ont jamais su ce qui était arrivé à leurs enfants. Je suis convaincue que nous n'avons pas fini d'en découvrir. C'est terrible, c'est horrible.
Mais revenons au livre de Michel Jean. En lisant ce dernier, j'ai été choquée par le sort réservé aux Autochtones. Des vies ont été brisées en raison des abus physiques et sexuels et aussi, les jeunes autochtones ne mangeaient pas à leur faim et ils ont eu des carences alimentaires. J'ai été très touchée par ce récit. C'est un livre tellement puissant rempli d'émotions, mais l'histoire est racontée en toute sobriété. C'est un livre essentiel pour que jamais une telle assimilation se reproduise. Il ne faut jamais oublier, tout comme Marie et Virginie.

«Il leur arrive d'avoir de la difficulté à se remémorer leur vie d'avant. La tournée des collets à l'aube, la chasse à la perdrix dans les sous-bois. le parfum odorant du tapis sous la tente. Toutes ces petites choses qui, jusqu'à présent, avaient constitué leur quotidien se transforment en souvenir que le temps efface peu à peu. Vont-elles tout oublier jusqu'à leur âme?» (p. 97)

Je vous convie bien humblement à lire ce bouleversant récit. C'est une histoire racontée à travers le vent. Elle doit vivre dans nos mémoires en toute solidarité avec nos amis autochtones.

Merci Michel Jean de nous raconter aussi notre Histoire. Vous le faites avec votre coeur et vous possédez un bien beau talent, celui d'émouvoir. Désormais, le vent me parle aussi.

Que pensez-vous de mon article et de ma lecture?

https://madamelit.ca/2022/06/07/madame-lit-le-vent-en-parle-encore-de-michel-jean/

Lien : https://madamelit.ca/2022/06..
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
28 octobre 2013
Dans son précédent roman, le remarquable Elle et nous, consacré à sa grand-mère autochtone, Michel Jean entamait un essentiel travail de réhabilitation de la dignité des peuples autochtones, souvent niés ou au mieux ignorés. Le vent en parle encore poursuit avec brio cette valeureuse entreprise.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il leur arrive d’avoir de la difficulté à se remémorer leur vie d’avant. La tournée des collets à l’aube, la chasse à la perdrix dans les sous-bois. Le parfum odorant du tapis sous la tente. Toutes ces petites choses qui, jusqu’à présent, avaient constitué leur quotidien se transforment en souvenir que le temps efface peu à peu. Vont-elles tout oublier jusqu’à leur âme?
Commenter  J’apprécie          30
De son grand-père, Thomas avait appris à lire dans les regards. Le vieil homme disait que les yeux révèlent la nature des êtres vivants. p.115
Commenter  J’apprécie          60
Au fond de la cave du grand bâtiment érigé au-dessus des galets, deux jeunes cœurs battent l'un contre l'autre dans l'obscurité.
Commenter  J’apprécie          30
J'en pleure encore
Commenter  J’apprécie          120
Ils nous traitent de sauvages, mais eux, ce sont des bêtes.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Michel Jean (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Jean
La communauté est pour une grande part ce qui forge notre identité. Lorsque celle-ci est menacée, force est de constater que les aînés restent les dépositaires d'un savoir. Ces trois récits explorent comment, pour réparer ce qui a été brisé, il est nécessaire que la trame des liens familiaux, distendue par une volonté d'indépendance, se resserre. Michel Jean, Katherena Vermette et Kawai Strong Washburn
autres livres classés : littérature autochtoneVoir plus
Notre sélection Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
LirekaFnacAmazonRakutenCultura




Quiz Voir plus

Les indiens d'Amérique du Nord

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

Enterre mon corps Wounded Knee
Enterre mon cœur à Wounded Knee
Enterre mon âme à Wounded Knee
Enterre mon esprit à Wounded Knee
Enterre mon scalp à Wounded Knee

10 questions
176 lecteurs ont répondu
Thèmes : conquete de l'ouest , far-west , western , ute , navajos , Nez Percé (Indiens) , comanche , Apache (Indiens) , Cheyennes (Indiens) , Sioux (Indiens) , indiens d'amérique , littérature américaineCréer un quiz sur ce livre