Franchir la porte enchantée qui s'ouvre à la Saint-Nicolas (6 décembre) et se ferme à l'Epiphanie (6 janvier), n'est-ce pas demander à l'homme d'aujourd'hui une disponibilité du coeur qui semble impossible ?
Et pourtant, le flamboiement de lumières qu'apporte l'évêque de Myre ne s'est jamais éteint. Déchirées les brumes automnales, nous voici invités à célébrer, au milieu de la saison la plus pauvre, la plus dénuée, le Mystère de la naissance "royale" de Dieu parmi les hommes. Nos ancêtres, qui avaient le quotidien en exécration, priaient pour que le Ciel descendît sur la terre.
Deux mois combien privilégiés. Si nous savions, avec saint Nicolas et les Rois mages, et la douce lumière de Noël flambant au milieu, parcourir le chemin des étoiles, nous retrouverions un peu de notre enfance émerveillée.
Noël, même dans les coeurs et les foyers les plus détachés de la religion, garde la douceur unique d'une fête où le don, la fraternité, l'amour (appelons-le comme nous voulons) prend pour un jour la première place.